1.3.3 Vers un boulevard urbain aux nouvelles images
La fin de la décennie 1990 ouvre une troisième
phase de rénovation des rives du boulevard. L'extension de l'aire
d'attraction de la CBD de La Défense entraîne une valorisation du
foncier selon une géométrie concentrique autour du quartier,
mais aussi sur les rives des axes radiales la desservant dont la plus connue
est le prolongement de l'Axe Historique, valorisé à travers le
projet "Seine Arche", auquels s'ajoutent les anciennes routes
nationales 13 et 192. Le projet d'extension du tramway T2 de La Défense
à Bezons concourrent ici à l'accélération du
processus de valorisation du foncier, tendant à la mutation des biens
fonciers situés sur les rives de la radiale RN 192, devenue RD 992 dans
le cadre de la décentralisation de la gestion des routes. Le choix d'une
politique plus ou moins interventionniste des acteurs de l'aménagement
oeuvrant sur le territoire du Petit-Colombes présente des
conséquences sur les caractéristiques futures du boulevard
urbain. A ce titre, la place de l'acteur municipal est centrale dans les
évolutions des rives de cet axe.
Dans cette perspective, le "Projet de schéma de
principe du prolongement de la ligne T2 de La Défense au Pont de Bezons"
(STIF, 2003) identifie parmi les objectifs associés à
l'extension du T2 l'approche privilégiant une requalification de type
boulevard urbain: "Requalifier la RN 192 en boulevard urbain
conformément aux préconisations du Schéma Directeur de la
Région d'Ile-de-France et de favoriser ainsi des opérations
d'urbanisme autour du corridor emprunté". Plus loin, les objectifs
d'aménagement sont inscrits dans une approche visant à
intégrer la voie à la ville: "requalifier l'itinéraire
afin de faire passer une allure de route à une allure de boulevard
urbain". L'étude d'impact pose le problème de la
centralité en terme fonctionnel, désignant la structure
commerciale actuelle comme témoignant de la faible centralité du
lieu: "Les activités commerciales sur les rives de la RN 192 sont
principalement axées sur le secteur de l'automobile et on constate une
carence en commerce de proximité. Ce dernier est souvent
handicapé par des difficultés de stationnement. [...]
L'absence de concentration d'équipement et la sous représentation
des commerces de proximité sur cet axe fait ressentir une carence en
lieux de centralité affirmés. Les équipements structurants
des communes sont le plus souvent éloignés de
l'axe».
Le début des années 2000 est marqué
à Colombes par un changement de majorité au conseil municipal, un
rassemblement de partis classables à droite (RPF-Démocratie
Libérale et RPR-UDF) remportant l'élection face à la
majorité sortante composée par des partis de gauche (Parti
Communiste Français, Parti Socialiste, Les Verts, Parti Radical de
Gauche). Un des projets emblématiques de rénovation de la Z.A.C
Marine est remis à plat par la nouvelle majorité, abandonnant le
projet de « Musée des transports ».
L'aménagement de la rive sud-ouest est quant à elle poursuivie
selon sa vocation tertiaire à haute valeur ajoutée, dans la
continuité de la politique déjà menée. Ces ruptures
et continuités escompte les nouvelles formes possibles que pourraient
prendre ce boulevard urbain à l'avenir, en impactant sur les images, les
pratiques et les fonctions de l'axe, autant de critères
caractérisant les qualités d'un espace en terme de
centralité.
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