La matière première obtenue des entretiens fait
l'objet d'une analyse de contenu qui tente de mettre en évidence les
représentations des thèmes sous-tendus par le guide. Plus
précisément, nous sérions les fréquences,
croisées entre les interlocuteurs, de certaines catégories
significatives3.
Le travail de déconstruction-reconstruction des
comptes-rendus permet de cerner les trois objets de discussion.
* La démarcation de l'intervention sociale des deux
organisations fait apparaître la question de la légitimité
d'intervention comme un élément central à la
compréhension. En l'occurrence, si celle de la commune n'est pas
contestée, elle demande à être précisée ; en
revanche, celle de l'association ne va pas de soi alors qu'elle semble
concrètement plus circonscrite.
* Le thème du partenariat met à jour des
appréciations différentes selon les logiques institutionnelles
dans lesquelles s'enracinent les pratiques des intervenants et
révèle la tension sous-jacente à l'alliance entre les deux
structures.
* Assez curieusement, le troisième objet qui traite de
la spécificité du concept «Centre social» associatif,
est défini par des critères assez semblables. Cependant, le
discours des acteurs décèle une vigilance teintée de
circonspection.
A partir de cette reconstruction, nous élaborons un
discours permettant de mettre à jour les discordances et les aspects
communs.
En sus, nous combinons à cette matière,
l'analyse de contenu des matériaux secondaires, mais surtout, nous
tenons compte de l'expérience de l'auteur-acteur, aussi bien dans sa
fonction actuelle de manager d'une entreprise associative que dans sa
connaissance praticienne de l'architecture institutionnelle et
opérationnelle du dispositif global d'action sociale en France.
Nous avons donc à considérer, sans
relâche, que nous faisons partie intégrante de la situation
donnée et, inlassablement, notre réflexion porte sur l'impact de
notre rôle dans le déroulement de notre étude, sans pour
autant négliger la question centrale et son
hypothèse4.
C'est ainsi qu'il nous semble nécessaire de souligner
que les acteurs municipaux (élus et techniciens), sans forcément
se concerter, ont conversé les uns avec les autres autour des entretiens
prévus avec nous. Ce faisant, et plus ou moins directement, chacun a
profité de l'opportunité de rencontrer l'auteur, pour faire
passer des «messages» à l'acteur.
C'est, donc, sous cet éclairage qu'il faut entendre ce
qui se dit dans la reconstitution des propos prêtés à nos
interlocuteurs.
1 R. QUIVY et L. VAN CAMPENHOUT, 1995, op. cit. p.
196.
2 Annexe 13 - Le guide d'entretien -
3 R. QUIVY et L. VAN CAMPENHOUT, op cit., pp.
225-232.
4 Ibid., pp. 238-240.