TAILLEi,t : C'est la taille de l'entreprise, elle
est mesurée par le Logarithme népérien des actifs
totaux.
DETTEi,t : notre
mesure de la structure de capital est défini par le rapport : total
des dettes à long terme / total actifs.; la dette a un impact sur la
création de valeur par sa fonction de réduction de
l'impôt.
CAPEXi,t : nous
allons contrôler les opportunités d'investissement par le rapport
suivant : charges de capital / total actif. Etant donné que dans le
numérateur on trouve la valeur de marché de la firme qui
reflète la valeur actuelle des opportunités de croissance future.
On s'attend à ce que CAPEX et le Q de Tobin soient reliés
positivement.
ROAi,t : défini par le
rapport : résultat net / total actif. On s'attend à une
relation positive entre Q Tobin et ROA.
3-3 : Description de
l'échantillon
L'échantillon de l'étude comporte 43 entreprises
cotées en Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT) et pour
une période de deux années (2002) et (2003).
3-4 : Résultats et interprétations
L'estimation par la méthode des Moindres Carrés
Généralisés (MCG) du modèle est
résumée dans le tableau qui suit.
Tableau 1-1 : validation empirique du
modèle
ADMEXT
|
LTCA
|
KDIR
|
KINS
|
DUAL
|
TAILLE
|
DETTE
|
CAPEX
|
ROA
|
R2
|
-0.053346
|
-0.684253
|
-4.198762
|
0.073305
|
-0.066017
|
0.220859
|
-0.077681
|
1.454736
|
-3.618031
|
0.982487
|
-0.195342
|
-1.759508
|
-2.204470
|
0.270778
|
-0.824530
|
2.723844
|
-1.003545
|
1.875191
|
-3.515987
|
|
-
|
(***)
|
(**)
|
-
|
-
|
(*)
|
(**)
|
(**)
|
(*)
|
|
(*) Significatif à 1%
(**) Significatif à 5%
(***)Significatif à 10
3-4-1 : Test de validité du
modèle
Le test de validité du modèle nous permet de
juger le pouvoir explicatif du modèle. Il consiste à tester le
corps des hypothèses :
H0 : á1 =
á2 =.......... á9 = 0
H1 : á1 =
á2 =.......... á 9 ? 0
Les résultats de l'estimation nous renseignent que le
modèle retenu est significatif pour un niveau de risque de 1%. Ceci
indique que le système de gouvernance de l'entreprise joue un rôle
déterminant dans le processus de création de valeur. Quelles sont
donc les composantes de ce système qui ont un effet significatif sur la
création de valeur et comment affectent-elles ce processus?
3-4-2 : Test de significativité des
variables
Dans un premier temps nous allons étudier l'impact du
conseil d'administration comme étant un mécanisme interne de
surveillance et de contrôle du manager. Les résultats de
l'estimation du modèle indiquent que le pourcentage d'administrateurs
externes n'a pas un impact significatif sur la performance des entreprises
tunisiennes. Ce résultat a été prouvé par plusieurs
auteurs tels que Hermalin et Weisbach (1991), Mehran (1995), Klein (1998),
Adams et Mehran (2002) et Bhagat et Black (2002) qui stipulent que les
administrateurs externes ne sont pas en mesure de comprendre la
complexité des activités des entreprises, de résoudre les
conflits d'agence et d'accomplir leur principal rôle à savoir la
discipline des dirigeants. Toutefois, ce résultat contredit les travaux
de Andrew K Prevost et Christine Panasian (2004).
Les résultats de la régression
révèlent que la taille du conseil d'administration a un impact
négatif et statistiquement significatif sur la performance comptable des
entreprises tunisiennes. Ce résultat est conforme à la
littérature stipulant que le conseil d'administration ayant un nombre
réduit d'administrateurs est plus efficace dans l'exercice de ses
fonctions et dans la surveillance des dirigeants que le conseil ayant un nombre
élevé de membres et ce du fait des problèmes de
coordination (Hermalin et Weisbach, 2003). Ainsi, un conseil d'administration
de petite taille permet un meilleur alignement des intérêts entre
les dirigeants et les actionnaires et par conséquent, il engendre
l'augmentation de la performance des entreprises. Notre résultat est
conforme aux études de Yermack (1996), Eisenberg et al. (1998)
et de Olubunmi Faleye (2004) qui dévoilent l'existence
d'une corrélation négative entre la taille du conseil
d'administration et la performance des entreprises de leurs
échantillons.
Nous constatons que la dualité n'a pas un impact
significatif sur la valeur de marché des entreprises tunisiennes. Ce
résultat corrobore ceux de Changanti et al. (1985), Baliga et
al. (1996), Brickley et al. (1994), Dalton et al.
(1998) et Vafeas et Theodorou (1998) qui stipulent que le cumul des fonctions
n'a pas d'effet sur la performance des entreprises.
Dans un second temps, l'étude sera consacrée au
processus de contrôle exercé par la structure de
répartition du capital entre les dirigeants (propriété
managériale) et les investisseurs institutionnels
(propriété institutionnelle).
La participation des dirigeants au capital de l'entreprise a
un effet négatif sur la performance des entreprises tunisiennes. Ce
résultat confirme différentes études empiriques dans
différents contextes (Shleifer et Vishny, 1989 ; Morck, Shleifer et
Vishny, 1990 ; Paquerot, 1997). En Tunisie, quand la propriété
des dirigeants augmente, l'effet d'enracinement peut s'établir et
conduire vers un niveau plus élevé d'opportunisme
managérial et par conséquent un niveau faible de performance. En
effet, les dirigeants ayant des parts importantes dans la
propriété peuvent privilégier leurs intérêts
personnels et font passer la maximisation de la valeur de l'entreprise au
second plan.
La présence des investisseurs institutionnels a un
effet positif sur la performance des entreprises tunisiennes. En Tunisie, les
investisseurs institutionnels sont impliqués dans le contrôle et
la gestion des entreprises. Les mutations touchant essentiellement le secteur
d'assurance et le secteur bancaire, affectent probablement le degré
d'intérêt que porte les institutionnels auprès des
entreprises dont ils sont actionnaires. D'ailleurs, les pouvoirs publics en
Tunisie poussent ces institutions, qui sont en majorité des entreprises
publiques, à participer au capital de certaines entreprises et à
faciliter leur financement, soit par l'achat de billets de trésoreries
émis par ces entreprises dont ils sont actionnaires, soit par la
facilité d'octroi de crédit. De même, la majorité
des entreprises de l'échantillon ont des crédits à court
terme et des concours bancaires importants. Les investisseurs institutionnels
peuvent influencer les modes d'organisation en faisant bénéficier
les entreprises de leurs compétences dans les domaines variés.
Ceci pourrait améliorer la performance.
L'impact de la taille de l'entreprise est mesuré par le
logarithme népérien du total des actifs. Cette variable affecte
significativement et dans le sens positif la performance de l'entreprise ce qui
corrobore avec les résultats de Alberto de Miguela, Julio Pindado,
Chabela de la Torre (2002) mais contredisent les résultats de Panasian C
et Andrew K. Prevost (2004). En outre, la structure financière des
entreprises tunisiennes a un impact négatif sur leur performance
comptable. Ceci peut s'expliquer par l'importance des charges
financières associées avec l'endettement des entreprises.
Conclusion
Le système de gouvernance joue un rôle
déterminant dans l'amélioration de l'efficience de l'organisation
dans la création de la valeur, ainsi qu'au niveau de la
réorganisation de l'entreprise afin de maximiser la richesse aux
actionnaires.
Ce système peut être subdivisé en
mécanismes internes d'alignement d'intérêt du manager sur
ceux des investisseurs (conseil d'administration) et d'autres externes
mesurés par la géographie du capital. Néanmoins, la
séparation entre ces mécanismes s'avère
réductionniste de l'interaction entre les différentes composantes
su système de gouvernance. Nous avons, essayé de combiné
tous les effets dans notre modèle. Les résultats suggèrent
que le processus de création de valeur aux actionnaires est directement
affecté par le système de gouvernance à travers ces
mécanismes internes et externes.
La valeur créée aux actionnaires est d'autant
plus importante que la composition du conseil d'administration comporte des
administrateurs externes et sa taille est faible.
La structure de propriété démontre que la
présence des investisseurs institutionnels tend à affecter
négativement la valeur créée aux actionnaires et que la
propriété managériale optimale permettant la
résolution des conflits se situe dans l'intervalle de [....]. En dehors
de cet intervalle, son effet sur la valeur créée aux actionnaires
est négatif.
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