La doctrine Monroe après la fin de la bipolarisationpar Gautier DE CHANTERAC Université de Toulon - Master 2 Droit public parcours sécurité défense 2017 |
Section2. Le retour de l'interventionnisme.La diplomatie américaine semblait se tourner vers une volonté d'hégémonie économique au début des années 90. Cependant, l'intensification de la guerre contre la drogue et l'invasion de Panamá montrent bien que la doctrine Monroe était toujours un précepte de la politique étrangère américaine. §1. La guerre contre la drogue : vassalisation des Etats producteurs de drogue et retour de l'impérialisme américain ? Trois pays andins, la Bolivie, la Colombie et le Pérou, assuraient la quasi-totalité de l'offre mondiale de cocaïne. Les cartels colombiens notamment le cartel de Medellin de Pablo Escobar inondaient les Etats-Unis depuis les années 80. L'administration américaine considérait ce problème comme un facteur pouvant déstabiliser la sécurité intérieure des Etats Unis : En effet, le pays subissait une hausse de la criminalité et de la consommation de produits illicites. Bush décida d'accentuer l'aide militaire à la Colombie. La Colombie se vît octroyer une aide militaire et financière afin d'éradiquer les cartels et les guérillas27(*). Les bérets verts et la DEA28(*) assistèrent le gouvernement Colombien. C'était aussi un moyen de maintenir la présence et l'hégémonie américaine dans la région (présence de bases américaines). Une politique de fumigation fût mise en place afin là aussi d'éradiquer la production en Bolivie, au Pérou et en Colombie. La production diminua au prix de graves dommages causés à l'environnement et à la santé humaine. Ce fût lors de la déclaration de Carthagène le 15 février 1990 que la lutte contre les cartels fût intensifiée. Ainsi, l'ennemi communiste avait été remplacé par les narco-trafiquants. A. La déclaration de Carthagène29(*)Comme évoqué précédemment, la Colombie était dans une période de troubles. Les cartels semaient la terreur et le pays sombrait dans le chaos. Les Etats-Unis se devaient d'intervenir en Colombie pour deux raisons. Limiter le flux de drogue vers les Etats-Unis et secourir un allié dans la région. La guérilla et les cartels avaient affaibli les institutions colombiennes et l'administration Bush ne voulait pas d'un état fantôme dans son arrière-cour. L'approche des Etats-Unis était avant tout coercitive et cette vision fût imposée aux Etats andins. La déclaration de Carthagène reposait sur deux piliers : · Le premier pilier était économique : si les pays Andins remettaient en cause l'économie de la drogue en éradiquant les plans de Coca, les Etats-Unis s'engageaient à soutenir la reconversion des « paysans » en débloquant des fonds et en soutenant des programmes sociaux. La déclaration de Carthagène semblait se soucier de l'impact de l'éradication de la coca dans les pays Andins ou de l'impact écologique des fumigations mais l'histoire a démontré que ce n'était que des intentions. Primauté à l'action militaire et à la coercition. L'agent orange n'a jamais été un produit écologique. L'ouverture des marchés aux entreprises était encouragée pour ces trois pays. On voit donc la volonté d'hégémonie voire de vassalisation économique des Etats-Unis à travers ces accords : une aide financière et militaire contre l'application des préceptes américains. · Le second pilier était coercitif : Les forces de polices, les armées, la justice des trois pays andins s'engageaient à collaborer avec les Etats-Unis afin d'améliorer la lutte contre le trafic de drogue. Dans la pratique, les Etats-Unis allaient installer des bases et déployer la DEA contre les trafiquants. Les armées andines ne seraient que des supplétifs. Cet accord fût signé par les trois présidents Andins Virgilien Barco Vargas pour la Colombie, Jaime Paz Zamora pour la Bolivie, et Alan Garcia Perez pour le Pérou et le président américain Bush. Bush déclara qu'avec cet accord, ils avaient créé le premier cartel antidrogue «We, in fact, created the first antidrug cartel»31(*) Les Etats Unis ont imposé leur vision de la lutte contre la drogue sans concertation avec les trois pays Andins. Cette forme d'asservissement montre encore que la doctrine n'a pas disparu. Le président Bush n'avait pas attendu la déclaration de Carthagène pour montrer la volonté américaine dans sa lutte contre la drogue. Un an auparavant, les Etats-Unis avaient envahi le Panamá pour arrêter le Général Noriega. §2. Panamá : la dernière intervention militaire sur le continent Le Panamá a toujours eu une importance essentielle pour les Américains. * 27 Depuis les années 1960, l'Armée nationale colombienne, les insurgés de gauche (FARC, ELN) et les paramilitaires sont engagés dans le plus long conflit armé du continent alimenté par le narcotrafic qui a pris son essor dans les années 1980. * 28 Cree en 1973 la Drug Enforcement Administration est présente sur presque tout l'ensemble du continent américain, et plus particulièrement en Colombie, en Bolivie, au Pérou, au Panama et au Mexique. * ANNEXE 29 Sommet de Carthagène sur la drogue « La coopération économique et les initiatives internationales ne peuvent être efficaces que s'il existe des programmes concomitants et dynamiques de lutte contre la production, le traitement et la demande de drogues illicites. 30Il est clair que pour être pleinement efficace, les efforts de réduction de l'offre doivent s'accompagner d'une réduction significative de la demande. Les Parties reconnaissent que l'échange d'informations sur les programmes de contrôle de la demande profitera à leurs pays. Les Parties reconnaissent que la nature et l'impact du trafic et de l'interdiction des drogues illicites varie dans chacun des trois pays andins et ne peut pas être entièrement abordé dans ce document. Les Parties négocieront des accords bilatéraux et multilatéraux, conformément à leurs efforts antidrogues, en précisant leurs responsabilités et leurs engagements en matière de coopération économique et d'actions renforcées d'application de la loi. A. Compréhension des aspects économiques et du développement alternatif Les Parties reconnaissent que le trafic de drogues illicites à un impact négatif à long terme sur leurs économies. Dans certaines parties, les bénéfices tirés de la production et du commerce de la coca et du trafic illicite de drogue contribuent, à des degrés divers, à l'entrée de devises et à la création d'emplois et de revenus. La suppression de la production et du commerce de coca entraînera des coûts économiques importants, immédiats et à long terme qui affecteront, de diverses façons, chacun des pays andins. Le président des États-Unis demandera au Congrès d'autoriser de nouveaux fonds pour le programme pendant les années fiscales 1991 à 1994, afin de soutenir les efforts des Parties andines pour contrer l'impact socio-économique à court et à long terme d'une lutte efficace contre les produits illicites. Cette contribution des États-Unis se fera dans le cadre des actions contre le trafic de drogue effectuées par les Parties andines. Les Parties andines réitèrent l'importance de mettre en oeuvre ou de renforcer des politiques économiques solides pour l'utilisation efficace d'une telle contribution. Les États-Unis sont également prêts à coopérer avec les partis andins dans un large éventail d'initiatives pour le développement, le commerce et l'investissement afin de renforcer et de soutenir la croissance économique à long terme. Le développement alternatif, conçu pour remplacer l'économie de la coca au Pérou et en Bolivie et le trafic illicite de drogue dans toutes les parties des Andes, comprend les domaines de coopération suivants. À court terme, il est nécessaire de créer et / ou de renforcer les programmes d'urgence sociale et le soutien de la balance des paiements pour atténuer les coûts sociaux et économiques découlant de la substitution. À moyen et à long terme, des programmes et des mesures d'investissement seront nécessaires pour créer les conditions économiques pour la substitution définitive de l'économie de la coca dans les pays où il existe ou de ce secteur de l'économie touchée par le trafic de stupéfiants. Il est nécessaire de mettre en oeuvre des programmes visant à préserver l'équilibre écologique. » Développement alternatif et remplacement des cultures Afin de favoriser l'augmentation des emplois et des opportunités de revenus dans l'ensemble du système productif et de mettre en oeuvre ou d'améliorer une politique économique saine pour soutenir une croissance à long terme, les États-Unis appuieront les mesures visant à stimuler le développement rural généralisé, à promouvoir les exportations non traditionnelles et construire ou renforcer l'infrastructure productive. Les Parties, conformément aux politiques respectives de la Bolivie, de la Colombie, du Pérou et des États-Unis, détermineront l'assistance économique nécessaire pour assurer des politiques économiques saines et soutenir le développement alternatif et la substitution des cultures, ce qui, à moyen terme, aidera à remplacer le revenu, l'emploi et les échanges de devises dans les pays où ceux-ci ont été générés par l'économie illégale de la coca. Les États-Unis sont prêts à financer des activités économiques de ce genre avec des ressources nouvelles et concessionnaires. Afin de réaliser un programme complet de développement alternatif et de substitution des cultures, les Parties conviennent que, en plus de la coopération fournie par les États-Unis, la coopération économique, ainsi que des incitations plus importantes à l'investissement et au commerce extérieur d'autres sources, seront nécessaires. Les Parties feront des efforts concertés pour obtenir le soutien des institutions multilatérales et autres institutions économiques pour ces programmes, car les trois Parties andines appliquent ou poursuivent des politiques économiques solides et des programmes efficaces contre les drogues. Les parties sont convaincues qu'une lutte globale contre le trafic de drogue illicite perturbera le marché des dérivés de la coca et de la coca et réduira leurs prix. Comme le succès est atteint dans cette lutte, ceux qui travaillent dans la culture de coca et dans leur traitement primaire chercheront à trouver d'autres sources de revenus soit par substitution de cultures, soit par changement d'emploi. Les Parties travailleront ensemble pour identifier les activités de revenus alternatifs pour le financement extérieur. Les États-Unis sont prêts à envisager le financement d'activités telles que la recherche, la vulgarisation, le crédit et d'autres services de soutien agricole et le soutien des initiatives du secteur privé pour la création de micro-entreprises et agro-industries. Les États-Unis coopéreront également avec les partis andins pour promouvoir des marchés nationaux et étrangers viables pour vendre les produits générés par des programmes de développement alternatif et de substitution des cultures. » 2. Atténuation de l'impact social et économique de la lutte contre le trafic illicite de drogues À mesure que les Parties andines mettent en oeuvre ou continuent de développer des programmes efficaces d'interdiction du flux de drogues illicites et d'éradication des cultures, ils auront besoin du type de décaissement rapide pour atténuer les coûts sociaux et économiques à petite échelle et à grande échelle. Les Parties coopéreront pour identifier le type d'assistance nécessaire. Les États-Unis sont prêts à fournir un soutien de la balance des paiements pour répondre aux besoins en devises. Les États-Unis envisagent également de financer des programmes sociaux d'urgence pour offrir des emplois et d'autres opportunités aux pauvres directement touchés par la lutte contre les drogues illicites. 3. Initiatives commerciales, incitations aux exportations et aux investissements étrangers privés Une augmentation du commerce et de l'investissement privé est essentielle pour faciliter une croissance économique soutenue et aider à compenser les perturbations économiques résultant d'un programme efficace contre les drogues illicites. Les Parties travailleront ensemble pour accroître le commerce entre les trois pays andins et les États-Unis, facilitant effectivement l'accès au marché des États-Unis et renforçant la promotion des exportations, y compris l'identification, le développement et la commercialisation de nouveaux produits d'exportation. Les États-Unis envisagent également de fournir une assistance technique et financière appropriée pour aider les produits agricoles andins à respecter les conditions d'admission. Les Parties peuvent envisager l'établissement de politiques économiques et d'investissement, ainsi que des lois et règlements visant à favoriser l'investissement privé. Lorsque des conditions favorables existent, les États-Unis faciliteront l'investissement privé dans les trois pays andins, en tenant compte des conditions particulières et du potentiel de chacun. B. Compréhension de l'attaque des drogues illicites Les Parties réaffirment leur volonté de lutter contre le trafic de drogue de manière globale et attaquant toutes les facettes du commerce : production, transport et consommation. Une telle action globale comprend les éléments suivants : - Actions préventives pour réduire la consommation et donc exiger. Activités de contrôle et d'application de la loi contre la culture, la transformation et la commercialisation illicites de drogues illégales. - Contrôle des produits chimiques essentiels pour la production de drogues illégales et les moyens utilisés pour leur transport. - La saisie, la confiscation et le partage des produits illégaux et des biens utilisés pour commettre des crimes liés aux stupéfiants. - Coordination des forces de l'ordre, des militaires, des procureurs et des tribunaux, dans le cadre de la souveraineté nationale de chacune des Parties. - Actions visant à réduire nettement la culture illégale de coca. Les Parties s'engagent à procéder à une évaluation continue de leur coopération afin que le Président des États-Unis, le cas échéant, puisse demander au Congrès de fournir une assistance supplémentaire aux Parties Andines. Étant donné que les Parties agissent dans le cadre du respect des droits de l'homme, elles réaffirment que rien ne ferait plus pour saper la guerre contre la drogue que le non-respect des droits de l'homme par les participants. 1. Prévention et demande Les Parties s'engagent à soutenir le développement et l'élargissement des programmes de prévention globale, tels que l'éducation publique préventive dans les zones rurales et urbaines, le traitement des toxicomanes et l'information pour encourager l'opposition du public à la production, au commerce et à la consommation de drogues illégales. Ces programmes sont fondamentaux si le problème de la drogue doit être confronté avec succès. Les Parties reconnaissent que les efforts de prévention dans les quatre pays bénéficieront d'informations partagées sur les programmes de prévention réussis et des accords de coopération bilatéraux et multilatéraux pour étendre leurs efforts dans ce domaine. À cette fin, les Parties s'engagent à apporter des ressources économiques, matérielles et techniques pour soutenir de tels programmes de prévention. 2 Interdiction Une bataille contre un produit illicite doit se concentrer sur la demande, la production et le commerce de ce produit. L'interdiction des drogues illégales, au fur et à mesure qu'elles passent du producteur au consommateur, est essentielle. Les Parties s'engagent à intensifier leurs efforts dans leurs propres pays pour interdire les drogues illicites et pour accroître leur coordination et leur coopération afin de faciliter cette lutte. Les États-Unis sont prêts à fournir une coopération accrue en matière d'équipement et de formation aux organes d'application de la loi des Parties andines. 3. Implication des forces armées des pays respectifs Le contrôle du trafic illicite de drogues est essentiellement une question d'application de la loi. Cependant, en raison de son ampleur et des différents aspects impliqués, et en accord avec l'intérêt souverain de chaque Etat et de son propre système judiciaire, les forces armées de chacun des pays, sur leur propre territoire et dans les juridictions nationales, peuvent également participer. Les Parties peuvent établir des ententes bilatérales et multilatérales pour la coopération en fonction de leurs intérêts, de leurs besoins et de leurs priorités. Les Etats unis sous entendent qu'ils interviendront aux côtés de ces pays. 4. Partage de l'information et coopération en matière de renseignements Les Parties s'engagent à échanger davantage d'informations et de renseignements afin de renforcer l'action des organismes compétents. Les Parties poursuivront des ententes bilatérales et multilatérales sur la coopération en matière d'information et de renseignement, conformément à leurs intérêts et priorités nationaux. 5. Eradication et découragement des cultures illicites L'éradication peut jouer un rôle essentiel dans le combat antidrogue de chaque pays. Dans chaque cas, les programmes d'éradication doivent être soigneusement élaborés, en mesurant leurs effets possibles sur la production totale de drogues illicites dans chaque pays ; leur rapport coût-bénéfice par rapport à d'autres moyens de lutte contre les drogues illicites ; qu'ils puissent être les plus efficaces en tant que programmes volontaires ou obligatoires ou une combinaison des deux ; et leurs conséquences politiques et sociales probables. Les Parties reconnaissent que pour éradiquer les cultures illicites, la participation des producteurs eux-mêmes est souhaitable, en adoptant des mesures qui les aideront à obtenir des sources de revenus légales. De nouvelles opportunités économiques, telles que des programmes de développement alternatif et de substitution des cultures, seront encouragées à aider à dissuader les producteurs d'initier ou d'élargir la culture illégale. Notre objectif est une réduction soutenue de la superficie totale cultivée illégalement. Les programmes d'éradication doivent protéger la santé humaine et préserver l'écosystème. 6. Contrôle des actifs financiers Les parties conviennent d'identifier, de tracer, de geler, de saisir et d'appliquer d'autres procédures légales pour la disposition de la criminalité antidrogue dans leurs pays respectifs et d'attaquer les aspects financiers du commerce illicite de drogue. Conformément à leurs lois respectives, chacune des Parties cherchera à adopter des mesures pour définir, catégoriser et criminaliser le blanchiment d'argent, ainsi que pour accroître les efforts visant à mettre en oeuvre la législation en vigueur. Les parties conviennent d'établir des formules prévoyant des exceptions au secret bancaire. 7. Confiscation et partage des produits de drogue illégaux Les parties s'engagent à mettre en place un système de confiscation et de partage des bénéfices et des actifs illégaux des médicaments et à mettre en place des programmes efficaces dans ce domaine. Dans les cas des États-Unis liés à la confiscation de biens de trafiquants de drogues illégales où la Bolivie, la Colombie et le Pérou fournissent une assistance au Gouvernement des États-Unis, le Gouvernement des États-Unis s'engage à transférer au Gouvernement aidant les biens confisqués, dans la mesure compatible avec Lois et règlements des États-Unis. Les parties chercheront également des accords de partage d'actifs pour la Bolivie, la Colombie et le Pérou avec d'autres pays. 8. Contrôle des produits chimiques essentiels utilisés dans la production de drogues illicites Le contrôle aux États-Unis de l'exportation de substances chimiques utilisées dans le traitement de la cocaïne est vital. En outre, il est nécessaire de mieux contrôler l'importation et la production nationale de ces substances par les Parties andines. Des efforts conjoints doivent être coordonnés pour éliminer le commerce illicite de ces substances. Les parties conviennent : - intensifier l'interdiction des mouvements de produits chimiques essentiels qui sont déjà entrés dans le pays, légalement ou illégalement, et sont détournés pour le traitement des drogues illicites. Cela comprend le contrôle des points d'étranglement ainsi que l'établissement de programmes d'enquête et de suivi en étroite coopération avec tous les organismes d'application des lois des Parties. - Développer un système interne pour suivre les produits chimiques essentiels par la vente, la revente et la distribution à l'utilisateur final. - coopérer de manière bilatérale et multilatérale pour se fournir les informations nécessaires pour suivre les mouvements nationaux et internationaux de produits chimiques essentiels dans le but de contrôler leur vente et leur utilisation. - soutenir les efforts déployés par les États de l'Organisation des États américains (OEA) pour élaborer et mettre en oeuvre un accord interaméricain régional sur les produits chimiques essentiels. 9. Contrôle des armes, des avions, des navires, des explosifs et des équipements de communication utilisés dans le trafic illicite de drogues Le trafic illicite de drogue dépend fortement des armes, des explosifs, des équipements de communication et des transports aériens, maritimes et riverains tout au long de la culture illicite et du processus de production et de distribution. Les parties conviennent : - renforcer les contrôles sur le mouvement des armes et des explosifs illégaux et sur la vente, la revente et l'enregistrement des navires d'aéronefs et des navires dans leurs pays respectifs, qui devraient être effectués par leurs propres autorités. Les Parties conviennent d'établir sur leur propre territoire des programmes de contrôle qui incluent : - l'enregistrement des navires et des aéronefs ; - l'adoption de normes juridiques permettant la confiscation effective des aéronefs et des navires ; - contrôle des permis de pilote et de la formation ; - enregistrement des aérodromes dans leurs pays respectifs ; - élaboration de mesures de contrôle par rapport aux équipements de communication utilisés dans le trafic illicite de stupéfiants dans la mesure permise par leurs lois respectives et leurs intérêts nationaux. Les États-Unis acceptent de travailler avec les partis andins pour empêcher les exportations d'armes des États-Unis aux trafiquants de drogues illégales dans les trois pays andins. 10. Coopération juridique Les parties s'engagent à coopérer dans le partage de preuves instrumentales dans des formes recevables par leurs procédures judiciaires. Les Parties conviennent également de rechercher des mécanismes permettant l'échange d'informations sur la législation et les décisions judiciaires afin d'optimiser les procédures judiciaires contre le trafic de drogues illicites. Les Parties reconnaissent la valeur de la coopération internationale dans le renforcement de l'administration de la justice, y compris la protection des juges, du personnel judiciaire et d'autres personnes qui participent à ces procédures. Compréhension des initiatives diplomatiques et de l'opinion publique Le fléau du trafic et de la consommation de drogue illicite ne respecte pas les frontières, menace la sécurité nationale et érode les structures économiques et sociales de nos nations. Il est essentiel d'adopter et de mener une stratégie globale pour promouvoir une prise de conscience complète des effets destructeurs de la production illégale, du trafic illicite et de la mauvaise consommation de drogues. Dans ce but, les Parties s'engagent à utiliser tous les moyens politiques et économiques leur en pouvoir pour mettre en oeuvre des programmes visant à atteindre cet objectif. 1. Renforcer l'opinion publique en faveur de l'intensification de la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants La sensibilisation du public devrait également être renforcée par une action diplomatique active et déterminée. Les Parties s'engagent à renforcer les plans de programmes conjoints menant à l'échange d'idées, d'expériences et de spécialistes dans le domaine. Les Parties demandent à la communauté internationale d'intensifier un programme d'information publique mettant l'accent sur le danger du trafic de drogue dans toutes ses phases. À cet égard, les Parties s'engagent à apporter un soutien actif aux programmes interaméricains de sensibilisation du public et à la réduction de la demande et appuieront l'élaboration d'un plan d'éducation à la prévention de la toxicomanie à la réunion interaméricaine de Quito cette année. 2. Sommet économique Le Sommet économique de 1989 à Paris a créé un Groupe d'action financière pour déterminer comment les gouvernements pourraient promouvoir la coopération et une action efficace contre le blanchiment de l'argent grâce au trafic illicite de drogue. Les États-Unis accueillent le prochain Sommet économique du 9 au 11 juillet 1990 à Houston. Les États-Unis profiteront de cette occasion pour accorder une attention particulière à la lutte contre le trafic illicite de drogue. Les Parties demandent aux pays membres du Sommet économique et aux autres participants au Groupe d'action financière d'accorder plus d'attention à l'étude des mesures économiques susceptibles de contribuer à réduire le trafic de drogue. En particulier, les Parties demandent aux pays du Sommet économique de prendre les mesures nécessaires pour que les actifs saisis du trafic illicite de drogue en Bolivie, en Colombie et au Pérou soient utilisés pour financer des programmes d'interdiction, de développement alternatif et de prévention dans nos pays. Approches multilatérales et coordination Les Parties ont l'intention de coordonner leurs actions dans des institutions économiques multilatérales afin d'assurer la Bolivie, la Colombie et le Pérou, une coopération économique plus large dans le cadre d'une politique économique saine. 4. Rapport à la session extraordinaire des Nations Unies sur le trafic illicite de drogues Les Nations Unies ont reconnu que le problème du trafic de drogue représente une grave menace pour la sécurité des États et la stabilité économique. Il a appelé à un plan d'action mondial et a convoqué une session extraordinaire du 20 au 23 février 1990 pour discuter de l'ampleur de ce problème. Ce sera l'occasion appropriée de réitérer la nécessité de mettre en vigueur le plus rapidement possible la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, qui prévoit des mesures énergétiques contre le trafic illicite de drogue tout en reconnaissant les utilisations ancestrales et traditionnelles de la coca feuille. 5.Rapport à la Réunion des ministres de l'OEA et à la CICAD L'Organisation des États américains a convoqué une réunion interaméricaine des ministres responsables des programmes nationaux de lutte contre les stupéfiants qui se tiendra du 17 au 20 avril 1990 à Ixtapa, au Mexique. Les Parties demandent instamment que la réunion des ministres et la Commission interaméricaine de lutte contre l'abus des drogues (CICAD) donnent la priorité aux compréhensions énoncées dans ce document et appuient leur mise en oeuvre anticipée dans le cadre de la coopération régionale en matière de drogue. 6. Réunion trilatérale de Madrid Les parties soulignent l'importance du document publié par la Réunion trilatérale de Madrid et les efforts entrepris en Europe, en particulier la participation de la Communauté européenne, en vue d'adopter des politiques et des initiatives spécifiques contre le trafic illicite de drogue. 7. Sommet ministériel mondial pour réduire la demande de drogues et lutter contre la menace à la cocaïne Les Parties notent avec satisfaction la convocation d'un sommet ministériel mondial pour réduire la demande de drogues et de lutte contre la menace de la coca, qui se tiendra du 9 au 11 avril 1990 à Londres. Cette réunion servira à souligner le rôle que la réduction de la demande doit jouer dans les efforts de la communauté internationale pour réduire le commerce des drogues illicites et souligne les coûts sociaux, économiques et humains du commerce. Les Parties conviennent de coordonner leurs actions et leurs futures stratégies dans ce domaine dans le but de tirer parti de cette importante initiative. 8. Démarches de transit des pays Par l'intermédiaire d'institutions spécialisées des Nations Unies, telles que les chefs des organismes nationaux chargés de l'application de la loi, nos pays participent à d'importants efforts de coordination. Les Parties s'engagent à renforcer la coopération avec les pays de transit en ce qui concerne l'interdiction du trafic de drogues illicites. 9. Conférence mondiale contre le trafic illicite de drogues Afin de progresser vers les objectifs convenus lors du Sommet de Carthagène, les Parties appellent à une conférence mondiale en 1991 visant à renforcer la coopération internationale dans l'élimination de la mauvaise consommation, du trafic illicite et de la production de drogues. 10. Réunion de suivi au Sommet de Carthagène Afin de suivre l'état d'avancement des accords découlant des accords susmentionnés, les Parties conviennent de tenir une réunion de suivi de haut niveau dans un délai ne dépassant pas six mois. » Citation: George Bush: "Declaration of Cartagena," February 15, 1990. Online by Gerhard Peters and John T. Woolley, The American Presidency Project. http://www.presidency.ucsb.edu * 31 http://www.presidency.ucsb.edu The President's News Conference Following the Drug Summit in
Cartagena, Colombia |
|