1.2 Recommandations
Compte tenu des progrès actuels dans la promotion de
l'intégration régionale en Afrique et des défis auxquels
le processus est confronté, les recommandations suivantes sont
formulées à l'intention des organes de l'Union Africaine, des CER
et des États membres :
§ Les États membres doivent mettre en oeuvre les
décisions, traités et protocoles. Ils doivent également
s'engager en faveur de l'intégration, au-delà de leur
signature ;
§ Des efforts supplémentaires sont
nécessaires pour harmoniser les activités des CER. Même si
certaines CER ont des accords de coopération entre elles, dans
différents secteurs d'activités, il est nécessaire
d'accélérer le processus d'intégration à travers
des mesures de renforcement de la confiance. Au lieu que les CER soient
considérées comme étant en concurrence les unes avec les
autres, l'attention doit être portée sur une plus grande
complémentarité et une vision commune de l'intégration
continentale. Ceci demandera nécessairement une gestion efficace qui
aura sans doute un impact positif sur l'intégration.
§ Il est nécessaire d'avoir des informations
fiables sur l'engagement des États membres en faveur du processus
d'intégration, ce qui permettra sans doute aux parties prenantes d'avoir
une idée sur les performances des États membres servira comme
motivation de retenue et encouragera les États membres à
respecter leurs engagements ;
§ Il est impératif de faire participer les peuples
africains, notamment la société civile, les groupes
professionnels, les syndicats, aux efforts d'intégration. Les parties
prenantes doivent également être responsabilisées pour
participer au suivi du processus d'intégration en vue de renforcer
l'obligation redditionnelle des institutions régionales mandatées
pour être le fer de lance du processus dans leurs sous-régions
respectives. Une plate-forme pour l'information et les connaissances
générales sur le programme et le processus d'intégration
de l'Afrique doit leur donner les moyens par lesquels ils peuvent chercher
à éclaircir et à approfondir les informations relatives
à ces institutions, et faciliter ainsi la popularisation et la
démocratisation du processus d'intégration.
§ La CUA doit inviter les institutions financières
panafricaines à soutenir les projets continentaux adoptés par
l'UA, en aidant en particulier les CER dans la mise en oeuvre du Programme
Minimum d'Intégration (PMI).
§ L'UA doit renforcer l'infrastructure institutionnelle
telle que la Cour Africaine de Justice, pour faciliter les jugements notamment
des questions relatives au commerce sur le continent.
§ L'UA doit accélérer la mise en place de
ses institutions financières, c'est-à- dire la Banque Centrale
Africaine, la Banque Africaine d'Investissement et le Fonds Monétaire
Africain en vue d'accélérer l'intégration monétaire
du continent et développer les économies africaines ;
§ Les réunions sectorielles entre la CUA et les
CER doivent être encouragées pour aider à valoriser le
processus d'intégration. De telles réunions doivent s'occuper des
problèmes relatifs à l'accélération de
l'intégration continentale et mettre en place une stratégie pour
la mise en oeuvre des recommandations formulées ;
§ Les CER doivent être encouragées à
partager l'information sur les expériences réussies, en
particulier sur des institutions en place qui font des progrès
remarquables dans le processus d'intégration ;
§ Les capacités de suivi et d'évaluation
des résultats du processus d'intégration doivent être
renforcées ;
§ Les bénéficiaires/citoyens doivent
participer activement à la planification et à la popularisation
du processus d'intégration, qui est confiné jusqu'à
présent au sein d'un petit groupe de personnes. La création et
l'opérationnalisation du Comité régional et social
pourrait répondre à cet objectif. Les CER doivent
également s'efforcer de mobiliser les ressources nécessaires
à l'exécution de projets cofinancés par les populations de
leurs régions et en assurant une utilisation judicieuse de ces
ressources ;
§ Une stratégie viable de communication sur le
développement doit être formulée au niveau de la Commission
de l'Union Africaine pour soutenir le processus d'intégration et le plan
stratégique de l'UA ;
§ L'Union Africaine, en collaboration avec les CER et les
autres partenaires tels que la CEA et la BAD, doit développer l'appui en
faveur des m'mécanismes régionaux de prévention des crises
et promouvoir le redressement régional effectif et la consolidation de
la paix.
§ Les efforts en cours pour élaborer un programme
global pour le d'développement des Infrastructures en Afrique PIDA et
une architecture institutionnelle pour la coordination et la gestion des
programmes et projets de développement des infrastructures sur le
continent, doivent recevoir le soutien de tous les partenaires en vue d'assurer
l'atteinte de résultats concrets en ce qui concerne le
développement des infrastructures physiques en Afrique dans un avenir
prévisible ;
§ Nécessité de renforcer les communications
en utilisant les médias tels que les toiles d'internet, la
télévision, les conférences et les symposiums pour assurer
la sensibilisation du public et lui permettre de s'engager en faveur du
processus de l'intégration et faciliter ainsi la mise en oeuvre de
certains programmes sectoriels.
§ La participation des États membres, du secteur
privé, de la société civile et des partenaires du
développement est essentielle pour la mise en oeuvre des
activités régionales et continentales relatives à
l'intégration.
§ Et enfin, nous pensons qu'il est important pour la
communauté africaine de créer un cadre juridique et judiciaire
ayant pour but de régler les différents litiges de la
communauté. Le cadre judiciaire pourra avoir deux
compétences : l'une consultative et l'autre contentieuse à
l'instar de la cour internationale de justice de l'ONU.
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