2. Évolutions des pratiques, image et fonctions
du boulevard Charles de Gaulle
L'objet de cette partie sera d'identifier l'évolution
des formes de l'espace vécu des rives du boulevard Charles de Gaulle,
sur la période comprise entre 1997 à 2008 correspondante aux
débuts de la 3ème période de rénovation.
Les grilles d'analyses évoquées à travers le retour
épistémologique précédent ont permis de soulever
les critères qui seront utilisés pour cette analyse: les formes
de la riveraineté, l'image, et les fonctions.
2.1 Evolutions des formes de la riveraineté
La lecture et l'analyse de l'évolution des formes de la
riveraineté le long du boulevard est marqué par un rythme de
restructuration inégal des formes et fonctions urbaines.
2.1.1 Une tendance majeure à la configuration de
type "dissociée-intégrée"
La construction des contre-allées en 1980 impose un
modèle de halte qualifiable de
"dissocié-intégré-dédié", qui fait
aujourd'hui la spécificité du Petit-Colombes sur l'ensemble de la
RN 192. Les places de stationnement ne sont pas directement accessibles depuis
la voie, mais la station (les places de stationnement automobile le long des
contre-allées) est directement attachée aux territoires
attenants.
Le développement des nouveaux programmes de logements
et d'activités entraîne une évolution de ce modèle.
Ils intègrent pour la totalité des parkings sous-terrains,
à l'origine d'une configuration de la halte de type
"dissociée-intégrée-dédiée",
différente de celle décrite précédemment: le
passage d'un mouvement (déplacement sur la RD 992) à
l'état de l'arrêt (place de parking) se fait à
l'extérieur de la voie, mais le passage de l'arrêt (place de
parking) à la destination (le logement) est confondu. Réduit
à son plus court itinéraire, les étapes de la halte des
habitants de ces nouveaux programmes sont peu susceptibles de
générer des pratiques riveraines autres (détour à
la boulangerie) que celle de la transition entre mouvement et destination, ce
que le modèle
"dissocié-ségregé-dédiée" permettait encore.
Le programme d'activités tertiaire
« Perspectives Défense » livré le 15
décembre 2007, situé en entrée de ville sur la Z.A.C
Champs Philippe (Pont de Charlebourg, en façade de la voie
ferrée), adopte le même dispositif de stationnement automobile,
avec la construction d'un parking de 530 places de stationnement
réparties sur 3 niveaux de sous-sol. Les étapes de la halte
automobile présentent ainsi les caractéristiques d'une
riveraineté limitée, telle que décrite plus haut. Le
programme d'activités tertiaires « Portes de La
Défense » livré en 2001 s'inscrit aussi dans la
linéarité du boulevard urbain en devenir, et présente les
mêmes caractéristiques en matière de stationnement
automobile. L'ensemble des programmes de logement adopte également ce
modèle de stationnement automobile dissocié de la voie.
Les mutations ponctuelles du foncier de la rive est se
réalise selon des modalités similaires, bien que le morcellement
du foncier rende la constitution de programmes de tailles similaires à
la rive ouest plus complexe. Plusieurs programmes de logements nouveaux
présentent la même inscription par rapport à la voie en
terme de riveraineté que le type identifié plus haut (38 à
44 boulevard Charles de Gaulle; et programme de logments du croisement
Cugnet/Charles de Gaulle).
Les activités de types commerciales adoptent
également une configuration
« dissociée-dédiée » . Le centre
commercial des quatre chemins inscrit une autre halte de type
« dissociée-dédiée », accessible
à une clientèle pratiquant la RD 992 dans le cadre de migrations
pendulaires, mais aussi et surtout utilisé par les habitants du
Petit-Colombes. La halte automobile au centre commercial se fait par un parking
souterrain à deux niveaux, accessible via une rue secondaire (la rue des
Gros Grès), identifiable par l'automobiliste grâce à des
annonceurs visuels. Au sud du boulevard, le Mac Donald (qui partage son espace
avec une station service) est clairement aménagé en direction des
clientèles de passage sur la RD 992, mais ses clients sont aussi pour
beaucoup des habitants du quartier. Le restaurant fonctionne sur deux
modèles de halte: le drive-in (l'usager « prend
pied » à la station, c'est à dire au parking, pour se
rendre au restaurant), et le drive-through (l'usager reste dans sa
voiture, il ne prend pas pied et passe sa commande directement au guichet
depuis son siège de voiture). Ces implantations d'activités
récentes présentent une inscription territoriale peu
étendue, puisque l'automobiliste ne se rend pas depuis le Mac Donald
vers d'autres lieux proches à pied. L'inconfort des trottoirs,
étroits et colonisés par la voiture, la typologie des commerces,
et les caractéristiques des contre-allées, concourent, on le
verra, à freiner les pratiques piétonnes attachées
à un boulevard urbain de type commercial.
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