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Droit à la santé et développement

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par Rachid Aboutaieb
Université de Nantes - Diplôme d'université de 3 cycle "Droits fondamentaux" 2007
  

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2- Les grands problèmes de santé dans les pays du Sud sont un frein au développement économique

a- La santé maternelle

Des milliers de femmes meurent chaque année dans les pays pauvres à la suite d'accouchements ou d'avortements. Cette mortalité prive de nombreux foyers d'un élément indispensable pour l'éducation des enfants, pour toutes les charges de travail à domicile et pour la stabilité du foyer. Le décès précoce de la mère est source d'abandon des enfants avec toutes les conséquences qui en découlent.

A l'heure actuelle, l'OMS estime la mortalité maternelle à 1000 décès pour 100 000 naissances vivantes. La mortalité maternelle traduit le manque d'accès à un personnel qualifié pendant la grossesse, l'accouchement et le post-partum. À l'heure actuelle, seuls 43 % des accouchements sont assistés par un personnel de santé qualifié contre 40 % en 1990. Les taux élevés de fécondité, les maternités précoces et la faiblesse des systèmes nationaux de santé augmentent le risque de décès maternel en Afrique, où ce taux est estimé à 1/16, contre 1/2000 en Europe et 1/3500 en Amérique du Nord. Les facteurs à l'origine de cette situation sont représentées par une situation socio-économique déplorable, le rôle de mineure que joue la femme dans la prise des décisions et le contrôle des ressources, et les retards enregistrés dans l'accès aux soins de santé appropriés.

L'OMS estime que près de 19 millions d'avortements se font dans des conditions à risque. L'avortement volontaire représente pour une femme la seule solution à une grossesse non désirée ou forcée. Même si l'avortement est socialement réprimé, condamné moralement, il reste la solution pour la grossesse non désirée. Les raison d'une telle grossesse sont multiples, irresponsabilité, violence sexuelle, manque d'accès aux services de santé reproductive, carence des programmes d'éducation sexuelle, méconnaissance des méthodes contraceptives, échec des moyens contraceptifs. Les femmes porteuses de grossesse non désirée sont vulnérables du fait du contexte social désavantageux : manque d'accès à la sécurité sociale, violation des droits du travail, discrimination, pauvreté, violence dans le couple, dépendance économique. Pour éviter la mortalité prématurée de ces femmes, il est essentiel de cerner le problème dans sa globalité, c'est-à-dire assurer la justice sociale, lutter contre la pauvreté, assurer les méthodes contraceptives, assurer les droits humains dont la liberté de la femme à l'autonomie. Assurer un système économique où la femme joue pleinement son rôle ; où elle peut être indépendante économiquement (17).

b- La santé infantile : Entre 1990 et 2001, la mortalité infantile a augmenté dans neuf pays. Globalement, dans 14 pays africains, la mortalité infantile est plus élevée aujourd'hui qu'en 1990, et plus de 35 % des enfants sont exposés à un plus grand risque de décès qu'il y a 10 ans. En 2002, l'Afrique subsaharienne représentait 42 % du total des décès d'enfants de moins de 5 ans dans le monde. Actuellement, trois des six pays qui représentent 50 % du total des décès d'enfants de moins de 5 ans dans le monde se trouvent dans la Région africaine. Le taux de mortalité néonatale estimé à 45 décès pour 1000 naissances vivantes reste également élevé, et la proportion de ceux qui sont vaccinés contre la rougeole était de 57 % en 1990 et de 61 % en 2003.

c- L'épidémie du VIH/SIDA

L'épidémie du VIH/SIDA a fait des ravages dans les populations d'Afrique. La morbidité et la mortalité liées à cette maladie affecte directement le monde du travail et par la l'économie du pays. Cette maladie touche préférentiellement les populations jeunes et actives. Les entreprises sont ainsi privées d'une main d'oeuvre qualifiée et jeune. Par ailleurs, les foyers qui perdent un père ou une mère qui sont parfois la seule source de revenu, sont voués à la misère et vont faire grossir les rangs des pauvres et des sans abris. Les pays en voie de développement comptent 90% des infections et l'Afrique subsaharienne près des 2/3 et on y dénombre 75% des décès. Les foyers africains sont en général pris dans un cycle de pauvreté caractérisé par une faible production de nourriture, des revenus bas, une mauvaise santé, la malnutrition, le mauvais environnement sanitaire et les maladies infectieuses.

En 2003, on a estimé que 3,2 millions de personnes avaient été infectées par le VIH, et que 2,3 millions de personnes étaient mortes du SIDA. En Afrique australe, on a signalé un taux de prévalence de 20 % chez des femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans. La prévalence du VIH/SIDA dans les pays de l'Afrique atteint 6.9% pour les femmes âgées entre 15 et 24 ans. Les femmes enceintes ont des taux élevés : 25% en Afrique du Sud, 39% au Swaziland et 32.9% au Botswana (Programme des Nations Unies pour le SIDA). Mais le VIH/SIDA est plus répandu dans les régions les plus pauvres. Les pauvres sont plus vulnérables à une infection au VIH que les riches. La prévalence du VIH manifeste peu ou pas de signes de recul. Des systèmes de santé peu satisfaisants et le manque de ressources financières et humaines nécessaires pour intensifier les programmes de lutte contre le VIH/SIDA sont les principaux problèmes qui entravent l'accès aux services de prévention, au traitement et aux soins.

d- Le fléau paludéen : Il s'agit d'un grave problème de santé en Afrique subsaharienne. Il touche tout particulièrement les jeunes enfants et les femmes enceintes, surtout dans les zones rurales, où l'accès aux services de soins est limité. L'Afrique représente plus de 90 % de la charge mondiale de morbidité paludéenne. L'emploi de moustiquaires imprégnées d'insecticide varie actuellement entre 0,1 % et 63 % dans les pays qui l'ont adopté pour les enfants de moins de cinq ans. Seuls 13 % des pays pratiquent pleinement le traitement préventif intermittent pour les femmes enceintes.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo