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Droit à la santé et développement

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par Rachid Aboutaieb
Université de Nantes - Diplôme d'université de 3 cycle "Droits fondamentaux" 2007
  

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VII-Concilier les doits humains et le droit commercial

Pour éviter un conflit entre le régime de droit commercial et celui des droits humains, le droit du commerce doit être appliqué en conformité avec les obligations incombant aux états en matière de droits humains, en respectant les normes du droit international des droits de l'homme, et en leur donnant la primauté sur les dispositions de n'importe quel traité. Si l'OMC est l'institution légale qui surveille le comportement dans le domaine commercial, elle se trouve parfois confronté à des contradictions entre un droit fondamental et les dispositions du droit commercial international. On trouve dans le texte d'accord du GATT une reconnaissance des valeurs non commerciales qui relèvent de l'intérêt public et qui sont censées prévaloir en cas de conflit avec les règles de libre commerce. L'article XX du GATT prévoit que : « rien dans le présent accord ne sera interprété comme empêchant l'adoption ou l'application par toute partie contractante des mesures » entre autres « nécessaires à la protection de la moralité publique »,  « nécessaires à la protection de la santé et de la vie des personnes ou des animaux ou à la préservation des végétaux ». Malheureusement, l'article a reçu une interprétation restrictive et a fini par être marginalisé. D'autres clauses de l'OMC créent des obligations vis-à-vis des parties. Certaines dispositions permettent aux états de protéger et de promouvoir les droits humains par l'entreprise du commerce, en permettant certaines mesures contre les états qui violent les droits humains. La disposition clé à ce chapitre est l'article XX qui énonce toute une série d'exceptions en vertu desquelles un membre de l'OMC peut promouvoir et protéger les droits humains sans contrevenir aux dispositions du GATT.

La libération des échanges peut être soumise aux règles de la primauté du droit et être encadrée par des instances administratives et judiciaires transparentes, impartiales et rationnelles, devant lesquelles les responsables gouvernementaux doivent répondre de leurs actes. Les politiques commerciales d'un gouvernement corrompu, opaque et arbitraire qui encourage le non respect des lois et la corruption dans le secteur privé ont inévitablement pour effet de créer un marché dénaturé et très précaire (24).

l'OMC doit aussi développer des règles qui favorisent le libre échange tout est encourageant en protégeant les droits humain. Le comité des droits économiques sociaux et culturels a déclaré que la libéralisation du commerce doit être comprise comme un moyen et non pas comme une fin. Le but auquel celle-ci doit tendre devrait être d'assurer le bien être de l'homme, objectif qui trouve son expression juridique dans les instruments internationaux relatif aux droits. (Déclarations du comité des droits économiques sociaux et culturels à la 3ème conférence ministérielle de l'OMC E/C. 12/1999/9). Le défi serait de trouver le moyen d'influencer le processus de mondialisation de manière à éliminer les souffrances humaines, la pauvreté, l'exploitation, l'exclusion et la discrimination. Puisque le commerce est le moteur de la mondialisation, il est impératif que les règles qui le gouvernement ne contreviennent pas aux droits humains fondamentaux et qu'au contraire elles les favorisent et les protégent. Les règles et procédures de l'OMC doivent être interprétées de façon à favoriser le respect des droits, la transparence, la recevabilité et la représentativité. Le droit commercial doit être interprété et développé en conformité avec la hiérarchie des normes établies dans le droit international en général, dans laquelle de nombreux droits fondamentaux jouissent du statut de droit coutumier, de principes généraux ou d'obligations et devraient donc normalement prévaloir sur les dispositions des traités commerciaux en cas d'incompatibilité. S'il est correctement interprété et appliqué le droit du commerce reconnaît que les valeurs humaines associées aux droits essentielles et passent avant le libre commerce. Il est nécessaire de procéder à des changements institutionnels au sein du système multilatéral, de comprendre et de mesurer les effets des règles et des politiques commerciales à tous les niveaux, et de développer de nouvelles règles et politiques commerciales de manière à dépasser le cloisonnement des organismes voués à la promotion des droits et des institutions économiques, y compris ceux qui s'occupent du système commercial multilatéral. L'esprit du DIDH doit encadrer le développement du droit commercial si l'on veut qu'il atteigne ses buts. La communauté internationale doit redoubler d'effort pour créer un climat commercial favorable permettant aux pays débiteurs d'accroît leurs exportations mobiliser les apport financiers requis pour leur développement économique. L'application des prix équitables aux produits de base est primordiale. Il faudrait pour cela transformer les structures du commerce des produits primaires et faciliter l'accès des pays du sud aux marchés du Nord (24).

Lors de l'établissement Des accords commerciaux, les états doivent être confrontés à leurs engagements sur le droit à la santé pris lors de la ratification des normes internationales, et veiller à ce que leurs actions tiennent compte du droit de chaque personne à jouir du niveau le plus élevé possible de santé physique et mentale. Tout accord doit appuyer la politique de santé publique et respecter l'accès aux médicaments et aux technologies médicales, et l'accès aux soins. Les états avant de signer un accord commercial doivent exiger que ces accords commerciaux respectent l'ensemble des traités internationaux de droits de l'homme (exemple du Canada).

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand