Section 2 : Rentabilité de la transformation et
de la commercialisation
2.1 Unités de transformation
Les unités de transformation se différencient en
deux principales échelles de transformation ayant respectivement une
capacité de deux (02) bidons (faible capacité de transformation)
et cinq (05) bidons (moyenne capacité de transformation) par
période d'actvité. Cette situation fait varier les coûts de
production et même une partie des coûts fixes des transformatrices.
Pour ces dernières (100 % des enquêtées), la
quantité d'huile de palmiste produite en chaque exercice privée
de la valeur des coûts variables constitue le profit de
l'activité. Ceci s'explique surtout par le fait que la majorité
d'entre elles n'ont aucune information sur la reconstitution des coûts
des immobilisations. Elles ne sont dès lors préoccupées
que par la récupération des coûts variables car ces
derniers sont toujours nécessaires dans l'immédiat pour toute
nouvelle transformation. Il est établi des comptes d'exploitation
correspondant aux deux (02) différents types d'échelle
d'unités de transformation existants sur le plan traditionnel. En effet
les productions des unités de transformation peuvent varier de un (01)
bidon d'huile de palmiste à cinq bidons. Ces productions
dépendent aussi bien des moyens de production que de l'approvisionnement
en amandes de palmiste. Elles dépendent aussi de l'effort personnel
fourni par la transformatrice donc de la vigueur individuelle due à
l'âge.
2.1.1 Rentabilité des unités de
transformation à faible capacité d'activité
La transformation est pour certaines femmes la seule source de
revenu liquide. Ainsi, dans les milieux ruraux et la banlieue de Lomé
où s'effectue la plus grande partie des échanges commerciaux de
l'huile de palmiste, les marchés s'animent de façon hebdomadaire.
Ceci oblige les femmes à produire de l'huile avant le jour du
marché quelque soit la quantité d'amandes de palmiste recueillie.
En effet, les transformatrices enquêtées (100 %) affirment
être obligée de se rendre au marché hebdomadaire afin de
s'approvisionner pour les besoins de la semaine de leur ménage. Elles
obtiennent, par la même occasion, la liquidité dont elles ont
besoin par la vente de l'huile de palmiste au marché. Il est fait des
comptes d'exploitation suivant les différents niveaux de production de
l'huile de palmiste, soit un à cinq bidons d'huile par semaine. Le
compte d'exploitation est l'état financier qui reflète
l'activité de l'unité de transformation pendant une
période donnée. Dans le cas de cette étude, cette
période s'étend du 1er octobre 2005 au 1er
décembre 2005. Il résume les divers produits et charges
liés à un exercice. Les comptes d'exploitation issus des calculs
sont annexés au présent document.
Les unités de transformation dont la capacité de
production est limitée à deux bidons d'huile de palmiste par
période d'activité appartiennent aux transformatrices ayant un
âge supérieur à la moyenne indiquée dans les
résultats (43,5 ans). Ces dernières représentent 40 % des
transformatrices enquêtées. Suivant la disponibilité des
amandes de palmiste, elles mettent sur le marché un (01) bidon ou au
maximum deux (02) bidons d'huile de palmiste. Ainsi, elles ont des taux de
rentabilité allant de -10 % (pour la production d'un bidon) à 10
% (pour la production de deux bidons). Le taux de rentabilité de -10 %
signifie que si la transformatrice utilise 100 unités monétaires
(UM) pour produire un bidon d'huile de palmiste, elle perd 10 UM après
l'avoir vendu. Par contre, si elle produit deux (02) bidons d'huile de palmiste
avec les mêmes moyens, elle gagne 10 UM sur les 100 UM
dépensées. Il y a lieu de remarquer l'âge avancé des
transformatrices de cette échelle de production ; ce qui ne leur permet
pas d'augmenter leur production au-delà des deux bidons d'huile de
palmiste.
En effet, la forte chaleur (dégagée par le feu
utilisé lors de la transformation) et le temps long d'exposition
à cette chaleur sont très éprouvants pour les
transformatrices.
Tableau 11 : Taux de rentabilité des
unités à faible capacité de transformation suivant la
quantité de bidons d'huile de palmiste produite
Quantité palmiste
|
de
|
bidons
|
d'huile
|
de
|
Taux de rentabilité de l'unité de
transformation
|
|
|
1
|
|
|
-10 %
|
|
|
2
|
|
|
10 %
|
Source : Résultat de l'étude,
2005
NB : Le moyens de transport le plus utilisé et que
l'étude a pris en considération est le « pousse-pousse
». En effet 94 % de nos enquêtés affirment utiliser ce moyen
de transport des produits au marché contre 3 % pour l'utilisation de
taxi- moto et 3 % également pour l'utilisation de la voiture.
L'autoconsommation et les charges de fonctionnement (eau, bois de chauffe et
autres) sont comprises dans les besoins divers du propriétaire. Ces
charges considérées fixes varient selon l'échelle de
production de l'huile de palmiste.
2.1.2 Rentabilité des unités de
transformation à moyenne capacité de transformation (maximum 5
bidons d'huile de palmiste)
Les transformatrices, dont les âges sont
inférieurs à la moyenne de 43,5 ans, résistent mieux
à l'énergie dégagée par le feu. Elles ont une
production qui peut varier de trois (03) à cinq (05) bidons d'huile de
palmiste par période d'activité.
Leur taux de rentabilité varie de 1% (pour trois (03)
bidons), 9 % (pour quatre (04) bidons) et 14 % (pour cinq (05) bidons). Elles
appartiennent ainsi à la seconde échelle de production.
Lorsqu'elles produisent avec 100 UM trois (03) bidons d'huile ou quatre (04)
bidons d'huile ou encore cinq (05) bidons d'huile ; elles ont respectivement un
gain de 1 UM ou 9 UM ou encore 14 UM pour les trois niveau de productions.
La production d'un nombre de bidons dépassant le maximum
des cinq (05) bidons est rarement possible avec les moyens rudimentaires.
Tableau 12 : Taux de rentabilité des
unités à moyenne capacité de transformation suivant la
quantité de bidons d'huile de palmiste produite
Quantité palmiste
|
de
|
bidons
|
d'huile
|
de
|
Taux de rentabilité de l'unité de
transformation (%)
|
|
|
3
|
|
|
1
|
|
|
4
|
|
|
9
|
|
|
5
|
|
|
14
|
![](Transformation-traditionnelle-et-commercialisation-de-lhuile-de-palmiste-cas-de-la-region-maritime29.png)
Source : Résultat de l'étude,
2005
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