1 - Le projet associatif comme agrément partenarial
de
la Caisse d'allocations familiales et de la commune.
Comme nous l'avons vu, la décision d'agrément
d'un équipement social relève de la responsabilité du
conseil d'administration de la CAF locale. L'obtention de l'agrément
conditionne le versement de la prestation de service au titre de la fonction
d'animation globale et coordination2. Comme l'indique la circulaire
CNAF N° 56, elle "confie aux CAF un rôle essentiel vis à
vis des centres sociaux et des partenaires, notamment les
communes3."
1 R. DURAND , 1996, op. cit..
2 En 1998, la CNAF, dans la lettre-circulaire
n°195, du 27 juillet, a reprécisé les modalités de
calcul de la prestation de service, afin de clarifier les
éléments de gestion pris en compte dans la fonction animation
globale et coordination.
De plus, dans la circulaire n°198 du même jour, elle a
instauré une nouvelle prestation de service complémentaire
à la précédente : Animation collective familles.
Ainsi, par cette panoplie de prestations, la CNAF affirme sa
politique d'action sociale vis à vis des centres sociaux et de ses
partenaires.
3 Annexe 2 - Circulaire CNAF n°56 -
cit., pp. 3-4.
"Dans tous les cas de figure, l'action de la CAF de Lyon
passe par un partenariat contractualisé avec la commune et les
associations concernées.
Les activités retenues doivent non seulement
garantir la mise en oeuvre d'une saine gestion mais s'appuyer sur une
réelle implication des habitants et leurs associations. " C'est
ainsi que la CAF de Lyon, en 1997, a précisé son implication dans
chaque commune et dans chaque centre en se repositionnant autour de trois
critères essentiels :
- La priorité aux centres sociaux implantés dans
les secteurs les plus sensibles.
- Le degré d'implication des municipalités, en
soulignant que celles-ci ont "compétence en matière d'action
sociale et d'équipements de proximité."
- Le projet du centre social et son évaluation. "Le
projet doit pouvoir s'apprécier au regard des priorités
annoncées et à l'analyse des besoins sociaux du secteur
d'intervention."-
Source : CAF de Lyon - Les centres sociaux -
Décembre 1997, p.14.
JALON 6 : La CAF de Lyon et les centres
sociaux.
29
Source : CAF de Lyon, Direction de l'Action sociale,
département des centres sociaux, statistiques 1998.
En 1998, le total des dépenses de l'action sociale de la
CAF de Lyon représentait 391 279 KF, la part destinée aux Centres
sociaux correspondait à 78 644 KF, soit 20%.
La répartition des produits des 65 centres sociaux
s'établissait ainsi :
TABLEAU 2 : Le financement des centres sociaux
dépendent de la CAF de Lyon .
Financeurs
|
KF
|
%
|
- CAF :
|
78 644
|
39,38
|
- Mairie :
|
63 087
|
31,59
|
- Usagers :
|
25 902
|
12,97
|
- Divers :
|
13 141
|
6,98
|
- Etat :
|
9 945
|
4,98
|
- Conseil général :
|
6 331
|
3,17
|
- Fonds d'action sociale (FAS) :
|
2 656
|
1,33
|
Soit un total de
|
199 706
|
100
|
La CNAF précise que ce sont les instances
décisionnelles du centre social qui valident le projet soumis à
agrément, mais celui-ci doit être préalablement
négocié avec les différents partenaires. Elle souligne
aussi qu'elle peut jouer "un rôle important par [...] le soutien
éventuel à l'équipement vis à vis des autres
acteurs locaux.."
Ainsi, la CNAF invite les CAF à engager les communes
sur des objectifs d'animation globale prenant en compte l'approche
généraliste et la capacité d'action sociale globale du
centre social. Elle situe le centre social comme initiateur d'une "action
sociale négociée en concertation avec le mouvement associatif,
les collectivités locales, les administrations, les autres
équipements et services de proximité et d'action sociale."
Il peut être relais des actions impulsées par les Pouvoirs
publics, soulignant que celles-ci doivent s'articuler avec le projet de
l'équipement et s'inscrire dans des politiques sociales
locales1.
La commune reste le partenaire obligé de la CAF qui veille
à ce qu'elle ne devienne pas le partenaire exclusif du centre social.
Le centre social ne doit pas devenir "l'instance locale
habilitée à coordonner l'action sociale" mais peut
être - non exclusivement - "le relais local de politiques publiques
[...]2."
Car la CNAF tient à ce que les centres sociaux restent
des lieux dédiés à l'animation à la vie sociale
locale3, ayant une approche généraliste. L'implication
des habitants et son corollaire, l'exercice de la citoyenneté, est
"un critère majeur d'appréciation sans doute le plus
important4." La CNAF souligne que "cette dimension
s'inscrit dans la perspective d'une ré appropriation par les
«citoyens» de certaines interventions, de la gestion, voire de la
fonction de contrôle, parfois «comfisquée» par les
institutions ou les collectivités5. Cependant, elle
tempère sa position officielle en spécifiant que
l'identité du centre social se construit autour de son projet
d'animation globale dont les principaux partenaires sont les CAF et la
commune6.
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