Diplôme Universitaire de
Concepteur Animateur de
Formation En Ligne
Session C.A.F.E.L. 2 (février/septembre
2003)
Radioscopie et ré-ingénierie d'une
formation en
ligne à l'Université du Maine :
La licence professionnelle d'histoire médiateur
du
patrimoine
|
Mémoire présenté par Michel
LOPEZ
Tuteurs :
· Jacques PERRIAULT
· Michel ARNAUD
Université de Paris X Nanterre C.O.M.E.T.E.-T.I.C.E.
Bât. G E 37
200, avenue de la République 92 001 NANTERRE Cedex
|
Rapporteurs :
· Anne-Marie HUSSON
· Raphaël GNANOU
Le P.R.E.A.U./C.C.I.P.
73, boulevard Saint MARCEL 75 013 PARIS
|
|
REMERCIEMENTS I-4
GLOSSAIRE DES ABREVIATIONS LES PLUS COURAMMENT EMPLOYEES
I-5
INTRODUCTION I-7
I ETUDE DE FAISABILITE : I-8
I.A Synthèse des points forts mis en
évidence I-8
I.A.1 Définition de notre problématique de
départ . I-8
I.A.2 Cadrage du contexte socio-économique et
régional de la licence
professionnelle d'histoire médiateur du patrimoine.
I-9
I.A.3 La licence professionnelle médiateur du patrimoine,
une opportunité locale I-10
I.A.4 Description du dispositif en ligne I-10
I.A.5 Présentation du contenu I-10
I.A.6 Les indicateurs du processus d'amélioration
I-12
I.A.7 Vérification et validation des hypothèses
posées dans notre problématique
de départ. I-12
I.A.8 Pistes envisageables pour une ré-ingénierie
de la formation. I-13
I.B Définition du business plan. I-13
I.C Conclusion I-15
II ANALYSE DE BESOINS II-16
II.A Synthèse des points forts mis en
évidence II-16
II.A.1 Définition des objectifs II-18
II.A.2 Que faut-il retenir du dépouillement de
l'enquête étudiante ? II-18
II.A.3 L'enquête auprès des enseignants II-24
II.A.4 L'enquête auprès du secrétariat du
département d'histoire II-26
II.A.5 L'enquête auprès du C.A.V.U.M. II-26
II.A.6 L'enquête auprès du chef de projet de
l'Université virtuelle en Pays de
Loire II-27
II.A.7 Conclusion II-28
II.A.8 Pistes et perspectives à explorer pour
améliorer le dispositif ? II-29
III MODELISATION DU PARCOURS D'APPRENTISSAGE
III-30
III.A Synthèse des points forts mis en
évidence III-30
INTRODUCTION : III-30
III.A.1 Une modélisation pour un double objectif
III-31
III.A.2 Rappel de la problématique soulevée par
l'analyse de besoins III-32
III.B Méthode et modélisation
III-33
III.B.1 Phase B - Entrée dans le parcours (regroupement
présentiel initial -
intégration) III-34
III.B.2 Phase C - Parcours - Scénarisation des
activités pédagogiques III-37
III.B.3 Finalisation de la modélisation III-41
III.B.4 Phase D - Sortie du parcours III-42
III.C Conclusion III-44
IV FICHE DE COMPETENCES IV-46
IV.A Synthèse des points forts mis en
évidence IV-46
IV.B Le C.A.V.U.M. (Centre d'Aide à la
Virtualisation de l'Université du Maine)IV-
46
IV.B.1 Le référentiel de compétences
C.A.V.U.M. IV-47
IV.C Construction de notre fiche de fonctions à
partir de la matrice de HAEUW IV-48
IV.C.1 Fiche de fonctions IV-49
IV.C.2 Approche détaillée de la fonction IV-50
IV.C.3 Conclusion IV-52
V PERSPECTIVES V-53
V.A.1 Mise en place, à moyen terme, d'une
stratégie pédagogique « mixte » V-53
VI CONCLUSION VI-54
VI.A.1 Un acquis personnel VI-54
VI.A.2 Les enjeux de l'E.A.D. à l'Université du
Maine VI-55
L'APRES C.A.F.E.L. VI-55
« ...quand on a suivi un apprentissage, le
savoir qu'on a appris, n'a-t-il pas déjà, sur soi, comme sur
son propre ouvrage, imprimé sa marque ? »
[Platon, Gorgias, 460 a-b]
A ma femme et à mes enfants...
Pour tout le temps que j'ai dû leur grappiller...
Remerciements
J'aimerais qu'à travers ce travail le C.A.V.U.M.
(Centre d'Aide à la Virtualisaton de l'Université du Maine)
trouve l'expression de ma gratitude pour m'avoir permis de suivre cet
enseignement de concepteur, animateur de formation en ligne.
Au risque d'oublier des noms, je citerai plus
particulièrement ceux d'Yves GUILLOTIN, chargé de mission E.A.D.
auprès du président de l'université, Guillaume HU,
directeur du C.A.V.U.M. et Philippe GAUTHIER, chargé de mission
E.A.D.
Chacun à son niveau a su m'apporter le soutien
nécessaire pour que je puisse mener à bien mon travail.
Mes remerciements s'adressent tout aussi naturellement
à mes deux tuteurs, Jacques PERRIAULT et Michel ARNAULT de
l'Université Paris X, l'un et l'autre, par leurs remarques judicieuses,
ont su baliser mon parcours pour d'indispensables réajustements.
Je serais ingrat si j'oubliais dans mes remerciements
Anne-Marie HUSSON et Olivia ROUX pour les « P.C.S.N.P. » (Points
Contacts Synchrones Non Programmés) que je leur ai parfois
imposés. Ces discussions téléphoniques régulatrices
indispensables du « savoir-être », m'ont permis de situer ma
progression au sein du groupe et de dissiper des craintes qui pouvaient
poindre.
Enfin, je voudrais associer à cette démarche
toute l'équipe de développement C.A.V.U.M., son enthousiasme et
sa jeunesse me paraissent un facteur prometteur dans la grande aventure E.A.D.
dans laquelle je me suis engagé.
Michel LOPEZ
Glossaire des abréviations les plus couramment
employées
C.A.F.E.L. : Concepteur Animateur de Formation
En Ligne.
C.A.V.U.M. : Centre d'Aide à la
Virtualisation de l'Université du Maine. D.F.O.A.D. :
Dispositif de Formation Ouvert et A Distance.
F.A.Q. : questions les plus fréquemment
posées (Frequently Asked Questions). E.A.D. :
Enseignement A Distance
F.F.O.M. : Forces, Faiblesses,
Opportunités, Menaces.
F.O.A.D. : Formation Ouverte et A Distance.
L.C.P.R.O. : Code de la formation licence
professionnelle d'histoire médiateur du patrimoine.
L.M.S.: Learning Management System.
P.C.M. : Point contact Mensuel.
P.C.S. : Point Contact Synchrone.
P.E.S.T. : Pol itiques, Economiques,
Sociologiques, Technologiques. T.D. : Travaux
Dirigés.
T.I.C.(E.) : Technologie de l'Information et de
la Communication dans (l'Enseignement).
U.V.P.L. : Université Virtuelle en Pays
de la Loire.
Quelques repères bibliographiques
Ouvrages d'intérêt général
:
%o CARRE Philippe, « L'auto formation dans la
formation pro fessionnelle », la documentation
française, 1992.
%o DELORS, Jacques, Livre Blanc, « Croissance,
compétitivité, emploi : Les défis et les pistes pour
entrer dans le XXIe siècle », 1993.
%o FFOD, « Le B.A.B.A. de la FOAD »,
groupe de travail < conduire un projet de FOAD » travail
collectif sous l'égide du Forum Français pour la Formation
Ouverte et à Distance -
http://www.fffod.org
%o PERRIAULT, Jacques, « L'accès au
savoir en ligne » , Odile Jacob, Paris, 2002.
%o UNESCO, rapport de la commission internationale sur
l'éducation pour le 21e siècle, «
Apprendre ensemble tout au long de nos vies », Ottawwa,
1997.
Ingénierie de formation et/ou
pédagogique :
%o ALLIER, Sophie et coll., « De la conception
des contenus en ligne, petit livre blanc », La Mine,
février 2001.
%o CHASSENEUIL, collectif, Conférence de consensus
« Formations Ouvertes et à distance. L'accompagnement
pédagogique et organisationnel » - collectif de
Chasseneuil, 27, 28 et 29 mars-Avril 2000.
%o HAUEW, Frédéric, et COULON, Arnaud -
« Etudes CEDEFOP sur l'évolution du formateur »
- Algora 04/05/2001.
%o DEVAUCHELLE, Bruno, « La formation ouverte
et à distance, concepts et éléments clés »
septembre 1999 -
http://perso.wanadoo.fr/bruno.devauchelle/FOAD.htm.
%o GREGOIRE, Réginald et coll., «
Apprendre ensemble par projet avec l'ordinateur en réseau »,
Lava, 2001 -
http://www.tact.fse.ulaval.ca/fr/html/sites/guidep.html.
%o HAEUW, Frédéric, COMPETICE, «
Outil de pilotage par les compétences des projets TICE dans
l'enseignement supérieur », MEN, septembre 2001.
%o PERRIAULT, Jacques, < Education et nouvelles
technologies, Théories et pratiques », Nathan
université, Paris, 2002.
%o ROSE, José, « L'appropriation des
nouvelles technologies éducatives à l'université »,
Congrès International francophone, Paris X, Avril 2000.
%o RANFOR, < La validation des acquis de
l'expérience en Haute-Normandie », RANFOR, 3
février 2003.
Démarche qualité et normes
:
%o GAUTHIER Philippe, Chargé de mission,
« Guide E.A.D, - Université du Maine »
- C.A.V.U.M., Le Mans, 2003.
%o HUSSON, Anne-Marie et coll. - « Quel
modèle qualité pour la e.formation - Les normes qualité
existantes répondent-elles au besoin des acteurs de la e.formation ?
» - Le PREAU/CCIP, Paris 2002.
%o SAILLANT, Jean-Michel, < L'impact de la
normalisation sur les dispositifs d'enseignement », Gemme,
février 2002.
Aspects économiques :
%o COULON, Arnaud et RAVAILHE, Michel, < Les
coûts de la formation ouverte et à distance : première
analyse », rapport de mars 2002, p.20.
%o DUDEZERT, Jean-Pierre, « Les Techniques d'In
formation et de Communication en Formation »," Economica,
Paris, 2002.
%o LECOMTE, Jacques, « Y arriver malgré
tout », in Sciences Humaines hors série
mars-avril-mai 2003, pp.66 et 68.
Introduction
Dans notre démarche, nous nous étions fixé
deux objectifs initiaux :
· établir un diagnostic sur une formation
déjà en ligne (la licence professionnelle d'histoire,
médiateur du patrimoine) afin de valider la dernière étape
de la démarche qualité du C.AV.U.M. (audit).
· acquérir et valider un savoir et un savoir-faire
en ingénierie de formation à travers la formation C.A.F.E.L. en
apportant, en fonction du bilan, les ajustements nécessaires
(amélioration).
Quatre grandes étapes ont ponctué notre
démarche :
· dans un premier temps, nous avons cadré notre
projet dans son contexte socio-économique (étude de
faisabilité).
· ensuite nous nous sommes livré à une
enquête permettant d'apprécier le vécu de la formation par
les différents acteurs (analyse de besoins).
· à partir de cette analyse, nous avons pu
établir un diagnostic et proposer des pistes d'améliorations
(ré-ingénierie de formation et pédagogique).
· l'ensemble de ces travaux nous a donné les
éléments d'appréciation des aptitudes nécessaires
à la formalisation de ce projet (fiche de compétences).
Tout au long de notre parcours, nous nous sommes
appuyé sur l'approche pédagogique progressive du C.A.F.E.L. pour
acquérir les compétences que nous recherchions, pour ensuite les
mettre en pratique afin de valider l'étape audit de notre
démarche qualité et proposer une nouvelle
ré-ingénierie de la formation.
Nous avons vécu cette formation à distance
comme un moment fort dans notre vie professionnelle et notre propre vécu
E.A.D. s'est avéré comme une force lorsqu'il s'est agi
d'apprécier, d'évaluer ou de comprendre un dispositif à
distance comme nous avions à le faire. Nous avons été
beaucoup plus attentif au vécu des étudiants étant nous
même acteur d'une situation analogue. Les pistes d'améliorations
sont venues alors naturellement.
C'est ce long cheminement que nous nous proposons de
développer à travers notre synthèse.
I Etude de faisabilité :
I.A Synthèse des points forts mis en
évidence
Nous avons :
· validé notre problématique de
départ.
· défini et positionné la licence
professionnelle d'histoire médiateur du patrimoine dans son contexte
socio-économique en prenant appui sur le P.E.S.T. et les F.F.O.M.
· envisagé des pistes d'une
ré-ingénierie de la formation.
· vérifié la faisabilité de
l'amélioration de la formation en prenant appui à la fois sur les
ressources humaines constituées par le C.A.V.U.M. et sur la structure
régionale finançant les projets (l'Université Virtuelle en
Pays de la Loire).
· défini un business plan avec notamment la mise en
évidence de l'absence de financement de la phase audit et
d'amélioration d'une formation.
|
|
I.A.1 Définition de notre problématique
de départ.
Question de départ : comment, dans le
cadre d'une démarche qualité, refondre un dispositif de F.O.A.D.
existant (licence d'histoire professionnelle médiateur du patrimoine)
qui recueille une satisfaction apparente tant du côté apprenants
qu'enseignants, mais qui en réalité présente des
imperfections significatives mises en évidence par un questionnement
informel ?
Etat initial des besoins :
Il s'est appuyé sur un double constat fourni par le
P.E.S.T. :
· celui d'un environnement international qui prend en
référence la volonté de la commission internationale sur
l'Education pour le XXIe siècle qui définit comme l'un
de ses quatre piliers le « Apprendre à faire » en
posant la question de la formation professionnelle : « comment adapter
l'éducation au travail futur alors que son évolution n'est pas
entièrement pré visible ?». Cette idée est
relayée par la commission européenne qui dans son «
Livre Blanc1 » prévoit la création de
« cartes personnelles de compétences », la
finalité étant de valoriser ces compétences et de
multiplier les transitions entre l'éducation et le monde du travail.
· celui d'un environnement national, où se
dessine une pression sociétale qui s'oriente vers le besoin de nouvelles
compétences en matière de développement durable, de
valorisation des territoires (notion de pays) et d'aménagement du
territoire (valorisation culturelle et touristique).
1 DELORS, Jacques, Livre Blanc, croissance,
compétitivité, emploi : Les défis et les pistes pour
entrer dans le XXIe siècle, 1993.
Il n'existait pas, jusqu'à la mise en ligne de cette
licence, de formations2 répondant à ce constat. La
réponse a donc été la création d'une licence
d'histoire médiateur du patrimoine, s'inscrivant dans l'émergence
de ces nouveaux métiers.
La mise en ligne de notre formation s'inscrit donc
parfaitement dans une logique de formation continue permettant à
un public distant et engagé dans la vie professionnelle
d'accéder à un savoir en ligne. La F.O.A.D. leur
offre la possibilité de se former sans quitter leur travail,
en aménageant leur temps d'étude,
en leur permettant ainsi d'acquérir une qualification
diplômante nouvelle et reconnue. Ce constat sera validé par notre
analyse de besoins qui confirmera que 100% des étudiants n'ont suivi
cette formation que parcequ'elle était proposée à
distance.
I.A.2 Cadrage du contexte socio-économique et
régional de la licence professionnelle d'histoire médiateur du
patrimoine.
Le développement de la F.O.A.D. à
l'Université du Maine est engagé depuis maintenant cinq ans. Il a
pris appui sur un constat simple, celui d'une baisse des effectifs
étudiants dans certaines formations (rapport de la C.U.M.3).
L'exemple de la licence de chimie, menacée de disparition, et la
réponse apportée par des enseignants pionniers et volontaristes
ont permis de proposer une licence de chimie entièrement à
distance. L'expérience réussie de cette formation (12
étudiants en présentiel à l'époque, 80
étudiants inscrits à distance en 2003) a été
l'amorce d'une dynamique qui aujourd'hui se concrétise par une offre de
20 formations diplômantes en F.O.A.D., par la constitution d'une
structure de développement et de gestion des ressources : le C.A.
V.U.M., et par la définition d'une politique affirmée de
l'Université du Maine en matière de F.O.A.D..
L'expérience de l'Université du Maine a
été suivie avec attention au niveau de la Région Pays de
Loire et c'est en prenant appui sur ces retours d'expériences qu'est
née l'Université Virtuelle en Pays de Loire (U. V.P.L.),
regroupant les Universités d'Angers, Le Mans, Nantes et l'I.U.F.M.,
permettant ainsi une mutualisation des ressources et un financement
régional des nouveaux Dispositifs de Formation Ouverte et à
Distance.
La licence professionnelle en histoire médiateur
du patrimoine, en offrant à une thématique pro fessionnalisante
et en établissant une passerelle entre l'Université et un
lycée pro fessionnel (B. T.S. tourisme), s'inscrivait parfaitement dans
les objectifs définis par la Région.
2 Constat confirmé par notre analyse concurrentielle.
3 Communauté Urbaine du Mans (Rapport LAMIDEY - 2002)
I.A.3 La licence professionnelle médiateur du
patrimoine, une opportunité locale
Ouverte en septembre 2002, la licence professionnelle en
histoire médiateur du patrimoine a su saisir les opportunités qui
se présentaient :
· profiter de la mise en place au niveau national des
nouvelles licences professionnelles et du L.M.D.
· s'inscrire dans la logique du plan de cinq ans du
ministère de la culture pour la promotion des "Villes et Pays d'art et
d'histoire".
· absence de formation de ce type (bac +3) aussi clairement
définie.
· apporter un maillon manquant dans la chaîne de
formation entre le D.U.F.C.E.P. consacré au patrimoine et le D. E.S.S.
«Valorisation du patrimoine et développement local»
et proposer également une poursuite d'études aux
étudiants du B.T.S. Patrimoine culturel et touristique enseigné
à Saumur.
· occuper une niche émergente sur le
marché socioculturel avec à la clé une demande
professionnelle à satisfaire dans le domaine induit des métiers
liés à la culture, aux loisirs et au développement
durable.
· valoriser un pôle d'excellence reconnu de
l'Université du Maine en insufflant une nouvelle dynamique dans une
filière qui avait du mal à se positionner sur le seul
marché local.
· la création de métiers nouveaux dans le
domaine du développement durable
Cette formation offre la particularité d'être
dispensée à la fois à destination d'un public en tout
présentiel et en tout à distance.
Deux promotions de 15 étudiants chacune coexistent. Les
étudiants E.A.D. engagés dans la vie professionnelle sont,
après validation des acquis d'expériences, dispensés des
modules pratiques.
I.A.4 Description du dispositif en ligne
La formation actuellement en ligne s'inscrit dans une
modélisation de type comportementaliste, conforme au schéma
classique des formations diplômantes en milieu universitaire. Elle prend
appui sur des ressources qui dispensent à distance les cours magistraux.
Nous sommes très proche, de ce que Jacques PERRIAULT qualifie dans son
ouvrage « L'accès au savoir en ligne », d'une «
pédagogie figée dans un modèle diligence
»4.
I.A.4.a Objectifs
Etre capable de créer et monter un projet éducatif
et culturel relatif au patrimoine dans sa notion la plus large.
I.A.4.b Public concerné :
· emplois jeunes qui travaillent dans des services
culturels ou éducatifs.
· salariés des services culturels, éducatifs
ou d'animation.
· toute personne désireuse de se reconvertir dans
les métiers culturels.
I.A.5 Présentation du contenu
La licence professionnelle d'histoire médiateur du
patrimoine5 se décompose pour cette année en deux
parties, histoire moderne 16ème-18ème et
histoire contemporaine 19ème-20ème qui
elles-mêmes se subdivisent en plusieurs sous parties.
4 PERRIAULT, Jacques - L'accès au savoir en
ligne , Odile Jacob, Paris, 2002
5 N.B. : Les ressources en ligne représentent 745 pages
HTML.
I.A.5.a Cinq éléments à
capitaliser :
· civilisation villageoise et sensibilités
collectives (XVIème -XVIIIème
siècle).
· civilisation villageoise à l'époque
moderne.
· histoire culturelle de la France des années 1930
aux années 1950.
· culture et art contemporains : le cubisme.
· rédaction d'un mémoire.
I.A.5.b Débouchés :
· professionnel de la culture qui exerce ses fonctions dans
le cadre des collectivités territoriales.
· assistant d'un animateur de patrimoine dans le
réseau des villes et pays d'art et histoire.
I.A.5.c Validation des acquis
Examen des dossiers et possibilité de dispense du projet
tuteuré si le demandeur peut justifier d'une année de travail
dans un service culturel.
I.A.5.d Tarifs :
· Candidature à titre personnel en un an : droits
universitaires +600 € ; sur deux ans : droits universitaires +300 €
par an.
· Candidature financée par une institution ou une
entrepris, en un an : droits universitaires +900 € ; en deux ans : droits
universitaires +450€.
· Inscriptions jusqu'au 30 septembre.
I.A.5.e Organisation du dispositif et contrôle des
connaissances
Les ressources représentent par elles-mêmes 100
heures de cours magistraux et 50 heures de travaux dirigés.
L'évaluation des apprenants se fait :
· par le biais d'un contrôle continu à
distance à partir de T.D.6 mis en ligne (à chaque
« cours magistral » correspond un T.D.) qui doivent être
envoyés aux enseignants en fonction d'un calendrier
pré-établi.
· des Quiz viennent appuyer certains cours, notamment le
cours sur le cubisme.
· un examen présentiel
· l'envoi d'un mémoire.
L'ensemble des ressources est mis à disposition des
apprenants sur une plate-forme E.A.D., WebCT, hébergée et
financée par un serveur de l'Université en Pays de Loire. Le
tutorat, asynchrone, est assuré par les enseignants à travers des
forums dédiés et la messagerie WebCt.
I.A.5.f Les intervenants
Dix enseignants, professeurs et maîtres de
conférences interviennent directement dans l'animation de la formation.
Cette structure pédagogique organisée autour de Laurent BOURQUIN
coordonnateur de la formation prend appui sur le C.A.V.U.M. (Centre d'Aide
à la Virtualisation de l'Université du Maine), responsable de
l'ingénierie de formation, du formatage et de la mise en ligne des
ressources en F.O.A.D.
6 N.B. : tous les TD ne sont pas obligatoires - voir
Modélisation du parcours d'apprentissage en
annexes.
I.A.6 Les indicateurs du processus
d'amélioration
Ouverte en septembre 2002, la licence professionnelle
d'histoire médiateur du patrimoine, a été la
première réalisation de la nouvelle structure C.A.V.U.M.. La
finalisation de ce projet s'est appuyée, rappelons-le, sur une
conception inspirée de l'enseignement traditionnel à
l'Université, dans une démarche privilégiant plus la forme
que le fonds, à savoir :
· graphisme
· ergonomie
· modèle HTML
Dans notre étude de faisabilité, nous avons
évoqué des carences perceptibles :
· absence de communauté
d'apprentissage
· sentiment d'isolement des apprenants
· absence de notion et d'activités de
groupe
· absence d'accès au savoir local
(bibliothèque, centre de ressources de proximité)
· difficulté de mise à
niveau
· différence de traitement
pédagogique entre l'apprenant présentiel et distant.
NB : Notre analyse de besoins, en allant bien au
delà de ces constats hypothétiques, a confirmé l'urgence
de l'amélioration du D.F.O.A.D. et qu'il n'existait pas de contraintes
véritables, tant techniques que financières, pour mener à
bien notre projet.
I.A.7 Vérification et validation des
hypothèses posées dans notre problématique
de départ.
Rappel :
· les objectifs initiaux ont-ils été tenus
?
· faut-il les redéfinir ?
· font-ils compatibles avec les propositions que nous
soumettrons aux différents acteurs au cours de nos entretiens ?
· vérification de la cohérence entre le
descriptif des activités et les objectifs identifiés.
· évaluation de la motivation des différents
acteurs.
· définition des besoins de ces mêmes
acteurs.
· cerner les objectifs pédagogiques qui n'ont jamais
été véritablement formalisés et susceptibles de
répondre aux principes de bases :
Savoir
Savoir-faire Savoir-être
C'est à partir de ce canevas que nous avons construit
notre analyse de besoins, en fournissant des réponses à
l'ensemble des questions. Cette approche nous a cependant interpellé en
tant qu'acteur d'une démarche dialectique : dans la démarche
C.A.F.E.L., l'étude de faisabilité est-elle chronologiquement
à sa place en se situant avant l'analyse de besoins ?
La réponse est oui si nous prenons la
problématique énoncée ci-dessus puisque nous construisons
notre analyse de besoins à partir des hypothèses émises
dans l'étude de faisabilité.
La réponse est non si nous considérons que
l'analyse de besoins fait émerger des pistes d'amélioration
(fruit d'un diagnostic impliquant des solutions) dont le coût n'a pas
été modélisé dans l'étude de
faisabilité située en amont. Cette chronologie inversée
peut alors impliquer un réajustement après coup du business
plan.
I.A.8 Pistes envisageables pour une
ré-ingénierie de la formation.
Notre approche dans cette étude de faisabilité
prenait appui sur un constat simple, celui de ressources existantes proposant
le « savoir » et le « savoir-faire » en négligeant
ou en sous-estimant le « savoir-être », le tout selon une
démarche linéaire n'apparaissant pas comme étant la plus
adaptée pour l'E.A.D..
A partir de là, il nous appartenait de proposer des
pistes à explorer pour envisager une approche différente de la
formation.
Notre étude de faisabilité proposait des
hypothèses hautes à partir notamment d'une question : les
pédagogies constructivistes, telles que les pédagogies par
projets ou par apprentissages collaboratifs, sont-elles pertinentes dans le
cadre d'un dispositif à distance, pour conjuguer deux
démarches7 ?
L'analyse de besoins et les réunions de travail avec
l'équipe enseignante nous ont conduit à des solutions
plus simples et directement applicables dès la rentrée prochaine.
Ce sont ces solutions que nous avons développées dans la
modélisation de notre parcours d'apprentissage.
I.B Définition du business
plan.
Le C.A.V.U.M. (Centre d'Aide à la Virtualisation de
l'Université du Maine) est le maître d'oeuvre dans la finalisation
des projets de formation E.A.D. Cette structure opérationnelle est
composée d'une dizaine de personnes (voir Définition de la Fiche
de compétence en annexes) et de moyens financiers constitués pour
l'essentiel par un financement régional de l'Université Virtuelle
en Pays de Loire. Autre élément à prendre en
considération, l'U.V.P.L. finance la plate-forme de
télé-enseignement WebCt qui héberge ipso facto
les formations des établissements membres. Le C.A.V.U.M. assure
l'administration primaire de ce L.M.S..
Notre business plan8 met en évidence qu'il n'y
a pas à proprement parler d'obstacles technicofinanciers dans la
finalisation d'un projet retenu et validé par le comité de
pilotage régional.
L'élaboration de notre plan de financement de la
réactualisation de cette formation s'est avérée comme une
étape particulièrement intéressante.
7 Voir le détail de nos hypothèses dans
Etude de faisabilité en annexes.
8 Voir le tableau et la planification de notre business plan
dans Etude de faisabilité en annexes.
Il montre que globalement nous avons respecté les quatre
phases de déploiement :
· phase 1 - bilan/propositions
· phase 2 - pilotage/re-conception
· phase 3 - Développement
· phase 4 - Accompagnement
Avec le recul, nous pouvons maintenant dire que notre
évaluation horaire (444 heures C.A.V.U.M. et 102 heures enseignants)
pour la rénovation du dispositif a été globalement
respectée en terme de volume (la ventilation horaire de
l'ingénierie pédagogique et de formation, pour des raisons de
service n'a pu se faire comme prévue et notre charge de travail s'en est
trouvée considérablement augmentée).
Pour bâtir notre plan de financement, nous avons pris deux
hypothèses de travail :
· celle d'un appel à projet auprès de
l'Université Virtuelle en Pays de Loire
· celle d'un financement sur des crédits de
fonctionnement du C.A.V.U.M.
Soit respectivement les tableaux suivant :
1. Coût prévisionnel par étudiant
avec amortissement sur 5 ans sur la base d'un financement pour une
réactualisation par appel à projet auprès de
l'U.V.P.L.:
Budget initial de la formation (Base 20
étudiants/an)
|
Nb. prévisionnel
Etudiants sur 5 ans
|
Coût par étudiant
|
60375 € + 38000 € (1000 heures de tutorat sur 5 ans
à la charge des UFR) = 98375 €
|
20 X 5 = 100
|
983,75 €
|
Coût de la réactualisation : 25674,00
€
|
20 X 5 = 100
|
256,74 €
|
|
Dans cette hypothèse, la réactualisation
impliquerait un surcoût par étudiant de 26%.
2. Coût prévisionnel par étudiant
avec amortissement sur 5 ans sur la base d'un financement interne par le
C.A.V.U.M. pour une réactualisation :
Budget initial de la formation (Base 20
étudiants/an)
|
Nb. prévisionnel Etudiants sur 5
ans
|
Coût par étudiant
|
60375 € + 38000 € (1000 heures de tutorat sur 5 ans
à la charge des UFR) = 98375 €
|
20 X 5 = 100
|
983,75 €
|
Coût de la réactualisation :
8640,57
|
20 X 5 = 100
|
86,40 €
|
Dans cette hypothèse, la réactualisation
impliquerait un surcoût par étudiant de 8,8%.
Nous avons retenu la seconde hypothèse car au cours de
notre démarche prospective, nous nous sommes rendus compte que
l'Université Virtuelle en Pays de Loire ne finançait que des
appels à projets. Structure récente, la problématique de
l'amélioration des dispositifs n'avait pas encore été
posée.
Notre démarche a eu le mérite de poser les bases
d'un débat en cours de négociation.
I.C Conclusion
Notre étude de faisabilité a montré qu'il
n'existait pas d'obstacles particuliers à la finalisation de notre
projet.
Nous avons défini le contexte socio-économique
de la licence professionnelle d'histoire médiateur du patrimoine
(P.E.S.T.), vérifié et validé des hypothèses
posées dans notre problématique de départ (forces,
faiblesses, opportunités menaces), posé les bases de pistes
envisageables pour une ré-ingénierie de la formation et
défini un business plan avec notamment la mise en évidence de
l'absence de financement de la phase audit et d'amélioration d'une
formation.
II Analyse de besoins
Dans notre étude de faisabilité nous avions
formulé des hypothèses et proposé des pistes
d'intervention devant être affinées, confirmées ou
infirmées par notre analyse de besoins. Le bilan, comme le montre
l'encadré ci-dessous, est riche et va bien au delà de ce que nous
envisagions. L'analyse de besoins s'est avérée être un
véritable miroir ou thermomètre de la formation nous permettant
de comprendre certains grands principes de l'E.A.D (régulation des flux
liés aux savoir, savoir-être, savoir-faire) et de formuler un
diagnostic.
II.A Synthèse des points forts mis en
évidence
Nous avons :
Enquête auprès des étudiants
· découvert et exprimé le vécu et les
attentes des différents acteurs parties prenantes de la formation
à travers une enquête en « live ».
· identifié et cerné de nombreux points
faibles et des dysfonctionnements majeurs, à la fois dans la relation
technico-pédagogique et dans l'établissement de relations
humaines personnalisées.
· modélisé le vécu étudiant
à travers les trois grands flux savoir, savoir-faire,
savoir-être.
· Identifié des points de blocage et notamment
l'absence de fonction communicante entre les acteurs.
· proposé des pistes de ré-ingénierie
pédagogique.
· validé à travers cette analyse de besoins
un process et une méthodologie incontournables dans le cadre de
l'étape audit de notre démarche qualité.
· confirmé, à partir des hypothèses
formulées dans notre étude de faisabilité, l'urgence de la
rénovation de la L.C.P.R.O.
· découvert l'extraordinaire motivation des
étudiants et leur adaptabilité face aux contraintes
vécues.
· montré qu'il ne faut pas se contenter de la
satisfaction apparente des différents acteurs9. Notre
analyse démontre que le réflexe naturel des personnes
interrogées (tous acteurs confondus) est de masquer (sans doute
inconsciemment) ce qui a pu les agresser, pour ne retenir que le positif.
Un questionnement plus serré en situant bien les enjeux des
réponses (amélioration du dispositif pour les prochaines
promotions) permet de « débusquer » la vraie dimension de ce
vécu.
|
|
9 Notre expérience personnelle en tant qu'étudiant
E.A.D. a été pour nous un atout fondamental lors des
interviews.
Nous avons :
Enquête auprès de l'équipe
enseignante
· montré le parallèle existant entre
étudiants et enseignants dans l'apparente satisfaction concernant la
formation.
· montré aux enseignants le miroir de la formation
(s'est révélé comme un véritable
électrochoc).
· fait découvrir les T.I.C. aux enseignants et
ouvert de nombreuses perspectives pédagogiques inédites.
· mis en évidence une grogne perceptible des
enseignants dans la mauvaise rétribution de la production des ressources
pédagogiques.
· montré que l'E.A.D. exigeait une coordination
très forte de l'équipe pédagogique.
· montré l'appréhension de certains
enseignants dans l'établissement de relations communicantes.
· posé les bases de relations
technico-pédagogiques C.A.V.U.M./enseignants très
prometteuses.
|
|
Nous avons :
Enquête auprès du
C.A.V.U.M.
· montré que le C.A.V.U.M. était conscient
de ses faiblesses en ingénierie de formation et/ou pédagogique et
que la réponse C.A.F.E.L. est une des réponses envisageables pour
améliorer un D.F.O.A.D.
· montré qu'à travers la démarche
d'amélioration de cette formation, le C.A.V.U.M. s'est donné les
moyens, dans une démarche inductive enseignants/C.A.V.U.M.,
d'établir et de construire un processus relationnel très riche et
d'apporter ainsi une réponse à l'un des axes fondamentaux du
C.A.V.U.M., qui passe par un transfert de compétences dans
l'ingénierie de formation et pédagogique.
|
|
Nous avons :
Enquête auprès du chef de projet de
l'Université Virtuelle en Pays de Loire
· montré que la L.C.P.R.O. s'inscrivait
parfaitement dans la problématique régionale, à la fois en
proposant une thématique professionnalisante et en favorisant une
coopération interétablissements Université-lycée
professionnel (B.T.S. tourisme).
II.A.1 Définition des objectifs
Cette analyse de besoins avait pour but de cerner le
vécu des acteurs principaux de la formation et à partir de ce
vécu de poser les bases de notre modélisation de parcours. Les
acteurs principaux de la formation ont été interviewés
:
· les étudiants
· les enseignants partie prenante de la formation
· le secrétariat UFR histoire
· le C.A.V.U.M. chargé de la mise en oeuvre
à distance
· le chef de projet de l'Université Virtuelle en
Pays de la Loire
Cette analyse de besoins a pris appui sur plusieurs
questionnaires ouverts. L'un, très poussé10
destiné aux 15 étudiants inscrits à distance à la
licence professionnelle d'histoire médiateur du patrimoine.
L'enquête étudiante a été réalisée par
téléphone. Les contacts préalables ont été
pris via le forum et la messagerie de la plate-forme WebCt. L'interview
téléphonique a été préférée
à l'envoi d'un questionnaire pour un gain de temps, mais surtout parce
qu'il permet d'ouvrir les questions en fonction d'une discussion qui
s'élargit au fur et à mesure que la confiance
s'établit.
Deux questions très intéressantes nous ont
ainsi été proposées dès le premier sondage et
intégrées immédiatement dans notre questionnaire :
« Regrettez-vous votre choix ? » « Referiez-vous la
même chose ? »
A elles seules, elles constituent un remarquable
baromètre du vécu de la formation et illustrent
l'intérêt d'un sondage à questions ouvertes. Cette
enquête aura aussi révélé l'attente profonde des
étudiants d'un échange sur la difficile épreuve que
constitue leur formation à distance (cf. notre analyse), avec une phrase
formulée de façon différente par deux étudiants :
« ça fait du bien de discuter avec vous
».
Les autres questionnaires, beaucoup plus sommaires, ont
été bâtis à partir de quatre questions ouvertes,
à partir d'un entretien téléphonique ou direct, nous
offrant ainsi une très grande souplesse dans une discussion au
démarrage souvent informelle et se concluant toujours par la
caractérisation de points de blocages.
II.A.2 Que faut-il retenir du dépouillement de
l'enquête étudiante ?
Nous avons élaboré notre enquête à
partir d'un document de base comportant d'une trentaine de
questions11 classées en 9 parties distinctes et permettant de
cerner les quatre étapes d'un process formation géré par
le C.A.V.U.M. : - inscriptions - entrée dans le parcours -
parcours - sortie de parcours.
10 Voir méthodologie du questionnaire étudiant
dans Analyse de besoins en annexes.
11 Ibid.
Sans vouloir reprendre l'ensemble des questions, nous avons
retenu les étapes qui nous paraissent les plus marquantes.
II.A.2.a Etape 1 - INSCRIPTIONS / INFORMATIONS
· Avec une population féminine de 93% pour une
moyenne d'âge de 25,5 ans, ces chiffres confirment d'une part, que nous
sommes en présence d'une population engagée dans la vie
professionnelle, souvent en charge de famille, soucieuse de reprendre des
études supérieures dans un cadre offrant une certaine souplesse
et d'autre part, que cette formation répond parfaitement à leur
besoin.
· 100% des étudiants ne suivent cette
formation que parce qu'elle est à distance et ne l'auraient pas suivie
en présentiel. Les raisons invoquées pour ce choix sont
essentiellement motivées, à plus de 70%, par le fait de pouvoir,
travailler en même temps, gérer et organiser son temps,
gérer des contraintes familiales (14,3%) s'affranchir de la distance
(14,3%). Ce chiffre est confirmé par une récente enquête
que nous venons de terminer au C.A.V.U.M. sur l'ensemble des formations E.A.D.
et qui exprime à plus de 90% un chiffre analogue. Cette affirmation
montre en tout cas, et c'est important pour l'Université, que la
création d'une F.O.A.D. ne constitue pas une menace pour une
filière existante, mais au contraire une réelle
opportunité, capable d'apporter une réponse innovante dans le
cadre d'une politique d'ouverture d'une Université à la recherche
de nouveaux publics, et soucieuse de se situer dans une problématique du
« former tout au long de la vie ».
Figure 1
II.A.2.b Etape 2 - ENTREE DANS LE PARCOURS
· 67% des étudiants jugent que la réunion
présentielle initiale n'a pas répondu à leur attente et ne
leur a pas permis de comprendre et d'optimiser leur parcours.
Figure 2
Ces chiffres soulignent toute l'importance qu'il faut
apporter au regroupement présentiel comme élément
régulateur de la formation. Ce regroupement s'avère
être un espace de motivation indispensable à une création
identitaire forte du groupe.
II.A.2.c Etape 3 - PARCOURS
· 80% des étudiants jugent la charge de travail
insupportable et difficilement compatible avec une activité
professionnelle à temps plein ou avec des contraintes familiales.
Figure 3
Les motifs invoqués par les étudiants sont
liés :
o à la difficulté d'appropriation des cours
magistraux, jugés trop théoriques. Cette appréciation est
cependant à mettre en parallèle avec le graphique qui situe leur
niveau d'études, et qui permet de constater que les étudiants
sont majoritairement issus d'un B.T.S. ou en reprise d'études.
L'appropriation d'un contenu universitaire nécessite donc de leur part
un investissement en temps beaucoup plus conséquent (on notera que dans
le cadre de cette licence professionnelle, les étudiants E.A.D., par le
biais de la V.A.E., sont dispensés de plusieurs modules et qu'il leur
reste à assimiler le « noyau théorique »).
Figure 4
o à une mauvaise communication qui leur a fait
considérer les travaux dirigés comme étant tous
obligatoires, leur imposant ainsi une charge de travail insupportable.
o à des contraintes familiales, 73% d'entre eux jugent
ces contraintes trop fortes.
· Les méthodes de travail laissent
apparaître une insatisfaction évidente, avec parfois des
affirmations contradictoires. Ainsi, 80% des étudiants sont d'accord
pour reconnaître que les méthodes de travail ont été
simples et faciles à comprendre. Ils sont cependant 60% à
affirmer que le planning de la formation n'était pas clair12
. Le suivi du parcours étudiant par l'équipe pédagogique
est jugé peu ou moyennement satisfaisant par 53% d'entre eux. Ces
chiffres sont corroborés par une question sur l'optimisation de la
méthodologie du travail demandé, où 60% des
étudiants jugent la méthodologie peu ou moyennement
précise.
Figure 5
· L'évaluation du degré d'autonomie
étudiante permet de mettre à jour des dysfonctionnements dans la
régulation des flux « savoir-faire » et «
savoir-être » : 78,6% affirment une autonomie certaine à
vouloir résoudre eux-mêmes leurs problèmes mais ils avouent
éprouver une certaine réticence à soumettre leurs
questions sur les forums ou via la messagerie.
· La typologie des difficultés rencontrées
au cours de la formation met essentiellement en évidence des
difficultés liées au niveau d'études : à 71,4% les
étudiants reconnaissent que la reprise d'études a
nécessité une adaptation et une ré-appropriation des
contenus consommatrice d'énergie et de temps.
12 n.d.l.r. - Il était inexistant
II.A.2.d Etape 4 - SORTIE DE PARCOURS
· Nous avons vu que 80% des étudiants jugeaient
la charge de travail insupportable; il s'agissait là d'une
appréciation ponctuelle. Sur un plan plus global, ils sont
également 72% à s'estimer moyennement satisfaits de leur
formation et 21% s'estiment peu satisfaits; il est clair que ces chiffres
traduisent globalement une insatisfaction latente.
· Ces chiffres sont à rapprocher de deux chiffres
étonnants : les 80% de NON liés à la première
question : « Regrettez-vous votre choix ? » les 60% de OUI
obtenus à la seconde question : « Referiez-vous le même
choix (en toute connaissance de cause)? ».
Figure 6
Comment faut-il interpréter ces chiffres paradoxaux ?
Nos entretiens téléphoniques nous ont appris que les
étudiants étaient parfois au bord de la rupture, mais qu'ils
avaient aussi conscience d'avoir énormément progressé
à la fois dans l'analyse des textes, la dissertation et
l'approfondissement de leurs connaissances. Ces chiffres montrent en tout cas
la capacité d'adaptation des étudiants E.A.D. et un degré
de résistance énorme. Ils soulignent un peu plus l'extraordinaire
motivation que peut constituer le diplôme synonyme de sésame dans
leur contexte professionnel précaire (emploisjeunes).
II.A.3 L'enquête auprès des enseignants
Cette enquête s'est déroulée en deux
temps. Dans un premier temps, nous avons rendu compte auprès de
l'enseignant responsable pédagogique de la formation des
résultats de l'enquête étudiante13. On peut
noter que cet entretien a constitué « un électrochoc »
révélateur d'un fonctionnement de la formation que ne percevait
pas forcément l'équipe enseignante. Le but de cette
réunion était de préparer à la fois nos interviews
individuelles et la réunion plénière
C.A.V.U.M./enseignants. Après un long débat (avant la
modélisation du parcours d'apprentissage) les pistes suivantes ont
été retenues.
Suggestions d'amélioration :
· rédaction et remise lors du regroupement
présentiel d'un guide de la formation précisant :
o les objectifs de la formation
o la démarche et la méthode
o les recommandations techniques et pédagogiques
o les pré-requis
o le trombinoscope de l'équipe pédagogique avec
les adresses email
o le contact technique
o un planning de la formation composé de deux tableaux :
le planning type du déroulement de la formation sur l'année et un
tableau vierge permettant à l'étudiant de situer sa progression
et de le comparer avec le référentiel.
o un rappel des dates de rendez-vous synchrones
o les dates d'examen
· planning en ligne de la formation
· organisation et planification des réunions
synchrones (tous les deux mois)
· amélioration des regroupements présentiels
: plus longs et conviviaux ; témoignages d'anciens élèves
etc.
· « relookage » et restructuration de la maquette
graphique
· fichiers PDF des cours téléchargeables et
imprimables
Le questionnaire enseignant s'est déroulé par
téléphone, ou, le plus souvent, lors d'entretiens directs, sur la
base de la synthèse de l'enquête étudiante.
13 Voir le tableau récapitulatif dans
Analyse de besoins en Annexes
Une première question, destinée à
mesurer l'indice de satisfaction enseignante, permet de constater que les
enseignants se situent dans la logique étudiante (« apparente
satisfaction ») en affirmant à 86% leur satisfaction sur le
vécu de la formation.
14% 0%
43%
Indice de satisfaction enseignants
43%
Très satisfaits Satisfaits
Moyennement satisfaits Peu Satisfaits
Figure 7
L'expérience est jugée enrichissante et
intéressante. Les enseignants ont le sentiment d'avoir atteint les
objectifs pédagogiques qu'ils s'étaient fixés. Les travaux
dirigés des étudiants E.A.D., comparés avec ceux des
étudiants présentiels confirment un excellent niveau et une bonne
assimilation des contenus par les étudiants.
La mise en ligne des cours a nécessité un
investissement en temps très lourd. Le côté positif de la
démarche est cependant souligné par les enseignants, chacun ayant
dû mettre à jour des ressources, préciser des contenus et
affirmer une rigueur encore plus grande dans la rédaction des supports
de cours. Cette démarche est qualifiée d'excitante mais
très exigeante. Certains enseignants affirment également que
cette expérience les a obligés à se « remettre en
cause et à sortir de leur bulle ». L'excellente collaboration
avec le C.A.V.U.M. est soulignée par la grande majorité du corps
enseignant.
Toujours au chapitre des points positifs : la
concrétisation du projet qui a permis aux enseignants14 de
s'engager dans une démarche novatrice sortant du schéma classique
de « l'étudiant qui vient vers nous, c'est nous qui sommes
allés vers eux ».
En imaginant de nouvelles situations pédagogiques, les
enseignants se sont impliqués totalement et le lourd investissement en
temps est récurrent dans le dialogue. Pour autant aucun regret n'est
manifesté sur le temps passé, chacun ayant la satisfaction
d'avoir participé à une démarche enrichissante impliquant
d'aller au fond des choses avec des situations pédagogiques nouvelles
où il a fallu inventer.
La découverte des T.I.C. dans l'enseignement est
ressentie comme une démarche ayant ouvert de nombreuses perspectives
pédagogiques inédites pour beaucoup d'entre eux.
Les nouveaux rapports enseignants-étudiants
générés par l'E.A.D. apparaissent comme un facteur
très positif permettant un dialogue riche et constructif, même si
beaucoup reste à faire dans ce domaine.
Pour autant, quand il s'agit d'aborder ce qui leur
apparaît comme des points faibles de la formation, les enseignants ont
des qualificatifs très proches de ceux avancés par les
étudiants. La création de ressources pédagogiques est
jugée chronophage et très grande consommatrice d'énergie.
Un leitmotiv qui peut être à moyen terme comme une menace pour
l'ensemble des formations apparaît : « La rétribution du
travail n'est pas en rapport avec le temps passé ».
14 Les enseignants ont conscience, selon leur propre expression,
«d'avoir essuyé les plâtres ».
Autre point faible : la communication où sur un plan
relationnel les enseignants évoquent, le manque de contact avec les
étudiants, le manque de rapports personnalisés et le «
trop d'anonymat ».. Une phrase pourrait résumer à elle
seule le contexte : « je n'arrive pas à mettre une image
derrière !es noms et j'ai du ma! à étab!ir un
véritab!e contact avec !'étudiant». Un sentiment
d'isolement est aussi perceptible chez les enseignants.
Sur le plan pédagogique, un mea cu!pa
émerge spontanément « on aurait pu être p!us
près des préoccupations des étudiants », mais...
le mais est résumé dans cette seconde phrase : « on a
te!!ement donné pour mettre en p!ace cette formation qu'on a un peu
!âché... ».
Nous n'insisterons pas sur les points d'améliorations
envisagés (résumés dans le tableau cidessus) sinon pour
dire que ces premières propositions (avant la présentation de
notre modélisation pédagogique) ont reçu un accueil
très favorable, montrant ainsi le degré de
réceptivité des enseignants conscients d'avoir participé
à une grande aventure... Mais aussi, comme ils le disent
eux-mêmes, d'avoir essuyé les plâtres... avec les
conséquences mises en évidence par notre analyse de besoins. A
retenir également que dans cette démarche, le C.A.V.U.M. a pu
mettre en oeuvre une étape de transfert d'ingénierie de formation
jusque là non testée. Il est clair que cette première
approche est l'une des conséquences du C.A.F.E.L.
Si nous avions à résumer la démarche
enseignante à travers trois qualificatifs, nous proposerions sans
hésiter :
· Enthousiasme (conduite de projet et
finalisation)
· Stupeur (effet miroir du diagnostic)
· Adaptabilité (capacité
remarquable à évoluer pour corriger)
II.A.4 L'enquête auprès du secrétariat
du département d'histoire
Nous ne nous étendrons pas dans cette synthèse
sur les conclusions de cette enquête, sinon pour dire que là
encore l'indice de satisfaction est total, même s'il laisse poindre des
problèmes organisationnels qui montrent que tout n'a pas
été aussi simple que la première affirmation voudrait le
laisser croire.
II.A.5 L'enquête auprès du C.A.V.U.M.
Le Centre d'Aide à la Virtualisation de
l'Université du Maine est chargé de finaliser les projets E.A.D..
La licence professionnelle d'histoire médiateur du patrimoine
était le premier projet que la nouvelle structure, mise en place en
novembre 2001, avait à traiter.
Trois entretiens nous ont permis d'apporter un
éclairage technico-pédagogique sur la mise en ligne de la
formation. Notre enquête a pris appui sur des entretiens directs
auprès du directeur administratif, du directeur technique et des
développeurs partie prenante dans cette formation à partir de
quatre questions ouvertes dont les réponses ont été
ventilées dans une grille de type F.F.O.M. (Forces, Faiblesses,
Opportunités, Menaces) et dont nous avons fait la
synthèse15.
· En tant qu'acteur de cette formation, êtes-vous
satisfait de cette première expérience ?
· Identifiez les points forts de cette expérience et
commentez-les
· Identifiez les points faibles de cette expérience
et commentez-les
· Quelles sont vos suggestions d'amélioration du
dispositif ?
15 voir détail de l'enquête dans
Analyse de besoins en annexes.
On peut retenir que cette formation a été pour
le C.A.V.U.M. l'occasion de poser les bases d'un débat
technico-pédagogique très riche d'où auront
émergé de nombreuses questions servant de fil conducteur dans la
finalisation d'autres projets.
Autre point caractérisé par cette enquête
: la mise à jour de faiblesses dans le partenariat entre le C.A.V.U.M.
et l'UVPL, notamment dans la définition des règles de partenariat
et de mutualisation des ressources, des droits d'auteurs etc....
Sur le plan interne on retiendra la formalisation d'une
méthodologie dans la fabrication des ressources à mettre en ligne
en validant les étapes définies dans notre démarche
qualité.
Le débat qui s'est instauré entre le C.A.V.U.M.
et l'équipe enseignante a permis de motiver toute l'équipe qui a
découvert les résultats de l'enquête et pris conscience du
rôle de chacun dans la finalisation d'une ressource.
Enfin, et pour résumer, on peut dire qu'à
travers cette démarche le C.A.V.U.M. était conscient de ses
faiblesses en ingénierie de formation et/ou pédagogique et que la
réponse C.A.F.E.L. est une des réponses envisageables pour
améliorer un D.F.O.A.D.
On peut dire également que, dans une démarche
inductive enseignants/C.A.V.U.M., le C.A.V.U.M. s'est donné les moyens,
d'établir et de construire un processus relationnel très riche
permettant un transfert dans l'ingénierie de formation et
pédagogique.
II.A.6 L'enquête auprès du chef de projet de
l'Université virtuelle en Pays de Loire
On retiendra de cet entretien que la licence professionnelle
d'histoire médiateur du patrimoine bénéficiait d'un double
avantage : celui d'offrir une thématique professionnalisante
s'inscrivant parfaitement dans les objectifs régionaux, et celui
d'établir un pontage entre l'Université et un lycée
professionnel (B.T.S. tourisme).
Au chapitre des points faibles, on notera l'absence de
retour16 auprès de la Région sur les formations
déjà en ligne, et le manque d'informations concernant les
règles de mutualisation des formations financées par l'UVPL.
16 Notre Analyse de besoins (voir en
annexes), permet d'apporter une première réponse à ce
constat.
II.A.7 Conclusion
Cette analyse comportementale, dans le cas précis de
cette licence professionnelle, nous a permis de mieux comprendre quelques
mécanismes de l'E.A.D.. Au final, cette analyse exprime également
le vécu et les attentes des différents acteurs. Nous avons pu
ainsi identifier, cerner de nombreux points faibles et des dysfonctionnements
majeurs, à la fois dans la relation
technico-pédagogique et dans l'établissement de
relations humaines personnalisées.
Ces dysfonctionnements nous ont amené à
modéliser la manière dont était vécue la formation
par l'étudiant. Le schéma ci-dessous nous a permis de bien
comprendre l'importance de la régulation des flux savoir,
savoir-être, savoir-faire et ainsi de proposer dans notre
modélisation de parcours des solutions pratiques permettant
d'améliorer ou de rétablir cette régulation.
Figure 8
Notre enquête met également en évidence
la pression énorme qui s'est exercée dans ce contexte d'un
Dispositif de Formation Ouvert et à Distance sur des étudiants en
reprise d'études, et la problématique qui s'est posée
à eux. Ceux-ci, à l'inverse d'un étudiant
présentiel, n'ont pas de véritable espace/temps clairement
défini pour mener à bien leur projet de formation. Leur
démarche implique des choix et des sacrifices pris directement dans leur
environnement quotidien (vacances, loisirs, vie familiale, contexte
professionnel etc.) avec un leitmotiv récurrent : « on n'a plus
de vie de famille )).
Ainsi la formation à distance est-elle vécue
comme une démarche agressive de leur milieu personnel et quotidien qui
va être perturbé ou remis en cause. La démarche est certes
choisie, mais l'étudiant doit apprendre à gérer et
à s'approprier les éléments constitutifs de sa formation
en cherchant en permanence le compromis (acceptable, inacceptable). La
perméabilité des différents échanges qui
s'établissent est étroitement dépendante de son taux de
motivation.
Cette motivation est alimentée par « deux
artères relationnelles principales )) constituées par la
relation pédagogique et la relation humaine auxquelles il faut ajouter
le « sentiment d'efficacité personnel )) défini par
A. BANDURA et qui désigne sous ce concept « la con fiance d'un
individu à mener à bien une
activité ))17.
17 LECOMTE, Jacques, Y arriver malgré tout,
in « Sciences Humaines » hors série
mars-avril-mai 2003, pp.66 et 68.
Les obstacles à l'acquisition du savoir sont nombreux
: familiaux et professionnels (73%), sociologiques, cognitifs (37,5%), loisirs,
techniques (43%). Ils peuvent s'avérer comme autant de freins à
l'assimilation d'un savoir.
La motivation de l'étudiant, qui relève avec
cette formation un défi personnel, apparaît alors comme
l'élément régulateur des contraintes ou obstacles
environnementaux. Il importe donc de maintenir au plus haut niveau cette
motivation qui dans le détail (choix multiples) s'appuie sur,
l'obtention du diplôme (80%), une valorisation de la carrière
professionnelle (36%), un enrichissement culturel (50%) et bien d'autres
facteurs non mis en évidence.
Face à cette situation, nouvelle pour lui,
l'étudiant a besoin d'être rassuré, c'est
le premier constat que nous pouvons faire et que résume parfaitement
cette phrase d'une étudiante : « ça fait du bien de
discuter avec vous ».
Notre second constat souligne l'absence ou la mauvaise gestion
des grands axes régulateurs de la formation et principalement celui du
« savoir-être » permettant une fonction communicante
personnalisée entre les acteurs.
II.A.8 Pistes et perspectives à explorer pour
améliorer le dispositif ?
Il convient de distinguer la méthode des moyens. On
peut également noter au passage que notre démarche n'était
pas simple car il s'agissait de trouver, comme nous l'avons
évoqué dans notre étude de faisabilité, un
compromis entre la pérennité d'un dispositif déjà
en place et un certain degré d'innovation permettant de
résoudre les dysfonctionnements du système.
Dans la méthode, nous nous avons proposé de
mettre en oeuvre un dispositif susceptible de réguler les trois flux
principaux (( savoir », (( savoir être »
et du (( savoir faire »,
schématisés par la figure 8, afin
de s'assurer en permanence de leur qualité. Notre analyse de besoins
nous a donné deux indicateurs majeurs qui traduisent un
profond sentiment d'isolement de l'apprenant et un besoin tout aussi aigu,
celui d'une relation humaine personnalisée. L'absence
de communauté d'apprentissage n'est pas étrangère à
cette situation.
Notre approche de ré-ingénierie
pédagogique a donc apporté des éléments de
réponse concrets pour construire cette « communauté
d'apprentissage », afin d'établir ou de rétablir les flux
nécessaires au bon fonctionnement du dispositif, et de répondre
ainsi aux attentes des étudiants, mais aussi à celles des
enseignants qui dénoncent aussi cette absence de véritable
communication avec leurs étudiants : « Je n'arrive pas à
mettre une image derrière !es noms et j'ai du ma! à
étab!ir un véritab!e contact avec !'étudiant».
Tel est le cadre que nous nous sommes fixé pour notre
modélisation du parcours d'apprentissage.
III Modélisation du parcours
d'apprentissage
III.A Synthèse des points forts mis en
évidence
Nous avons :
· acquis des compétences en ingénierie de
formation et/ou pédagogique via la démarche C.A. F.E.L.
· modélisé un parcours d'apprentissage en
tenant compte de son positionnement à la fois dans le
référentiel PREAU et C.A.V.U.M..
· identifié et décrit les process dans toutes
les étapes finalisant le projet.
· proposé une ré-ingénierie innovante
capable de pallier les dysfonctionnements mis en évidence.
· trouvé un compromis entre la
pérennité d'un dispositif déjà en place et un
certain degré d'innovation.
· validé un axe fondamental du C.A.V.U.M.,
jusque-là non testé, consistant à accompagner les
enseignants dans l'ingénierie de formation et/ou pédagogique, et
finalisé ainsi l'une de ses missions que l'on peut qualifier de «
transmetteur-accompagnateur ».
· montré qu'à partir de ces
échanges C.A.V.U.M./Enseignants, l'E.A.D., avec ses approches
innovantes, peut constituer un véritable cheval de Troie dans
l'amélioration des pédagogies présentielles. Le retour
d'expériences de l'équipe pédagogique de la licence
professionnelle d'histoire médiateur du patrimoine montre que le regard
qu'elle porte désormais sur les étudiants présentiels
n'est plus le même. Cette démarche a caractérisé la
dimension « savoirêtre » avec le rôle fondamental de la
relation humaine personnalisée dans toute approche
pédagogique.
Introduction :
L'ensemble des éléments que nous avons
caractérisés à travers notre analyse de besoins nous
permet de dresser un constat qui traduit à la fois un tâtonnement
des différents acteurs où chacun, à son niveau, a eu pour
reprendre l'expression d'un enseignant « à essuyer les
plâtres ». On retiendra de ces tâtonnements :
· l'inexpérience des enseignants18 en
matière d'Enseignement à distance (à l'ouverture de la
formation).
· les faiblesses du C.A.V.U.M. en matière
d'ingénierie de formation ainsi que des lacunes dans le fonctionnement
d'un C.A.V.U.M. en pleine phase ascendante ayant de nombreux projets à
finaliser simultanément et qui n'a pas pris le temps de s'interroger sur
les conséquences d'une mise en ligne rapide de ressources non
scénarisées.
18 Gardons présent à l'esprit que nous avions
affaire à une équipe enseignante enthousiaste et hyper
motivée dans la conduite de ce projet ; ce qui est mis en
évidence ici, c'est que l'E.A.D. implique une culture différente
qui n'est pas innée, qui reste à acquérir ou qui
s'acquiert... C'est l'expérience que nous avons vécue en
commun.
III.A.1 Une modélisation pour un double objectif
La modélisation du parcours d'apprentissage a
répondu à un double objectif :
· le premier visant à acquérir des
compétences en ingénierie de formation et/ou pédagogique
via la démarche C.A.F.E.L.
· le second devant répondre à notre
problématique de départ telle que nous l'avons posée dans
notre étude de faisabilité, et permettant d'aboutir à
l'amélioration d'un D.F.O.A.D. avec l'exigence de
résultats suffisamment significatifs pour servir de
référentiel dans notre démarche qualité,
afin que le C.A.V.U.M. puisse valider une dernière phase, celle
de l'amélioration d'une formation existante (phase que nous avons
entourée en orange - schéma ci-dessous).
C'est donc en ayant bien présent à l'esprit que
notre démarche constituait un stéréotype applicable
à d'autres formations que nous avons été conduit à
proposer une scénarisation capable d'établir ou de
rétablir une régulation cohérente des flux liés aux
« savoir », « savoir-faire » et « savoir-être
» en tenant compte de certaines contraintes technico-pédagogiques
qui nous étaient imposées dans le cadre de la L.C.P.R.O..
Figure 9
III.A.2 Rappel de la problématique soulevée
par l'analyse de besoins
Notre analyse de besoins19 a mis en
évidence des points fondamentaux de dysfonctionnement, liés
principalement à une gestion insuffisante du parcours pédagogique
(charge et volume de travail demandés trop lourds et incompatibles avec
l'exercice d'une activité professionnelle, absence ou très
mauvaise régulation des flux liés au savoir, au savoir faire et
au savoir être); situation que l'on pourrait résumer en une phrase
très simple : les étudiants et les enseignants ont
co-existé à côté d'une formation en ligne sans
véritablement pouvoir établir de contact les uns avec les autres,
alors qu'il y avait volonté de part et d'autre de le faire.
Faute d'un mode d'emploi clair et précis sur la démarche
à suivre, les étudiants se sont vite retrouvés à
saturation.
L'exemple du planning20 du vécu de la
formation par les étudiants au cours de l'année 2002/2003 est
tout à fait révélateur.
Figure 10
L'interprétation du planning est sans équivoque
lorsque, par exemple, on consulte la charge de travail du mois de novembre : on
s'aperçoit que les étudiants étaient persuadés
devoir rendre 7 travaux dirigés demandant chacun en moyenne 8 heures de
travail... alors que seuls les trois T.D. en bleu étaient obligatoires
(Figure 10).
Ce qu'il faut retenir de cette projection, c'est sans doute
une mauvaise coordination des activités demandées par
l'équipe pédagogique qui a paru très surprise à la
lecture de ce schéma. Chaque enseignant a demandé la mise en
ligne de son T.D., sans trop se préoccuper de son incidence par rapport
à la formation.
19 Voir Analyse de besoins en
annexes.
20 Il est bon de noter que ce planning a été
réalisé suite à notre analyse de besoins et qu'il
n'existait pas auparavant de représentation graphique permettant de
regrouper l'ensemble des activités de la formation.
III.B Méthode et modélisation
Nous avons construit notre modélisation
d'ingénierie de formation en prenant appui sur les conclusions de notre
analyse de besoins et en structurant nos propositions à partir des
recommandations formulées par le PREAU21 et des process de la
démarche qualité du C.A.V.U.M.. Il nous a également paru
opportun de situer cette même démarche par rapport au
modèle défini par Philippe CARRE22 (les sept piliers
de l'auto formation) afin d'affiner notre approche.
En reprenant le schéma publié par le
PREAU23, nous avons identifié, regroupé et
modélisé quatre étapes du parcours d'apprentissage :
Information (1) - Négociation (2)- Intégration (3 - 4 -
S) - Déroulement (6). Nous avons également
projeté sur ce même graphique les sept étapes
proposées par P. CARRE :
· Le projet individuel (P1)
· Le contrat pédagogique (P2)
· Un mécanisme de préformation
(P3)
· Les formateurs-facilitateurs (P4)
· Un environnement ouvert de formation
(PS)
· L'alternance individuel-collectif
(P6)
· Un triple niveau de suivi (P7)
Figure 11
21 HUSSON, Anne-Marie et coll. - Quel modèle
qualité pour la e.formation - Les normes qualité existantes
répondent-elles au besoin des acteurs de la e.formation ?
- Le PREAU/CCIP, Paris 2002.
22 CARRE, Philippe, L'auto formation dans la
formation pro fessionnelle, la documentation française,
1992.
23 Op. Cit., p. 60
C'est ainsi que nous distinguons dans notre approche
quatre étapes principales :
· une phase A qui correspond à
la phase prospect - négociation et inscription ; phase dans laquelle
nous nous sommes attaché à cerner au plus près les
étapes liées à la mise en place du contrat formation.
· une phase B qui correspond aux
étapes 3 - 4 - 5, phase de regroupement initial qui,
dans le cas de la licence professionnelle d'histoire médiateur, se
déroulait sur une demi journée. Notre analyse de besoins a
souligné l'insuffisance de ce regroupement et les attentes des
étudiants. Ce regroupement initial constitue l'un des points importants
d'amélioration du dispositif, notamment pour la régulation du
« savoir-être ». A partir de la rentrée prochaine, ce
regroupement se déroulera sur une journée complète, avec
prise de repas en commun avec les différents acteurs concernés
par cette formation. La matinée sera consacrée à
l'information, à l'explication et à la présentation du
guide de la formation. Cette démarche constituera l'acte d'acceptation
du contrat pédagogique. L'après-midi permettra des ajustements
négociés et individualisés du parcours
pédagogique.
· une phase C qui correspond à
la scénarisation des activités pédagogiques, où
nous apportons des réponses à la fois dans la structuration des
activités de régulation et dans l'établissement de
relations pédagogiques nouvelles.
· une phase D, qui correspond au
diagnostic et à l'évaluation de la formation.
Le cadre étant défini, il ne nous
restait plus qu'à vérifier, étape par étape, que
nous apportions des réponses aux carences constatées dans notre
analyse de besoins. Sans vouloir reprendre en détails24
l'ensemble de cette démarche, nous pouvons dire qu'elle a
été l'occasion d'investigations très poussées dans
la modélisation de phases intermédiaires. Nous ne reprendrons
dans cette synthèse que les étapes les plus significatives
appelant des solutions immédiates.
III.B.1 Phase B - Entrée dans le parcours
(regroupement présentiel initial - intégration)
Un récent séminaire d'échanges sur les
bonnes pratiques en F.O.A.D. entre le C.E.R.C.A. (Angers) et le C.A.V.U.M. (Le
Mans)25 a souligné toute l'importance que l'on devait
attacher au regroupement présentiel comme élément
régulateur fondamental d'une formation. Ce regroupement devient un
espace de motivation indispensable à la création identitaire
forte du groupe.
Notre analyse de besoins a montré qu'il s'agissait
là d'une phase fondamentale où s'exprimaient clairement les
attentes et les besoins des étudiants (67% des étudiants
affirment que le regroupement présentiel initial n'a pas répondu
à leur attente). Cette phase d'intégration est un
élément clé dans la régulation du « savoir
être ».
Nos propositions, validées par les enseignants et
mises en service dès la rentrée prochaine, prennent appui sur le
concept du « formateur/facilitateur », chargé d'accompagner
l'étudiant dans son approche pédagogique de la formation. Elles
s'articulent autour de deux temps forts :
24 voir le détail des étapes dans
Modélisation du parcours d'apprentissage en
annexes.
25 C.E.R.C.A./C.A.V.U.M., Journée
d'échanges de bonnes pratiques, Angers-Le Mans, 30 juin
2003 - rapport disponible sur demande.
Le matin
· phase de découverte mutuelle
étudiants/enseignants
· présentation de la formation à travers un
guide pédagogique et des simulations en ligne
· la netiquette
· grille d'évaluation de ce qui a été
perçu et retenu par les étudiants.
· repas en commun
Figure 12
L'après-midi :
· rendez-vous individuel et personnalisé des
étudiants avec les enseignants afin de réajuster le parcours
pédagogique en fonction de l'analyse et de la perception que les
étudiants auront eues de la séance du matin.
· regroupement des étudiants et enseignants en
séance plénière pour la formation de petits groupes en
fonction des affinités qui auront pu se dessiner au cours du repas (la
structure binôme sera proposée) ; la finalité de ces
groupes est de s'épauler mutuellement tout au long du parcours
pédagogique.
· élection d'un délégué de la
promotion dont le rôle sera d'assurer l'interface avec les enseignants
(afin de vaincre les réticences d'un contact frontal de
l'étudiant-enseignant)
Figure 13
Résultats attendus :
· les apprenants connaissent les objectifs et les
modalités de la formation
· les apprenants se connaissent et ont élu un
représentant de groupe
· les apprenants savent utiliser les outils
dédiés de la plate-forme de téléformation.
· les apprenants connaissent tous les enseignants.
· les apprenants savent situer leur démarche dans
une approche communautaire en prenant appui sur le groupe.
On peut noter également, mais nous y reviendrons dans
notre scénarisation pédagogique, qu'un second regroupement
présentiel est prévu à la fin du premier trimestre,
regroupement de régulation du flux « savoir-être »,
destiné à faire le point sur le vécu des étudiants
et à éliminer des points de tension qui auraient pu naître
au cours de ces trois premiers mois.
III.B.2 Phase C - Parcours - Scénarisation des
activités pédagogiques
Avant d'aborder cette scénarisation, il nous a paru
intéressant de modéliser les process engagés par
l'appropriation d'un contenu pédagogique par l'étudiant en tenant
compte des améliorations suggérées par notre analyse de
besoins.
Figure 14
Ce schéma met en évidence que dans le
fonctionnement actuel de la formation, toute la partie régulation
synchrone est absente tandis que la régulation asynchrone est
embryonnaire.
La scénarisation des activités
pédagogiques répond à la triple volonté de vouloir
réguler les flux « savoir-être », « savoir-faire
» et « savoir ». Il est bon à ce niveau de rappeler que
notre démarche doit tenir compte d'une contrainte, celle de
l'acquisition, par les étudiants d'un savoir
théorique26 « lourd ». Nous avons donc
essayé de trouver, comme nous l'avons évoqué dans notre
étude de faisabilité, un compromis entre la
pérennité d'un dispositif déjà en place et un
certain degré d'innovation permettant de résoudre les
dysfonctionnements du système.
C'est donc à partir du « savoir » (cf.
Figure 14) que nous avons construit notre
scénarisation. Nous avons distingué les activités
collectives des activités individuelles et caractérisé
quatre étapes dans le déroulement de la formation :
· échanges avec les pairs
· suivi et accompagnement
· déroulement pédagogique
· validation des acquis
A partir de ce découpage, nous avons essayé
d'identifier ce qui appartenait à l'un de nos trois axes fondamentaux :
« savoir », savoir-faire », « savoir-être ».
Une fois ces axes identifiés, nous avons défini
les moyens à mettre en oeuvre pour réguler les flux qui
s'établissent entre ces trois axes et les étudiants.
NB. : L'ensemble des propositions que nous
développons ci-dessous deviendra effectif dès la rentrée
prochaine. Elles correspondent à des axes d'amélioration
répondant aux carences constatées par les différents
acteurs.
III.B.2.a Régulation du (( savoir-être
»
Nous avons vu dans l'étape B, (( Entrée
dans le parcours », que le regroupement présentiel initial
était une première phase essentielle pour réussir une
bonne intégration dans le parcours pédagogique. Nous n'y
reviendrons, pas sinon pour souligner qu'un second regroupement
présentiel se déroulera à la fin du premier trimestre afin
de consolider les acquis du premier regroupement. Limitée dans le temps,
(début et fin du premier trimestre) ces deux regroupements ne sauraient
tout résoudre. Il importe que l'étudiant soit accompagné
de façon individuelle durant tout son parcours. Nous avons
proposé la mise en place de points mensuels personnalisés
(P.M.P.), véritable feuille de route du vécu de la formation
à envoyer par l'étudiant à son enseignant responsable :
l'envoi de cette feuille se fait à date fixe. La non réception de
cette feuille de route entraîne un contact personnalisé de
l'enseignant auprès de l'étudiant pour essayer de cerner les
problèmes rencontrés27.
III.B.2.b Régulation du (( savoir-faire » -
Validation des acquis
· mise en place de points contacts synchrones (P.C.S.),
rendez-vous sur la plate-forme de télé formation destinés
à faire le point sur les devoirs à rendre. Ces points contacts
précèdent d'une semaine les T.D. à renvoyer.
· mise en place de forums thématiques avec
animation de ces forums de tuteurs (N.B. : ces forums dédiés
existaient dans la formation en ligne, mais faute d'une véritable
animation, leur fréquentation est restée très faible).
Autre élément à prendre en considération,
l'explication fournie par les étudiants quand nous avons essayé
de cerner leur comportement vis-à-vis des forums. « On avait
trop de travail, on n'avait pas le temps, on parait au plus pressé
».
26 N'oublions pas qu'au départ, les étudiants
de la L.C.P.R.O. E.A.D. sont dispensés des modules d'activités
pratiques ; il ne leur reste plus qu'à acquérir un savoir
théorique « qu'il n'est pas question de brader »
selon l'expression propre des enseignants.
27 La gestion du P.M.P. (Point Mensuel Personnalisé) est
confiée au C.A.V.U.M. chargé d'alerter le responsable
pédagogique en cas de non réponse.
· mise en place de T.D. « progressifs » ;
exemple en histoire culturelle où l'enseignant responsable propose trois
T.D. facultatifs avec une difficulté graduelle : avec un premier T.D.
proposé comme exemple, seul le quatrième T.D. sera noté,
(voir également notre exemple avec la fiche de parcours
pédagogique du module « civilisation villageoise à
l'époque moderne »).
· étendre à cette formation de nouveaux
outils de suivi pédagogique que nous venons de développer :
· un thermomètre d'auto évaluation dans les
modules, permettant à l'étudiant de valider une étape
d'acquisition et de se situer par rapport à la classe (septembre
2003)
· un carnet de route pédagogique avec double
validation étudiant-enseignant (en place depuis un an). On pourra noter
qu'à travers son planning de formation et ses
fiches de parcours pédagogiques par module (incluses
dans le guide pédagogique), l'étudiant pourra
suivre et connaître la nature des devoirs (facultatifs ou obligatoires),
avec les dates précises des échéances à respecter.
Il s'agit là d'une amélioration majeure dans le dispositif.
Autre amélioration technico-pédagogique, la
soutenance du mémoire a été supprimée pour tenir
compte de la réalité socioprofessionnelle des étudiants
(pour la plupart engagés dans des métiers liés au
tourisme). La période de soutenance correspondait également
à une période de haute saison. La validation des acquis se fera
désormais en deux temps :
· deux jours d'examen en regroupement
présentiel
· envoi du mémoire dont la date peut être
négociée.
III.B.2.c Régulation du « savoir
»
Cette phase s'est avérée comme étant la
plus délicate de notre projet, pour les raisons que nous avons
déjà évoquées et que nous résumerons en deux
points :
· Les étudiants sont en présence d'une
formation modulaire constituée de cours de type magistral qui forment
l'épine dorsale de la licence professionnelle. Et, suivant l'expression
du corps enseignant, « il ne saurait être question d'une licence
au rabais ». Notre schéma « fonctionnel
d'appropriation d'un contenu » met en évidence les
éléments régulateurs que nous apportons en introduisant un
double flux, synchrone dans le cas d'une démarche individuelle,
asynchrone dans le cadre d'une démarche collective (voir schéma
ci-dessus).
· Ce cours, très théorique, a
nécessité une réécriture complète des
textes. Ce simple constat constitue un facteur bloquant (vis à vis du
corps enseignant) si l'on veut aborder l'éventualité d'une
rénovation d'un contenu que l'on pourrait qualifier de linéaire
et de monolithique. Comment envisager l'amorce d'une démarche
constructiviste dans une telle problématique ?
Une piste nous paraît intéressante à
explorer même si elle suscite des interrogations
contradictoires28 liées peut-être, dans un contexte
embryonnaire, à un développement incomplet de notre part lors de
l'exposé de notre démarche voici quelque temps. L'idée est
de dire que si on ne peut pas toucher directement à un contenu et bien,
on peut le suggérer indirectement. Notre cheval de Troie est
constitué des forums et messageries des étudiants. Il s'agit de
dresser une analyse fine des contenus des messages afin de dresser une
typologie des questions et réponses les plus intéressantes et
à partir de cette typologie de constituer une F.A.Q. qui sera
reliée au(x) module(s) concerné(s).
On peut ainsi envisager une analyse semestrielle ou annuelle des
différents outils de communication.
28 LOPEZ, Michel, Echanges de courriels avec Jacques
PERRIAUD, Michel ARNAUD et Anne-Marie HUSSON.
La seconde étape, va alors consister à
créer des liens hypertextes dans les modules en rapport direct avec la
question et la réponse, en signalant de façon symbolique,
l'existence d'un développement qui enverra l'étudiant directement
dans la F.A.Q. à partir du cours. Il s'agit d'un premier
élément de réponse qui va enrichir le cours par des liens
hypertextes à partir d'une interrogation et d'une réflexion
commune étudiants/enseignants dans une modeste approche
constructiviste.
La troisième étape est déductive et se
rapporte à l'appréciation visuelle que peut ressentir
l'enseignant prenant conscience que la densité des liens hypertextes et
la symbolique graphique associée deviennent lourdes et que si les
étudiants posent autant de questions, c'est qu'il y a des choses
à revoir et sans doute à reformuler. Ce principe que nous
appelons, avec un néologisme volontairement provocateur, la «
FAQuisation » d'un cours est résumé dans le schéma
ci-dessous :
Figure 15
Nous n'aborderons pas ici le développement possible de ce
principe dans le cadre d'une stratégie pédagogique très
pointue29.
29 Voir le développement dans
Modélisation du parcours d'apprentissage en
annexes.
III.B.3 Finalisation de la modélisation
Nous avons traduit et scénarisé ces nouvelles
propositions sur trois schémas afin d'identifier dans le détail
chaque process :
Dans le premier schéma, il s'agit d'une projection et de
la scénarisation des différentes
activités pédagogiques tout au long de l'année.
Dans le second schéma, nous avons extrait un module pour
fabriquer une fiche de parcours pédagogique individuelle que
l'étudiant pourra trouver à la fois dans son guide
pédagogique et en ligne. Dans un troisième schéma, nous
avons analysé les différents process d'appropriation du savoir
par l'élève.
III.B .3 .a.1 Maquette fonctionnelle de notre
modélisation pédagogique pour la rentrée de septembre
2003
Figure 16
III.B.3.a.2 Fiche de parcours pédagogique pour
le module « civilisation villa geoise à l'époque moderne
»
Exemple d'une fiche module qui sera intégrée
dans le carnet pédagogique et remis à l'étudiant lors du
regroupement initial et qui sera également disponible en ligne.
L'étudiant peut visualiser son travail par module et en cochant les
cases et avoir ainsi l'état d'avancement de son travail.
Figure 17
III.B.4 Phase D - Sortie du parcours
Cette partie constitue un enjeu essentiel dans
l'amélioration des D.F.O.A.D.. C'est à ce niveau que l'on peut
mesurer si les objectifs ont été atteints, identifier les
dysfonctionnements et proposer des solutions d'amélioration.
La bonne conduite de cette phase constitue un gage de
pérennité dans un contexte concurrentiel qui, même s'il
reste mineur dans le cadre des Universités, doit rester une exigence
majeure. C'est bien le sens de l'effort consenti depuis un an par le C.A.V.U.M.
qui, en s'engageant dans une démarche qualité couplée
à la formation C.A.F.E.L., entend aborder cette dernière phase
avec un maximum d'atouts.
Notre analyse de besoins a permis de finaliser l'une des
phases constitutives de cette sortie de parcours avec l'évaluation des
différents acteurs de la formation dans la qualité perçue.
Nous avons modélisé ce process qui désormais peut
s'appliquer à l'ensemble des formations que nous aurons à
analyser dans les prochains mois.
Figure 18
A partir de l'audit de validation de la formation, il nous
restait à faire la synthèse des différents
indicateurs30 que nous avons rencontrés au cours de notre
démarche pour nous situer par rapport aux objectifs initiaux. Nous avons
pris appui sur la grille PREAU : qualité délivrée,
qualité reçue et qualité perçue pour évaluer
la formation. Il nous parut également intéressant d'essayer
d'évaluer les écarts et concordances entre ces différentes
phases.
Nous nous attarderons cependant sur deux indicateurs
significatifs, les résultats finaux. Les chiffres
comparés entre la promotion E.A.D. (15 inscrits) et la promotion
présentielle (14 inscrits), laissent apparaître que malgré
la contrainte de la distance et les obstacles qu'ils ont eu à surmonter,
les étudiants E.A.D. obtiennent globalement de meilleurs
résultats.
30 Voir notre tableau récapitulatif dans
Modélisation du parcours d'apprentissage en
annexes.
Tableau comparatif des résultats
E.A.DiPrésentiels établi à partir des quatre modules
communs aux deux promotions :
moyenne TD EAD
moyenne TD présentiels
20,0 15,0 10,0 5,0 0,0
Note Moy,
11,9 11,2
11,9
11,2
6,9
Note mini
6,9
9,3
9,3
16,3
Note maxi
16,3
13,2
13,2
moyenne TD EAD moyenne TD présentiels
Figure 19
Les résultats finaux sont tout aussi prometteurs puisque
sur une promotion de 15 étudiants :
· 6 étudiants ont obtenu leur licence dès le
mois de juillet
· 3 sont susceptibles de l'obtenir en septembre
· 4 préparent leur licence en 2 ans
· 2 sont véritablement en situation
d'échec.
III.C Conclusion
Cette modélisation d'un parcours d'apprentissage a
constitué la phase la plus intéressante que nous ayons eue
à traiter au cours du D.U. C.A.F.E.L.. L'analyse de besoins nous avait
permis d'identifier une mauvaise régulation des flux « savoir
», « savoir-être » « savoir-faire » et
d'ébaucher quelques solutions non structurées. La
modélisation du parcours nous a permis de positionner nos
différentes propositions d'amélioration du dispositif et surtout
de descendre encore plus loin dans notre analyse en couplant des schémas
théoriques de process avec les fiches d'actions : exemple du planning
(niveau 1), la fiche de parcours pédagogique (niveau 2), le
schéma d'appropriation d'un contenu théorique (niveau 3).
Cette démarche d'amélioration constitue pour
nous un véritable modèle méthodologique, applicable sans
grande modification à l'ensemble des formations que nous aurons à
« rénover », en suivant pas à pas les
différentes étapes de modélisation d'un parcours.
Comme le montre le tableau de synthèse ci-dessous, nous
avons apporté des réponses concrètes aux problèmes
rencontrés et des solutions applicables dès la rentrée
2003/2004.
Tableau récapitulatif des améliorations
pour les étudiants :
Savoir
|
Savoir-faire
|
Savoir-être
|
· Gestion fine des outils de
|
· Guide pédagogique
|
· Deux regroupements
|
communication synchrone
|
· Fiches de parcours
|
présentiels (voir notre
|
et asynchrone (voir
|
pédagogique
|
référentiel)
|
schéma)
|
· Planning et scénarisation du
|
· Points contacts synchrones
|
· Mise en ligne programmée
|
parcours pédagogique
|
· Points Mensuels
|
des séquences de cours
|
· Généralisation et mise en
|
Personnalisés
|
modulaires
|
place, dans tous les
|
· Election d'un délégué de
|
|
modules, de T.D. à difficulté
|
classe
|
|
progressive.
|
· Création de groupes
|
|
· Correction personnalisée des devoirs
|
(binômes)
|
|
Mais le fait le plus fondamental, nous semble-t-il, c'est
qu'à travers cette « rénovation » nous avons
initié une dynamique C.A.V.U.M./Enseignants très prometteuse. A
partir des nouveaux documents de travail constitués tout au long de
notre formation (notamment planning, fiches pédagogiques de parcours),
une véritable navette entre les enseignants et le C.A.V.U.M. s'est
instaurée, permettant par approche et touches successives de finaliser
une démarche pédagogique respectant à la fois les attentes
des différents acteurs et les principes de régulation des flux. A
travers cette approche, les comportements pédagogiques ont
évolué en douceur et ce constat est à notre sens un point
essentiel.
Une fois le diagnostic établi, les enseignants
ont su faire preuve d'une adaptabilité remarquable dès
lors qu'il s'est agi d'apporter des solutions susceptibles de pallier les
dysfonctionnements mis en évidence. Il suffira pour s'en convaincre de
regarder le tableau récapitulatif des propositions acceptées.
Enfin, s'il nous fallait résumer en quelques
mots l'ensemble de notre démarche, l'image la plus significative, nous
semble-t-il, serait de comparer l'étudiant E.A.D. (avant notre
diagnostic), à un randonneur de haute montagne à qui l'on a
donné le lieu à atteindre sans lui donner la carte avec les
chemins à prendre et les difficultés à vaincre. Notre
diagnostic a permis d'identifier certains chemins, certains obstacles et de
dresser une première cartographie. Dès septembre 2003,
l'étudiant aura sa carte « I.G.N.31 » de sa
formation, c'est en tout cas ce que nous avons essayé de
faire.
31 I.G.N. - Itinéraire Garanti Net.
IV Fiche de compétences
IV.A Synthèse des points forts mis en
évidence
· Découverte et application de la matrice de HAEUW
dans la construction de notre référentiel de
compétences
· Comparaison du référentiel avec celui du
C.A.V.U.M.
· Réorientation de notre fonction au sein du
C.A.V.U.M.
IV.B Le C.A.V.U.M. (Centre d'Aide à la
Virtualisation de l'Université du Maine)
Définir une fiche de fonctions sans la positionner
dans la structure institutionnelle n'aurait guère de sens. Sans vouloir
évoquer à nouveau l'environnement politique du
C.A.V.U.M.32, nous pouvons rappeler qu'il est une cellule
opérationnelle de l'Université du Maine chargée de
conduire et de finaliser les projets E.A.D. Cette structure est composée
de onze personnes qui se positionnent suivant l'organigramme cidessous. Chaque
membre de l'équipe possède une fiche de tâches
définies à partir d'un référentiel de
compétences du C.A.V.U.M.
Chacun à son niveau a identifié ce qu'on
attendait de lui et sait se situer dans la gestion du process démarche
qualité dans lequel nous sommes engagés depuis janvier 2003.
La fiche de poste que nous avons définie est celle du
directeur technique du C.AV.UM., fonction que nous occupons actuellement.
L'organigramme ci-dessous permet de positionner ce poste dans la structure
C.A.V.U.M.. Les flux relationnels ponctuels sont encadrés en orange. Par
défaut tous les autres correspondent aux relations quotidiennes que le
directeur technique entretient avec les membres de l'équipe.
32 Voir détail du positionnement CAVUM dans
Elaboration d'une fiche de compétences en
annexes.
Positionnement du directeur technique dans
l'organigramme C.A.V.U.M..
Figure 20
Les interlocuteurs privilégiés du directeur
technique sont :
En interne
· le directeur avec qui il conduit et finalise les projets
E.A.D. et gère la structure C.A.V.U.M.
· le chef de projet à qui il transmet le cahier des
charges des projets, en assure le suivi et veille à sa bonne
application.
En externe
· les responsables pédagogiques et les enseignants
parties prenantes d'une formation
· le chef de projet de l'Université Virtuelle en
Pays de Loire
· le responsable informatique de l'Université du
Maine
· le responsable informatique de la société
prestataire de service de l'Université Virtuelle en Pays de Loire.
IV.B.1 Le référentiel de
compétences C.A.V.U.M.33
La définition des missions et des tâches se fait
à partir d'un référentiel de compétences
élaboré par Philippe GAUTHIER, chargé de mission E.A.D. et
prend appui sur la cartographie des processus mis en oeuvre dans la
finalisation d'un projet.
33 Voir le référentiel de compétences
C.A.V.U.M. dans Elaboration d'une fiche de compétences
en annexes.
Figure 21
Le référentiel de compétences C.A.V.U.M.
s'articule autour de six grandes phases principales :
· une phase 1 - pré projet
· une phase 2 - conception du projet
· une phase 3 - conception pédagogique
· une phase 4 - conception Technique et de
développement
· une phase 5 - exploitation
· une phase 6 - amélioration du dispositif
Chaque phase détermine une activité et/ou une
tâche nécessitant des compétences, chaque compétence
devant trouver un profil ressources humaines en vis-à-vis.
IV.C Construction de notre fiche de fonctions
à partir de la matrice de HAEUW 34
Nous avons pu constater à travers notre
démarche que si notre fiche actuelle décrivait de nombreuses
fonctions, elle ne les traduisait pas en termes de positionnement et de
compétences mais seulement en termes d'activités.
C'est pour cette raison qu'il nous a paru tout à fait
judicieux de reconstruire notre fiche référentielle
en prenant appui sur le diagramme de Frédéric HAUEW et
Arnaud COULON. Par son approche croisée, il nous a permis de structurer
et d'affiner la colonne « compétences », en
vérifiant au passage que la fonction
34 HAUEW, Frédéric, et COULON, Arnaud -
Etudes CEDEFOP sur l'évolution du formateur -
Algora 04/05/2001.
couvrait bien les champs fondamentaux attachés à
un D.F.O.A.D. tels qu'ils ont été posés par HAUEW et Coll.
:
· l'organisation du travail ;
· la description et l'analyse du dispositif dans lequel
s'inscrivent les acteurs de la formation
· les trajectoires sociales et professionnelles des
individus, etc.
Le diagramme permet également un positionnement
indispensable de notre profil dans les différents niveaux d'intervention
: macro, meso et micro.
|
Trois niveaux de CARRE et Coll., 1997
|
Trois types de compétences - KATZ,
1974
|
|
L'environnement (Macro)
|
Le dispositif (Meso)
|
La relation individuelle (Micro)
|
|
A1
|
B1
|
C1
|
|
A2
|
B2
|
C2
|
|
A3
|
B3
|
C3
|
|
Cette approche nous a permis de compléter de
façon très précise notre référentiel
C.A.V.U.M. pour tout ce qui touche à l'analyse des postes. Elle
s'inscrit également parfaitement dans l'étroite continuité
de notre démarche C.A.F.E.L., où, à travers l'analyse de
besoins nous avons dressé un diagnostic, proposé des axes
d'amélioration et modélisé un parcours avec des
conséquences directes dans la re-formulation de notre mission en tant
que directeur technique du C.A.V.U.M.
IV.C.1 Fiche de fonctions
Nom : Michel LOPEZ Poste :
Directeur technique
|
Fonction : directeur technique Service
: C.A.V.U.M.
Direction : Université du Maine
|
|
Objectifs de la fonction :
Introduction:
Dans un contexte régional (Université Virtuelle
en Pays de la Loire) et local, Université du Maine, le directeur
technique finalise les projets de formation à distance à
caractère diplômant. Il apporte son expertise dans les phases
suivantes :
· analyse de besoins
· étude de faisabilité
· modélisation pédagogique
· audit
· réseau informatique
· formation continue
Son travail s'inscrit dans toutes les phases d'une
démarche qualité dont il aura à vérifier la
cohérence.
Bras droit du directeur qu'il assiste en permanence, il a une
double lecture des projets, à la fois dans l'ingénierie de
formation, mais aussi technique à travers l'animation d'une
équipe chargée de finaliser les projets. Poste-clé dans le
dispositif de télé-formation de l'Université du Maine, le
directeur technique doit aussi avoir des compétences affirmées
dans la gestion et l'organisation du réseau informatique dont il a la
responsabilité. Formateur, il est coresponsable avec le directeur, dans
le cadre d'un transfert
|
|
de compétences C.A.V.U.M./E.A.D., du programme de
formation des enseignants impliqués dans un projet E.A.D.. Il a une
bonne connaissance des droits liés à la propriété
intellectuelle et des coûts de production des ressources
pédagogiques.
Enfin, ce poste implique une très bonne maîtrise
des différents process liés à l'E.A.D., (ingénierie
de formation, outils dédiés à l'E.A.D. etc....), ainsi
qu'une très bonne connaissance du milieu enseignant à
l'Université et une adaptabilité parfaite aux différentes
situations engendrées par les projets. Ce poste nécessite une
forte capacité d'écoute et de proposition ainsi qu'une aptitude
certaine à la négociation et à la synthèse.
IV.C.2 Approche détaillée de la
fonction
En suivant la méthode de HAEUW, nous avons pu
établir une fiche détaillée regroupant les
compétences par aptitudes conceptuelles, techniques et humaines.
Aptitudes conceptuelles
Il est capable de :
· connaître, identifier et comprendre les
éléments-clés du projet, le situer dans un contexte
économique, social et professionnel et en saisir les enjeux
politiques.
· concevoir un dispositif de formation à distance en
proposant des choix adaptés à un contexte pédagogique
spécifique.
· avoir un bon niveau de culture inter-disciplinaire
afin de pouvoir appréhender les discussions et les négociations
avec crédibilité. Il devra être capable d'orienter les
choix vers le système de téléenseignement le plus
adapté à la problématique posée.
· à partir des éléments d'un
pré-projet, proposer une modélisation de la formation. A l'appui
du projet, le directeur technique doit être capable de mettre en place
une démarche de transfert de compétences à destination des
enseignants impliqués dans le projet.
· modéliser ce pré-projet en sachant
définir des choix d'ingénierie de formation pertinents devant
déboucher sur une maquette pédagogique.
· avoir une capacité de synthèse afin de
scénariser les différentes étapes de la formation.
· finaliser le projet suivant le descriptif
théorique précédemment défini.
· concevoir la scénarisation de la formation.
· concevoir une démarche d'audit.
· interpréter les résultats et
renégocier une ré-ingénierie pédagogique.
· intégrer les nouveaux indicateurs qualités
perçus dans le processus qualité existant du C.A.V.U.M.
· suggérer des solutions novatrices.
· rendre compte, lors de congrès, des retours
d'expérience.
· concevoir une information sur les grandes tendances de la
F.O.A.D.
· participer à des séminaires et/ou à
des congrès sur le E-learning.
· concevoir des notes de synthèse
· contribuer à l'animation de la liste de diffusion
E.A.D. de l'Université du Maine, dont il est le gestionnaire.
· déterminer les paramètres de gestion de la
liste à partir d'une connaissance supposée des acteurs de la
liste.
Aptitudes techniques
Il est capable de :
· mettre en oeuvre et appliquer les méthodes de
diagnostic classiques liées à l'E.A.D. (PEST, FFOM, etc..) et
conduire à bien une analyse de besoins et une étude de
faisabilité.
· modéliser ce pré-projet en sachant
définir des choix d'ingénierie de formation pertinents.
· administrer et paramétrer la ou les
plate(s)-forme(s) de télé-formation. Il devra avoir une
très bonne connaissance de la gestion des réseaux informatiques
et des différents protocoles utilisés.
· élaborer un cahier des charges (descriptif
littéral et technique du dispositif)
· rédiger les comptes-rendus de
réunion.
· dans le cadre de la formation des enseignants,
définir un calendrier de formation T.I.C.E.
· avoir une très bonne connaissance des
différents dispositifs de téléenseignements disponibles
sur le marché afin d'orienter au mieux le choix des différents
acteurs-décideurs.
· le directeur technique du C.A.V.U.M. est
administrateur de la plate-forme de téléenseignement de
l'Université Virtuelle en Pays de Loire. Il devra avoir à ce
titre une parfaite connaissance de l'environnement WebCt ainsi que des produits
concurrentiels qu'il pourrait avoir à administrer.
· gérer des réseaux informatiques et devra
à ce titre avoir une bonne connaissance des différents protocoles
utilisés.
· concevoir une maquette fonctionnelle
· déterminer une ergonomie cognitive
répondant au mieux à la scénarisation
pédagogique.
· déployer les dispositifs techniques
nécessaires au projet.
· maîtriser les outils nécessaires à la
mise en ligne du projet, et à ce titre d'évaluer le travail
fourni par l'équipe développement.
· superviser l'élaboration des différents
modèles Word et HTML et de la maquette graphique.
· maîtriser les logiciels dédiés aux
T.I.C.E. et ceux nécessaires à la finalisation de ses projets :
Word, Excel, Power Point, Dreamweaver etc.
· maîtriser également les logiciels de
production des outils d'évaluation (< Hot Potatoes )), (<
Respondus )) (< Course builder )) etc...
· maîtriser la chaîne du process audit (il sait
élaborer un questionnaire d'enquête).
· rassembler et faire la synthèse des informations
clés en matière de T.I.C.E... Il est capable de faire la
synthèse de ces grandes réunions d'information et d'en rendre
compte.
· gérer la liste E.A.D. de l'Université du
Maine dont il est modérateur
· avoir une bonne connaissance des réseaux
informatiques et des matériels informatiques.
· en tant qu'administrateur primaire d'un réseau NT,
gérer les droits des différents utilisateurs. Il est capable de
vérifier la bonne utilisation des outils informatiques par les
usagers.
· maîtriser les outils d'administration
réseau. Le directeur technique est le correspondant logiciel du CETIC
(Centre de Ressources Informatiques de l'Université du Maine).
Aptitudes Humaines
Il est capable de :
· conduire les entretiens et mener à bien une
négociation avec les différents acteurs de l'environnement projet
F.O.A.D. et faire la synthèse de ces entretiens.
· avoir une grande capacité d'écoute, un
contact facile pour mener à bien les discussions avec les équipes
pédagogiques.
· coordonner et synchroniser sa démarche avec celle
du directeur administratif. Il est aussi capable de mener à bien des
discussions avec les partenaires institutionnels.
· avoir des qualités de pédagogue : en tant
que formateur, il est en contact direct avec les enseignants qu'il devra
initier au T.I.C.E.
· stimuler et animer l'équipe de
développement C.A.V.U.M. Il en connaît les capacités et les
limites. Il intervient dans le processus de recrutement. Il sait identifier les
objectifs attendus du projet et doit être capable d'expliquer les enjeux
du projet à l'équipe.
· veiller à la bonne mise en oeuvre du cahier des
charges et au respect du calendrier.
· rendre compte des objectifs atteints et de
l'évolution des négociations auprès du directeur (en
contact permanent avec les enseignants il est un interlocuteur
privilégié).
· entretenir des rapports privilégiés avec le
chef de projet à qui il précise les objectifs fixés et les
difficultés potentielles.
· aborder une enquête en sachant s'adapter aux
différents acteurs de la formation.
· écouter et faire parler ; aborder la technique des
sondages écrits ou par téléphone etc.
· rencontrer les professionnels de l'E.A.D. et
échanger.
· une bonne connaissance du milieu enseignant est fortement
souhaitée.
· négocier avec les fournisseurs et gérer les
conflits.
· déléguer et s'adjoindre les
compétences informatiques pour l'aider dans sa tâche.
· assister les membres du C.A.V.U.M. dans l'optimisation
de leurs outils informatiques.
IV.C.3 Conclusion
La démarche C.A.F.E.L. nous a donné l'occasion
de revisiter le référentiel de compétences du C.A.V.U.M.
à travers une méthode analytique nouvelle pour nous (HAUEW et
Coll.). Elle nous a permis également d'identifier des faiblesses dans
notre approche méthodologique et de descendre très bas dans le
processus d'analyse qui, par le biais du tableau matriciel, autorise une
multitude de combinaisons dont nous n'avons exploré qu'une faible
partie.
Dans une perspective d'embauche, cette méthode
constitue un outil très intéressant pour la définition
précise d'un poste.
Cependant, le fait majeur de cette étape reste le
recadrage de notre poste. La formation C.A.F.E.L. nous a, en effet, permis
d'acquérir un savoir et un savoir-faire, une méthodologie, une
expertise35 qui ont, dès la fin de l'étude de
faisabilité, ré-orienté notre travail jusque-là
bicéphale avec une partie d'ingénierie
technico-pédagogique et une partie gestion du réseau
informatique. D'ores et déjà, depuis plusieurs mois, notre
travail est essentiellement tourné vers l'ingénierie de formation
et pédagogique et nous avons délégué la partie
gestion du réseau informatique à un développeur
recruté début juillet.
Cette étape formalise un ensemble de devoirs qui par
leur progressivité et leur approche nous ont permis de nous
repositionner au sein du C.A.V.U.M. et d'acquérir les bases
indispensables de l'ingénierie E.A.D. qui nous faisaient cruellement
défaut.
35 Cette expertise a été notamment reconnue
à l'occasion de l'Université d'été (Angers 10 et 11
juillet 2003) organisée comme chaque année par
l'Université Virtuelle en Pays de Loire au cours d`une communication
où nous avons rendu compte de notre étape diagnostic. Suite
à cette communication, il nous a été proposé de
faire partie dès la rentrée d'un comité d'expertise
régional sur la qualité.
V Perspectives
Sur un plan institutionnel, un vaste chantier s'ouvre, avec des
perspectives d'amélioration permettant d'aller encore plus loin dans
notre démarche :
La mission du C.A.V.U.M. comme Centre d'aide devient,
à la lecture de ce bilan, d'une acuité encore plus
évidente. Notre rôle d'accompagnement pédagogique dans
l'ingénierie de formation auprès des enseignants porteurs de
projets se précise. L'expérience de la L.C.P.R.O. montre que
l'enseignant présentiel doit envisager d'évoluer dans sa mission
pédagogique s'il veut aborder l'enseignement à distance avec
efficacité. D'une démarche transmissive et démonstrative
qu'il applique en présentiel, il doit envisager de devenir un «
formateur-facilitateur » pour tenir compte de la spécificité
et de la singularité des étudiants E.A.D. dans leurs dimensions
individuelle et collective, selon la définition qu'en donne le collectif
de Chasseneuil.
Nous avons vu que dans le cadre de cette licence, les
enseignants ont admirablement joué le jeu et pris peu à peu
conscience de ce que pouvait représenter l'E.A.D. et ses ajustements
successifs.
Il importe donc que le C.A.V.U.M. leur donne les moyens
d'asseoir cette nouvelle culture T.I.C.E. par le biais notamment :
· de tables rondes enseignants E.A.D.
· d'ateliers T.I.C.E. (études de cas en situation
E.A.D.)
· de la mise en place d'une politique d'investissement du
matériel informatique.
· d'un rendez-vous mensuel ou bimensuel avec le C.A.V.U.M.
pour faire le point sur l'évolution et l'évaluation des points et
procéder aux réajustements nécessaires.
· des « cafés pédagogiques » des
enseignants de l'UFR concernés par la formation pour dégager des
axes thématiques intégrables à la formation.
Voilà autant de pistes faciles à mettre en oeuvre
très rapidement et que nous entendons explorer dès la
rentrée prochaine.
V.A.1 Mise en place, à moyen terme, d'une
stratégie pédagogique « mixte »
Dans une étape à moyen terme, nous proposerons
également la mise en oeuvre d'objectifs permettant d'aborder une
stratégie pédagogique mixte où devront se côtoyer et
coexister ou se combiner une pédagogie comportementaliste difficile
à remettre en cause en l'état actuel du dispositif et une
démarche didactique inductive susceptible d'apporter des réponses
dans la régulation du « savoir-faire ».
Nous aurons à vérifier si cette démarche
peut solutionner les carences déjà constatées. La mise en
oeuvre de ces ressources pédagogiques complémentaires prendra
appui sur l'expérience professionnelle des étudiants. Il est bon
de ne pas oublier que la formation proposée est une licence
professionnelle et que notre modélisation permettrait d'envisager une
capitalisation des productions étudiantes en valorisant ainsi, par un
échange réciproque, « l'épine dorsale » de la
formation constituée de cours magistraux et de T.D..
Une première expérience peut être
envisageable à partir du module d'histoire contemporaine en prenant
appui sur la demande des enseignants-chercheurs, parue dans un mensuel
régional où un appel était lancé pour la collecte
d'informations, de témoignages et de documents « pour aider
à la reconstitution du militantisme sarthois
»36.
36 L'Eglise du Mans, Juin 2003
Pourquoi ne pas envisager un travail collaboratif des
étudiants dans la collecte et la mise en forme de ces témoignages
et documents ? Nous serions bien là en présence d'une
démarche constructiviste des plus intéressantes et nous
apporterions ainsi une réponse novatrice à notre
problématique en impliquant à un haut niveau les étudiants
avec un triple avantage :
· enrichir les possibilités de régulation des
« savoir être » et « savoir »
(nourrir le sentiment d'efficacité personnel)
· permettre à l'étudiant de construire son
environnement pédagogique à partir d'un choix personnel et
optionnel collant au plus près de son contexte professionnel.
· participer à l'enrichissement du contenu
pédagogique de la formation.
Nous aurons à cerner les enjeux d'une démarche
passionnante en essayant d'apporter des réponses à notre nouvelle
problématique :
· les pédagogies constructivistes telles que les
pédagogies par projets, par apprentissage collaboratif sont-elles
pertinentes dans le cadre d'un dispositif à améliorer où
il faut, aussi, gérer et tenir compte de l'existant ?
· Quels bénéfices quantifiables les
différents acteurs peuvent-ils en retirer par le biais de cette
mutualisation du couple formation théorique/expérience
professionnelle ?
VI Conclusion
Nous avons vécu cette expérience comme une
aventure passionnante qui nous a offert, comme l'a montré notre
étude, des acquis ou des perspectives multiples tant sur un plan
personnel qu'institutionnel. Dans cette démarche nous avons peu à
peu découvert les grands principes et les enjeux fondamentaux de
l'E.A.D.
VI.A.1 Un acquis personnel
Egoïstement, nous évoquerons en premier lieu les
acquis personnels avec une phrase susceptible d'illustrer ce que nous avons
vécu à travers cette démarche C.A.F.E.L. :
L'approche pédagogique proposée par le
PREAU/Université-Paris X a constitué pour nous un
véritable éveil à l'E.A.D.
Le D.U. C.A.F.E.L., en nous donnant « des
verres correcteurs » adaptés à notre vue, nous a permis
de mieux comprendre notre environnement professionnel à partir d'une
méthode nous convenant
parfaitement37.
Toujours sur le plan personnel, il est bon de souligner que
cette formation a permis de re-qualifier notre fonction en tant que directeur
technique au sein du C.A.V.U.M. Notre mission avant le D.U. C.A. F. E. L. se
situait essentiellement dans un domaine
technico-pédagogique38.
Depuis déjà quelques mois, notre activité
principale est désormais recentrée vers la
ré-ingénierie de formation et/ou pédagogique.
37 Cette approche a cependant attiré notre attention
sur les différences de situations pédagogiques que l'on peut
rencontrer. Dans notre projet d'amélioration de la L.C.P.R.O., les
étudiants étaient demandeurs de régulations
croisées (savoir-être, savoir-faire) visant à
établir des liens communautaires avec un besoin omniprésent :
celui d'être rassuré par le dialogue. Le D.U. C.A.F.E.L. à
l'inverse, bien que se situant dans une approche constructiviste
(possibilité d'intégration des productions étudiantes dans
les supports de cours), n'a pas nécessité, pour notre part, un
besoin d'échange ou de transversalité avec les collègues
et l'autonomie qui nous était laissée permettait de prendre
possession d'un vaste champ d'investigation.
38 Voir le détail de nos fonctions au sein du CAVUM dans
Elaboration d'une fiche de compétences en
annexes.
VI.A.2 Les enjeux de l'E.A.D. à
l'Université du Maine
Ils passent par une politique volontariste de
l'Université en matière d'E.A.D. La réussite globale de
notre démarche qualité est avant tout conditionnée par la
prise de conscience des enjeux majeurs que représente l'E.A.D. à
l'Université. L'enseignement à distance n'est plus une mode, mais
un moyen de répondre à la problématique qui nous est
posée notamment dans le « Livre blanc )) avec son idée
majeure : « apprendre tout au long de la vie
))39. Notre première enquête a
montré que 100% des étudiants de la L.C.P.R.O. n'ont suivi cette
formation que parce qu'elle était à distance. Ce résultat
vient d'être corroboré par une enquête complémentaire
du C.A.V.U.M. portant sur l'ensemble des formations proposées à
l'Université du Maine, et qui souligne que 90% des étudiants ne
se seraient jamais inscrits à l'Université si les formations
n'avaient été proposées à distance.
Nous sommes bien là en présence d'un
marché émergent proposant des formations universitaires
diplômantes, dont l'institution aura à mesurer les enjeux en
faisant notamment des choix politiques capables d'assurer une structure «
C.A.V.U.M. )) pérenne garante d'une démarche qualité.
L'enjeu est d'importance, car au-delà de l'offre de formation, il
apporte une réflexion en profondeur sur des méthodes
pédagogiques nouvelles dont l'Université ne pourra pas faire
longtemps l'économie.
L'après C.A.F.E.L.
La recherche en sciences de l'éducation a
été pour nous une révélation qui nous a ouvert des
horizons passionnants; alors, pourquoi ne pas envisager de poursuivre nos
recherches ? Les pistes. . . D.E.S.S. ? . . .D.E.A..?
Mais là, il est peut-être encore un peu trop
tôt pour en parler. . . Mais le « former tout au long de la vie
». . .c'est un concept qui nous plaît bien.
39 DELORS, Jacques - Livre Blanc, Croissance,
compétitivité, emploi : Les défis et les pistes pour
entrer dans le XXIie siècle, 1993.
|