1-1-1 La crise mexicaine
La crise mexicaine de la fin de 1994 a constitué une
crise de nouveau type. Une dévaluation s'imposait comte tenu de la
surévaluation du Peso mexicain et d'un important déficit
extérieur.Mais pour des raisons essentiellement politiques, les
autorités ont cherché à reculer au maximum
l'échéance en s'endettant massivement à cour terme en
dollar pour financer les déficits extérieurs. Quand les
marchés financiers internationaux ont pris conscience de l'importance
de cet endettement à court terme et la faiblesse des réserves de
change, une panique s'en est suivie et le Mexique a alors été
privé de tout financement.L'effondrement du Peso mexicain n'a pu
être stoppé que grâce à un plan de soutien sans
précèdent mis en place par le FMI et le Trésor
américain. Mais elle a aussi fortement pénalisé les pays
voisins d'Amérique latine (contagion qualifiée d'effet
tequila).
1-1-2 La crise thaïlandaise
Comme on vient de voir précédemment, la crise de
1997 en Asie a commencé par une attaque spéculative contre le
régime de change rigide d'un pays de taille limité, c'est la
Thaïlande. Face aux menaces générées par les
déséquilibres macroéconomiques et la pression à la
baisse du Baht, comme la Banque du Mexique, la Banque centrale
thaïlandaise a aussi stérilisé systématiquement les
sorties de capitaux en refinancement des actifs en Bahts, afin d'éviter
une contraction de la masse monétaire et une hausse des taux
d'intérêt intérieur. En d'autre terme, elle voulait
à la fois défendre son change et limiter la pression sur son
système financier, tout en faisant comme si de rien n'était. Le
2juillet, la Banque centrale a abandonné l'ancrage qui fait qu'elle
était discréditée et n'avait plus de réserves de
change officiel. Elle accumulait des pertes gigantesques après le
glissement des changes.
Le retrait massif des investisseurs internationaux et la
chute du change a alors exercé sur les bilans privés
thaïlandais une pression extrême, qui a amplifié la crise du
système financier, justifiant ainsi de manière auto
réalisatrice la fuite des capitaux. Enfin, le blocage du marché
monétaire, le déplacement de la base de dépôts entre
banques (flight to quality), l'extension progressive de la crise vers le
crédit et l'économie réelle ont amplifié une crise
de liquidité interne, portant sur les obligations de paiements
libellés en Bahts. Solvabilité, liquidité
intérieure et extérieure sont donc les trois variables qui ont
conduit à l'effondrement des paiements et des bilans privés
(Jérôme Sgard, 2002, p .36). Ces quelques phrases
Jérôme Sgard démontrent explicitement l'étendue et
la complexité de cette crise thaïlandaise.
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