Les sujets de l'annonce de la parole de Dieu selon le code de droit canonique( Télécharger le fichier original )par Toussaint TSHINGOMBE ILUNGA Université catholique d'Afrique Centrale - Maitrise 2008 |
e). On peut se poser la question: Quel est le modèle évangélique du « bon prédicateur » ?La prédication est essentiellement prophétique. Le modèle du prophète, dans le Nouveau Testament, est Jean Baptiste qui, au nom de toutes les Ecritures, désigne le Christ, présent parmi les hommes, appelle à la conversion et... s'efface. Le prophète d'aujourd'hui, dont le prédicateur doit être une figure privilégiée, n'est que la voix de celui qui crie dans le désert, ou la lampe qui porte la lumière. Il annonce le Christ qui vient et le désigne déjà là, présent, nous précédent dans nos vies. f). N'est-ce pas un trop beau comme« programme » ?Il en serait ainsi, en effet, si nous ne croyions pas à la présence efficace de l'esprit qui, seul, peut permettre de voir Jésus à l'oeuvre dans les paroles du prédicateur et dans les existences, si pauvres soient elles, des auditeurs. Mais le prédicateur n'offre une parole prophétique que s'il met ses talents personnels au service du Christ. Quant à l'auditeur, pour accueillir la parole du prédicateur, il doit à la fois se considérer comme destinataire du message et accepter l'origine divine de la Parole, dont il croit qu'elle est efficace en lui. La prédication entretient un rapport étroit avec les sacrements. Le père Congar rappelait que le sacrement achève la réalité de la communication et il la scelle. Si la parole convertit, le sacrement incorpore. Il y a un lien intime qui existe entre prédication et eucharistie. Les deux parties de la messe, liturgie de la parole et liturgie eucharistique constituent un seul acte de culte. L'Eglise « ne cesse, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie de la table qui est celle de la parole de Dieu aussi bien que du corps du Christ et de le présenter aux fidèles »60(*). La prédication n'est donc pas « une préparation » à un mystère qui serait célébré ensuite, mais déjà célébration même de la Parole qui s'est faite chair pour rassembler les hommes et les femmes en seul corps. Mais l'homélie, selon le canon 767 § 2 est réservée uniquement aux clercs si elle est pratiquée dans un cadre eucharistique, parce qu'il y a une unité essentielle entre la présidence de l'eucharistie et la prédication. Cette dernière est bien davantage qu'un commentaire. Elle célèbre déjà le mystère pascal. De même que le prêtre dit, dans la prière eucharistique (Jn 3) : « Regarde, Seigneur, le sacrifice de ton Eglise et daigne y reconnaître la parole du Verbe, ton Fils » L'homélie est donc un acte sacerdotal. En revanche, il faudrait absolument affirmer que la prédication est plus large que l'homélie liturgique et qu'elle doit être le fait des laïcs comme des prêtres, des femmes comme des hommes. * 60 Dei Verbum, 21. |
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