I.4.2. Après
l'indépendance
Le programme de 1963 est conçu sous l'impulsion de
l'ordonnance n° 174 du 17/101962. Il supprime les langues congolaises dans
le système éducatif. Par conséquent, le français
devait être la seule langue de l'enseignement.
Le programme de 1974 décide dans le cadre du
« recours à l'authenticité » la
réintroduction des langues nationales dans l'enseignement. Elles sont
médium aux degrés élémentaire et moyen du primaire
(1ère, 2ème, 3ème et
4ème années) et matière jusqu'en terminal. Le
français est matière à partir de la 1ère
année primaire et médium à partir du degré terminal
(5ème année primaire). Ce programme crée le
cycle d'orientation et intègre l'anglais en tant que langue
étrangère obligatoire à partir de la
3ème année secondaire.
Tableau 4 : Programme de 1974 : cours de langues par
degré d'études
|
MEDIUM
|
MATIERE
|
Langue
ethnique
|
Langue
nationale
|
Français
|
Anglais
|
Langue
nationale
|
Français
|
1er et 2ème degrés du
primaire (4 ans)
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
Degré terminal du primaire
(5ème - 6èmé)
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
Cycle d'orientation
(1ére et 2ème secondaire)
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
Secondaire cycle long (3ème -
6ème)
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
Le programme de 1980 résulte de la
décision du Bureau politique du MPR Parti-Etat. Il prévoit le
cours de langues nationales jusqu'en 1ère année
secondaire et supprime le cycle d'orientation.
Tableau 5 : Programme de 1984 : cours de langues par
degré d'études
|
MEDIUM
|
MATIERE
|
Langue
ethnique
|
Langue
nationale
|
Français
|
Anglais
|
Langue
nationale
|
Français
|
Ecole maternelle
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
1er et 2ème degré du
primaire
|
-
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
Degré terminal du primaire
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
Secondaire (1ère)
|
-
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
Secondaire (2ème - 6ème)
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Ecole professionnelle
|
-
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
Ecole d'arts et métiers
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
N.B. : Certaines écoles de grands centres
urbains proposent des cours d'anglais à partir de la première
année secondaire, parfois au degré terminal du primaire.
Le programme de 1984 se limite à sa phase
expérimentale. Il intensifie l'étude des langues nationales qui
s'enseignent du primaire au secondaire. Celles-ci sont médium à
tous les niveaux du primaire et à l'école secondaire des arts et
métiers au cursus de 2 ans. Ce programme envisage en l'enseignement des
langues nationales jusqu'au niveau supérieur et universitaire.
Le programme de 2000 n'est que l'ombre du programme de 1980,
mais apporte quelques modifications sur le nombre des cours de langue locale et
de français par semaine dans les classes respectives où ils sont
prévus, et préconise l'enseignement en langue locale (langue du
milieu) au degré élémentaire du primaire
(1ère et 2ème années). Mais sur
terrain, sauf dans quelques écoles rurales, cette instruction officielle
n'est pas strictement respectée. Le français s'impose et
certaines écoles privées enseigne l'anglais dès
l'école primaire; certaines autres à partir de la
1ère année secondaire.
Le programme de 2000 prévoit 5h/semaine d'enseignement
des langues nationales en première et deuxième années
primaires, 3h/semaine en troisième et quatrième années,
2h/semaine en cinquième et sixième, soit 20 heures par semaine
contre 39 heures par semaine de français.
En définitive, nous constatons qu'après
l'indépendance le législateur tâtonne dans son action de
politique linguistique éducative. Beaucoup plus parce qu'il n'en dispose
pas de moyens conséquents de mise en application. Il ne sait pas assurer
une large diffusion des programmes mis en oeuvre à travers tout le
territoire national. En conséquence, l'enseignement se fait à
certains endroits sans directives pédagogiques recommandées par
l'autorité. La qualité ne tiendra pas d'être
entamée, et l'on vit d'ores et déjà une déperdition
scolaire croissante.
|