I.1.3- Contraintes liées à la culture du
maïs
La production ivoirienne du maïs est passée de 661
285 tonnes en 2013 à 1 025 000 tonnes en 2017 (FAO, 2017)
grâce à une augmentation des surfaces cultivées et
un climat favorable à la culture. Cependant de sérieux risques
pèsent sur cette production. Ce sont notamment :
- les irrégularités pluviométriques au
cours de la saison culturale qui ont différents effets dépressifs
sur la croissance et le développement du maïs (Tshiabukole,
2018). Comme chez beaucoup de plantes, le rendement maximal potentiel
du maïs est réduit en cas d'une contrainte hydrique.
- les problèmes de fertilités des sols
liés à l'utilisation d'intrants chimiques ainsi qu'aux mauvaises
pratiques agricoles. Ces pratiques ont un effet polluant entrainant une
acidité des terres cultivables.
Par conséquent, si la Côte d'Ivoire veut
améliorer le niveau de production et la qualité des terres
cultivables, elle doit adopter de nouvelles pratiques respectueuses de
l'environnement pour la fertilité des sols.
I.2- Situation des champignons mycorhiziens dans le monde
vivant I.2.1- Champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA)
I.2.1.1- Origine et distribution des CMA
Des preuves récentes indiquent que l'évolution
des premières plantes à partir d'eucaryotes non
photosynthétiques s'est produite dans un environnement d'eau douce par
engloutissement et domestication d'une cyanobactérie
photosynthétique qui a ensuite évolué vers les
chloroplastes ( Ponce-Toledo et al., 2017).
L'émergence et l'érosion des continents ont
provoqués des dépôts sédimentaires. Les
rivières et les estuaires se sont alors chargés en
sédiments et ont permis l'émergence d'algues vivant en eaux peu
profondes. L'assèchement des sédiments a entrainé une
évolution des algues en bryophytes. Une innovation importante
était nécessaire pour permettre aux plantes d'acquérir de
l'eau et des nutriments indispensables à leur survie en l'absence
d'organes d'absorption spécialisés tels que les racines ; c'est
la naissance des symbioses mycorhiziennes à arbuscules. Ces champignons
ont joué un rôle important dans la colonisation des milieux
terrestres par les plantes grâce à leur implication dans
l'absorption des éléments nutritifs (Smith et Read,
2008). Plusieurs études de fossiles montrent des structures
fongiques très semblables à celles typiquement observées
chez les CMA actuels. Selon Redecker et al. (2000) et Delaux
(2017), la symbiose mycorhizienne à arbuscule a une origine
monophylétique dans l'ordovicien il y a environ 480 millions
d'années. D'autres fossiles datent du dévonien inferieur (environ
415 millions d'année). Les champignons mycorhiziens se trouvent dans de
nombreux environnements et leur succès écologique reflète
une forte diversité génétique et physiologique des
champignons endophytes
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(Bonfante et Anca, 2010). Les endomycorhizes
existent dans tous les sites naturels à l'exception des zones
tourbeuses, des dunes récentes, des dépôts morainiques
(dépôts de sables, cailloux et d'argile). La diversité et
la distribution des CMA résultent des processus écologiques
agissant sur les communautés végétales, fongiques, la
température et sur le pH des sols .
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