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Gautier de CHANTERAC
La doctrine Monroe après la fin de la
Bipolarisation.
Volume I/I
Mémoire de Master
2Sécurité-Défense.
Mention : Carrières Publiques
Spécialité : Sécurité et
défense Parcours : Professionnel
Sous la direction de
monsieur Louis BALMOND
Année universitaire 2016-2017
Remerciements
Je remercie ma famille et ma belle-famille pour son aide
précieuse.
Enfin, je remercie Monsieur Louis BALMOND, directeur de ce
mémoire pour ses conseils et sa bienveillance.
Sommaire
PARTIE 1 -L'ADMINISTRATION
REPUBLICAI NE : DE L'HEGEMONISME A L'UNILATERALISME
CHAPITRE 1 - A l'heure de l'hyperpuissance : le courant
hégémoniste, George H. W. Bush. 20 janvier 1989 -20 janvier
1993
CHAPITRE 2 - L'unilatéralisme, George W. Bush
-20 janvier 2001- 20 janvier 2009.
PARTIE 2-L'ADMINISTRATION DEMOCRATE : CONSENSUS
BIPARTISAN OU NOUVELLE STRATEGIE POUR L'AMERIQUE ?
CHAPITRE 1 - De la « Démocratie en
Amérique » ? William Clinton- 20 janvier 1993 -20 janvier
2001.
CHAPITRE 2 - Un espoir déçu ? Barack
Obama -20 janvier 2009-20 janvier 2017.
Introduction
En 1815, les Etats-Unis d'Amérique sortaient
« d'une seconde guerre d'indépendance » contre le
Royaume -Uni 1(*)qui avait
affaibli son économie.
L'Union devait faire face à un double danger qui
pouvait menacer sa sécurité et sa volonté d'atteindre le
Pacifique pour consolider ses frontières.
D'une part, les craintes relatives à une possible
intervention de la Sainte Alliance 2(*) contre les nouveaux Etats qui venaient de
s'émanciper de l'Espagne (Venezuela, Argentine, Chili et
Mexique)3(*) .
D'autre part la Russie installée en Alaska, venait
d'étendre sa zone d'influence jusqu'en Oregon, une zone
revendiquée à la fois par les Américains et les
Britanniques.
.
C'est dans ce contexte d'un retour du colonialisme
européen que James Monroe devînt le cinquième
président des Etats-Unis en 1817.
Monroe était un vétéran de la guerre
d'indépendance4(*) et
avait donc de la sympathie pour la lutte des colonies espagnoles.
Le 2 décembre 1823, Monroe tînt un discours
devant le congrès qui deviendrait avec le temps, la Doctrine Monroe.
La politique étrangère américaine était sans doute
née ce jour-là et ce discours majeur aurait des
répercussions sur le développement politique et économique
du reste de l'Amérique.
« Le moment est venu d'affirmer, comme un
principe touchant aux droits et intérêts des Etats unis, que le
continent Américain, par suite de la condition libre et
indépendante qu'il a acquise et conservée, n'est pas susceptible
d'être dans l'avenir un objet de colonisation de la part d'un Etat
Européen. La politique que nous avons adoptée à
l'égard de l'Europe , dès le commencement même des guerres
qui ont si longtemps agite cette partie du globe , est toujours, y est-il dit,
restée la même .Elle consiste à ne jamais nous interposer
dans les affaires intérieures d'aucunes des puissances de l'ancien
monde ; à considérer le gouvernement de fait comme
légitime par rapport à nous ; à établir avec
ce gouvernement des relations amicales , à les conserver par une
politique franche , ferme et courageuse , en admettant sans distinction les
justes réclamations de toutes les puissances et en ne souffrant les
injures d'aucune. Mais lorsqu'il s'agit de notre continent, les choses changent
tout à fait de face, car, si les puissances alliées voulaient
faire prévaloir leur système politique dans l'une ou l'autre
partie de l'Amérique, elles ne le pourraient pas sans qu'il en
résultât un danger imminent pour notre bonheur et notre
tranquillité. Aucune d'elles, d'ailleurs, ne peut croire que les
frères du sud l'adopteraient de leur propre gré, si on les
abandonnait à eux-mêmes. Il nous serait également
impossible de demeurer spectateurs indifférents de cette intervention,
sous quelque forme qu'elle eut lieu. »4(*)
Monroe posait ainsi les bases de l'interventionnisme des Etats
unis sur le continent, et d'un point de vue marxiste de son
aliénation.
« Si nous envisageons la force et les
ressources de l'Espagne et des nouveaux gouvernements de l'Amérique,
aussi bien la distance qui les sépare, il est évident que
l'Espagne ne pourra jamais parvenir à les soumettre. La
véritable politique des Etats-Unis est toujours de laisser à
elles-mêmes les parties contendantes, dans l'espoir que les autres
puissances suivront le même système » 5(*)
Monroe sous-entendait donc que l'Espagne perdrait le reste de
ses colonies et que les puissances européennes n'étaient plus les
maîtres du jeu en Amérique.
L'exceptionnalisme américain6(*)avait remplacé la vieille
Europe et cette nation bénie des dieux devait guider le reste du
continent et du monde.
Désormais, le continent américain
représentait l'arrière-cour des Etats-Unis et en tant que telle
une zone d'exclusivité.
La guerre contre le Mexique7(*) fût le premier signe de cette pensée
expansionniste qu'était la doctrine Monroe. On rejetait le colonialisme
européen tout en inventant une forme plus détournée de
contrôle des peuples du continent : une hégémonie sans
possessions ni colons.
Dans une Histoire populaire des Etats unis, Howard
Zinn8(*)cite John O
Sullivan9(*)
rédacteur en chef de la Democratic Review qui expliquait ainsi
les tensions avec le Mexique« c'est la destinée manifeste
du peuple américain que de se répandre sur le continent que la
Providence lui a assigné afin de permettre le libre développement
de notre population qui croit annuellement de plusieurs millions
d'individus »
Cette doctrine a servi de principe directeur à la
politique étrangère des Etats-Unis sur le continent et l'affaire
du Venezuela en est un autre parfait exemple.
Ce litige frontalier entre la Guyane Anglaise et le
Venezuela donna lieu à un vif échange de notes entre le
sous-secrétaire d'Etat américain
Olney et lord Salisbury. Les Etats Unis prétendirent alors que les Etats
américains du Sud comme du Nord, étaient commercialement et
politiquement leurs alliés : « Permettre
à un Etat européen de mettre la main sur l'un d'eux serait
bouleverser cet état de choses et sacrifier tous les avantages que les
Etats Unis retirent de ces relations naturelles »10(*).
Lord Salisbury répondit « que la
doctrine Monroe ne dérivait pas d'un principe de droit international
fondé sur le consentement universel »11(*). Olney répliqua
« que les Etats-Unis pouvaient se prévaloir
légitimement de cette doctrine, consacrée par de nombreux
précédents et qui avait sa place dans le Code international,
comme si elle y avait été spécifiquement
mentionnée »12(*).
En fin de compte, le président Cleveland proposa au
Congrès de Washington de nommer une commission pour procéder
à une délimitation de la frontière qui faisait l'objet du
litige entre la République du Venezuela et la Guyane Anglaise (17
décembre 1895) : « une fois le rapport
établi et accepté par le Congrès, ce sera un devoir pour
les Etats Unis de résister à toute usurpation, par la Grande
Bretagne, d'un territoire quelconque ou d'une juridiction quelconque sur un
territoire que nous aurions regardé comme appartenant au
Venezuela. »Une déclaration anticipée de guerre et
une affirmation de la doctrine : « l'Amérique aux
américains ».
Après avoir atteint le Pacifique et établi
définitivement ses frontières, l'Union décida
d'étendre son influence au continent américain voire au monde.
La guerre américano-espagnole de 189814(*) dont l'un des objectifs
était de chasser définitivement l'Espagne illustre cette
volonté de domination politique et économique unilatérale.
Les colonies Espagnoles passèrent sous dominations
américaine en 1898 mais l'Union ne se retira pas pour autant
après la guerre. Ils imitèrent donc les Européens en se
constituant à leur tour des colonies.
La fin du XIX siècle et surtout le XX siècle
constituèrent une période durant laquelle les Etats-Unis
considérèrent les autres pays du continent comme un espace
où ils pouvaient agir en fonction de leurs seuls objectifs15(*) au mépris de la
volonté et de l'aspiration de ces pays.
Ainsi, Washington exerça pendant longtemps, un
contrôle serré sur les régimes au pouvoir sur le continent
américain : soutien à l'indépendance du Panamá
pour en contrôler le canal, occupation d'Haïti ;
l'Amérique centrale, Cuba et les Caraïbes devinrent les zones
d'investissement des grands groupes industriels tels qu'United Fruits ou la
Standard Fruit Company. Ces deux sociétés exploitants la
filière bananière ont eu une telle emprise sur ces pays que leurs
agissements ont inspiré le concept de« république
bananière », inventé par l'écrivain
américain O. Henry16(*).
Pratiquement aucun gouvernement ne pouvait se maintenir sans
l'aval de Washington (Arbenz17(*), Allende).
Cette mainmise fût exacerbée par le contexte de
la guerre Froide (1947 -1990) et atteignit son apogée avec la perte de
Cuba en 1959. Cuba serait le premier et le dernier pays à pouvoir
s'émanciper du joug américain. Il en paiera d'ailleurs un lourd
tribut.
La politique de « containment »
ou d'endiguement18(*)fût une époque de lutte acharnée
contre les mouvements ou groupuscules de gauche considérés comme
les agents de la propagation du communisme ; et à ce titre, des
ennemis dangereux et irréductibles pour les intérêts vitaux
américains. Cette politique entraîna de nombreux coups d'Etat dans
les pays du continent avec l'implication visible ou cachée de divers
services et officines américaines (C. I. A : Central
Intelligence Agency, International Telephone and Telegraph). Le plus
célèbre étant le coup d'Etat contre Allende au Chili en
197319(*).
Ces régimes dictatoriaux ont pu compter sur le soutien
et le consensus bipartisan des différentes administrations
états-uniennes pour se maintenir au pouvoir. Tout en étant
conscients qu'il s'agissait de régimes répressifs, les dirigeants
américains les ont utilisés comme un rempart contre tout
enracinement du communisme dans les Amériques.
Truman aurait dit à propos du dictateur Samoza20(*) : « He's a
bastard, but heisour bastard »
La fin de la guerre froide (1990) marqua un véritable
tournant dans les relations entre les Etats-Unis et le reste du continent.
Dès lors que la puissance de l'U. R. R. S eût
diminué dans la décennie 1980, la doctrine Monroe et la politique
d'endiguement s'amenuisèrent et les Etats-Unis appuyèrent le
processus de démocratisation sur le continent (Argentine, Brésil,
Paraguay, Guatemala).
En effet, le communisme ne représentait plus une
menace pour les Etats Unis. Les régimes dictatoriaux avaient donc perdu
leur utilité.
Avec la fin de la Bipolarisation, la doctrine Monroe
avait-elle encore un sens, n'était-ce pas selon
Francis Fukuyama21(*)
« la fin de l'histoire » ?
A travers l'étude des administrations
Républicaines (I) et Démocrates (II) de janvier 1989 à
janvier 2017, nous démontrerons que la doctrine Monroe n'a pas disparu
avec la fin de la guerre froide mais a évolué en
différents avatars et malgré une intensité
différente selon les présidences, elle guide toujours l'action
des Etats-Unis dans la région.
Partie
1 - ADMINISTRATION REPUBLICAINE : DE l'HYPERPUISSANCE A
L'UNILATERALISME.
Chapitre 1
- A l'heure de l'hyperpuissance22(*): le courant hégémoniste, George H. W.
Bush. 20 janvier 1989 -20 janvier 1993.
George Bush fût le premier président depuis
cinquante ans à devoir adapter la politique étrangère
américaine basée sur la bipolarisation à un nouveau
contexte mondial. Ainsi l'Amérique devenait l'Hyperpuissance.
Bush lança le nouvel ordre mondial23(*), se rapprocha de la Russie et
déclara vouloir se baser sur le droit international et les grandes
institutions de coopération.
« Nous nous devons aujourd'hui, en tant que
peuple, d'avoir une intention de rendre meilleure la face de la nation et plus
douce la face du monde »24(*)
L'administration Bush semblait avec l'initiative pour les
Amériques de 1990 avoir une nouvelle approche pour le continent
américain.
Cependant, l'invasion du Panamá et l'intensification de
la guerre contre la drogue prouvèrent que la doctrine Monroe n'avait pas
disparu mais avait évolué. La lutte n'était plus le
communisme mais la guerre contre la drogue et la domination
économique.
Section 1. De l'hégémonie militaire
à l'hégémonie économique.
Depuis une décennie, les Etats Latino-américains
souffraient de la crise de la dette.
L'agonie de l'URSS avait bouleversé l'équilibre
géopolitique.
Le « containment » de l'ennemi
soviétique était désormais derrière et la politique
extérieure des Etats-Unis devait être repensée.
Ainsi, l'Amérique Latine devenait un enjeu majeur pour
l'économie américaine.
De plus, deux autres facteurs menaçaient la
sécurité des Etats-Unis.
Comme évoqué précédemment, la
crise économique avait entrainé au sud du Rio Grande une
poussée migratoire et l'explosion de consommation de drogues avait
déstabilisé la société américaine.
C'est donc dans ce contexte que Bush lança l'initiative
pour les Amériques en juin 1990.
§1. L'Initiative pour les Amériques (EAI
juin 1990)
L'Union se devait de stabiliser la région et de trouver
des débouchés à une économie américaine en
stagnation.
La nouvelle stratégie américaine allait donc
transformer la doctrine Monroe : primauté à l'approche
politico-économique.
Une Amérique latine stable ne pouvait que
bénéficier à Washington.
L'initiative Bush (Entreprise for the Americas Initiative
(EAI) - Initiative pour les
Amériques) annoncée au cours du sommet des sept
pays les plus industrialisés à Houston en juin 1990, ouvrait
la perspective d'une zone de libre-échange des Amériques pour les
trente-quatre pays du continent. A la différence de l'Alliance pour le
progrès, lancée dans les années 1960 par le
président Kennedy, l'Initiative pour les Amériques rejetait le
schéma classique de coopération nord-sud.
Ainsi, le commerce, le développement des
investissements privés et la réduction de la dette constituaient
les trois piliers de l'Initiative.
Ce modèle visait à mettre en place des accords
de libre-échange et à ouvrir davantage les économies
latino-américaines et caribéennes aux multinationales en
échange d'une réduction limitée de la dette.
L'un de ses principaux objectifs était de relancer les
exportations, des Etats-Unis vers ces régions, qui avaient
baissées entre 1982 et 1988 de quelques centre trente milliards de
dollars.
« La prospérité dans notre
hémisphère dépend du commerce, non de
l'aide », avait souligné le président Bush, le
27 juin 1990, en proposant aux pays latino-américains et
caribéens une « association authentique pour la
réforme du marché libre »
En ce qui concerne le commerce, G. Bush proposa la
création d'une zone hémisphérique de libre-échange
qui verrait une croissance des échanges commerciaux sur la base de
protocoles d'accord (Framework Agreements) précisant les
conditions d'un démantèlement progressif des barrières
douanières.
Cette Initiative pour les Amériques se
concrétisa à partir de février 1991 par le
dépôt au Congrès d'un projet de loi
« Enterprise for the Americas Initiative Act »
Soucieux de concrétiser cette démarche,
l'administration Bush signa un projet de libre-échange avec le Mexique
et le Canada. L'A. L. E. N.A (North American Free Trade
Agreement) ou (Tratado de libre comercio de Américadel
Norte), définissait une zone de libre-échange de quelques quatre
cent cinquante millions d'habitants formée par les États-Unis, le
Canada et le Mexique.
Signé par les dirigeants de ces trois pays, George
Bush, Brian Mulroney et Carlos Salinas de Gortari le 7 octobre 1992
à San Antonio cet accord était aussi une réponse à
l'Union Européenne et une perspective de débouchés pour
l'industrie agro-alimentaire américaine qui perdait des marchés
en Europe.
De plus, l'administration Bush espérait que l'exemple
du Mexique allait inciter les autres nations à faire de même.
§2. La vision
américaine de la démocratie : libéralisation au
profit des firmes américaines
Du point de vue américain, la liberté du
commerce favorise la prospérité dont découlent la
liberté et la paix
La politique étrangère devait être
repensée et l'Amérique latine était un enjeu majeur pour
l'économie américaine en déclin et privée de
marchés par « la forteresse Europe »
La crise de la dette était une opportunité
d'appliquer la vision américaine de la démocratie : une
démocratie de marché. L'Amérique Latine était la
principale source d'exportation d'énergie fossiles et de minerais des
Etats-Unis. Avec le consensus de Washington, les Etats-Unis purent appliquer
leur nouvelle politique de domination économique.
A. La crise de la dette et le consensus de Washington
L'expression « consensus de Washington »
trouva son origine dans un article de l'économiste John Williamson en
1989 qui définît dix recommandations adressées aux pays en
voie de développement et notamment aux pays d'Amériques latines
en proie à une crise de la dette25(*) .
Le modèle économique sud-américain
était dans une impasse ce qui conduisit Williamson à proposer une
approche libérale en parfaite adéquation avec la politique
américaine.
Cette doctrine libérale comprenait donc les dix
propositions suivantes :
· Une discipline budgétaire stricte avec un
équilibre des dépenses et des recettes.
· Une réorientation de la dépense publique
(vers des secteurs de forts retours économiques sur investissements)
· Une réforme fiscale (élargissement de
l'assiette fiscale).
· Une stabilité monétaire : faible
inflation, réduction des déficits du marché,
contrôle des réserves d'argent.
· L'adoption d'un taux de change unique et
compétitif.
· Une libéralisation du commerce extérieur.
· L'élimination des barrières à
l'investissement direct à l'étranger.
· Une privatisation des entreprises publiques afin de
réduire l'endettement
· Une déréglementation des marchés avec
la fin des barrières à l'entrée ou à la sortie.
· Prise en compte des droits de propriété
notamment la propriété intellectuelle.
Le Chili lors de la dictature de Pinochet avait mis en place
ces préceptes issus de l'école de Chicago de Milton
Friedman26(*) qui
influencèrent les propositions de Williamson.
Le « Consensus de Washington »
désignait donc un accord tacite du Fonds Monétaire International
et de la Banque Mondiale, avec le soutien du Trésor américain,
pour n'accorder des aides financières aux pays en développement
en difficulté qu'à la condition sine qua non que ceux-ci adoptent
des politiques libérales.
L'effondrement du système socialiste et la crise de la
dette prouvaient bien aux yeux des américains et des institutions
internationales que le libéralisme économique était la
seule voie à suivre.
Le développement ne pouvait s'opérer que dans le
cadre d'échanges marchands de nature privée et qui plus est dans
un marché libéralisé et sans entraves.
L'Argentine et la Colombie suivirent l'exemple du Chili en
privatisant voire en bradant leurs entreprises publiques et en
dérégulant le marché.
L'Argentine connaîtra une grave crise en 2002 ce qui
tend aussi à affirmer que l'ouverture à outrance n'était
pas non plus la meilleure solution pour des économies basées sur
l'exportation de matières premières.
Ces propositions d'ouverture économique ne sont pas
issues d'une concertation mais bien imposées par les Etats Unis. La
domination économique a remplacé la domination politique.
* 1 La guerre
anglo-américaine de 1812 a opposé les États-Unis à
l'
Empire
britannique, entre juin 1812 et février 1815. Cette guerre est aussi
connue sous les noms de guerre de 1812 ou de seconde guerre
d'indépendance.
* 2 Le 26 septembre 1815, le
tsar de Russie Alexandre 1er, l'empereur d'Autriche François 1er et le
roi de Prusse Frédéric-Guillaume III signent à Paris le
pacte de la Sainte-Alliance.
* 3 Les guerres
d'indépendance en Amérique du Sud sont un ensemble de mouvements
indépendantistes qui entre ,1810 à 1825, ont mis fin à la
domination espagnole.
* 4 La Doctrine de Monroe
à la fin du XIXe siècle /de Merignhac,
Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 5 La Doctrine de Monroe
à la fin du XIXe siècle /de Merignhac,
Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 6 L'exceptionnalisme
américain est une théorie politique et philosophique qui
considère que les États-Unis occupent une place spéciale
parmi les nations du monde en termes de sentiment national, d'évolution
historique, d'institutions politiques et religieuses, et parce que c'est un
pays qui a été construit par des immigrés
* 7 La guerre
américano-mexicaine (1846-
1848) a opposé les
États-Unis au Mexique. Elle est déclenchée lorsque le
Congrès américain vote l'annexion du Texas en 1845.
* 8 Estimant que le point de
vue traditionnellement adopté par les ouvrages d'histoire de
États-Unis était assez limité, Zinn décida à
la fin des années 1970 de rédiger lui-même un ouvrage sur
ce thème afin de renouveler la perspective sur l'histoire de son pays.
Son Histoire populaire des États-Unis constitue ainsi une
« contre-histoire » prenant à rebours les grands
mythes américains.
* 9John L. O'Sullivan (
15
novembre
1813-
24
mars
1895) est un
journaliste et
homme politique
américain,
auteur de l'expression «
Destinée
manifeste » en
1845 lorsqu'il qualifiait
l'annexion du
Texas et du comté de l'
Oregon aux
États-Unis.
* 10 Sous-secrétaire
d'Etat Olney La Doctrine de Monroe à la fin
du XIXe siècle /de Merignhac, Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 11 La Doctrine de Monroe
à la fin du XIXe siècle /de Merignhac,
Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 1213 La Doctrine de Monroe à la fin du
XIXe siècle /de Merignhac, Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 14 La guerre
hispano-américaine est un conflit armé qui se déroula
d'avril à août
1898 entre les
États-Unis et l'
Espagne, et qui eût
pour conséquence la confirmation (à la suite de la
guerre
d'indépendance cubaine) de l'indépendance de Cuba jusqu'en
1901, et la prise de contrôle d'anciennes colonies espagnoles dans les
Caraïbes et l'océan Pacifique par les États-Unis( Guam,
Porto Rico, les Philippines )
* 15Corollaire Roosevelt est
une interprétation expansionniste de la doctrine de Monroe (1823)
exposée par le président américain Theodore Roosevelt dans
un discours prononcé le 6 décembre 1904 au début de la
troisième session du 58e Congrès des
États-Unis.
* 16O. Henry Cabbages and
Kings : Henry a été inspiré de ce qu'il a vu
au Honduras, un pays envahi en 1910 par la compagnie américaine Cuyamel
Fruit, qui finit par se mettre en guerre contre le Guatemala voisin en raison
des rivalités entre Cuyamel et la United Fruit Company.
* 17Jacobo Árbenz
Guzmán fut
président
du Guatemala de 1951 à 1954, lorsqu'il fut renversé par un
coup
d'État organisé par la CIA. Il fit campagne, en se
présentant comme un réformateur en promettant de rendre le
Guatemala économiquement indépendant et de le débarrasser
de la dépendance des États-Unis
* 18 L'endiguement
(« containment » en anglais) est la stratégie de
politique étrangère adoptée par les États-Unis
après-guerre. L'endiguement visait à stopper l'extension de la
zone d'influence soviétique au-delà de ses limites atteintes en
1947 et à contrer les États susceptibles d'adopter le
communisme.
* 19Salvador Allende Gossens (
26 juin 1908 -
11 septembre
1973), est président de
la République du Chili du
3
novembre
1970 au
11
septembre 1973.Il
devient ainsi le premier président socialiste en Occident à
être parvenu au pouvoir par des élections dans un État de
droit. Le gouvernement de Salvador Allende, soutenu par l'Unité
populaire, une coalition de partis de gauche, a tenté de mettre en place
un État socialiste de façon non-violente etlégale, la
« voie chilienne vers le socialisme », par des projets tels
que la nationalisation des secteurs clés de l'économie et la
réforme agraire. Allende a fait face à la polarisation politique
internationale de la Guerre froide et à une grave crise politique,
économique et financière au Chili. Le coup d'État du 11
septembre 1973 mené par
Augusto Pinochet
met fin à son mandat par la force, renverse le gouvernement et instaure
une dictature militaire
* 20 Les Somoza sont une
famille influente du Nicaragua qui exercera une dictature pendant 43 ans
(1937-1979)
* 21La Fin de l'histoire et
le Dernier Homme :il y soutient que le modèle occidental de
démocratie libérale ne serait pas seulement le vainqueur de la
guerre froide mais constituerait également le stade idéologique
ultime dans la longue marche de l'histoire.
* 22Hubert Védrine,
est Ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2002 et
définit la notion et l'utilisation du terme d'
« hyperpuissance » pour qualifier les États-Unis
* 23 Utilisée lors d'un
discours prononcé au Congrès des États-Unis le
11 septembre
1990 par le président
George H. W. Bush
3,
l'expression « nouvel ordre mondial » s'inscrit dans la
lignée des formules exprimant l'idée de nouveauté dans la
diplomatie américaine, après la « nouvelle
donne » de 1932 et la « nouvelle
frontière » de 1960.« Nous nous trouvons aujourd'hui
à un moment exceptionnel et extraordinaire. La crise dans le golfe
Persique, malgré sa gravité, offre une occasion rare pour
s'orienter vers une période historique de coopération. De cette
période difficile, notre cinquième objectif, un nouvel ordre
mondial, peut voir le jour : une nouvelle ère, moins menacée
par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre
dans la quête de la paix. »
* 24 Discours du
président américain
George H. W. Bush
au Congrès le 11 septembre 1990
* 25Article de
Charles LARUE
16 octobre 2010
Analyses,
Tiers-Monde
et émergents,
Un peu
d'histoire qui explique la crise de la dette :
« Dans les années 1960 et 1970, l'Amérique latine
connaît un développement important, fondé sur les
investissements étrangers (majoritairement en provenance des banques
occidentales, où les pays arabes producteurs de pétrole
plaçaient leur argent) qui permettent un décollage industriel
important, au Mexique par exemple. C'est également le cas du
Brésil, dont les taux de croissance ont justifié l'expression de
« miracle brésilien » au tournant des années
1970.
Cependant, à la fin des années 1970, alors que la
crise économique pousse les pays occidentaux à réduire
leurs importations, notamment de produits de base tels que le cacao qu'ils
achetaient aux pays du Sud, on assiste à un retour en force du
libéralisme, en particulier aux Etats-Unis. Ainsi, lorsqu'aux Etats-Unis
Ronald Reagan arrive au pouvoir, celui-ci reconduit à son poste Paul
Volcker, alors président de la banque centrale américaine (FED).
Les taux directeurs américains dépassent à cette
époque les 20% pour combattre l'inflation. Ceci entraîne une
raréfaction du crédit pour les paysdu Sud et une hausse de la
valeur dudollar.En conséquence, le crédit devient d'une part plus
chère pour les pays d'Amérique latine, mais aussi plus difficile
à rembourser, si bien que les intérêts non-payés se
sont ajoutés à la dette qui existait déjà, rendant
la situation insupportable pour nombre de pays.
En 1982, le Mexique annonce ainsi qu'il est en incapacité
de rembourser ses dettes. Dès lors, la dette apparaît clairement
aux yeux du monde. Par conséquent, l'instabilité
économique menaçait également nombre d'économies
occidentales, créditrices auprès de l'Amérique latine.
Avec l'aide du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque
mondiale (BIRD), les gouvernements occidentaux ont donc dû prendre ce
problème à bras le corps. Deux organismes ont notamment
contribué à rééchelonner les dettes
non-remboursables : le Club de Paris pour les créanciers publics, le
Club de Londres pour les créanciers privés. En octobre 1985, le
plan Baker est mis en place mais ses effets seront peu visibles, d'autant qu'il
ne s'attaque pas aux sources du problème. Finalement, c'est le plan
Brady qui, en 1989, permet de mettre fin à la crise par
l'émission d'obligations et des réductions partielles de dettes.
En échange d'un réaménagement de leur dette, les pays
d'Amérique latine s'engagent ainsi à ouvrir leur économie
par des réformes libérales : les Plans d'Ajustement
Structurels (PAS).
Ces PAS, mis en place par le FMI ou la BIRD, ont pour but
d'ouvrir les économies des pays endettés, d'engager un processus
de libéralisation, par exemple par des privatisations, et de mener une
politique d'austérité, souvent accompagnée d'une
dévaluation de la monnaie. Ces plans s'inspirent de ce que John
Williamson a appelé, en 1989, le Consensus de Washington, qui
préconise des réformes fiscales, des restrictions
budgétaires et une libéralisation des économies. Mais
ceux-ci ont aussi été décriés car ils ont
entrainé une réduction des dépenses publiques notamment
pour l'éducation et la santé. Ceci a été à
l'origine d'un recul important des politiques sociales et d'une
paupérisation des populations, à l'origine de l'élection
de nombreux gouvernements de gauche à partir de la fin des années
1990 ».
* 26 Milton Friedman est un
économiste Américain fervent défenseur du
libéralisme et fondateur de l'école de Chicago. Ses idées
sur le monétarisme, la fiscalité, les privatisations et la
dérèglementation ont directement ou indirectement inspiré
les politiques économiques de nombreux gouvernements à travers le
monde, notamment ceux de Ronald Reagan aux États-Unis, de Margaret
Thatcher au Royaume-Uni, d'Augusto Pinochet au Chili.
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