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Du système d'organisation d'un centre social associatif à la citoyenneté de proximité en tant qu'enjeu démocratique

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par Yves Konaté
Université Jean Moulin - Lyon 3 - IAE - Maîtrise AES -Gestion des entreprises -Pratiques managériales 2000
  

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- CONCLUSION -
VIVRE ENSEMBLE AU CENTRE DU SOCIAL.

Ce qui se révèle en question, en conclusion de ce document, ce sont les conditions de construction d'un sens partagé face aux mutations sociales ; c'est la possibilité d'élaborer des représentations sociales communes ; c'est la nécessité d'intercompréhension entre acteurs municipaux et associatifs.

Plus qu'un accord sur des contenus susceptibles d'être modifiés par les changements sociaux, c'est par des accords sur des méthodes de dialogue, d'échanges, de procédures, qu'émerge une régulation du système d'organisation de l'association de gestion des centres sociaux Dolto et Montaberlet.

En somme, il est question de la recherche d'un « arrangement » équilibré, où non seulement la démocratie participative viendrait compléter et enrichir la légitimité de la démocratie représentative, mais peut-être aussi, plus modestement, ce rappel élémentaire que l'intérêt collectif est consubstantiel à l'intérêt individuel1.

D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que notre inclinaison théorique reste sensible aux approches compréhensives. De fait, celles-ci positionnent l'observateur à rendre compte pour expliquer (et donc comprendre) et le met ainsi à la place des acteurs auxquels il s'intéresse. " Naturellement, pour « se mettre à la place » de l'acteur, il faut généralement s'informer sur la socialisation de l'acteur, sur les données de la situation dans laquelle il se trouve ou s'est trouvé, sur la structure du champ d'action dans lequel il se meut. La relation de compréhension qui peut s'instaurer entre l'observateur et l'acteur n'est pas immédiatement donnée. Elle suppose généralement de la part de l'observateur un travail d'information, un souci de distanciation : pour comprendre l'action d'autrui, l'observateur doit prendre conscience des différences qui distinguent sa situation propre de celle de l 'observé2. "

Rappelons notre hypothèse de départ :

le système d'organisation d'un centre social associatif peut contribuer à la citoyenneté de proximité, en tant qu'enjeu démocratique local, si l'ensemble des acteurs internes et externes (centré volontairement, dans notre propos, sur l'acteur associatif et municipal) à ce système se reconnaissent mutuellement dans leurs dimensions collectives et individuelles, à partir de leur mission, de leur fonction, de leur statut, comme étant partie prenante du projet pédagogique de l'association.

Cette hypothèse prend forme, pratiquement, dans le compromis. Dit autrement, l'acte de convergence entre les acteurs conduit à la poursuite d'intérêts communs, sans que ceux-ci n'aient à renier en rien de leur spécificité.

" Ainsi entendue, la traduction devient la création d'espaces de négociation, la production d'arrangements multiples, de combinaisons, combines, compromis qui, seuls, permettent aux choses et aux humains de tenir ensemble3. "

1 R. BOUDON et F. BOURRICAUD, 1994, op. cit., article «Démocratie », pp. 155-160.

2 R. BOUDON et F. BOURRICAUD, 1994, op.cit., article « Action », p.5.

3 Michel CALLON et Bernard LATOUR in HAMBLARD et all., 1996, op. cit., p. 176.

Le porteur de projet, en tant que traducteur, devient alors celui par qui le montage se construit, celui qui, méthodiquement, assemblant des éléments épars, institutionnalise la traduction comme " un tiers nécessaire dans la relation de chaque individu et du groupe au monde4. "

De cette façon, " la traduction devient la méthodologie de l'élaboration des compromis, ceux-ci constituent le socle (provisoire et sans cesse renouvelé) sur lequel les réseaux se constituent. [...] Sans traduction pas de compromis, sans compromis pas de réseau. En effet, les réseaux résultent de négociations, de processus de coproduction où contexte et contenu, acteurs et projets s'entre-définissent les uns aux autres en permanence. De cette entre-définition, de ces négociations surgissent des compromis qui sont autant de points d'ancrage des réseaux5. "

Au terme de notre exposé, il nous importe de préciser en quoi la réflexion que nous venons de mener mérite quelques attentions. C'est au nom de la politique en tant que cité (en grec, polis), " au nom de l'institutionnalisation, toujours à reprendre, du politique compris comme l'espace-temps d'une multiplicité concertante de décisions et d'actions à forme et à finalité toujours plus coopérative6 ", au nom de la question récurrente : « quelles sont les conditions pour vivre ensemble ? ». Bien évidemment, l'association n'est pas le seul espace créant les conditions de vie commune, elle est encore moins une instance enchantée pourvoyeuse de bien-être social.

Simplement, nous pensons que le centre social associatif s'inscrit dans l'espace public comme une manifestation de ce dont est capable une société lorsque sont affirmées les valeurs complémentaires du « pour » et du « avec »7.

C'est pourquoi, le projet associatif « centre social » se dénaturerait politiquement s'il ne combinait pas, dans une tension constante, la commande publique et la demande sociale.

En conclusion, nous retiendrons que « l'entre-deux » du centre social associatif est un terreau fertile à l'art de l'hybridation sociale, économique et politique, encore faut-il que le système d'organisation en question procède d'un processus dynamique qui conduit à adapter en permanence l'organisation au projet d'intermédiation qui, lui-même, est mouvant.

4 LEGENDRE Pierre, 1998 - La loi, le tabou et la raison - Paris, Télérama, n°2555, décembre, p. 11.

5 H. AMBLARD et all., 1996, op. cit., p. 175-176.

6 G. VINCENT, La revue MAUSS semestrielle, n°11, 1998, art . cit., p.306.

7 Ibid.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle