1.2) Crise de liquidité et de solvabilité
à l'exemple de la Corée et la Russie
Les crises financières peuvent être de crise de
liquidité comme le cas de la Corée ou de solvabilité comme
celui de la Russie (12).La frontière entre crise de solvabilité
et celle de liquidité n'est pas toujours facile à
délimiter tant la notion de solvabilité est imprécise et
dans certains cas, subjective et aléatoire. Revenons quand même au
coeur du problème.
1-2-1 La crise de liquidité de la Corée du
sud
Au cours des dernières décennies, la
Corée du sud s'est transformé en une économie industrielle
développée capable de se concurrencer les grands pays
développés. Toutefois, sous l'effet de la surchauffe, les
problèmes structurels, une libéralisation à rythme
effrénée des mouvements de capitaux, et surtout la contagion de
la crise thaïlandaise, le pays se trouvait au bord d'une crise
financière sans précèdent. A mesure que la crise asiatique
se propage à la fin de 1997, la Corée a presque
épuisé ses réserves de change en raison de la perte de
confiance des marchés.
En fait elle n'avait pas de déséquilibres
macro-économiques graves mais un secteur bancaire fragile et un
endettement extérieur à court terme non négligeable (44%de
la dette extérieur. Au fil du temps, force est de constater que le cas
de la Corée présente une étroite parenté avec celui
de Mexique de 1994-1995.
La crise est amorcée par des chocs exogènes qui
ont accru brusquement le risque perçu d'investissement marqué par
les faillites des CHAEBOLS. Cela a précipité un reflux de
capitaux à l'issue d'une longue période d'accès facile aux
marchés. Contrairement à toute attente, l'autorité
monétaire a toujours privilégié une détente
monétaire afin d'assurer la croissance et pour faire face à
l'élection présidentielle de décembre 1997. Les
réserves officielles ont chuté, ce qui a rendu difficile la
défense des régimes d'ancrage suivi depuis plusieurs
années ( Helpman et al.,1994 ;Rhée et Song 1999).L `
élargissement de la bande de fluctuation le 19 Novembre 1997
conjuguée à cette baisse des réserves de change a
anticipé le défaut de paiement et donc la panique des
investisseurs.Cette panique va faire un effet de dominos sur le secteur
bancaire et financier , et la Corée sera au coeur de la crise qui se
manifestait principalement par des nombreuses faillites et défaut de
paiement.
Dès le printemps 1997, les crédits en devise de
la banque centrale ont été alloués aux banques
commerciales, ligne de crédit, la bonne utilisation des ressources
étant de nouveau vérifié en ex post. Cela limitait
étroitement la possibilité pour les banques de contribuer
à une fuite incontrôlée des capitaux. Ensuite, dès
le début de 1998, les institutions qui ont bénéficier de
ce soutien ont du s'engager sur un échéancier précis de
remboursement des fonds reçus, qu'elles ont souvent anticipé en
raison des taux d'intérêt très élevés qui
leur était imposés.
Contrairement à la Thaïlande et
l'Indonésie, le soutien en liquidité n'a pas été
une source de socialisation des pertes ou de redistribution
incontrôlée dans la richesse ( Jerome Sgard , 2002, p60).
Si la Corée a été marquée par un
défaut de paiement comme source un problème de liquidité,
la crise Russe de 1998 trouve sa source dans des facteurs structurels du pays,
c'est donc une crise de solvabilité.
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