3 - Des chantiers à développer et à
mettre en oeuvre.
Trois chantiers à mettre en oeuvre :
A - Un centre documentaire et d'analyse.
L'association est destinataire d'une importante documentation
sociale, juridique, économique, etc. Celle-ci n'est pas mise en valeur
suffisamment pour en faire profiter pleinement les divers utilisateurs de
l'association. Il conviendrait, par l'intermédiaire d'un stagiaire
documentaliste, de mettre en forme un dispositif de mise à disposition
simple et accessible.
De la même manière, l'association est productrice
de nombreux rapports, de comptes- rendus, de dossiers, à destination
interne et externe, qui mériteraient d'être traités et
conservés pour retracer l'élaboration de la pensée
collective de l'association.
Ce travail d'archivage pourrait être, à terme,
l'opportunité d'envisager l'embauche d'un documentaliste par un
groupement d'employeurs centres sociaux.
B - La codification d'instruments
d'évaluation.
L'évaluation, dans le travail social, doit pouvoir
mesurer la quantité mais, aussi, la qualité ; encore faut-il
clarifier cette notion qui est "trop souvent perçue comme un
instrument partiel et partial, à seule visée de réduction
des coûts1."
Les instruments d'évaluation ont à satisfaire des
qualités de fiabilité, de pertinence, de
clarté et de précision mais, aussi,
d'adaptabilité à la mutation des enjeux sociaux.
Ceux qui existent au sein de l'association, sont
sectorisés et ne permettent pas d'avoir une vue globale alors que, pour
le Conseil économique et social (CES), "l'évaluation est un
tout qui doit porter sur l'ensemble de l'action sociale : les objectifs
poursuivis, les politiques définies, les moyens de leur mise en oeuvre,
les procédures institutionnelles,
1 Avis du Conseil économique et social in I.
SARAZIN, mai 2000, Actualités Sociales Hebdomadaires , n°2168, art.
cit., p.6.
les résultats, l'action de l'équipe de
travailleurs sociaux dans son environnement
stratégique1."
Le traitement des données doit donc continuer à
se faire par secteur mais, en plus, l'agrégation de celles-ci doit
permettre d'en dégager une analyse transversale territoriale. En outre,
l'acquisition d'un logiciel d'adhésion adapté aux centres sociaux
contribuera à affiner le profil socio-économique des usagers des
deux centres sociaux.
Cette pratique d'évaluation est à intégrer
comme outil d'action professionnelle et comme paramètre de
stratégie partenariale.
Ce faisant, c'est bien l'exploitation de cette information qui
participe à construire une approche commune, aussi bien en interne
à destination des équipes, qu'en externe, comme ressource
partenariale.
C- La clarification des modes de
coordination.
Définir un cadre d'intervention commune passe
également par une meilleure coordination.
L'avis du CES fait apparaître que c'est d'abord la
coordination des décideurs institutionnels qu'il faut renforcer, en
développant la contractualisation par objectif entre les communes et les
départements et en favorisant celle qui existe entre les
collectivités locales, organismes de protection sociale et associations,
ce en stabilisant davantage les outils de programmation
pluriannuels2.
Quant à la coordination d'action de terrain3
elle passe par le développement de la polyvalence, non celle de
professionnels « faisant tout », "devenu impossible, en raison de
la complexité des problèmes sociaux4." ; mais
celles qui inclinent à des démarches de polyvalences
d'équipes issues de différents organismes5.
Ces regroupements de « spécialistes », en
concourrant à une analyse partagée et à un traitement
combiné des questions rencontrées, participent également
à traduire, dans un langage commun, des logiques institutionnelles aux
rationalités distinctes.
Nous allons voir, dans ce dernier chapitre, que les
professionnels des centres sociaux ont, sur ce plan, une posture
spécifique.
1 Ibid., I. SARAZIN, mai 2000, Actualités
Sociales Hebdomadaires, n°2168.
2 Ibid.
3 Annexe 5 qui distingue les différents types
de partenariat - Le partenariat du dispositif d'animation de
proximité -
4 I. SARAZIN, mai 2000, Actualités Sociales
Hebdomadaires, n°2168, art. cit.
5 L'association de gestion coordonne, depuis trois
ans, un «groupe technique» composé de professionnels issus de
divers institutions : mairie (DSU-CCAS), éducation nationale
(enseignants - assistante sociale - rééducateurs), conseil
général (assistantes sociales - puéricultrices -
éducateurs), mission locale, travailleuses familiales; avec ceux de
l'association, près d'une vingtaine de professionnels se
réunissent mensuellement pour traiter des deux quartiers en contrat
ville où interviennent les deux centres sociaux.
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