A- THEME
« L'INTRODUCTION DE LA CONTRACTUALISATION
INTERNE A L'HOPITAL NATIONAL DONKA DE CONAKRY. »
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
Présenté par : OUEDRAOGO Salif
Sous la direction de :
Sita CAMARA
Administrateur civil
Chef de la comptabilité matière de l'Hôpital
National Donka
A- DEDICACE
A la mémoire de ma fille chérie
SHAKIRA.
Si tu m'entends de là ou tu es, saches que je
t'aime de tout mon coeur et je t'embrasse très fort.
Que le Seigneur te reçoive dans sa
miséricorde.
REMERCIEMENTS
A
- Monsieur le Directeur Général de l'E.N.A
d'Abidjan ;
- Madame Evelyne Yapo, Directrice de l'EGEF dont les efforts
combien précieux ont permis l'aboutissement de notre formation ;
- Tout le personnel de l'EGEF pour leur encadrement ;
- Tout le corps professoral du CESAMES pour les enseignements
dont nous avons bénéficié ;
- Monsieur le Directeur Général de L'Hôpital
Donka ;
- Monsieur Sita Camara, Chef comptable matière ;
- Monsieur Djibril Condé, Chef comptable
financier ;
- Monsieur Cabiné Condé ,Surveillant
général de Donka ;
- Tous les chefs de services et à tous le personnel de
l'hôpital Donka ;
- Jean Claude Rose, Conseiller technique de la
Coopération française ;
- Traoré Assim, notre frère et voisin de
chambre ;
- Tous les camarades élève de l'ENA ;
- Tous les amis ivoiriens et particulièrement à
Kouadio Lazare ;
- Tous les amis guinéens et particulièrement
à Kouyaté Habib ;
- Ouattara Mariam ;
- Barry Ramatoulaye ;
- Barry Nènè Aissatou ;
- Mon père et à ma mère ;
- Koussoubé Ramatou pour sa compagnie .
PLAISE A CHACUN DE VOUS DE TROUVER ICI
L' EXPRSSION DE TOUTE NOTRE GRATITUDE
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
................................................................... ...1
TITREI :LE DISPOSITIF DE LA CONTRACTUALISATION ........
.........3
CHAPITRE I : L'ORGANISATION GENERALE DE L'HOPITAL ....
......4
SECTION 1 : LES ORGANES
............................................. .....4
A -LES ORGANES DE DECISION
.......................................... ......4
B -LES ORGANES CONSULTATIFS
.............................................6
SECTION II : LE CIRCUIT DU MALADE ET LE CIRCUIT
FINANCIER .6
A - LE CIRCUIT DU MALADE
.....................................................7
B -LE CIRCUIT FINANCIER
........................................................7
CHAPITRE II : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA
CONTRACTUALISATION
.........................................................8
SECTION I : LES PARTIES AU CONTRAT
................................8
A- La Direction Générale
...............................................................8
B- Le chef de
service.....................................................................9
SECTION II : LES MOYENS DE FINANCEMENT ET DE SUIVI
EVALUATION
........................................................................11
A- Les services médicaux et médico-techniques
.................................11
B- Charges de la
Direction............................................................13
TITRE II : LA MISE EN OEUVRE DE LA CONTRACTUALISATION ..
...14
CHAPITRE II :IMPACT SUR LA GESTION FINANCIERE ET
ECONOMIQUE DE L'HOPITAL
...............................................15
SECTION PRELEMINAIRE : LES LIMITES INHERENTES AU
DISPOSITIF DE LA CONTRACTUALISATION
.............................................15
A-Inégalité des cocontractants
...................................................16
B-Absence de qualification juridique et la fragilité des
sanctions ...........17
SECTION I : LE RECOUVREMENT DES
COUTS........................18
A-Etat du recouvrement des coûts des quatre derniers
exercices ...........19
B-Un progrès relatif
..................................................................20
SECTION II : IMPACT SUR LES PROCEDURES BUDGEDAIRES ET SUR
LA GESTION ECONOMIQUE ...................................................21
A-Les procédures budgétaires
......................................................21
B-La gestion économique
..........................................................21
CHAPITRE II : IMPACT SUR L'IMAGE DE L'HOPITAL
...............23
SECTION I :Méthodologie de l'enquête
.........................................23
SECTION II : L'image de l'hôpital par rapport aux
usagers ..................24
A-La perception des usagers sur l'hôpital.
............................................................................................24
C- Le niveau de satisfaction des malades
........................................25
TITRE III : LES PERSPECTIVES DE LA CONTRACTUALISATION
INTERNE A L'HOPITAL DONKA
............................................29
CHAPITRE I : LA NECESSITE DE DOTER L'HOPITAL DONKA D'UN PEH
..................................................................................30
SECTION I : LE PREALABLE DU PEH
......................................30
A- La notion de PEH
.............................................................30
B- La nécessité d'un PEH pour la mise en oeuvre de
la contractualisation. 31
SECTION II : APPROCHES D'ELABORATION ET COMPOSANTES DU PEH
.................................................................................
32
A- Approches d'élaboration
.....................................................33
B- Les composantes du PEH
....................................................34
A) CHAPITRE II : LE PROJET DE GESTION
..................................35
SECTION I :LA REORGANISATION DU CIRCUIT DU MALADE ....35
A-Le bureau des entrées
.........................................................35
B-La Sorti du
malade...............................................................36
SECTION II : LE REAMANAGEMENT DE CERTAINS ASPECTS DE
LA CONTRACTUALISATION
...................................................37
A- La révision des moyens de financement
...................................37
B- La révision des procédures budgétaires
....................................38
CHAPITRE III : LES CONDITIONS DE REUSSITE DES SOLUTIONS
RETENUES
.......................................................................40
SECTION I : LA CREATION D'UNE DYNAMIQUE DE PROJET ....40
A-Une approche cohérente
....................................................40
B-Les conditions de faisabilité
..................................................41
SECTION II : LA MISE EN OEUVRE
........................................42
A-Les conditions de mise en oeuvre
............................................42
B-La démarche d'évaluation
....................................................43
CONCLUSION
..............................................................
............................................................................44
INTRODUCTION
L'hôpital national Donka est un
établissement public administratif. Et depuis sa création, elle a
fonctionné suivant un style de gestion centralisée. Mais durant
ces années de gestion centralisée, l'hôpital a
été confronté à un certain nombre de
problèmes. C'est à la suite de ces insuffisances
constatées tant au niveau de la performance des agents que dans la
gestion financière et logistique, que l'hôpital Donka a
décidée en 2002 d'introduire un système de gestion de
proximité encore appelé gestion décentralisée. Il
est plus connu et désigné à l'intérieur de
l'hôpital par le nom de contractualisation. Il découle de la
volonté de la direction de l'hôpital de faire évoluer son
mode de gestion en responsabilisant d'avantage les chefs de service en vue de
maîtriser les dépenses médicales et d'améliorer les
performances et l'image de l'hôpital. Il apparaît ainsi comme un
choix stratégique de la Direction.
La contractualisation interne n'est à
tout prendre qu'une des formes possibles de la délégation de
gestion. Notons que la contractualisation interne, dans les faits, consiste
à confier, de manière formelle ou non, la responsabilité
à un individu ou à un groupe, selon les modalités
convenues, de décider de l'opportunité et de la
périodicité de consommer des moyens de fonctionnement pour la
réalisation d'une activité donnée.
Au terme des deux premières années
de fonctionnement de cette nouvelle politique de gestion au sein de
l'hôpital Donka, il nous est apparu important d'examiner la
contractualisation interne.
Ainsi, étudier la contractualisation
interne revient à faire le bilan et les perspectives de ce nouveau mode
de gestion initié par la direction de l'hôpital.
Pour traiter la question, trois perspectives d'analyse
semblent s'imposer ;
- La première nous l'avons intitulé le
dispositif de la contractualisation interne. L'objectif ici est de
décrire l'organisation et le fonctionnement de cette gestion de
proximité telle que définie par la Direction
Générale et mise en oeuvre par les différentes parties
impliquées. A ce titre, la première préoccupation est un
regard sur l'organisation actuelle de l'hôpital car l'introduction de la
contractualisation implique une nouvelle organisation. La seconde consistera
à exposer les mécanismes et instruments de fonctionnement de la
contractualisation.
La deuxième perspective, nous l'avons intitulée
la mise en oeuvre de la contractualisation. Elle consistera donc à
étudier l'impact de la contractualisation sur la gestion et les
performances de l'hôpital. Il pourra s'agire d'étudier l'impact
sur l'image et sur la gestion financière de l'hôpital.
-Le dernier volet portera sur les perspectives de la
contractualisation. Ici encore, trois soucis ont guidé la recherche.
D'abord nous examinerons les préalables à l'introduction de la
contractualisation, ensuite les solutions à apporter aux
problèmes éventuels que la mise en oeuvre de cette gestion aura
soulevés et enfin les conditions de mise en oeuvre de ces solutions.
TITRE I :
LE DISPOSITIF DE LA CONTRACTUALISATION
L'introduction de la contractualisation interne dans la
gestion de l'hôpital a engendré des changements tant au niveau
organisationnel qu'au niveau de la gestion de l'hôpital Donka. C'est
pourquoi dans l `examen du dispositif de la contractualisation nous allons
décrire l'organisation et le fonctionnement de la contractualisation (
CHAPITRE I ). Puisse que ce changement organisationnel doit
s'appuyer sur une organisation cohérente, il est nécessaire
d'examiner l'organisation actuelle de l'hôpital Donka ( CHAPITRE
I )
CHAPITRE I : L'ORGANISATION GENERALE DE
L'HOPITAL
L'hôpital Donka est un
établissement national qui, sur le plan juridique, a le statut
d'établissement public à caractère administratif (EPA)
doté de la personnalité morale et de l'autonomie
financière, dans le cadre de la réglementation en vigueur. il a
pour mission1(*) :
· d'assurer la prise en charge des malades
référés par les hôpitaux préfectoraux,
régionaux et les formations sanitaires de Conakry ainsi que la prise en
charge des urgences et des consultations;
· de soutenir les activités de soins de
santé primaires et secondaires;
· d'assurer la formation initiale et continue des
personnels médicaux et paramédicaux;
· de promouvoir la recherche en santé en vue de
réduire la mobilité et la mortalité.
Pour assurer sa mission, l'Hôpital Donka
est doté d'organes de décisions et d'organes consultatifs (
Section 1) et a un circuit financier et du malade propre
à lui (Section 2) .
SECTION 1 : LES ORGANES
Les organes dont dispose
l'hôpital Donka sont des organes de décision et des organes
consultatifs.
A -LES ORGANES DE DECISION
Les organes de
décision sont le Conseil d'Administration et la Direction
Générale. Mais du fait que la nouvelle organisation confie des
responsabilités administratives aux chefs de service, nous examinerons
aussi les services médicaux et medico-technique.
Le conseil d'Administration a pour
attributions de délibérer sur les questions
d'intérêt stratégique concernant la vie de
l'établissement; A ce titre, il se prononce sur: le programme annuel
d'activités, le plan de développement pluriannuel, le programme
des investissements, le budget prévisionnel, le compte de
résultat de chaque exercice budgétaire, la tarification, le
tableau des effectifs, l'organisation des services, les taux de
rémunération des prestations de services, l'affectation des
moyens humains et matériels, les dons et legs faits à
l'établissement.
La Direction Générale a pour
attribution d'assurer la gestion quotidienne de l'établissement
conformément aux orientations du conseil d'Administration
avalisées par le Ministère de la Santé Publique. Dans ce
cadre, il assure la demande de personnels pour le fonctionnement de
l'hôpital et les affecte dans les services; il prépare le budget
et assure son ordonnancement, il gère les moyens matériels et
logistiques mis à la disposition de l'hôpital; il assure la
gestion de l'information découlant du processus de soins à
l'hôpital et assure les relations publiques avec les partenaires de
l'hôpital.
La Direction Générale est
assistée dans ses fonctions par un certain nombre de cadres auxquels
sont délégués des fonctions spécifiques qui
tiennent compte de leurs compétences. De façon
schématique, les éléments constituant l'équipe de
direction sont les suivant:
FONCTIONS
|
POSTES
|
Direction Générale
|
Directeur Général
|
Gestion des Affaires médicales
|
Directeur Général Adjoint
|
Gestion financière
|
Chef du Service Administratif chef Comptable Comptables
deniers
|
Gestion du personnel
|
Chef Personnel Surveillant Général
|
A coté de la Direction
Générale, nous avons les services médicaux et
médico-techniques qui conformément au contenu
du décret 053/PRG/SGG portant statut de l'Hôpital National Donka,
a la structure sectorielle suivante:
Famille
|
Spécialités
|
Services
|
Services médicaux
|
Médicales
|
Hématologie, Gastro-enterologie, Urgences
médicales, Pédiatrie, Anesthésie-Réanimation,
Accunpuncture.
|
|
Chirurgicales
|
Chirurgie Viscérale, Urologie,
Gynoco-Obstérique, Stomatologie, Ophtalmologie, O.R.L, Traumatologie.
|
Services Médico-techniques
|
D'Imagerie
|
Radio-diagnostic
|
|
Biologiques
|
Laboratoires cliniques
|
Logistique et Approvisionnement
|
Pharmaceutique
|
Pharmacie
|
En plus de ces services nous
avons un service de maintenance.
B -LES ORGANES CONSULTATIFS
Ce sont des structures qui
n'ont pas de voie délibérative mais dont les avis sont
demandés sur des questions relevant de compétences
spécifiques. Ils comprennent: le Comité Médical
consultatif, le Comité d'hygiène et de sécurité et
le Comité scientifique.
Le Conseil Médical Consultatif
émet un avis sur les questions concernant: l'organisation des services,
l'introduction de nouvelles technologies, le budget de résultat de la
Direction Générale, les évacuations Sanitaires, la
qualité des soins, le tableau des effectifs, le programme annuel
d'hygiène et de sécurité, les tarifs des prestations,
l'organisation des gardes et des programmes de formation.
Le Conseil Médical Consultatif est
composé de trois commissions, notamment; la commission des affaires
économiques et budgétaires, la commission des évacuations
sanitaires et la commission chargée des questions d'organisation
médicale.
Il est composé de l'ensemble des chefs de
services médicaux et médico-techniques et est
présidé par le Directeur Général.
Le Comité d'hygiène et de
sécurité est consulté pour les questions concernent les
normes d'hygiène et de sécurité à mettre en place
en vue de protéger la santé des malades et du personnel. Il
composé de 11 membres dont le Directeur Général Adjoint,
trois représentants du personnel infirmier, deux représentants du
corps médical, le pharmacien chef, le chef du service administratif et
financier, le surveillant général, le responsable de la
maintenance et le médecin du travail de l'établissement.
Le conseil scientifique émet un avis sur
les problèmes intéressant l'organisation de la recherche et la
formation du personnel médical et paramédical et l'introduction
de nouvelles technologies dans l'hôpital. Il est composé de
l'ensemble des chefs de services, de l'infirmier chef, du surveillant
général et est présidé par un médecin
élu par ses pairs.
SECTION II : LE CIRCUIT DU MALADE ET LE CIRCUIT
FINANCIER
Par souci de simplicité , nous
examinerons ces deux circuits dans cette même section.
A - LE CIRCUIT DU MALADE
L'hôpital Donka est un
établissement qui se situe sur un seul site contrairement a
l'hôpital national Ignace Deen qui se trouve sur deux sites : il est
défini un circuit unique du malade qui consiste à passer par le
bureau des entrées. Mais pratiquement les choses se passent autrement.
En pratique on distingue plusieurs circuits:
Circuit1: les malades qui viennent pour des
consultations et des hospitalisations passent par le bureau des entrées
où ils reçoivent les reçus de paiements avant d'être
examinés.
Circuit2: les malades qui viennent pour des soins
vont directement dans les services où sont postés des percepteurs
qui relèvent de la direction auxquels ils paient les droits de prise en
charge.
Circuit 3: les malades qui ont besoin de soins
s'adressent directement aux médecins auxquels ils paient les frais, bien
évidemment en court circuitant les canaux financiers officiels.
Circuit 4: les malades qui ont besoin de soins
d'urgence sont orientés directement vers les services des urgences
où ils sont pris en charge.
Comme on peut le constater, il existe une
multitudes de modes d'accès aux services de soins.
B -LE CIRCUIT FINANCIER
Le circuit financier défini selon les
textes en vigueur prévoit 4 étapes essentielles: la perception et
la collecte des fonds, la centralisation, le transfèrt en banque et
l'utilisation des recettes pour supporter les charges de l'hôpital.
L'analyse de ces éléments permet de constater que:
- Il existe plusieurs points de perception de recettes ce qui
rend difficile le contrôle sur les recettes. En plus, la collecte des
fonds est faite aussi bien par des agents comptables que par du personnel de
santé en l'occurrence les majors des services et même les
stagiaires.
- Les recettes qui sont récupérées par
les percepteurs sont versées au niveau de la comptabilité
financière en vue de leur centralisation. Il faut noter que pour les
hospitalisations, en raison du retard de paiement dans certains cas, les
versements sont différés. Le rapprochement fait sur la base d'un
sondage entre le total des souches et ce lui du livre journal centralisateur
des recettes montre un écart par défaut.
C'est avec cette organisation qu'est
appliquée la contractualisation à l'hôpital Donka.
CHAPITRE II : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE
LA CONTRACTUALISATION.
La mise en oeuvre de la gestion de proximité
dans l' hôpital national s'est faite en respectant les principes de base
définis dans les textes juridiques portant statut de l'hôpital
national Donka. Puisse qu'elle se matérialise par un contrat d'objectifs
entre la direction et le chef de service qui détermine la
responsabilité de chaque partie en même temps que les moyens de
financement et les modalités de suivi évaluation, nous
examinerons successivement les parties au contrat ( Section
1) et les moyens de financement et de suivi évaluation
(Section 2).
SECTION I : LES PARTIES AU CONTRAT
Nous avons d'une part la direction de
l'hôpital et le chef de service d'autre part.
A- La Direction
Générale
Par rapport aux différentes fonctions de
gestion de l'hôpital et par rapport aux objectifs du contrat, le
Directeur Général réalise les activités
suivantes :
1) Dans le domaine de la gestion
financière :
-Il élabore le budget de fonctionnement en se basant
sur les plans d'actions des différents services techniques et
d'appui ;
-Il assure la perception des recettes des prestations en
désignant pour chaque service un agent chargé du recouvrement des
fonds ;
-Il fait contrôler par le service de la DAAF et du
contrôle financier, le niveau de mobilisation des recettes ;
-Il vérifie que les dépenses faites par les
chefs de services sont conformes aux plans d'action de leurs services
respectifs ;
-Il élabore les tableaux de bord agrégés
des différents services ;
-Il signe les contrats financiers qui engagent les
responsabilités de l'hôpital.
2) Dans le domaine de la
gestion matière :
-Il fait tenir la situation des différents
éléments du patrimoine par les chefs de service et fait dresser
un inventaire complet pour tout l'établissement ;
-Il assure la maintenance des équipements lourds qui ne
peut être supportée par les recettes propres des
services ;
-Il applique les principes de la gestion des stocks en ouvrant
des magasins pour les produits généraux (aliments, produits
lessiviels, fournitures de bureau, pièces de rechange etc) ;
-Il veille sur le bon fonctionnement de la pharmacie
hospitalière.
3) Dans le domaine de la
gestion des ressources humaines :
-Il recrute le personnel contractuel en collaboration avec les
chefs de services, sur la base des besoins réels et du potentiel de
mobilisation des recettes ;
-Il fait assurer le service public hospitalier à
travers la présence continue du personnel aux différents postes
de travail,
-Il assure l'organisation correcte des stages de formation des
étudiants de médecine, en collaboration avec le Décanat de
la Faculté de Médecine ;
-Il signe les contrats d'objectifs avec les chefs de service,
indexés sur des indications qualitatives et quantitatives.
4) Dans le domaine de la
gestion de l'activité médicale :
-Il contrôle l'exécution correcte des gardes par
le personnel titulaire et prend les mesures disciplinaires qui
s'imposent ;
-Il supervise la réalisation du monitorage semestriel
dans chaque service et établit le rapport annuel d'activité.
B- Le chef de service
Le chef a une double fonction médicale et
administrative. Dans ce cadre, il exerce les attributions suivantes :
1) Dans le domaine de la
gestion financière
-Il procède à l'estimation des besoins de son
service en vue de l'élaboration du budget prévisionnel ;
-Il assure le contrôle journalier des recettes
recouvrées par l'agent chargé de la perception ;
-Il engage les dépenses courantes du service,
conformément à la procédure de la dépense
publique ;
-Il établit le rapport financier mensuel du service.
2) Dans le domaine de la gestion des
ressources matérielles :
-Il dresse l'inventaire des équipements mis à la
disposition par la direction de l'hôpital ;
-Il assure l'entretien courant des infrastructures et des
équipements, conformément à la clef de répartition
des charges des différentes parties.
3) Dans le domaine de la gestion
des ressources matérielles :
-Il participe à la sélection du personnel
technique devant travailler dans le service ;
-Il donne un avis sur la qualité et le nombre de
personnel contractuel à recruter ;
-Il évalue annuellement les performances du personnel
et transmet les résultats de cette évaluation à la
Direction de l'hôpital ;
-Il responsabilise de l'allocation des primes du personnel du
service, sur la base du rendement de chaque agent ;
-Il responsabilise de l'organisation des stages en veillant au
respect des normes définies par la faculté de Médecine et
le Ministère de la Santé Publique.
4) Dans le domaine de la gestion
de l'activité médicale :
-Il supervise le niveau des différentes
activités du service ;
-Il fait élaborer le planning de garde et veille
à son application correcte ;
-Il est responsable de l'élaboration du rapport mensuel
du service, conformément au canevas défini par le
Ministère de la Santé ;
-Il organise de façon trimestrielle le monitorage des
activités en vue d'identifier les dysfonctionnements dans le service et
prendre les mesures correctrices nécessaires.
SECTION II : LES MOYENS DE FINANCEMENT ET DE SUIVI
EVALUATION DU CONTRAT
Un contrat d'objectif n'a de valeur que s'il
accompagne du partage des charges et de la mise à disposition de
ressources. Dans le contexte actuel, les orientations suivantes sont
prises :
A- les services médicaux et
médico-technique
Les services médicaux supportent :
- les primes de rendements du personnel ;
- les salaires des contractuels du personnel ;
- les outils de gestion ;
- les dossiers médicaux ;
- les fournitures de bureau ;
- les produits lessiviels ;
- les opérations de petite maintenance (menuiserie,
plomberie, électricité) dont le montant est inférieur
à 500000 FG.
Les services médico-techniques du laboratoire et de
l'imagerie supportent :
- Les charges sus-mentionnées ;
- Le rachat des consommables fournis par la pharmacie.
La pharmacie supporte :
- Les charges générales similaires à
celles des services médicaux ;
- Le rachat des médicaments consommés ;
- Les coûts des consommables médicaux.
C'est ainsi que les services médicaux
reversent à la direction 50% des recettes et conservent les autres 50%
pour assurer la couverture des charges que nous venons de mentionner ainsi pour
la le laboratoire et la radiographie. Quant à la pharmacie, 33% des
recettes sont reversées à la direction, 17% conservées par
le service pour les charges de fonctionnement autres que les salaires des
permanents, et 50% doit servir au renouvellement du stock de médicaments
et de matériels médicaux.
B- Charges de la Direction
Générale
La Direction Générale supporte les charges
communes que sont :
- le salaire des contractuels des services
généraux ;
- les grandes opérations de maintenance des
infrastructures et des équipements, dont le montant est supérieur
500000 FG ;
- le carburant du groupe et des ambulances ;
- les consommations générales (eau,
électricité et téléphone) ;
- les formations locales du personnel ;
- Une assistance pour participer aux conférences.
C- Les sources de financement
Les charges sus-mentionnées sont
financées à partir de deux sources principales : le
recouvrement des coûts et les subventions de l'Etat.
Pour les services médicaux et
médico-techniques, le financement est fait à partir d'un quota
mensuel déterminé par la Direction et le chef de service.
Pour la pharmacie : Le service reçoit une
subvention initiale en vue de constituer le stock de départ. Les
recettes issues de la vente de ces produits aux malades hospitalisés
servent à reconstituer le stock. Les subventions successives serviront
à reconstituer le stock et à combler le manque à gagner
provenant de l'approvisionnement des urgences, du bloc opératoire et des
consommables de base des services.
Pour le laboratoire et l'imagerie, il est
mis à leur disposition par la pharmacie de l'hôpital un stock de
départ dont la valeur sera remboursée pour permettre le
renouvellement du stock. La marge provenant de l'application des tarifs est
utilisée pour supporter les charges de fonctionnement des services et
une partie sera versée à la Direction selon le quota
établi.
Pour la Direction Générale
qui a la responsabilité de supporter les charges communes, le
financement sera assuré par la somme des quotas des services et une
partie des subventions accordées par l'Etat.
Pour le suivi de l'évaluation des
activités réalisées dans le cadre des
responsabilités définies, il est élaboré un outil
appelé le Tableau Prévisionnel d'Activité et de Moyens. (
Voir annexe I, II)
Le dispositif de la contractualisation
ayant été examiné, il convient maintenant de voir l'impact
de sa mise en oeuvre sur la gestion de l'hôpital.
TITRE II :
LA MISE EN OEUVRE DE LA CONTRACTUALISATION INTERNE
La contractualisation, nous l'avons vue, a
été instituée afin d'améliorer la qualité
des prestations de soins tout en maîtrisant les dépenses et en
améliorant le recouvrement des coûts. Après deux
années de fonctionnement, il s'agira dans ce titre d'examiner la mise en
oeuvre de ce nouveau mode de gestion pour voir si les objectifs qui lui ont
été assignés par ses concepteurs sont atteints ou si la
direction est sur la bonne voie pour atteindre ces objectifs. Des entretiens
que nous avons eu avec la Direction il est ressorti qu'à ce jour il n'y
a pas de personnel contractuel recruté. De plus, il n'y a pas eu de
redéploiement de personnel. Pour cela, nous allons dans un premier
chapitre ( CHAPITRE I ) examiner l'impact de cette nouvelle
gestion sur l'image de l'hôpital et dans un deuxième chapitre
( CHAPITRE II) nous allons nous pencher sur son impact sur
la gestion financière et économique de l'hôpital Donka.
CHAPITRE II : IMPACT SUR LA GESTION FINANCIERE ET
ECONOMIQUE DE L'HOPITAL DONKA.
Il s'agira ici, d'examiner l'impact de la
contractualisation sur le recouvrement des coûts et les procédures
budgétaires et économiques. Mais avant nous allons dans un e
section préliminaire étudier les limites inhérentes au
dispositif de la contractualisation.
SECTION PRELEMINAIRE : LES LIMITES INHERENTES AU
DISPOSITIF DE LA CONTRACTUALISATION.
La contractualisatisation interne est
conçue comme un moyen de moderniser la gestion des établissements
sur la base d'une initiative de leur direction mais elle n'est pas
enfermée dans un cadre juridique contraignant. A partir de quelques
principes simples de délégation et sous réserve que les
préalables soient maîtrisés, elle se propose de laisser les
établissements imaginer et bâtir eux-mêmes la modernisation
de leur gestion dans le respect de la réglementation en vigueur.
C'est à la fois une force car
l'adaptation des cultures et des sensibilités des établissements
hospitaliers aux règles traditionnelles de gestion peut constituer une
source de motivation diverse, mais peut également être une
fragilité.
La fragilité juridique du contrat
interne, et dès lors les sanctions qui en résultent, même
si elle peut constituer une limite ne doit pas faire obstacle à
l'utilisation de ce type de contrat car il constitue avant tout un instrument
pratique, concret, destiné à permettre d'agir et de gérer,
et non à développer des raisonnements juridiques.
Notons que son caractère facultatif, du
fait que les établissements hospitaliers ont toute liberté de ne
pas y recourir, ne constitue pas nécessairement une limite si l'on
considère que ceux qui l'utilisent seront nécessairement ceux qui
ont intérêt à agir. Cependant il serait
préférable d'utiliser cette liberté pour définir
des critères d'éligibilité qui permettront de mieux
piloter le processus. De plus, la contractualisation telle que conçue
à l'hôpital Donka n'instaure pas un système de facturation
interne des prestations. Toutefois, il faut insister sur le point que
même si un tel système était instauré, il aurait
fallu veiller à ne pas laisser l'établissement se transformer en
une espèce de marché intérieur
dérégulé ou les services se transformeraient en centre de
coût et de profit.
Le contrat d'objectif et de moyen signé
entre la direction et les services est un contrat virtuel. En effet,
contrairement au contrat d'objectifs et de moyen signé entre les
hôpitaux publics français et l'agence régionale de
l'hospitalisation, qui peut s'analyser comme un contrat administratif, le
contrat interne ne répond à aucune catégorie juridique
connue. Ce qui signifie qu'il est probable qu'il ne constitue pas, en droit, un
véritable contrat donc peut poser problème dans le cas d'un
contentieux. Ce problème a été soulevé dans la
jurisprudence française. Ainsi le juge a décidé que le
contrat d'activité libérale des praticiens hospitaliers, en vertu
duquel le préfet autorise les médecins hospitaliers à
exercer une activité privée à l'hôpital, a
été qualifié de « simple autorisation1(*) ».
Le troisième considérant de la
décision du Conseil d'Etat précise que l'autorisation doit
être analysée comme une simple autorisation administrative
d'exercice et non comme un document de nature à fonder une quelconque
relation contractuelle. Cette décision montre que la dénomination
de « contrat », explicitement retenue par la loi du 27
janvier 1987 qui institue l'activité libérale des praticiens
hospitaliers, et la signature des parties ne suffisent pas à la
qualification juridique de contrat, fut-il de nature administrative ou relevant
du droit privé.
Ainsi, sans préjuger des
décisions futures, le juge administratif pourrait, en toute logique,
considérer que le contrat d'objectifs et de moyens interne constate
l'acceptation par les parties d'un mode de gestion déconcentré et
ne constitue qu'une simple application de la délégation de
gestion, sans fonder une relation explicitement contractuelle, le chef de
service étant placé sous l'autorité hiérarchique du
Directeur Général pour les actes qu'il est autorisé
à effectuer dans cette délégation de gestion.
A - INEGALITE DES COCONTRACTANTS
Dans tout contrat de droit public, il y a une
inégalité entre la personne publique au contrat et la personne
privée. Mais cette inégalité ne constitue pas un obstacle
à la conclusion du contrat.
Dans le cas du contrat interne, la
difficulté provient de ce que l'un des co-contractants, en l'occurrence
le chef de service, conclut en sa seule qualité de personne physique, ne
représentant pas l'hôpital, contrairement au Directeur
Général qui signe le contrat non pas en sa qualité de
personne physique, mais en sa qualité de représentant
l'égale de l'hôpital. En tant qu'un sous-ensemble de
l'établissement, le service est un sous-hôpital,
de ce fait le contrat est conclu entre l'entité juridique et l'une de
ses composantes, qui ne dispose ni de la personnalité morale ni de la
capacité à s'engager, la signature du contrat n'a donc
été rendue possible que par la délégation de
gestion qui peut être rapportée à tout moment. Le chef de
service doit donc avoir à l'esprit le fait qu'il ne signe que parce que
la délégation de gestion préalablement consentie lui en
ouvre la possibilité et qu'il reste donc sous l'autorité
hiérarchique du Directeur Général.
En dépit des commentaires que nous
venons de faire, il faut retenir que ce qui doit primer, c'est bien la
volonté mutuelle de prendre des engagements et de les tenir, c'est donc
le côté pragmatique et opérationnel du contrat qui doit
l'emporter et non sa qualification juridique. Ainsi, même si le juge
administratif devait, à l'instar du contrat d'activité
libérale, ne lui reconnaître qu'une simple valeur d'autorisation,
le contrat ne s'en trouverait nullement amoindri dans ses effets, si l'on
considère qu'il est destiné avant tout à définir
les objectifs que l'on se propose d'atteindre et les moyens que l'on convient
d'y consacrer.
B - ABSCENCE DE QUALIFICATION JURIDIQUE
ET LA FRAGILITE DES SANCTIONS
Comme nous l'avons
précédemment signalé, le contrat d'objectifs et de moyens
conclu entre le Directeur Général et le chef de Service n'entre
dans aucune des catégories juridiques répertoriées par les
droits des contrats. Mais pouvons nous dire que pour cela il ne fasse pas loi
entre les parties, ni qu'il ne puisse être adapté, en cours
d'exécution, aux exigences de l'intérêt
général ou à la théorie le fait du prince, comme le
contrat administratif ? De nos analyses il est ressorti que ce contrat est
dépourvu de toute existence réelle dans le droit des contrats
parce qu'au aucun faisceau de critère ne permet de lui reconnaître
une qualification publique ou privée. De sorte que les parties ne
pourront pas se prévaloir d'un recourt pour excès de pouvoir.
Aussi, nous avons signalé que si
les cocontractants ne peuvent se prévaloir dans une action qui puisse
prospérée dans un contentieux éventuel, il ne saurait les
dissuader, de construire utilement ce modèle de gestion acceptable et
pragmatique.
L'application des sanctions
négatives ou positives est très délicate. En effet, si
nous partons du fait que la liberté est déterminante dans la
contractualisation, l'application des sanctions peut pénaliser ceux qui
ont accepté de s'engager à gérer suivant ce mode de
gestion alors que d'autres se sont contentés du modèle
traditionnel de gestion centralisée et de revendication de moyens
supplémentaires. Pour cela, il faut une utilisation prudente du
dispositif de sanction. La sanction négative, qui consiste, à
diminuer les moyens négatifs du service atteint rapidement ces limites.
S'agissant d'une structure
destiner à offrir des soins à la population,
l'établissement ne peut s'enfermer dans une stricte logique comptable
dont la conséquence pour le service serait d'adapter l'activité
aux moyens alloués, provoquant ainsi le transfère de certain
patient sur d'autres établissements. Rappelons que même en
situation de quasi-monopole, pour des raisons d'équipements techniques
ou de compétence médicale, l'hôpital publique ne devrait se
permettent d'équilibrer ses charges et ses produits en limitant son
activité car rien ne semble plus contraire à la mission de
service publique que de plafonner l'activité pour des raisons
budgétaires. Sans doute vaut-il mieux adapter la capacité des
services à la demande réelle des patients et veuillez toute
l'année a une utilisation maximale de ses capacités en
évitant des difficultés en fin d'exercice. L'hôpital a
intérêt à augmenter sa productivité en
réduisant ses coûts de production.
SECTION 1 : LE RECOUVREMENT DES COUTS.
Nous l'examinerons à travers l'organisation
du recouvrement de coût et un bilan des quatre derniers exercices.
A- Etat du recouvrement des quatre derniers
exercices.
ETAT DE DEVELOPPEMENT DES RECETTES ENTRE 1999 ET
2002
|
|
|
1999
|
|
2000
|
Variation
|
2001
|
Variation
|
2002
|
Variation
|
Variation entre 1999 et 2002
|
JANVIER
|
|
17346250
|
|
17410250
|
64000
|
20929650
|
3519400
|
28351675
|
7422025
|
|
11005425
|
FEVRIER
|
|
21679127
|
|
19563450
|
-2115677
|
18354600
|
-1208850
|
31638650
|
13284050
|
|
9959523
|
MARS
|
|
24759438
|
|
18000150
|
-6759288
|
18680650
|
680500
|
34708550
|
16027900
|
|
9949112
|
AVRIL
|
|
27226900
|
|
17520300
|
-9706600
|
20095700
|
2575400
|
36634350
|
16538650
|
|
9407450
|
MAI
|
|
24460500
|
|
20350150
|
-4110350
|
21862400
|
1512250
|
39482100
|
17619700
|
|
15021600
|
JUIN
|
|
26426160
|
|
18327375
|
-8098785
|
20348200
|
2020825
|
34689525
|
14341325
|
|
8263365
|
JUILLET
|
|
22940600
|
|
20087200
|
-2853400
|
20820600
|
733400
|
43926150
|
23105550
|
|
20985550
|
AOUT
|
|
22553600
|
|
22848850
|
295250
|
20470250
|
-2378600
|
38657500
|
18187250
|
|
16103900
|
SEPTEMBRE
|
|
21950600
|
|
19873000
|
-2077600
|
16451790
|
-3421210
|
33507200
|
17055410
|
|
11556600
|
OCTOBRE
|
|
20311250
|
|
20780350
|
469100
|
17592540
|
-3187810
|
36096700
|
18504160
|
|
15785450
|
NOVEMBRE
|
|
22997350
|
|
21875200
|
-1122150
|
16451790
|
-5423410
|
32155242
|
15703452
|
|
9157892
|
DECEMBRE
|
|
14334400
|
|
10935800
|
-3398600
|
19742700
|
8806900
|
35187150
|
15444450
|
|
20852750
|
TOTAL
|
|
266986175
|
|
227572075
|
-39414100
|
231800870
|
4228795
|
425034792
|
193233922
|
|
158048617
|
B -Un progrès relatif.
De la lecture de l'état de
développement des recettes hospitalières entre 1999 et 2002, il
ressort que : les trois dernières années ont eu des recettes
plus faibles que celles de 2002 qui est l'année d'introduction de la
contractualisation interne. En effet, avec une recette de 2669861752(*) francs guinéens en 1999,
on a d'abord connu une baisse de 14, 76% en 2000 avec une recette annuelle de
227572075 francs guinéens. En 2001, on a assisté à une
légère augmentation de 1,85% par rapport à l'année
2000 pour avoir une recette de 231800870 francs guinéens. Mais depuis
l'année 2002, on est passé à 425034792 francs
guinéen sauf une augmentation de 83,36% par rapport à
l'année 2001. Si nous évaluons la variation globale depuis 1999
nous obtenons une variation de 59,19% entre 1999 et 2002.
N'ayant pas pu obtenir les données
de 2003 à la date d'achèvement de notre travail, nous nous sommes
contentés des données de ces quatre années qui fait notre
analyse. Néanmoins, il ressort de ce tableau que dès
l'introduction de la contractualisation, on a assisté à une
amélioration du recouvrement des recettes. Cela nous autorise à
dire que l'un des objectifs de la contractualisation interne qui est
l'amélioration du recouvrement des coûts des actes est entrain
d'être atteint. Cependant au regard d'un certain nombre de pratiques nous
avons eu l'occasion de constater lors des deux stages, nous pouvons dire que ce
taux peut être amélioré si on essaie de trouver des
solutions à ces pratiques.
En fait, l'institution de guichet devant
les services pour recouvrer les frais des actes, diminue sensiblement les
recettes. En effet, ces guichets de porte ne travaillent pas en permanence
pendant les heures de garde et les jours non ouvrables. Ils sont donc
fermés dès l'arrêt officiel du travail. Ainsi, beaucoup de
patients paient pour les actes pendant ces heures entre les mains des
praticiens qui quelquefois gardent ces sommes par dévers eux. Et ce
phénomène de paiements occultes est d'autant plus répandu
qu'il y a plus de 400 agents bénévoles travaillant à
l'hôpital Donka. Ces bénévoles utilisent donc ces failles
pour se faire de l'argent lors des gardes de nuits et des jours
fériés.
De plus, les consultations auprès
des professeurs sont de 5000 francs guinéens alors que le prix officiel
est de 1500 francs guinéen. Et ces professeurs ne reversent même
pas les 1500 à la caisse, ils conservent tout ce montant par
dévers eux. Nous avons évoqué cette question avec la
Direction qui dit n'avoir pas de solution à cette pratique pour le
moment. Quant aux auteurs, ils invoquent la faiblesse des salaires pour
justifier leur comportement.
La conséquence de toutes ces pratiques
c'est qu'elles viennent grever les recettes hospitalières. Des solutions
doivent être trouvées à ces pratiques afin
d'améliorer le recouvrement des recettes.
SECTION 2 : IMPACT SUR LES PROCEDURES BUDGETAIRES ET
SUR LA GESTION ECONOMIQUE
Dans cette section, nous verrons
l'influence positive ou négative de la contractualisation sur la gestion
économique et les procédures budgétaires.
A-Les procédures budgétaires
Dans la conception initiale du dispositif
de la contractualisation, l'hôpital Donka a prévu
l'élaboration de budgets de service. Cela relève donc de la
responsabilité du chef de service qui doit annuellement le faire valider
par la direction de l'hôpital. C'est sur la base de ce budget que le chef
de service effectue les dépenses qui relèvent de sa
compétence. Mais malheureusement à ce jour les différents
services de l'hôpital n'élaborent pas à de budgets. Ce qui
engendre de multiples conséquences.
D'abord, l'élaboration du budget
global est plus efficace lorsque les budgets de service ont été
élaborés. Celui-ci s'appuiera alors sur ces budgets pour
être plus réaliste.
Ensuite, l'absence de budget de service
occasionne des dépenses non maîtrisées. Ce qui est
contraire à l'ambition affichée par la contractualisation. En
effet, s'il existait un budget de service, la direction pourrait exercer un
contrôle plus efficace sur les dépenses effectuées par le
chef de service.
De plus dès qu'il y a budget propre,
il est généralement mis en place des mécanismes de
garanties de l'utilisation de ce budget. Il s'agit en plus de l'ordonnateur qui
engage les dépenses, d'un comptable publique et d'un contrôleur
financier. Le comptable public et le contrôleur financier ont pour
mission de vérifier la régularité et la conformité
des dépenses engagées par l'ordonnateur par rapport au budget
prévu et aux procédures budgétaires. Dans le cas des
budgets de service, il serait exagérer de mettre en place un tel
système de contrôle. Toutefois l'existence d'un mécanisme
allégé de contrôle des engagements de dépenses par
les chefs de service, peut conduire plus sein de ses budgets.
Aussi, on a assisté dans certaines
services à des d'épuisement des liquidités disponibles. Ce
phénomène s'explique par l'absence d'une situation de
consommation budgétaire qui aurait permis aux chefs de services de
connaître les montants plafonds qu'ils ne doivent pas dépasser par
mois. La modification des procédures budgétaires, s'est
effectuée en même temps qu'une modification dans la gestion
économique de l'hôpital.
B-La gestion économique
Avant la contractualisation, le
service de comptabilité matière était chargé de
procéder aux achats et à la gestion du patrimoine de
l'hôpital. Mais aujourd'hui, avec l'introduction de la
contractualisation, les services concernés assurent eux même les
achats et les petites maintenances des équipements biomédicaux de
leurs services. Cette situation à notre avis, ne favorise pas une
maîtrise des dépenses. Aussi, l'éclatement des achats ne
permet pas d'obtenir les biens achetés à un coup moins
élevé. Dans la procédure de l'achat publique, les
procédures telles que l'appel d'offre, l'adjudication, et le gré
à gré permettent d'organiser les achats afin d'obtenir la
meilleure qualité au moindre coût. S'il peut paraître
exagéré d'imposer aux services ces procédures d'achat
public, il peut tout de même être intéressant de voir dans
quelle mesure on peut réorganiser les achats effectués par les
services afin de les rendre rentables.
Toutes ces pratiques que nous venons
d'exposer peuvent rejaillir sur l'image de l'hôpital. D'où la
nécessité d'étudier l'impact de la contractualisation sur
l'image de l'hôpital.
CHAPITRE : IMPACT SUR L'IMAGE DE L'HOPITAL
Afin de pouvoir déterminer l'image
de l'hôpital auprès des usagers, il a été
procédé à une enquête auprès de ces derniers.
Nous exposerons successivement la méthodologie d'enquête
(Section 1) et la perception des usagers de l'hôpital
Donka (Section 2).
SECTION I : Méthodologie de l'enquête
1- Population cible
Pour cette enquête, la population
concernée est, d'une part la population des malades ayant
séjourné à l'hôpital pendant cinq (5) jours au moins
tout sexe et tout âge confondue et sont en instance de sortir et malades
venant pour des consultations et la prescription d'une ordonnance d'autre part.
2 - Unité d'enquête
L'unité d'enquête est soit le
malade, si son état ou son âge lui permet de se prêter au
questionnaire, soit le responsable du malade (parents, ami ou autres), soit les
deux à la fois.
3 - Méthode de collecte
La collecte a été faite par
interview sur la base d'un questionnaire conçu a cet effet et
administré par un enquêteur.
Cependant, l'interview s'est fait loin des
autorités sanitaires pour permettre à l'enquêté de
se prêter au questionnaire sans gène et sans risque d'être
influencé par le personnel de l'hôpital. Ainsi, tous les malades
ont été enquêtés à la sortie de
l'hôpital.
Une équipe de trois
enquêteurs a fait le travail pendant cinq jours, 30 minutes ont
été accordées à chacun des enquêtés.
Une moyenne de 10 malades dont 6 malades ambulatoires et 4 malades a
été enquêtée par jour et par enquêteur.
4 - Plan d'échantillonnage
La base de référence pour
l'échantillonnage est le flux de malades ambulatoires vers
l'hôpital Donka et les flux de sortie des malades hospitalisés
après leur traitement au niveau l'hôpital qu'ils soient
guéris ou pas.
L'échantillonnage se fait par
observation de ces flux pendant une semaine de cinq (5) jours ouvrables. Ces
limitations s'expliquent par la disponibilité des malades et le
calendrier d'exécution de l'enquête dans sa globalité.
Cette approche a permis d'observer 150
malades dont 90 malades ambulatoires et 60 malades sortant d'une
hospitalisation.
Il importe de noter aussi le fait que dans
ce genre d'enquête le questionnaire doit être très
léger avec des questions qui ne demande pas beaucoup d'effort de
réflexion de la part des malades qui n'ont en général pas
beaucoup de temps compte tenu de leur état de santé.
SECTION II : l'image de l'hôpital par rapport
aux usagers.
A -Perception des usagers sur l'hôpital
Concernant la
qualité de l'accueil au niveau du personnel soignant 60% estiment qu'il
est bien, 27% estiment qu'il est acceptable et en fin 13% affirment qu'il est
mauvais.
Pendant l'accueil au bureau des
entrées, 68,7% ont déclaré avoir reçu des
informations leur permettant de trouver un médecin traitant contre 32%
qui n'ont pas reçu cette information.
Concernant le paiement des
tarifs des prestations, plus de 80% ont effectivement
payé les frais de soins. Dans 66% des cas les frais de soins sont
supportés par la famille, dans 22,7% des cas, les frais sont
supportés par le malade lui-même.
Le paiement des frais de soins a
été effectué par la plupart, soit 46,6%, au niveau du
médecin traitant, suivi de 45% au niveau des bureaux des entrées.
Les 8,4% autres n'ont pas répondu à la question.
En moyenne, les malades sortants ont
payé 224.116 FG pour l'ensemble des frais de soins repartis entre la
consultation pour 4.699 FG, l'hospitalisation pour 27.788 FG, les examens pour
45.883 FG, les médicaments pour 145.746 FG.
Pour les malades ambulatoires les frais
s'élèvent en moyenne à 101.708 FG réparti entre la
consultation 2.878 FG, les examens 18.793 FG et enfin les médicaments
pour 80.037 FG.
41% des estiment que le coût des soins est
très cher, 23% pensent qu'il est cher et seulement les 22% affirment que
le coût n'est pas cher. 14% autres n'ont pas avancé d'avis sur la
question.
En ce qui concerne la le
temps d'attente, il découle de l'enquête que
74,7% pensent que le temps d'attente avant de rencontrer le médecin est
acceptable, 17% pensent que ce temps est long et 6,7% pensent qu'il est
même très long.
A propos de la relation
patient - médecin, 62% malades affirment qu'ils ont
été bien accueillis par le médecin traitant contre
seulement 33,7% qui n'ont pas bien apprécié cet accueil et 4,3%
sans réponses.
Il découle aussi de l'enquête
que 64,7% des malades sont satisfaits du traitement reçu contre 31,7%
de non satisfaits et 3,3% de sans opinions.
Les raisons de non-satisfaction
signalées sont liées au fait que le malade n'est pas
guéri, 15% pensent que le médecin n'a pas fait un diagnostic
exact et les 52% restant autres raisons.
Pour ce qui est des conditions
d'hospitalisation pour les malades sortants en particulier, il découle
de l'enquête que près de 48% des malades sont satisfaits contre
44%qui ne sont pas satisfaits et 8% sans opinions.
Les conditions
d'hygiène sont appréciées comme bonnes dans les 44% des
cas, passable dans 36%, mauvais dans 9% des cas et enfin 11% n'ont pas
d'opinions sur la question.
B- le niveau de satisfaction des malades
Le niveau de satisfaction des
personnes interrogées par rapport aux différents domaines
explorés se présente comme suit :
Domaines d'exploration
|
Satisfait
|
Pas satisfaits
|
Pas d'opinion
|
Accueil par le personnel soignant
|
68%
|
27%
|
13%
|
Accueil par le personnel du bureau des entrées
|
68%
|
23%
|
9%
|
Paiement des prestations
|
22%
|
78%
|
0%
|
Temps d'attente
|
74%
|
17%
|
9%
|
Relations médecins - patients
|
62%
|
33%
|
5%
|
Compétence des médecins
|
64%
|
34%
|
2%
|
Conditions d'hospitalisation
|
49%
|
44%
|
7%
|
Degré de satisfaction globale
|
51%
|
47%
|
2%
|
Il ressort qu'il y a une satisfaction
relative mais force est de constater que le degré d'insatisfaction est
très élevé.
Les principaux points d'insatisfaction
Les idées forces recueillies auprès des usagers
sur leurs points d'insatisfaction se dégagent dans les
allégations suivantes :
- « Nous recourrons à l'hôpital par
ce que nous avons des attaches avec certains médecins et par ce que les
centres de santé ne sont pas en mesure de traiter certains
épisodes pathologiques dont nous sommes souvent porteurs. Le secteur
privé capable de concurrencer l'hôpital Donka offre des
prestations à des coûts qui dépassent largement notre
bourse. La seule alternative que nous avons dans ces conditions, constitue cet
hôpital. »
- « Il y'a 7 ans en arrière, l'hôpital
était accueillant - avec des locaux et des sanitaires propres, la
restauration organisée pour les malades pauvres. Mais aujourd'hui, tout
ceci n'est qu'un souvenir lointain car on a du mal à utiliser les
sanitaires et à se reposer. L'hôpital s'est vidé de son
caractère reposant d'antan. »
- « L'accueil des malades et de leur famille
à l'hôpital en général et aux urgences en
général est décevant. Le personnel est
intéressé plutôt à savoir qui va payer que de
s'occuper des soins aux patients. Il faut cependant noter au niveau des
urgences de la Maternité on observe beaucoup plus d'humanisme et
d'écoute vis à vis des femmes enceintes. »
- « L'hôpital est un lieu où l'on
vient chercher des soins, ce qui suppose la disponibilité des
médicaments. Mais force est de constater que nous sommes obligés
d'aller payer nos médicaments soit à la pharmacie de
l'hôpital, soit dans les officines privées. Dès lors se
pose pour nous la question de savoir à quoi sert le montant que l'on
exige de nous. »
- « Dans bien de cas les relations entre les
patients et le personnel soignant sont tissées autour de l'argent et
non de la valeur humanitaire qui devrait caractériser la profession
médicale. Nous voyons très peu les patrons des services alors que
nous avons besoin de leur attention. Dans la plupart du temps, nous sommes vus
par les médecins stagiaires et les infirmiers, ce qui ne nous inspire
pas confiance. »
- « On ne comprend pas que devient cet
hôpital qui constituait jadis la référence pour tous. Pour
certains examens, surtout dans le domaine du laboratoire, les médecins
nous conseillent de recourir au secteur privé. Ceci est
incompréhensible. »
- « Notre sentiment est que les médecins
sont techniquement compétents car ils arrivent à sauver des cas
désespérés, cependant ils sont peu attentifs à nos
préoccupations sociales. »
- « Nous ne connaissons pas les tarifs officiels,
ceux que nous connaissons sont ceux que nous payons. Ils sont très
élevés par rapport à notre bourse. Dans bien de cas, nous
sommes obligés de recourir soit à la solidarité familiale,
soit à des crédits auprès de tiers. »
- « D'une façon générale, nous
sommes peu satisfaits de la façon dont l'hôpital Donka fonctionne
à l'heure actuelle. »
- Dans la situation actuelle, faute de mieux, en cas de
nouvel épisode de maladie, nous reviendrons encore ici, mais nous
pensons sincèrement que beaucoup de choses sont à
améliorer.
Les impacts ayant maintenant
été étudiés, il convient d'examiner les
perspectives de la contractualisation à l'hôpital Donka..
TITRE III
:
LES PERSPECTIVES DE LA CONTRACTUALISATION INTERNE A
L'HOPITAL DONKA.
Au regard des différents
problèmes soulevés par la contractualisation et des
différentes analyses que nous avons effectuées, les perspectives
de la contractualisation s'articuleront autour de la nécessité de
doter l'hôpital Donka d'un projet d'établissement (
CHAPITRE I ), projet dans lequel la résolution des
problèmes que nous avons soulevés se réalisera au travers
de l'élaboration du volet projet de gestion du projet
d'établissement hospitalier que nous allons appeler PEH (
CHAPITRE II ). Enfin nous nous pencherons sur les conditions de mise
en oeuvre des solutions retenues ( CHAPITRE III ).
CHAPITRE I : LA NECESSITE DE DOTER L'HOPITAL DONKA
D'UN PROJET D'ETABLISSEMENT HOSPITALIER.
Dans ce chapitre nous examinerons successivement
la nécessité d'avoir un PEH pour l'hôpital Donka dans le
cadre de l'introduction d'une gestion de proximité (SECTION I
)et les différents types d'approches du PEH (SECTION
II).
SECTION I : LE PREALABLE DU PROJET D'ETABLISSEMENT
Nous examinerons ici
la notion de projet d'établissement et la nécessité de son
élaboration pour la mise en oeuvre de la contractualisation.
B- la notion de projet d'établissement
Le projet d'établissement se
définit comme étant l'ensemble d'activités futures
à réaliser pour atteindre des objectifs stratégiques et
opérationnels définis de commun accord avec l'ensemble des
acteurs internes de l'hôpital.
· Il s'agit d'une démarche globale d'un
établissement hospitalier, visant à mobiliser ses ressources ;
· Il repose sur un sens partagé, connu de tous
et adapté aux caractéristiques de son environnement ;
· Il s'appuie sur le choix d'objectifs et d'actions,
visant à orienter de manière déterminante et pour le moyen
terme, les activités et le fonctionnement de l'établissement.
Le projet d'Etablissement se veut
global. Il définit donc les orientations médicales et de soins
infirmiers, traite de l'ensemble des aspects « managerial »
(politique des ressources humaines, politique financière, choix
d'investissements, politique de coopération, mode de management et
système d'information) et résume les moyens de toute nature dont
l'établissement veut disposer pour réaliser ses objectifs. Il
débouche sur la mise en oeuvre cohérente et programmée
d'actions articulées entre elles, dans le cadre des orientations
définies pour la performance de l'établissement, au regard de son
environnement spécifique et de l'ensemble du tissu sanitaire. Et ces
actions porteront essentiellement sur :
-Le renforcement de la logique médicale qui
s'intéresse au choix et au dimensionnement des activités
médicales, à la nature et aux modalités des prestations
à assurer par domaine d'activités.
-Une ouverture accrue sur l'environnement pour situer
l'établissement dans l'offre de soins globale, apprécier
l'évolution de la demande et des besoins à satisfaire,
évaluer ses atouts et ses performances préférentielles.
-Une réorientation du budget de l'hôpital vers la
réalisation d'objectifs clairement définis. et non vers
l'exécution d'activités routinières ;
-Une dynamique participative qui accorde une large place
à la concertation et au dialogue social avec les principaux acteurs
sociaux et les personnels exerçant à l'hôpital.
-L'élaboration de projets de services pour
responsabiliser les chefs d'unités et de service et les impliquer plus
dans le processus gestionnaire de l'hôpital ;
-L'intégration et le décloisonnement des
différents projets : le projet de service, le projet médical et
le projet de soins infirmiers, ce qui doit permettre d'agréger des
rationalités diverses et de faire échanger des solidarités
transversales et interdisciplinaires.
B- la nécessité d'un PEH
pour la mise en ouvre de la contractualisation
La nécessité d'avoir une vision claire dans
le court ou moyen terme, ne doit pas être occulté sous peine de
vider la démarche de son contenu. On ne peut déléguer que
ce que l'on connaît parfaitement, ce qui exige que la
délégation de gestion soit conduite à partir d'une
sérieuse réflexion préalable sur l'existant et la
détermination d'objectif à moyen terme. De ce fait, la
contractualisation ne constituera que la mise en oeuvre d'un projet. En effet,
la contractualisation interne qui matérialise l'application d'une
politique de gestion de proximité, n'est pas une fin en soit. Elle ne
peut se concevoir que comme un moyen de facilité la réalisation
d'un projet. Qu'elle se propose une meilleure maîtrise des consommations,
une amélioration qualitative de la prise en charge des patients, un
assouplissement des procédures administratives ou une plus juste
adéquation des ressources au regard de l'activité, elle
répond toujours à la volonté de la Direction
Générale d'atteindre un objectif préalablement
défini. En d'autres termes, la gestion proximité doit s'articuler
et s'organiser autour d'un projet d'établissement ce qui permet de
clarifier l'objectif à signer à la contractualisation.
De ce fait, la contractualisation interne ne
s'aurait être déconnectée des objectifs fondamentaux de
notre hôpital dans son ensemble, puisqu'elle ne constitue, à tout
prendre, qu'une démarche et non un objectif. Malheureusement,
l'hôpital national Donka à ce jour, ne dispose pas d'un projet
d'établissement hospitalier. Ainsi, les contrats signés avec les
services ne contiennent pas des objectifs annuels dont la réalisation
soient la mise en oeuvre des objectifs communs de l'hôpital dans le moyen
terme. Les objectifs, notamment, les objectifs médicaux sont
négociés sans une vision claire à moyen terme de
l'hôpital. D'ailleurs, certains chefs de service indiquent que les
objectifs dans les contrats sont à la limite arbitraires.
Notons que le projet d'établissement
est partie intégrante et facilitateur de négociation de contrats
d'objectifs et de moyens entre la direction et les acteurs principaux au sein
de l'hôpital. En effet, l'ambition de la contractualisation est
d'être le point de rencontre lié au besoin de la population de
Conakry et des préoccupations de gestion efficiente de l'hôpital
Donka qui repose sur les possibilités et les priorités que
dégagera le projet d'établissement. Celui-ci sera donc un levier
de développement. C'est pourquoi les objectifs médicaux contenus
dans le projet médical sont importants à maints égards.
D'abord, c `est en fonction des objectifs médicaux que l'on
retiendra des ressources financières à allouer à chaque
service. Ensuite ce sont les objectifs médicaux qui permettront de
déterminer les besoins en ressources humaines donc une gestion optimale
de ces ressources : à savoir qui doit occuper quel poste ?
Quels sont les postes à créer ? Quels sont les postes
à supprimer ? Quels sont les redéploiements à
effectuer ? Enfin, c'est sur la base des objectifs médicaux que
l'on déterminera les besoins de formation.
Faute d'en n'avoir pas perçu d'emblée
la portée la Direction de notre hôpital a entrepris de
déconcentrer et de contractualiser, sans maîtriser une vision
globale et partagée de la structure qu'il entend promouvoir.
SECTION II : APPROCHES D'ELABORATION ET COMPOSANTES
DU PEH
Ici nous examinerons les approches
d'élaboration et les composantes du PEH.
A- Approches d'élaboration
Dans la pratique, il existe
généralement plusieurs modes d'élaboration du projet
d'établissement, mais les plus utilisés sont : l'appel
à un consultant externe, le recours au personnel interne et
l'association de l'expertise externe au travail interne du personnel.
Dans la première
méthode, l'élaboration du projet
d'établissement est confiée à une équipe de
consultants externes qui procèdent à l'analyse de l'organisation
et du fonctionnement de la structure en vue d'un diagnostic stratégique
et rédige le document du projet. Mais à chaque étape, les
informations collectées et analysées sont validées par le
comité de pilotage.
Cette approche offre l'avantage d'utiliser
des professionnels ayant une bonne maîtrise des outils permettant de
faire un diagnostic impartial et aussi d'apporter leur expérience dans
la formulation du projet. Cependant elle présente un certain nombre
d'inconvénients :
· Les consultants externes n'ont pas toujours une bonne
connaissance de l'environnement institutionnel et interne du milieu hospitalier
pour appréhender toutes les facettes des différents
problèmes ;
· Les coûts d'élaboration du projet sont
souvent très importants, surtout pour les établissements à
budget réduit tel l'hôpital Donka
· Le personnel n'est pas suffisamment impliqué, de
manière à s'approprier la méthodologie
d'élaboration et le contenu du projet.
La deuxième approche
consiste à faire élaborer le projet d'établissement par le
personnel. Dans ce cas, on constitue plusieurs groupes de travail
chargés de réfléchir respectivement sur :
· La problématique des soins médicaux
(projet médical)
· La problématique des soins infirmiers ( projet
de soins infirmiers) ;
· La problématique de la gestion administrative (
projet de gestion) ;
· La problématique sociale (projet social).
· La problématique des infrastructures et des
équipements
A partir des problèmes identifiés
par les différents groupes de travail, il est constitué des
groupes thématiques pluridisciplinaires.
Cette deuxième approche a l'avantage de
développer une expertise interne et de susciter une réflexion en
interne plus poussée sur le devenir de l'établissement. Cependant
elle compte deux risques majeurs : la légèreté dans
l'analyse de situation et l'indisponibilité en temps pour aborder
l'ensemble des aspects du projet.
Le troisième approche consiste
à faire élaborer le projet d'établissement par le
personnel, mais en faisant appel au concours d'un consultant sur des points
précis tels que l'enquête d'image, la perception du personnel,
l'animation des réunions de mise en commun et la mise en forme du
rapport final.
Cette approche a l'avantage de palier les
inconvénients des deux précédentes, mais elle a aussi son
coût.
Tenant compte des difficultés financières de
l'hôpital Donka, nous proposeront l'utilisation de la deuxième
méthode.
A- les composantes du PEH
Le projet d'Etablissement est composé
essentiellement de quatre (4) projets à savoir :
-le projet médical
-le projet de soins infirmiers
-le projet de gestion.
-Le projet d'investissement.
Le projet médical concerne
essentiellement les orientations des activités médicales, les
complémentarités internes et externes.
Le projet de soins infirmiers définit la
politique de soins et de relations entre les personnels soignants et les
malades.
Le projet de gestion détermine le mode d'organisation
de la gestion financière, des ressources humaines, du travail, du
système d'information et de communication.
Le projet d'investissement détermine les
acquisitions d'immobilisations dans le domaine des infrastructures, des
équipements et des moyens logistiques pour opérationaliser les
projets médicaux, de soins infirmiers et de gestion.
CHAPITRE II- LE
PROJET DE GESTION
Ici, il s'agira essentiellement de proposer
des solutions qui s'articulent autour de la réorganisation du circuit du
malade (SECTION I) et du réaménagement de
certains aspects de la contractualisation ( SECTION II).
SECTION 1 - LA REORGANISATION DU CIRCUIT DU MALADE
La réorganisation du circuit du
malade vise d'une part à améliorer le recouvrement des
coûts des actes et à favoriser la collecte d'informations
sanitaires pertinentes qui permettront un suivi-évaluation plus efficace
des contrats d'objectifs et de moyens. Il portera essentiellement sur
l'entrée et la sortie du malade.
A- Le bureau des entrées
La réorganisation du bureau
des entrées doit s'appuyer sur une mise en lumière claire des
missions de l'hôpital national Donka. Il convient de rappeler qu'en tant
que Centre Hospitalo-Universitaire, notre structure est investie d'une mission
de centre de référence tertiaire. C'est ainsi que tout devrait
commencer par le filtrage des patients qui se présentent à
l'hôpital de sorte que seul les patients référés
seront autorisés à accéder aux services médicaux
à l'exception des urgences chirurgicales ou la plupart des cas qui se
présentent à l'hôpital, ne peuvent être pris en
charge que par celui-ci.
Pour la mise en oeuvre de cette
solution nous retiendrons la démarche suivante : dorénavant
le bureau des entrées devrait assurer des permanences de nuits et des
permanences de jours non ouvrables. Rappelons que jusqu'à ce jour le
bureau des entrées se ferme dès 14 heures. Ce qui a pour
inconvénient de favoriser les payements occultes qui grèvent les
recettes des consultations et des actes médicaux. Cette solution pour sa
mise en oeuvre efficace nécessitera un personnel supplémentaire.
Il s'agira notamment d'adjoindre des agents médicaux au personnel du
bureau des entrées pour faciliter l'orientation des malades dans les
différents services pour la prise en charge de leurs pathologies.
L'orientation adéquate des malades est d'autant plus importante que
cela peut éviter aux malades les doubles payements.
Du fait de l'augmentation de la charge de
travail du personnel du bureau des entrées consécutive à
cette réorganisation, il serait nécessaire de recruter deux
nouveaux agents dans le court terme. Il faudra surtout insister, dans la
formation du personnel du bureau des entrées, sur le fait que seuls les
patients porteurs d'un titre de référence d'une autre structure
sanitaire de la ville de Conakry ou des Centres Hospitaliers Régionaux
du pays seront autorisés à être pris en charge. Aussi, afin
d'éviter que certains patients échappent à cette nouvelle
rigueur, la Direction devra procéder à la suppression pure et
simple des guichets implantés à l'entrée des services.
Cette réorganisation
présente des avantages au triple point de vue du recouvrement des
coûts, de la gestion des effectifs et de la gestion de l'information
médicale.
Sur le plan du recouvrement des
coûts, on assistera à une réduction sensible des pertes de
recette dues aux problèmes de malversation et de payements occultes.
Sur le plan de la gestion de l'information
médicale, les données seront plus pertinentes en ce qui concerne
le volume réel des activités et le niveau de recette des
différents services. Ce qui aura pour conséquence
immédiate de mieux déterminer la charge de travail des agents
des différents services et donc permettra une répartition
optimale du personnel médical et soignant. Il permettra également
une allocation plus rationnelle des ressources à chaque service sur la
base du véritable volume d'activité. En effet, nos recherches
nous ont permis de comprendre que dans plusieurs services, le volume
d `activité est très élevé du fait des pris en
charge de cas pathologiques pouvant être pris en charge par les
structures sanitaires du niveau inférieur. C'est le cas notamment de la
maternité et du service de chirurgie maxillo-faciale.
Dans le premier cas cité, les
accouchements simples effectués représentent plus des deux
tiers du volume d'activité de ce service. Un accouchement simple
n'étant pas un cas référé, il ne rentre pas dans le
cadre de la mission de l'hôpital Donka. Ces parturientes peuvent
directement se présenter dans les centres médicaux communaux de
la ville de Conakry. Du fait que les services cherchent à maximiser
leurs recettes, ceux-ci ne refusent donc pas ces patients même quand leur
prise en charge ne relève pas de leur mission. Ce qui vient donc
renforcer la proposition selon laquelle il faut renforcer le tri et les
orientations dès le bureau des entrées et des urgences. Rappelons
que lorsqu'un hôpital prend en charge des cas qui excèdent les
limites de sa mission il sera plus facilement confronté à une
insuffisance de ressource financière et humaine. En effet les
subventions accordées par l'Etat tiennent compte du fait que la plus
part des cas pathologiques sont prises en charge par les structures sanitaires
de base.
Dans le deuxième cas, les
extractions simples de dents représentent près de la
moitié du volume d'activité de ce service. Tout comme dans le
premier cas, les centres médicaux communaux de la ville de Conakry
disposent de services de stomatologie qui ont essentiellement pour mission
d'effectuer les extractions simples de dents. Ceux-ci peuvent efficacement
prendre en charges ces patients sans qu'ils n'aient besoin de se
présenter à l'hôpital Donka.
Cette réorganisation du bureau des
entrées telle que nous la concevons dans le projet de gestion aura pour
conséquence de réduire les recettes. Mais en revanche, elle
permettra à l'hôpital DONKA de se focaliser sur sa mission et
ainsi donc il pourra utiliser de manière optimale les ressources
allouées par les pouvoirs publics. Le coût de cette
réorganisation portera essentiellement les salaires des deux agents
supplémentaires qui seront recrutés par l'hôpital comme
contractuels. Des informations reçues auprès de la Direction des
affaires administratives nous indiquent que chaque agent contractuel devra
percevoir une somme de 200 000 francs guinéens par mois. Cette solution
peut être mise en oeuvre dans le court terme dès la signature et
l'adoption du projet d'établissement par les autorités
compétentes.
B- La Sortie du Malade
L'organisation de la sortie du malade est
capitale. Il serait intéressant de demander à chaque patient qui
ressort d'une hospitalisation ou bien qui est venu simplement pour un examen
médical ou une consultation de se faire enregistrer à la sortie.
Ces informations obtenues permettront un contrôle de l'administration sur
les informations fournies par les différents services médicaux et
médico-techniques. Nous avons déjà signalé
qu'à cause des paiements occultes certaines informations sur les
patients ne sont pas transmises au service d'information. Notons que les cas
d'évasion sont plus ou moins rares car les patients paient
l'hospitalisation de manière forfaitaire et dès leur admission en
hospitalisation. De plus, ce système permettra de collecter des
informations sanitaires plus pertinentes donc favorisera une meilleure lecture
des problèmes pour y trouver des solutions plus appropriées.
L'application d'une telle solution peut
paraître à priori difficile. Mais, la réorganisation des
actions du bureau des entrées peut constituer une base pour
réorganiser la sortie des malades. C'est ainsi que les
déclarations de sortie s'effectueront auprès dudit bureau.
SECTION 2 : LE REAMENAGEMENT DE CERTAINS ASPECTS DE LA
CONTRACTUALISATION.
Avec les deux années d'exercice et
de fonctionnement de la contractualisation il nous apparaît
nécessaire de réaliser un certain nombre de
réaménagement tant en ce qui concerne les moyens de financement
et les procédures budgétaires que du champ d'application de la
contractualisation.
A- La révision des moyens de
financement.
Nous avons noté dans l'exposé
du dispositif de la contractualisation que l'administration reverse une partie
des recettes des services aux services eux-mêmes sur la base d'une
quote-part qui varie en fonction des services. Pour les services
médicaux 50% des recettes leur est reversé pour assurer les
charges de fonctionnement de leur service à l'exception des salaires du
personnel permanent et les grosses réparations. Pour la pharmacie 50%
des recettes est mise à côté pour le renouvellement du
stock de médicaments et du matériel médical. 17% est
reversé au service pour assurer les charges de fonctionnement autre que
l'achat de produits médicaux. 33% est reversé à la
Direction.
Ce système, bien qu'ayant fait une
différence entre les services médicaux et
médico-techniques ne va pas suffisamment en profondeur. D'abord, pour
les services médicaux, une distinction aurait pu être faite sur la
base des spécificités de chaque service. Pour les services
d'hospitalisation la plupart de leurs recettes serviront simplement à
faire face aux charges de personnel contractuel. Ce qui permet à ces
services d'obtenir plus de liquidité oisive qu'ils vont redistribuer
aux agents du service à titre de prime de motivation. Par contre, pour
les services dont l'activité va au-delà de l'hospitalisation, les
recettes ont sensiblement diminué. C'est le cas par exemple du service
d'Ondoto-stomatologie qui doit acheter des produits nécessaires aux
extractions de dents. Ainsi, par service on pourrait diminuer la part qui doit
être reversé à la Direction pour la ramener à 40%.
Pour les autres services médicaux le taux peut être maintenu
à 50%.
Pour le laboratoire et radiographie, il
faut noter que c'est des services qui réalisent de gros
bénéfices. Or le renouvellement des gros équipements que
nécessitent ces services incombe à la direction. De ce faite, on
pourrait même réduire la part qui leur revient à 10%. Pour
la pharmacie, les 13% reversés à la Direction. Il faut signaler
qu'en tant que service carrefour et du fait que la pharmacie approvisionne
gratuitement les autres services médicaux en matériel
médical et vu que la marge bénéficiaire n'est pas trop
élevée, un réaménagement des moyens de financement
s'impose. Ainsi nous proposerons que 10% soit reversé au service 10%
reversé à la Direction et 80% mis de côté pour
renouvellement du stock de médicament et de matériel
médical.
Une autre solution pourrait consister
à exclure purement et simplement le service de pharmacie du champ
d'application de la contractualisation pour le moment.
B- La révision des procédures
budgétaires
Pour ce qui est des
procédures budgétaires que nous avons exposées dans les
développements précédents, un certain nombre de
réaménagement s'imposent. Du fait que le dispositif de la
contractualisation tel qu'appliqué à ce jour porte atteint
à l'unicité de caisse, nous allons proposer de restaurer cette
unicité de caisse. La solution qui a été retenue dans le
réaménagement du bureau des entrées peut être
appliquée. Ainsi, les services ne seront plus autorisés à
avoir des guichets devant leurs entrées respectives. Tout devra
être centralisé au niveau du bureau des entrées. S'il est
demandé à un patient qui est en consultation ou en
hospitalisation de faire des examens supplémentaires, l'accompagnant ou
le patient lui-même devra repartir au bureau des entrées muni de
son bulletin d'examen pour paiement. Cette solution a l'avantage
d'améliorer les recettes en réduisant les paiements occultes.
De même pour les
dépenses, nous proposerons les deux solutions suivantes : les
services devront élaborer des budgets annuels de service et suivre une
autre procédure pour l'engagement des dépenses. L'ordonnateur qui
est le chef de service devra faire passer son engagement au service comptable
pour vérification rapide de sa conformité et de sa
régularité au regard du budget du service. Signalons que cette
procédure de vérification ne devra pas dépasser un
délai d'un jour. Cette solution est une sorte d'application du principe
de la séparation du comptable et de l'ordonnateur au niveau du service.
Elle présente l'avantage d'avoir un regard sur la consommation
budgétaire du service et donc de favoriser une gestion plus
saine. Pour les dépenses qui dépasseront une somme de 200
000 francs guinéens, il serait nécessaire de centraliser les
achats au niveau de la comptabilité matière. Pour se faire,
chaque service transmet ses besoins à la comptabilité
matière qui se chargera d'effectuer les procédures
matérielles d'achat. Ici encore la procédure devra être
très simplifiée et ne pas dépasser un délai de
trois jours. De plus, la comptabilité matière devra tout mettre
en oeuvre pour mettre ses consommables achetés à la disposition
du service dans les meilleurs délais.
CHAPITRE III : LES CONDITIONS DE REUSSITE DES
SOLUTIONS RETENUES
Les conditions de
réussite porteront essentiellement sur la création d'une
dynamique de projet ( SECTIONI) et la mise en oeuvre du PEH
(SECTION II).
SECTION I : LA CREATION D''UNE DYNAMIQUE DE
PROJET
A-UNE APPROCHE COHERENTE
La mise en oeuvre de tout projet impliquant
de très nombreuses composantes repose sur la qualité de
l'équipe pilote de l'opération. D'où la
nécessité de constituer une équipe de projet après
avoir imprégné chacun de ses membres sur la finalité
recherchée avec une lecture claire de sa fonction. Ainsi, chacun devra
bien percevoir les enjeux résultant des actions à conduire ainsi
que la manière et la forme sous lesquelles celle-ci doit être
appréhendée. Ce cadrage constitue l'armature qui servira de
guide et de motivation à l'ensemble de l'équipe de pilotage.
Après cela, il faut identifier l'environnement social, culturel, les
moyens, le savoir-faire et l'état de l'existant afin de mieux comprendre
le projet et de le situer dans son contexte. Cette approche peut se
résumer selon quatre principes :
- ouverture d'esprit
- s'assurer d'une bonne connaissance du milieu d'intervention
sur tous ses aspects
- positionner le projet dans son contexte afin de permettre
à tout un chacun d'exprimer ses besoins, ses conceptions et ses
ambitions.
- promouvoir l'animation et la cohésion de
l'équipe de pilotage en s'assurant du partage de connaissance.
Ce cadrage une fois effectué,
permettra une analyse claire du milieu afin que tous les aspects soient
abordés et que rien ne soit laissé dans l'ombre, nous allons
procéder selon la trame suivante : premièrement, nous allons
nous appesantir sur la conception des aspects culturels et l'aspect social
c'est à dire les réalités constatées et
l'évolution souhaitable ; deuxièmement nous allons nous
pencher sur les aspects financiers c'est à dire les moyens dont nous
disposons et notre capacité de gestion. Nous allons mener cette
démarche sans nous limiter à priori au seul domaine connu mais
aussi rechercher de nouvelles références. En plus nous allons
essayer de bien comprendre le vécu de chaque agent dans l'exercice de
son travail. C'est -à dire en tenant compte de ce qui fonctionne, ce
qui freine ou ce qui ne peut être réalisé.
Après cela, il convient de
procéder à la définition des besoins et des
stratégies. En effet, la connaissance du milieu ainsi obtenue nous
permettra de cerner l'objectif et de dégager clairement les
stratégies.
Une fois les stratégies
dégagées, il conviendra maintenant de passer à
l'élaboration du programme. A ce niveau, la communication sera un
facteur décisif d'explication, de persuasion et d'éveil à
des réalités peu connues où sous estimées. Pour ce
faire, tous les moyens de visualisation, de comparaison, seront utilisés
afin de mettre en situation la future réalité. Ainsi donc,
l'ensemble du programme sera perçu par l'ensemble des intervenants avant
même sa mise en oeuvre comme un produit commun approprié par
chacun de ses acteurs.
La dynamique déjà
amorcée conduira tout naturellement à la mise en oeuvre du
programme qui s'effectuera comme une simple action purement technique sans
accroc particulier de sorte que l'on pourra non seulement garantir la bonne
application des mesures prises dans les phases précédentes, mais
aussi d'assurer le suivi nécessaire une fois la réalisation
achevée. Compte tenu de la complexité d'un établissement
de soins, la répartition des missions sera envisagée avec
beaucoup de sérieux.
L'approche proposée dans la conduite
du projet doit être perçue avant tout comme un support dont
l'objectif essentiel est la maîtrise des enjeux et de leurs
conséquences. Les bénéfices de cette démarche que
nous devons conduire pas à pas seront proportionnels à la
pertinence de la démarche.
LES CONDITIONS DE FAISABILITE
S'il est vrai qu'un projet
d'établissement global, complet présente des avantages, il n'est
toutefois pas question d'imposer cela comme condition de réussite. Il
est admis que le projet peut être partiel, sectoriel ou gradué
dans le temps sous réserve de maintenir une cohérence
générale dans la réalisation de chacune de ses
étapes. Par exemple, on peut admettre qu'un projet puisse être
centré sur quelques secteurs clés ou certains domaines. Mais dans
sa mise en oeuvre, il devra respecter un certain nombre de conditions qui
peuvent être regroupées dans un ordre de priorité
chronologique.
Nous avons premièrement les
conditions externes à l'hôpital pour lancer une démarche de
projet d'établissement. Il s'agit notamment d'une volonté
politique formalisée sous une forme officielle du gouvernement ou du
ministre de la santé. Ainsi l'hôpital Donka devra donc solliciter
le soutien et l'approbation du gouvernement ou du ministre Guinéen de la
santé . L'intervention du ministère de la santé doit se
faire au travers d'une structure de coordination qui sera la Direction des
Hôpitaux et des Soins. Ainsi, on pourra bénéficier de
l'expertise externe des spécialistes de la tutelle des hôpitaux.
Cette structure de coordination facilitera l'obtention du soutien des
investisseurs.
Deuxièmement nous avons les
conditions internes à l'hôpital. Elles portent sur les personnes
qui devront être engagées dans la démarche du programme.
Nous aurons donc le Directeur Général de l'hôpital à
qui nous peut adjoindre une équipe ayant une culture
hospitalière, connaissance du milieu hospitalier et des règles de
gestion. De plus, quelques membres du corps médical et
paramédical recevront une formation à la notion de projet
d'établissement pour pouvoir plus efficacement dans cette
démarche d'élaboration du projet.
Une fois ces personnes identifiées,
il convient d'élaborer des critères d'évaluation de la
démarche, des modalités de concertation ou de consultation
interne.
SECTION II : LA MISE EN OEUVRE
Nous examinerons les conditions
de mise en oeuvre et la démarche d'évaluation.
A- LES CONDITIONS DE LA MISE EN OEUVRE
Elles porteront sur l'objectif, le
financement, le temps, la Direction de l'hôpital et les comités et
les groupes de travail. L'objectif doit être clair : pour cela, il
faut situer l'hôpital par rapport à son environnement afin de
pouvoir situer où l'on veut aller. Compte tenu du système de
santé guinéen et de la mission de l'hôpital Donka,
l'objectif devra être défini par la Direction et
bénéficier d'un appui de la Direction des Hôpitaux et des
Soins car il doit correspondre aux priorités de santé du pays.
Plus le projet d `établissement sera structuré, plus les
dépenses d'exploitations et d'investissement seront
élevées. C'est pourquoi dès l'entrée dans la
dynamique du projet, notre hôpital devra rechercher de potentiels
financeurs pour sa réalisation. Il pourra par exemple se tourner vers la
coopération allemande et la coopération japonaise qui sont
déjà très actifs dans la réhabilitation de
l'hôpital. Aussi, l'existence d'un projet d'établissement apporte
aux bailleurs traditionnels une garantie sur le cadre logique des
opérations d'aide. En outre les financements seront un moyen efficace de
motivation de l'ensemble des acteurs de l'hôpital sur le projet.
Le temps étant un facteur qu'il ne faut
pas sous-estimer et le fait que l'hôpital DONKA ne dispose pas à
ce jour d'un PEH on pourra estimer à un an le temps du projet. Compte
tenu du temps imparti pour réaliser l'étude, le projet concernera
essentiellement les orientations médicales de la gestion, à
l'aide de la méthode EMOFF : Environnement ; moyens ;
opportunités ; forces ; faiblesses.
Par rapport à la Direction de
l'hôpital, il convient de rappeler seulement qu'elle sera le moteur du
projet. Pour cela, elle doit informer les personnels de l'hôpital et la
Direction des Hôpitaux, elle doit établir les règles du jeu
et le calendrier, vérifier les motivations et les implications, mettre
en place des groupes de travail et faire respecter les délais. C'est
pourquoi, elle doit s'assurer que les personnes qui seront impliquées
dans ce projet comprennent bien la démarche. Les experts apporteront un
appui méthodologique. Les choix quant à eux relèvent des
instances de décisions qui doivent se prononcer à chaque
étape de l'élaboration du projet.
Afin de suivre l'avancement du projet,
des comités et des groupes de travail doivent être mis en place.
Ils feront intervenir des représentants de la santé des soins de
santé primaire, de la faculté de médecine de
l'université GAMAL ABDEL NASSER de Conakry. Dans les groupes de travail,
l'engagement des médecins est primordial c'est pour cela q'ils doivent
accepter l'intérêt d'un projet commun à l'hôpital,
par rapport aux intérêts personnels ou de service.
B- LA DEMARCHE D'EVALUATTION
L'objectif de la contractualisation interne
étant de fournir des soins de qualité, la démarche
d'évaluation consistera à indiquer les éléments
incontournables constitutifs d'une politique de qualité de soins sur
lesquelles la Direction devra s'appuyer pour évaluer le parcours
effectué dans l'amélioration de la qualité des soins.
Afin de pouvoir assurer le fonctionnement
régulier de l'activité, la sécurité pour les
personnels utilisateurs et la qualité de la production, il faut
respecter les normes d'installation, d'utilisation, de maintenance des
éléments du plateau technique et le respect des bonnes pratiques
dans la gestion des médicaments, produits sanguins et consommables.
C'est ce que nous résumons par la
qualité des procédures medico-techniques. Toutes ces mesures pour
bien être mises en oeuvre ont besoin d'une communication
renforcée. D'abord il faut une communication institutionnelle qui doit
s'établir entre les différentes catégories de personnels
tant pour la définition des grandes orientations que pour
l'amélioration des performances de l'hôpital. De même, il
faut une bonne communication dans la prise en charge médicale des
patients. Pour cela, la qualité du dossier médical et de la
communication entre services est nécessaire. A cette communication
interne, il faut une communication externe notamment l'information du public
sur les prestations offertes et une bonne communication avec les autres
structures de soins de la ville de Conakry pour une meilleure
complémentarité.
Pour ce qui est de la rationalité
des pratiques médicales et la gestion des risques hospitaliers, il faut
noter que l'hôpital Donka est doté d'un protocole
de soins et un protocole médical. Il reste donc à renforcer le
respect de ses protocoles notamment dans les démarches diagnostiques et
thérapeutiques pour les pathologies les plus fréquentes et les
pratiques anesthésiques. Cette démarche de rationalisation des
pratiques doit être menée de concert avec les professionnels
concernés et devra faire l'objet d'une évaluation
périodique. Le respect des procédures favorise une meilleure
gestion des risques hospitaliers lors de l'hospitalisation d'un patient. Ces
risques il faut les identifier pour pouvoir proposer des actions
préventives. A titre d'exemples, il s'agit des accidents
iatrogènes et les infections nosocomiales. De même que pour la
rationalisation des pratiques médicales, la gestion des risques doit
être conduite par les professionnels concernés et fera l'objet
d'une évaluation périodique qui permettra de juger de
l'efficacité des actions préventives.
CONCLUSION
Il ressort de ce qui
précède que le système hospitalier public Guinéen
dans son ensemble, a connu une crise liée à un ensemble de
contraintes organisationnelles, sécuritaires et qualitatives à
laquelle se superpose la raréfaction de certaines ressources, notamment
médicale, financière et logistique tant et si bien que le
modèle de gestion centralisateur
qui a prévalu depuis longtemps à l'hôpital
Donka a touché à ses propres limites. D'où
l'émergence d'un modèle de gestion de proximité. Ce
système a été introduit à l'hôpital Donka
depuis l'année 2002. Il est appelé contractualisation interne en
référence aux contrats d'objectifs et de moyens conclus entre la
direction et les chefs de service. En effet, selon ce nouveau système,
il est conclu annuellement un contrat entre la Direction et chaque chef de
service encore appelé contrat d'objectifs et de moyens. Il est ainsi
appelé parce que la Direction et le chef de service déterminent
d'un commun accord des objectifs annuels à atteindre et détermine
également les moyens matériels et financiers nécessaires
à sa réalisation.
Il a pour objectif une meilleure
maîtrise des consommations, une amélioration qualitative de la
prise en charge des patients, un assouplissement des procédures
administratives et une plus juste adéquation des ressources au regard de
l'activité. Il vise donc à instaurer, à la place d'une
culture de méfiance, voire de défiance, à l'égard
de ses propres agents, une démarche de confiance.
La mise en oeuvre de la contractualisation
interne, doit s'articuler autour d'une organisation cohérente notamment
par la création de centres de responsabilité. Dans le cas de
l'hôpital Donka, les services entrant dans le champ d'application de la
contractualisation ont été directement considérés
comme centre de responsabilité.
Indépendamment de la volonté
de ses concepteurs de bien faire, il y a inévitablement dans la
contractualisation, à l'instar de toute organisation, des points
faibles, voire des disfonctionnements. Notre travail a consisté à
tenter de les repérer et d'y porter remèdes. Bien que
l'introduction de la contractualisation ait sensiblement amélioré
le recouvrement des coûts, il est ressortie que des problèmes,
tels les paiements occultes, l'absence de rigueur quelquefois dans les
procédures budgétaires, viennent réduire les
résultats qu'on aurait pu atteindre si ces pratiques cessaient. De plus,
l'absence de projet d'établissement ne permet pas de déterminer
une vision claire de l'hôpital dans le moyen terme. Or, la
détermination d'objectifs dans les contrats devrait reposer sur un tel
document. D'où la nécessité de trouver solution à
ces différents problèmes que nous venons de mentionner.
Ainsi, nous avons proposé de
rédiger préalablement un projet d'établissement
hospitalier pour rédynamiser le processus de contractualisation. Les
problèmes de gestion financière et matérielle que nous
avons soulevés devrons faire l'objet d'une attention particulière
dans le volet projet administratif et de gestion. Cela ne signifie pas que les
autres volets doivent occuper une place de second rang dans
l'élaboration du projet bien au contraire. Pour ce qui est des
conditions de mise en oeuvre des solutions que nous avons tentées
d'apporter, il faut noter que du fait que nous avons adopté une
démarche d'inspiration systémique et que toutes ces solutions
doivent être contenues dans le PEH, nous avons estimé qu'elles
seront celles de la mise en oeuvre du PEH.
On ne saurait attendre de cette
démarche qu'elle dicte scientifiquement à la direction de
l'hôpital Donka quelle option prendre. Sa vertu sera au mieux
d'éclairer la route, d'exposer les problèmes auxquels on risque
de se trouver confronter, les stratégies qui pourront être
adoptées, leurs avantages et leurs inconvénients. Telle est en
substance notre modeste contribution à la redynamisation de la
contractualisation interne à l'hôpital Donka.
Aux décideurs, de prendre ensuite
ses paris à l'issu d'une concertation qui sera d'autant plus riche que
la démarche sera menée en coopération avec tous les
acteurs de production de soins.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
OUVRAGE GENERAL
-Le pilotage stratégique : J.Castelneau ;
B.Mettling ; Edition d'Organisation ; édition de 1999
-Stratégie et organisation : P. Helfer ;M.
Kalika ; J. Orsoni ; management 2eme édition
OUVRAGE SPECIALISE
-Délégation de gestion et contractualisation
interne : Marc -Olivier Clery ; Les éditions
hospitalières ; édition 2000
TEXTES ET COURS
-Décret no 053/ PRG/ SGG portant statut de l'hôpital
National Donka.
-Cours de formation des chefs de service sur la
contractualisation interne : Direction des Hôpitaux et des Soins
-Cours de gestion logistique : Monsieur Kouakou
Adayé
-Cours de formation à l'élaboration du projet
d'établissement hospitalier : J. Claude Rose
* 1 Décret numéro
053 /PRG/SGG
* 1 C.E., Syndicat national de
défense de l'activité libérale de la médicine
à
l'hôpital, 28 décembre 2001, n°s
229718 et 229756
* 2 Notons qu'au jour de la
clôture de ce travail 1 franc CFA=5 000 francs guinéens.
|