Le carrefour des quatre chemins
Illustration 23: Le carrefour des quatre chemins: un espace perçu
négativement
La « Z.A.C des Quatres chemins »
engagée dans les années 1990 prévoyait, outre la
construction de la galerie commerciale et du supermarché Leclerc, la
rénovation du marché et la création d'un îlot
à destination d'activités de service. Elle confortait les
pratiques des habitants du Petit-Colombes et du Petit-Nanterre autour de ce
lieu attractif pour son tissu commercial. Si ces opérations
récentes éloignent quelques peu des lieux d'animation des
façades immédiates du boulevard (îlots d'activités
de services et marché), la pratique de la place Aragon et des abords
immédiats du boulevard demeure importante. Le caractère nodal de
ce carrefour conforte les quatre chemins comme un espace mêlant divers
rythmes de pratiques du boulevard, et malgré l'effet de coupure qu'il
créé, la proximité aux voitures apporte dans une certaine
mesure l'urbanité du lieu. A ce titre, la contre-allée longeant
la place Aragon est un espace permettant des haltes automobiles
appréciées: de 2 à 10 minutes, elles permettent
d'effectuer des tâches courantes comme l'achat de timbres à La
Poste ou d'un paquet de cigarettes au buraliste. Le lieu est aussi dans une
certaine mesure approprié par des
« habitués » qui participent à la dimension
« Agora » de cette place d'abord commercial, où l'on
se rend sous prétexte d'un achat à faire, pour en
réalité espérer y croiser une connaissance. Les
entrées de magasins ou les devantures des commerces de la place Aragon
sont des points stratégiques de rassemblements et d'observations,
particulièrement la façade orientée ouest qui jouit d'une
orientation ensoleillée. La mise sous tension de cet espace est donc due
pour beaucoup aux circulations de passage engendrées par les nombreuses
stations de bus.
Au nord, le maintien d'une riveraineté
faible
Le rond-point du Petit Colombes est au contraire un espace peu
fréquenté, une sorte de bout de ville qui annonce au delà
des reliefs urbains hostiles, la A 86 et les bretelles de sortie, où les
voitures ne sont plus aucunement génératrices de halte, mais sont
sur un territoire de la vitesse et des métriques automobiles. Les
pratiques de ce lieu stagnent depuis les années 1990. L'accès au
coeur d'îlot « Côtes d'Auty-Colbert-Salvador
Allende », depuis l'ouverture est du
« rond-point », a été fermé par un mur
de briques. Outre deux restaurants, un vendeur de « pain
chaud », et une auto-école, situés en entrée de
ville, il n'y a pas de commerces sur ces rives. Séparé de la
ville par le pont de la A 86 et les bretelles d'entrées et de sorties,
le parc André Lagravère est difficilement accessible à
pied. Depuis le carrefour des quatre chemins, ce bout de ville reste peu
attractif. Saisi dans son ensemble, un différentiel important s'est
renforcé entre le nord de l'axe - hostile, peu pratiqué par les
piétons, une entrée de ville consacrée à la voiture
- et le sud de l'axe sur lequel les pratiques riveraines se sont maintenues
malgré l'étroitesse des trottoirs.
|