b- Modifier les relations avec les institutions
financières internationales
Pour améliorer l'état de santé des
populations des pays pauvres, l'appui des institutions financières est
nécessaire. Leur implication pour le respect du droit à la
santé peut se manifester par la réduction de la dette en faveur
des pays pauvres. Les créances publiques peuvent être
transformées en dons. Les gouvernements créanciers ont certes
pris des certaines mesures, pour réduire le prix de la dette (condition
de Toronto). En septembre 1988, la banque mondiale a annoncé un
allégement des paiements d'intérêts pour 13 pays africains
à faible revenu. L'Allemagne, la France et la Suède ont
annulé des crédits à l'exportation. La France a
effacé en 1989, la dette publique de tous les pays africains à
faible revenu. Les conditions de Naples sont conçues pour réduire
67% de l'encours de la dette des pays à faible revenu. Si les
coûts de la dette du tiers monde (1500 milliards de dollar) doivent
être assumées, il convient d'en libérer les
majorités démunies. La dette doit être
répartie équitablement entre les pays et les banques
transnationales qui ont consenti des prêts. Pour de nombreux pays
pauvres, la réduction de la dette va réamorcer et doper la
croissance. Même pour les pays qui ne sont pas surendettés,
l'accumulation de la dette hypothèque la croissance.
La conditionnalité est un élément de
grande importance bien qu'elle soulève des questions sur la
souveraineté nationale. Mais elle est souhaitable si elle repose sur des
critères liés au développement humain et aux
différents aspects des droits humains. Toute lettre d'intention
adressée au FMI doit faire état de l'effet prévu des
politiques d'ajustement sur la santé. La conditionnalité
permettra de veiller à ce que les ressources libérées par
l'allégement de la dette soient efficacement mises à profit
notamment dans le secteur de la santé. Chaque pays mettra en place un
groupe de surveillance (représentants des pouvoirs publics et de la
société civile) afin d'observer la façon dont les
gouvernements respectent ces conditions.
Les pays pauvres doivent avoir plus d'influence au niveau des
institutions financières internationales. Ces dernières
dominées par les pays riches, doivent être
démocratisées. Le mode de représentation dans les
organismes financiers repose actuellement sur la puissance économique.
Les pays riches exercent une influence prédominante sur les
décisions de ces institutions, alors que les pays pauvres ne disposant
dans leur grande majorité d'aucun pouvoir réel. De ce fait les
organisations en question continuent d'appliquer leur propre définition
du développement dans le monde. Ces institutions doivent être
réorganisées bien qu'il soit très difficile de modifier
les processus décisionnels de ces institutions.
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