4.3.6. Le désajustement émotionnel et le
burnout parental
Nos résultats montrent un lien entre le
désajustement émotionnel et le burnout parental chez les parents
d'enfants autistes dans la ville de Douala. La valeur Rho = 0,027 indiquant une
corrélation positive entre le désajustement émotionnel et
le risque de burnout parental.
101
Nos résultats corroborent avec ceux de Mikolajczak et
al. (2018b) qui ont vérifié le lien entre les dimensions de la
personnalité, telles que la labilité émotionnelle, ou les
caractéristiques dispositionnelles, et ont montré que
l'intelligence émotionnelle, expliquerait à elle seule sept fois
plus de variance que les variables sociodémographiques. Ainsi, le niveau
de compétences émotionnelles, aussi appelé intelligence
émotionnelle, renvoie à la capacité d'identifier,
comprendre, exprimer, gérer et utiliser adéquatement ses
émotions et celles d'autrui (Roskam et Mikolajczak, 2018). Ces auteurs
montrent que les parents instables émotionnellement réagissent de
manière plus intense aux événements de vie. Les
études montrent que cette tendance à l'émotivité
négative nuit à la capacité à initier et maintenir
une interaction affective positive avec l'enfant et limite la capacité
des parents à répondre adéquatement aux signaux de
l'enfant
4.3.7. Les ressources adaptatives et le burnout
parental
Selon le modèle de la balance, le burnout parental est
le produit d'un déséquilibre entre les facteurs de stress et les
facteurs de protection ou ressources. Dans le cadre de ce travail, nous nous
sommes intéressés au ressource adaptatives donc une carence
serait un fardeau dont un facteur de vulnérabilité et la
présence, un facteur de protection, un atout. Les résultats issus
de l'analyse des données de cette variable montre une corrélation
négative avec le burnout parental (Rho = -112). Les participants qui
avaient un haut niveau de ressource adaptative avaient un bas niveau de
désajustement émotionnel et inversement. Par conséquent,
plus on a des ressources adaptatives, moins on est en risque de burnout
parental. Dans notre étude, les ressources adaptatives étaient
organisées en ressources personnelles et ressources interpersonnelles.
63,15% des femmes avaient un bas niveau de ressources personnelles contre 50%
d'hommes dans cette catégorie. Au niveau des ressources
interpersonnelles, 73,68% des femmes avaient un bas niveau contre 57,14%
d'hommes. Ce qui montre visiblement de manière générale
que les participants avaient plus de ressources personnelles que de ressources
interpersonnelles qui fait référence au soutien social
perçu. De manière plus spécifique, les hommes avaient plus
de ressource adaptative que des femmes avec respectivement 14,28% et 2,85% de
haut niveau de ressources adaptatives. Sánchez-Rodríguez et al.
(2018) dans son étude a trouvé les résultats similaires en
mettant en évidence que le soutien social perçu est en lien avec
le burnout parental (r = -0,42). Ils concluent que la perception du soutien
social permet de réduire le risque d'épuisement parental.
102
Bien plus, même si les ressources interpersonnelles sont
déterminant le bien-être, la santé et
l'épanouissement des parents d'enfants autistes, il est à noter
qu'il est tout de même difficile pour ces parents de garder un bon
réseau relationnel. Or, les parents d'un enfant autiste ayant un besoin
accru de soutien voient souvent leur réseau social s'effriter en raison
de la stigmatisation liée à l'incapacité, aux troubles de
comportement de l'enfant, ou en raison du manque de temps ou de
l'impossibilité pour ces familles de participer aux activités
propices à la création ou au maintien d'un réseau social
(Sénéchal & des Rivières-Pigeon, 2009).
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