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L'apprentissage du langage et le bilinguisme précoce chez les jeunes enfants au sein des familles migrantes


par Mina Borelli
ENSEIS Haute Savoie - Diplôme d'Etat d'Educateur de Jeunes Enfants (DEEJE) 2020
  

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III. Cheminement de ma recherche

Comme présenté ci-dessus, ce questionnement est apparu à la suite d'expériences de pratique professionnelle auprès de familles migrantes et/ou bilingues. Lors de ma formation, je me suis intéressé au développement du langage chez le jeune enfant à l'occasion de différents écrits et dans le cadre d'expériences en terrain professionnel. La communication et le langage sont des compétences qui m'intéressent de par leurs aspects sociaux, cognitifs et affectifs. J'y porte une importance et m'y intéresse dans le cadre de l'accompagnement des enfants en tant qu'EJE, lors du développement langagier, social et cognitif. Mais aussi personnellement, en étant sensible à la communication et à ce qu'elle exprime explicitement et implicitement. Je me suis trouvé aussi lors de ces années de formation une certaine sensibilité et un grand intérêt sur les questions liés à l'immigration et à l'interculturalité. De par mon expérience à l'AME, je me suis intéressée au sujet de l'immigration et des familles migrantes, notamment l'idée de transmission intrafamiliale en leur sein. Jacqueline Barus-Michel, qui s'est penchée sur la relation du chercheur à sa recherche, nous dit que celui qui commence une recherche doit être intéressé par son « énigme », qu'elle fasse « sens pour lui » (J. Barus-Michel (1982) « Le chercheur, premier objet de la recherche », page 801). Elle rajoute que pour « atteindre à l'autre », le chercheur « doit d'abord passer par lui-même ». (id). C'est dans cette optique que je me suis intéressée à ce qui faisait sens pour moi dans cette démarche de recherche. Je me rends compte du lien personnel et finalement de l'aspect intime de cette recherche, tant au sein des familles accompagnées, que chez les professionnels qui les accompagnent et ainsi moi-même. En effet, lors de mes réflexions, je me suis questionné sur mon propre rapport au langage et à la famille. Je constate que j'ai personnellement une certaine sensibilité aux langues et au sentiment d'appartenance qui y est lié. Notamment au sein de ma propre famille, avec la pratique du patois Nissart et sa transmission au sein du groupe de la famille. De ma vision, en tant que professionnelle du social et de l'accompagnement, il est difficile pour ne pas dire impossible de travailler sans son soi et ce qui nous compose et nous anime personnellement. J'ai en tête une métaphore entendue lors de ma formation : elle comparait le professionnel à une main et un gant. La main étant l'individu en lui-même, ses valeurs, compétences et limites à laquelle le gant, représentant l'identité professionnelle, s'adaptait en partie. Cette métaphore m'est très parlante et illustre comment une identité professionnelle se base aussi sur la personne qui l'incarne. Ayant conscience de l'implication personnelle dans ma pratique professionnelle et lors de cette recherche, je serais attentive à limiter l'impact de ma vision personnelle dans ce cadre.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon