3.2.2 Modalités d'un processus
d'intégration
L'intégration de l'enfant dans l'école ordinaire
qui paraît être un but à atteindre, est en fait un moyen
plus qu'un but : « c'est un moyen pour atteindre des objectifs
éducatifs qui s'inscrivent dans un projet pour et avec l'enfant »
(Detraux, 2001, p.57).
L'intégration n'est pas un but en soi, mais un
processus toujours en construction et en réajustements. L'enfant ne doit
intégrer un milieu de vie ordinaire que s'il peut en retirer de
réels avantages. S'il y a des bénéfices pour l'enfant, il
y a aussi des limites. En effet, l'intégration comporte des limites
inhérentes à l'enfant et/ou à son contexte social. Elle
est fonction des caractéristiques personnelles de l'enfant, de son
âge, de son degré d'autonomie, (propreté,
déplacement,...), et des services mis en place. L'intégration ne
peut se faire à tout prix car elle peut être douloureuse pour
l'enfant qui ne sera plus dans son milieu protecteur et sera confronté
à la différence et, surtout, à ses propres limites.
Quelle que soit la voie que l'on suive pour parvenir à
l'intégration, il y a certains éléments communs que
doivent considérer tous les services.
Généralement, l'attitude du personnel
vis-à-vis de l'intégration des enfants en situation de handicap a
un effet déterminant sur le succès de ce processus. Pour n'en
citer qu'un, la ferme conviction que les enfants en situation de handicap sont
avant tout des enfants et ne doivent pas être exclus du programme est la
condition la plus importante d'une intégration réussie.
En effet, le personnel doit se montrer enthousiaste et
être prêt à affronter les problèmes qui se
présentent tous les jours. Il doit également faire preuve de
souplesse, d'innovation et être disposé à tenter des
méthodes différentes et des idées nouvelles. Les
réactions et le comportement du personnel nous fournissent un
modèle de la façon dont les enfants dits « normaux »
accepteront les jeunes en situation de handicap
Les mêmes règles s'appliquent à tous les
enfants dans le groupe, il faut éviter la tendance spontanée
à excuser la conduite des enfants en situation de handicap. Il s'agit
parfois simplement d'expliquer honnêtement et positivement au sein du
groupe le handicap d'un enfant, de préciser qu'il progresse peut
être plus lentement, mais dans le même sens que les autres. Le
rôle du personnel encadrant est également d'éviter de
surprotéger l'enfant en situation de handicap en lui épargnant la
réalité de la vie qu'il découvrira de toute façon
un jour ou l'autre, mais aussi de se montrer vigilant à l'égard
des enfants qui adoptent une attitude surprotectrice ou cruelle envers les
enfants en situation de handicap, ces enfants ayant aussi besoin d'attention
spécifique de la part du personnel éducatif.
Au niveau de l'équipement, il y a des besoins
particuliers à prendre en considération. Ainsi, un bon nombre
d'enfants en situation de handicap qu'on intègre dans des centres
réguliers pourront se contenter du même genre d'équipement
ou de milieu qu'un enfant ordinaire. En revanche, quelques autres auront besoin
d'un équipement spécialisé ou de certains changements dans
le milieu de nature à les aider à surmonter leurs
difficultés. Par exemple, un enfant en chaise roulante doit avoir
suffisamment d'espace pour manoeuvrer sa chaise et se rendre aux
différents endroits de l'établissement. Ces changements d'ordre
matériel sont, pour une large part, simples à mettre en place et
peu coûteux.
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