Sur un plan institutionnel, un vaste chantier s'ouvre, avec des
perspectives d'amélioration permettant d'aller encore plus loin dans
notre démarche :
La mission du C.A.V.U.M. comme Centre d'aide devient,
à la lecture de ce bilan, d'une acuité encore plus
évidente. Notre rôle d'accompagnement pédagogique dans
l'ingénierie de formation auprès des enseignants porteurs de
projets se précise. L'expérience de la L.C.P.R.O. montre que
l'enseignant présentiel doit envisager d'évoluer dans sa mission
pédagogique s'il veut aborder l'enseignement à distance avec
efficacité. D'une démarche transmissive et démonstrative
qu'il applique en présentiel, il doit envisager de devenir un «
formateur-facilitateur » pour tenir compte de la spécificité
et de la singularité des étudiants E.A.D. dans leurs dimensions
individuelle et collective, selon la définition qu'en donne le collectif
de Chasseneuil.
Nous avons vu que dans le cadre de cette licence, les
enseignants ont admirablement joué le jeu et pris peu à peu
conscience de ce que pouvait représenter l'E.A.D. et ses ajustements
successifs.
Il importe donc que le C.A.V.U.M. leur donne les moyens
d'asseoir cette nouvelle culture T.I.C.E. par le biais notamment :
· de tables rondes enseignants E.A.D.
· d'ateliers T.I.C.E. (études de cas en situation
E.A.D.)
· de la mise en place d'une politique d'investissement du
matériel informatique.
· d'un rendez-vous mensuel ou bimensuel avec le C.A.V.U.M.
pour faire le point sur l'évolution et l'évaluation des points et
procéder aux réajustements nécessaires.
· des « cafés pédagogiques » des
enseignants de l'UFR concernés par la formation pour dégager des
axes thématiques intégrables à la formation.
Voilà autant de pistes faciles à mettre en oeuvre
très rapidement et que nous entendons explorer dès la
rentrée prochaine.
Dans une étape à moyen terme, nous proposerons
également la mise en oeuvre d'objectifs permettant d'aborder une
stratégie pédagogique mixte où devront se côtoyer et
coexister ou se combiner une pédagogie comportementaliste difficile
à remettre en cause en l'état actuel du dispositif et une
démarche didactique inductive susceptible d'apporter des réponses
dans la régulation du « savoir-faire ».
Nous aurons à vérifier si cette démarche
peut solutionner les carences déjà constatées. La mise en
oeuvre de ces ressources pédagogiques complémentaires prendra
appui sur l'expérience professionnelle des étudiants. Il est bon
de ne pas oublier que la formation proposée est une licence
professionnelle et que notre modélisation permettrait d'envisager une
capitalisation des productions étudiantes en valorisant ainsi, par un
échange réciproque, « l'épine dorsale » de la
formation constituée de cours magistraux et de T.D..
Une première expérience peut être
envisageable à partir du module d'histoire contemporaine en prenant
appui sur la demande des enseignants-chercheurs, parue dans un mensuel
régional où un appel était lancé pour la collecte
d'informations, de témoignages et de documents « pour aider
à la reconstitution du militantisme sarthois
»36.
36 L'Eglise du Mans, Juin 2003
Pourquoi ne pas envisager un travail collaboratif des
étudiants dans la collecte et la mise en forme de ces témoignages
et documents ? Nous serions bien là en présence d'une
démarche constructiviste des plus intéressantes et nous
apporterions ainsi une réponse novatrice à notre
problématique en impliquant à un haut niveau les étudiants
avec un triple avantage :
· enrichir les possibilités de régulation des
« savoir être » et « savoir »
(nourrir le sentiment d'efficacité personnel)
· permettre à l'étudiant de construire son
environnement pédagogique à partir d'un choix personnel et
optionnel collant au plus près de son contexte professionnel.
· participer à l'enrichissement du contenu
pédagogique de la formation.
Nous aurons à cerner les enjeux d'une démarche
passionnante en essayant d'apporter des réponses à notre nouvelle
problématique :
· les pédagogies constructivistes telles que les
pédagogies par projets, par apprentissage collaboratif sont-elles
pertinentes dans le cadre d'un dispositif à améliorer où
il faut, aussi, gérer et tenir compte de l'existant ?
· Quels bénéfices quantifiables les
différents acteurs peuvent-ils en retirer par le biais de cette
mutualisation du couple formation théorique/expérience
professionnelle ?