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La force du verbe dans la tradition orale wolof: l'exemple des chants du Cercle de la jeunesse de Louga

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par Ousseynou WADE
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - DEA 2007
  

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Chapitre II : La dramatisation comme « ruse de la raison orale»

L'idée appelle à la mise en scène. Elle ne s'exprime efficacement que par la médiation d'une théâtralisation organisée à cette fin.

I. Il était une fois...le conte

Dans le champ de l'orature, le conte tient lieu de dramatisation le plus ample et le plus systématique. Le conte est le développement ou l'explication d'une histoire que les récits fragmentaires ne font que suggérer

C'est une duplication de la pièce qui se joue dans l'histoire concrète des hommes (lieu scénique = l'imaginaire social). La théâtralisation du conte apparaît dans les formules d'ouverture et de fermeture ; les périodes ; les moments.

La finalité est une vérité qui concerne le récit, la vérité du récit. Cette finalité est première, ce n'est pas conclure. Le savoir de la fin se dévoile dès le commencement. Sa ruse consiste à réussir à présenter comme découverte et nouveauté ce qui au fond, est un savoir déjà disponible. Son fonctionnement à rebours lui donne un caractère retors.

L'essentiel se situe dans la dramatisation entre l'occultation inaugurale et le dévoilement terminal.

Pourquoi la narration si la fin est déjà connue ? On narre pour se rappeler. On met en branle la fonction mnémotechnique et d'archivages.

C'est ainsi que l'imaginaire peut capter la réalité et la tenir en otage, par la simple magie du verbe. L'attention de l'assistance maintenue en éveil et polarisée de cette façon. Le conte use de procédé de dramatisation, d'expérimentation autant d'exportation.

II. Au commencement était le mythe

Le conte serait « comme l'avatar populaire - et pédagogique - des mythes » (Christiane Seydou, Kaïdara - récit - conte) 16

Le mythe est protégé par la règle du secret. Les événements rapportés transcendent toute expérience historique. Les récits mythiques fournissent des principes explicatifs plausibles de certaines réalités. Sa dramatisation amène progressivement l'esprit vers une vérité.

La narration est une commémoration. Elle livre un modèle non seulement remémoré, mais encore commémoré, c'est - à - dire rejoué selon une périodicité et des modalités plus ou moins codifiées. C'est un récit sacré, soustrait à la contestation.

Parti d'un constat empirique sur le caractère imaginé ou « concret » des pratiques discursives en Afrique noire, le Pr. Diagne a tenté de rendre compte de ce fait massif. Le recours à l'image et à la dramatisation dans un contexte d'oralité constitue une caractéristique fondamentale, liée à des impératifs de stratégies et d'efficacité dans la transmission des acquis culturels.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite