Une production de formes urbaines
atypiques liées à la production du boulevard
L'histoire tourmentée du boulevard a produit certaines
formes urbaines qui fondent aujourd'hui l'identité visuelle du
boulevard. Avec l'essor du boulevard du Havre, futur boulevard Charles de
Gaulle, les centralités d'hier tendent à disparaître: les
commerces se relocalisent sur les lieux plus fréquentés, les
équipements publics sont eux-aussi relocalisés.
Le "rond-point du Petit Colombes" est la plus
ancienne d'entre-elles. Ce rond-point dont aucune route ne part fut
édifié en prévision de l'arrivée
hypothétique du métro 1, à la fin du
19ème siècle et au début du
20ème siècle. Les façades des bâtiments
du rond-point sont, avant la rénovation des années 1980,
établies par des activités de commerce et de réparation
automobile, constituant un lieu de halte pour les personnes de passage. Si
l'élargissement de la RN 192 des années 1970-1980 a rogné
une partie de cette forme urbaine, les programmes de logement construits dans
les années 1980 tentent de préserver cette forme grâce
à l'ouverture de l'îlot est, et de par la forme
légèrement courbée du programme de l'îlot ouest.
Le croisement des rues "Colbert" et "Gabriel
Péri" inscrit sur le territoire petit-colombien la marque d'une
centralité éteinte plus ancienne encore. La paroisse du
Sacré-Coeur, évoquée plus haut, constitue un des marqueurs
témoignant de la fonction qu'avait cet espace, bien qu'étant
éloigné de 200 mètres du carrefour. Les bâtiments
dominant le carrefour par leur hauteur se détachent également du
paysage du quartier et sont une trace de l'ancienne centralité du lieu,
à laquelle se rajoutait par le passé la présence de
l'ancien bureau de poste du quartier du Petit-Colombes située au
carrefour "Colbert'" "Gabriel Péri". Le
développement du boulevard Charles de Gaulle, et le choix fait
d'implanter les équipements publics sur les rives nord du boulevard,
entraînera le "déclin centralien" de cet espace.
La coupure "en biais" du parcellaire agricole est à
l'origine d'une disposition particulière du bâti, là
où le remembrement "en façade" de la voie n'a pas eu lieu. Plus
précisemment localisées sur les rives sud du boulevard, ces
parcelles, peu à peu urbanisées selon ce même sens, donnent
à voir les façades des maisons à l'automobiliste.
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