L'aide publique au developpement dans la lutte contre l'extreme pauvrete au Cameroun : cas du contrat de desendettement et de developpementpar Samuel Bileou Christian Wandji Institut des Relations Internationales du Cameroun - Mater 2 en Relations Internationales option communication et Action Publique Internationale 2022 |
G. ProblématiqueLa problématique est une étape incontournable dans un travail de recherche, c'est elle qui constitue le fil d'ariane de celui-ci, d'où toute l'importance qu'elle revêt dans le cadre de notre étude. A ce propos, Peter Berger et Thomas Luckman estiment qu' « un objet de recherche ne peut être défini et construit qu'en fonction d'une problématique permettant de soumettre à une interrogation systématique les aspects de la réalité mis en relation par la question qui leur est posée »50(*). Michel Beaud pour sa part souligne que « la problématique est une composante essentielle (...). C'est l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettront de traiter le sujet choisi »51(*). Il s'agit d'identifier « ce qui pose problème »52(*), c'est-à-dire la structure d'informations dont la mise en relation engendre chez un chercheur un écart se traduisant par un effet de surprise ou de questionnement assez stimulant pour le motiver à faire la recherche. Dans cette mouture, la question de la lutte contre la pauvreté retient l'attention de nombreux acteurs aussi bien étatiques que non étatiques que ce soit sur le plan national qu'international. Autant elle retient l'attention de nombreux acteurs, autant elle fait l'objet de multiples questionnements et de formules pour son éradication ou du moins pour sa mitigation à sa plus petite forme d'expression. Cette étude étant centrée sur le cas camerounais, nous pouvons formuler la problématique suivante : Quelles sont les implications du Contrat de Désendettement et de Développement sur la réduction de la pauvreté au Cameroun ? Il gravite autour de cette principale problématique, deux questions secondaires qui retiennent tout aussi bien notre attention à savoir : - Quelle est l'architecture du D au Cameroun et comment s'agence-t-il ? - Quelles sont du point de vue des localités et des secteurs, les principaux foyers de l'extrême pauvreté au Cameroun ? H. HypothèsesLes hypothèses sont la partie de notre travail où nous apportons des réponses provisoires à notre problématique. Il s'agit d'une proposition provisoire, une présomption, qui demande à être vérifiée. Selon Madeleine GRAWITZ, l'hypothèse se présente comme l'anticipation d'une relation entre un phénomène et un concept capable d'en rendre compte et permet une meilleure compréhension des phénomènes observables53(*). Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt ont pu dire à ce propos que l'hypothèse est « une réponse positive à la question de recherche »54(*) et que par ailleurs, il est tout à fait judicieux de conjuguer plusieurs hypothèses pour couvrir les divers aspects du problème55(*). Cela dit, notre bloc d'hypothèse s'organise ainsi que suit : Avec une hypothèse principale qui est de dire que : les implications du D en matière de lutte contre la pauvreté au Cameroun découlent d'une part de sa structuration et d'autre part de ses objectifs opérationnels. Les hypothèses secondaires découlant de la principale sont les suivantes : - Le D au Cameroun est le reflet de trois contrats avec le gouvernement national. - Les zones rurales demeurent le foyer de l'extrême pauvreté au Cameroun. * 50 Peter BERGER et Thomas LUCKMAN, The social construction of reality, London penguing press, 1967. * 51 Michel Baud, L'art de la thèse, Paris, la découverte, 1994, p.32. * 52 Lawrence Olivier, Guy BEDARD, Julie FERRON, L'élaboration d'une problématique de recherche, paris, Harmattan, 2005, p.25. * 53Madeleine GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, 11 e édition. Editions Dalloz- 2001, p.398. * 54Raymond QUIVY, Luc Van CAMPENHOUDT, cité parCorinne MENGUE-MVOMO, « Analyse critique de la politique publique camerounaise de protection de la fortune publique », Mémoires de Master en Relations Internationales, Université de Yaoundé II, IRIC, 2016, p. 17. * 55Ibid. |
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