PARTIE V : CONCLUSION
Au terme de cette recherche, je suis convaincue de
l'importance du langage dans le développement des enfants, et de la
nécessité de prendre en compte la particularité de cet
apprentissage chez les enfants bilingues et issus de familles migrantes. Les
résultats de cette enquête auprès des professionnels m'ont
permis de mieux comprendre les défis et les limites des accompagnements
et des actions éducatives mises en place en direction de ces enfants et
de leur famille.
Lors de la première partie de ma recherche,
après avoir présenté la situation et les politiques
d'immigration en France, nous avons évoqué l'importance du
langage dans la société et en particulier dans le
développement cognitif, psycho-social et affectif du jeune enfant. Nous
avons ensuite abordé la notion de bilinguisme précoce et les
défis que cela peut poser pour les professionnels travaillant avec ces
enfants. Ensuite, j'ai examiné la complexité de la
parentalité dans un contexte migratoire et les défis et enjeux
supplémentaires que cela peut poser pour les familles migrantes. Pour
compléter cette recherche, une enquête a été faite
auprès de professionnels travaillant dans le champ du social et de la
petite enfance. Dans l'idée de cerner davantage les accompagnements
possibles lors du soutien au développement du langage chez les enfants
bilingues et au soutien à la parentalité dans un contexte
interculturel. Les résultats ont montré que les professionnels
ont une certaine méconnaissance des particularités du bilinguisme
et de la migration, mais qu'ils reconnaissent l'importance d'inclure la famille
et ses pratiques éducatives dans l'accompagnement de l'enfant en
structure. Après cette réflexion, des idées et pistes
d'accompagnement ont été formulées en direction des
enfants et leurs familles et nous avons pu présenter différentes
stratégies éducatives rentrant en compte dans les pratiques et le
positionnement des professionnels. Comme l'inclusion des familles et de leurs
pratiques et valeurs éducatives dans les actions éducatives
pensé par les professionnels en direction de l'enfant ; l'importance des
échanges familles-professionnels ; la nécessité pour les
professionnels d'être formée et informée des situations des
familles pour assurer un accompagnement cohérent et répondant de
la manière la plus juste aux besoins de l'enfant ; et l'importance de
prendre en compte l'interculturalité, les différences de
système de pensée et de logique culturel.
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Bien sûr, il y a des limites à cette recherche,
notamment la difficulté de mener l'enquête auprès des
professionnels comme imaginé à l'origine, en raison de la
temporalité et de la réalité de terrain, ainsi que la
nécessité de faire des choix sur les données
utilisés et présentées en raison de la diversité
des sujets (immigration, langage, interculturalité et soutien à
la parentalité) et des nombreuses données et études
existantes. Les limites à la présentation d'un positionnement
professionnel en fin de recherche sont aussi les adaptations nécessaires
lors des accompagnements individuels, chaque enfant et famille n'ayant pas les
mêmes besoins ni la même situation. Ces propositions sont donc
générales et je suis convaincue du besoin d'ajuster les pratiques
en fonction des familles rencontrées et du contexte.
Par cette démarche de recherche, j'ai pu
développer et affiner mes connaissances sur les sujets de
l'interculturalité, du développement du langage et des
spécificités du bilinguisme précoce, et du soutien
à la parentalité. J'ai pu engager une réflexion sur les
pratiques d'accompagnement en tant que professionnelle dans
l'intérêt du public et des accompagnements menés. Cette
recherche m'a permis de développer des compétences d'analyse, de
compréhension et d'organisation nécessaire à son bon
déroulement.
La complexité du sujet et les nombreuses études
en cours sur le bilinguisme précoce ou le soutien à la
parentalité auprès des familles migrantes mériterait des
recherches plus approfondies et notamment une veille sur les dernières
informations et études en cours. Une poursuite de cette étude
possible serait l'étude spécifique des vécus, des souhaits
et des pratiques en lien avec le bilinguisme au sein d'une famille ou d'un
groupe de familles. Avec la mise en place de rencontres et d'échanges,
de temps d'observation, notamment comme abordé lors de l'enquête,
sur l'alternance des langues et leur utilisation, dans le but d'en
dégager les principales caractéristiques et objectifs.
Après m'être penché sur le thème de
l'interculturalité et avoir réfléchi à sa prise en
compte au sein des accompagnements éducatifs, il me semble
nécessaire de pouvoir remettre cette spécificité de la
famille au centre des projets construits par les professionnels. En effet, les
situations d'interculturalité malgré leurs nombreux impacts dans
l'éducation des enfants et la parentalité sont peu prises en
compte. Je pense que les propositions formulées
précédemment lors du positionnement professionnel et en lien avec
le soutien à la parentalité et l'intégration des familles
dans les
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accompagnements peuvent être adapté et
utilisé dans tous les pans des accompagnements éducatifs
interculturels et non pas seulement lors du soutien au développement du
langage.
En conclusion, cette recherche a été une
expérience enrichissante qui m'a permis de mieux comprendre les enjeux
et les complexités de l'accompagnement du langage chez les enfants
bilingues et issus de familles migrantes. Cette recherche m'aidera à
améliorer les projets d'accompagnements mis en place en direction des
enfants et de leur famille et à ajuster mon positionnement en
connaissance de cause de la situation globale et d'une partie de la
réalité des familles.
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