4 - Des chantiers à développer et à
mettre en oeuvre.
A- Un chantier à mettre en oeuvre :
l'identification des écarts entre les besoins en compétences et
les ressources.
Il s'agit d'être en mesure de tenir un tableau de bord
permanent du capital humain de l'entreprise associative, pour ainsi
"déterminer les compétences critiques (les savoirs, les
savoir-faire, les savoir-être mais aussi les savoir-faire-faire)
essentielles à la réalisation et au succès des
orientations stratégiques3." Concrètement, il
convient de formaliser visuellement les métiers, les qualifications, les
compétences nécessaires à l'évolution de la
structure associative. En regard, il s'agit de faire l'état de ces
mêmes éléments, en distinguant les compétences
développées par les professionnels de celles
déployées par les bénévoles, en précisant
les agents clefs de l'organisation et en repérant les potentiels
d'évolution4.
1 P. VALARIE, 1997, Informations sociales n°61,
art. cit., p.20.
2 FREE Simon, 2000 - Les stratégies de
transformation - Les Echos, l'Art de la stratégie, avril, n°4,
p.3.
3 D. GIFFARD - BOUVIER - P. PLAGNES, 2000, art. cit.,
p. 8.
4 Ibid.
B- Un chantier à développer : la
diversification et l'articulation du dispositif de
formation.
Il apparaît que les besoins de formations, aussi bien
sur le plan professionnel que sur le plan de la culture générale,
sont constitutifs d'un itinéraire de vie. Dans le cadre de l'association
de gestion des centres sociaux Dolto et Montaberlet, nous proposons de
diversifier les processus de formation et de les articuler à la
démarche stratégique de l'association.
B. 1 - Un appareillage de formation permanente.
Il convient de continuer à affiner le plan de formation
annuel, comme moyen d'apprentissage individuel et collectif. Ce faisant, sans
négliger les formations courtes de perfectionnement et
d'approfondissement, il s'agit d'utiliser, autant que faire se peut, les offres
de formation longues par alternance, afin de favoriser le rapport
d'apprentissage théorique à la matière réelle du
terrain.
De même, les mises en situation, à partir de
suivis de projets, de missions ponctuelles, de mises en responsabilité,
de gestion d'événements critiques, etc, permettent de confronter
les individus à des expériences apprenantes.
Ou bien encore, favoriser l'accompagnement «
tutoré » par des points de situation, des feed-back, des mises en
perspective, etc. permet à l'individu d'être identifié et
d'être reconnu, mais amène aussi l'accompagnant à
déceler des compétences potentielles nécessaires à
l'organisation.
B.2 - Une démarche formatrice à la
qualité.
Une des façons de rappeler et de situer la finalité
de l'association est de poser la question : pour qui travaillons-nous ?
à qui destinons-nous notre bénévolat ?
La force de l'évidence conduit souvent à faire
l'économie de la réponse. C'est pourquoi, la démarche
qualité permet d'acquérir ou de réacquérir une
culture et un langage communs, de mettre et remettre l'accent sur la
responsabilité collective, quant à l'utilisation
appropriée des deniers publics (au sens large du terme : ceux qui sont
issus des collectivités, complétés doublement en tant
qu'impôts par ceux des usagers, en tant que participation) ,
d'élaborer un savoir commun en matière de formalisation des
procédures et des processus. Cette orientation est, plus
particulièrement, destinée au personnel opérationnel, dont
l'activité peut se montrer routinière.
B.3 - Une méthode pour l'intermédiation :
l'approche compréhensive.
Pour paraphraser les concepteurs de l'analyse des logiques
d'action1 : « produire de l'intermédiation entre des
logiques partenariales, c'est reconnaître la pluralité des
instances dans lesquelles se construisent ces logiques. Cela condamne l'agent
d'intermédiation à mobiliser des outils théoriques de
réflexion et d'analyse, pour mener à bien les processus de
médiation nécessaires à la coopération des acteurs
» En l'occurrence, il s'agit d'acquérir, pour les agents
médiateurs, les bases des théories sociologiques,
orientées sur l'observation de la situation et la reconnaissance de
l'autonomie potentielle de l'acteur.
1 M. AMBLARD et all., 1996, op. cit., p. 205.
LES CHANTIERS A DEVELOPPER
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LES OBJECTIFS
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LE CALENDRIER
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Des démarches de groupes-projets
|
Elaboration systématique d'un panel d'acteurs
représentatifs des projets, au regard de leurs contextes et de leurs
perspectives.
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Permanent, avec évaluation périodique.
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La diversification et l'articulation du
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Plan annuel et pluriannuel, prenant en
|
Réévaluation annuelle.
|
dispositif de formation :
|
compte l'ensemble des besoins de formation :
|
|
|
- individuels et collectifs,
- bénévoles et professionnels,
- d'adaptation, de perfectionnement et de qualification,
- tactiques et stratégiques.
|
|
- Un appareillage de formation
|
Prioriser les formations qualifiantes
|
Annuel.
|
permanente.
|
et les accompagnements tutorés, pour les
professionnels.
|
|
- Une méthode pour
l'intermédiation : l'approche
|
Elaborer une formation collective à l'analyse des logiques
d'action, pour
|
2000-2001,
en préfiguration au
|
compréhensive.
|
les acteurs stratégiques porteurs du projet.
|
projet 2002-2007.
|
- Une démarche formatrice à la
|
Mettre au point des démarches
|
Projet 2002-2007.
|
qualité.
|
qualité, spécifiques à chaque secteur.
|
|
Tableau 13 : La synthèse récapitulative
des chantiers et leur mise en perspective a.
La ressource de l'entre-deux : l'espace
d'intermédiation.
En somme, cette incertitude de l'entre-deux associatif
justifie la contribution de l'association de gestion des centres sociaux Dolto
et Montaberlet à la production de la démocratie locale :
- tout d'abord, par sa double capacité à allier des
ressources publiques et des ressources privées et à les
valoriser,
- ensuite, par la composition de sa structure institutionnelle
qui inscrit la coopération discutée
dans son fonctionnement interne, mais aussi dans son rapport
à l'environnement,
- enfin, par la nature de sa mission de généraliste
qui la conduit à adapter ses ressources
humaines associatives aux mutations sociales.
C'est donc, dans cette perspective, qu'il faut resituer les
orientations pour l'action que sont les chantiers à développer et
à mettre en oeuvre, comme l'expression opérationnelle d'une
volonté constante à accorder l'organisation à son
projet.
LES CHANTIERS A METTRE EN OEUVRE
|
LES OBJECTIFS
|
LE CALENDRIER
|
Des moyens de gestion adaptés.
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Discuter et formaliser, avec les partenaires financiers, des
moyens en cohérence avec les objectifs du projet 2002-2007.
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2001-2002,
en préfiguration du projet 2002-2007.
|
La clarification des modes de coordination internes et
externes.
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Mettre à jour les formes de coordination existantes, en
précisant les forces er les faiblesses de chaque mode.
|
2001-2002,
en préfiguration du projet 2002-2007.
|
L'identification des écarts entre les besoins en
compétences et les ressources.
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Construire un outil permettant de visualiser l'existant et les
besoins en matière de compétences. Il devra distinguer la
catégorie des professionnels de celle des bénévoles et
mettre en exergue les agents clefs existants et potentiels, porteurs de
projets, ce dans chaque catégorie.
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Projet 2002-2007. Cette mise en oeuvre nécessitera une
mise à jour annuelle.
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La codification d'instruments d'évaluation.
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Formaliser des outils de recueil et de traitement
d'informations.
Acheter et exploiter un logiciel d'adhésion.
Instaurer une méthodologie d'exploitation des
éléments d'évaluation.
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Projet 2002-2007.
|
Un dispositif d'accueil et d'accompagnement des nouveaux
salariés.
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Formaliser une méthodologie d'accueil et construire des
outils d'accueil.
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Projet 2002-2007.
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Un centre de documentation et d'analyse.
|
Après état des lieux, mettre en forme un dispositif
de mise à disposition simple et accessible du fonds documentaire.
Archiver, de façon fonctionnelle et analytique, la
production écrite de l'association, afin de permettre son
exploitation.
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Projet 2002-2007.
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a Dans ce tableau, nous avons ordonné les chantiers selon
leur priorité. Au regard de cet ordre, nous avons présenté
d'abord ceux qui existent déjà puis ceux qui sont à mettre
en oeuvre.
Le socle de la démarche, concourant à la
concrétisation cohérente de ces mises en chantier,
débutera par la période d'évaluation du projet 1997-2002.
Cette procédure alimentera, en parallèle, le cheminement
préfigurant le projet 2002-2007 soumis à l'agrément de la
Caisse d'allocations familiales.
A partir de là, ce sont les qualités
travaillées et appropriées des porteurs de projet qui permettront
d'aboutir à un projet partagé, faisant de l'instance associative
« Centre social » l'espace d'intermédiation entre la demande
sociale et la commande publique.
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