1.2.2 Vers un nouveau projet de boulevard urbain
La programmation de la requalification de la RN 192 par l'Etat
en 1975 ouvre une nouvelle phase dans l'urbanisation du quartier. L'acteur
communal tient une place majeure dans les projets d'aménagement: la
municipalité enclenche une politique foncière de reconquête
des rives du boulevard, en commençant par l'aquisition du terrain pour
reconstruire un nouveau marché au carrefour des quatres chemins. Cette
politique d'urbanisme est justifiée dans la presse municipale de
l'époque par quatre principes: "Améliorer
considérablement les transports en commun pour une liaison rapide avec
La Défense et le Centre-Ville";"Reconstituer un centre vivant
autour des 4 chemins";"Créer une façade urbaine moderne
du boulevard élargi";"Assurer la concertation avec la population
à l'aide d'une exposition que nous avons appelée
évolutive, de réunions-débats, d'informations
diverses.". On retrouve à travers ces principes le projet de
reconstruire la ville en lien avec le boulevard. En tant qu'axe de circulation
d'importance, il faut aussi concilier une fonction résidentielle avec
une image qui se donne à voir de la ville, ce que la "façade
moderne élargie", l'architecture des programmes du "Rond-point",
doit amener à résoudre.
Le projet d'un "boulevard résidentiel" sur les
rives nord du boulevard
Le rapport des hauteurs des immeubles (13 mètres) par
rapport à la largeur de la rue (46 mètres) donne une impression
de largeur au boulevard, offrant à l'automobiliste un espace visuel
sécurisant pour la conduite. La composition architecturale et urbaine
des façades cherche aussi à compléxifier l'image vue par
l'automobiliste. La diversité des couleurs, des volumes, et dans une
moindre mesure des matériaux assure du rythme à cette
séquence visuelle du boulevard. Sur la rive ouest, l'usage de carrelages
de différentes couleurs en fonction de la hauteur (marron sur toute la
façade, noir au dernier niveau), et le renfoncement de la façade
au dernier étage, offre une complexité architecturale. Les
loggias, identifiables visuellement par la présence de carrelages bleus
et blancs, complexifient encore la composition. Sur la rive est, la
variété des hauteurs de la succession des bâtiments
alignés à la voie crééent le rythme de
défilement offert à l'automobiliste. Cette composition est
doublée de volumes géométriques (cheminées en
formes de pyramides) discrètement disposés sur les
toits-terrasses des rangées d'immeubles, dont la cime visible depuis la
rue donne un effet urbain rappelant l'image de l'encombrement des toitures
parisiennes haussmanniennes. Le champ de vue de l'automobiliste est
également égayé par la succession de colonnes de
carrelages, régulièrement inscrites sur les façades des
immeubles de la façade est, dont les co
Profil des rives nord du boulevard Charles de Gaulle en 2008 -
Conception et réalisation: Alexandre Laignel
uleurs sombres ressortent de la couleur générale
brune claire de l'ensemble. Le "rond-point du Petit Colombes voulait se donner
comme une ouverture visuelle, mais aussi urbaine, inscrite dans le
linéaire de l'ensemble de logements "Rond-Point". A ce titre, la
connexion à l'ensemble "Côtes d'Auty" attenant à la rue
Colbert pouvait se faire grâce à un itinéraire
piétonnier en coeur d'îlot.
Ce programme visant à créer un boulevard
marqué par un défilement visuel moderne ne concerne en premier
lieu que la partie nord du boulevard, outre les terrains de la Marine. La
partie sud du boulevard relève d'un traitement spécifique par
rapport au nord. En effet, les rives est ne sont pas inclues dans la servitude
d'élargissement à 46 mètres, restant de ce fait
caractérisées par un parcellaire en biais par rapport à la
voie. Seuls quelques aménagements sont proposés sur la
façade ouest, comme l'indique les plaquettes de communication offertes
à l'époque, dans la même perspective qu'au nord. La
façade sud-est reste marquée du fait de son découpage par
une ligne de défilement inégale, variant petits collectifs et
logements individuels. Eloignés de l'image moderne planifiée sur
les autres parties, elle demeure difficilement mutable du fait du morcellement
foncier. L'entrée de ville à La Garenne-Colombes est inscrite par
la présence d'un bâtiment attenant à la voie,
destiné à des activités de type tertiaire (bureau).
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