II.1.2. Population d'étude
Notre population d' étude a porté sur 630
traumatisés ayant consulté et pris en charge dans le service de
chirurgie à l' hôpital provincial du Nord-Kivu de la
période allant du 1er janvier au 31 décembre 2015, soit une
année.
II.1.3. L' échantillonnage
Notre étude a porté sur 55 patients admis,
suivis et traités dans le service de chirurgie à l' hôpital
provincial du Nord-Kivu pour fractures ouvertes des os de la jambe.
II.1.4. Critères de
séléction
? Critères d' inclusion
Le groupe d' étude était composé de
patients victimes d' un traumatisme ayant entrainé une fracture ouverte
du tibia et du péroné d'une ou des deux jambes, qui ont
consulté dans un délai inférieur à deux mois
après le traumatisme, qui ont été admis et suivis dans le
service de chirurgie de l' hôpital provincial du Nord-Kivu sans
distinction d' âge ni de sexe.
? Critères de non inclusion
Ont été exclus de notre étude :
-Les patients n' ayant pas fait l' objet d' un suivi
régulier ;
-Les anciennes fractures ouvertes des os de la jambe,
c.à.d ayant consulté deux mois
après traumatisme;
-Les patients ayant refusé les soins hospitaliers au
profit d'un traitement traditionnel
ou non suivis à l' hôpital provincial du Nord-Kivu
;
-Les patients dont le dossier est incomplet ou perdu ;
-Tout patient ne faisant pas parti de la période
prévue par l'étude.
17
II.2. METHODE ET TECHNIQUES
II.2.1. Type et durée d'
étude
Il s' agit d' une étude rétrospective allant du
1er janvier au 31 décembre 2015. Cette étude a
duré une année et a porté sur 55 patients admis pour une
prise en charge des fractures ouvertes des deux os de la jambe à l'
hôpital provincial du Nord-Kivu.
II.2.2. Techniques de récolte des
données
La collecte des données a été faite à
l' aide d' un questionnaire rempli par
l'examinateur.
Nous nous sommes donc servis des supports suivants :
-Dossiers des patients au service de statistique et archivage
;
-Registre des consultations externes du service de chirurgie ;
-Registre du bloc opératoire ;
-Fiche d'enquète individuelle présentée en
annexe.
II.2.3. Les variables d' étude
Pour notre étude, les variables ci-après d'
étude ont été retenues : la fréquence, l'
âge, le sexe, la provenance, la profession, le mécanisme de
survenue, les circonstances étiologiques, le délai entre la
survenue du traumatisme et la consultation à l'hopital, les
lésions asociées, la classification de GUSTILO-ANDERSON, le
siège de la fracture, le caractère du trait de fracture, le
coté atteint, le type de traitement,le type d'immobilisation, la
prévention anti-tétanique, le type de traitement médical,
la durée d'hospitalisation, l' évolution avec ou sans
complication et le type de complication.
II.2.4. Techniques d'analyse des resultats
Les données ainsi recueillies et
présentées sous forme des tableaux et des graphiques ont
été saisies dans les programmes Word et Excel, et
analysées sur le logiciel EPI-INFO version 2008 ; mais aussi l'analyse
statistique par le calcul de pourcentage.
??
% = ??
|
x 100 avec n = effectifs
N = Nombre total de l'échantillon
|
18
CHAPITRE III : RESULTATS
Ce chapitre traite des résultats obtenus au cours de
notre étude sur les fractures ouvertes des os de la jambe à
l'hôpital provincial du Nord Kivu qui ont eu lieu durant la
période allant du 1er Janvier au 31 Décembre 2015,
portant sur 55 cas de fractures ouvertes de deux os de la jambe.
III.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
1. LA FREQUENCE
Au cours de la période allant du 1er janvier au 31
décembre 2015, il a été enregistré 630 cas de
traumatisme dans le service de chirurgie, et dont 72 cas de fractures ouvertes
des deux os de la jambe qui constitue une proportion de 11.4%.
Parmi les 72 cas, il y a eu 8 fiches perdues et 9 fiches mal
complétées. Ainsi, nous avons retenus 55 cas qui nous ont permis
de réaliser notre étude.
Tableau I. Répartition des patients selon la
fréquence
TRAUMATISMES
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
(%)
|
Traumatisme cranio-encéphalique
|
174
|
27.6
|
Traumatisme cranio-facio-encéphalique
|
120
|
19
|
Traumatisme de l'épaule
|
40
|
6.3
|
Traumatisme thoracique
|
26
|
4.1
|
Fracture de l'humérus
|
2
|
0.3
|
Fracture de deux os de l'avant-bras
|
31
|
4.9
|
Traumatisme ouvert de l'abdomen
|
15
|
2.4
|
Traumatisme de la hanche (du bassin)
|
12
|
1.9
|
Fracture du fémur
|
10
|
1.6
|
Traumatisme du genou
|
18
|
2.9
|
Fracture fermée des os de la jambe
|
38
|
6
|
Fracture ouverte des os de la jambe
|
72
|
11.4
|
Traumatisme du coup de pied
|
30
|
4.8
|
Les plaies hémorragiques
|
42
|
6.7
|
TOTAL
|
630
|
100
|
Il ressort de ce tableau que la fréquence des cas de
fractures ouvertes des os de la jambe est de 11.4% avec 72 cas sur les 630 et
dont les traumatismes cranio-encéphalique et
cranio-facio-encéphalique sont les plus fréquents avec
respectivement 174 cas, soit 27.6% et 120 cas, soit 19%.
40,00%
60,00%
50,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
7,30%
0 - 20 ans 21 - 40 ans 41 - 60 ans >60 ans
50,90%
29,10%
12,70%
Graphique 2. Répartition des patients selon la
tranche d'âge
19
2. LE SEXE
A l'aide de ce graphique, nous vous montrerons entre le sexe
féminin et le sexe masculin, quel genre prédomine parmi les 55
cas de fractures de deux os de la jambe, les différentes causes de cette
prédominance suivie d'une comparaison.
69.1%
Masculin Féminin
SEXE
30.9%
Graphique 1. Répartition des patients selon le
sexe.
De ce graphique, il ressort que les individus de sexe
masculin étaient les plus atteints par les fractures ouvertes des os de
la jambe dans notre milieu d'étude avec 38 cas sur les 55, soit 69.1%
contre 17 cas ; soit 30.9% pour les individus de sexe féminin ; soit un
sexe ratio de 2.2 en faveur du sexe masculin.
3. LA TRANCHE D'AGE
A l'aide de ce graphique, la variable âge nous permettra
de savoir quelle est la tranche d'âge la plus touchée par les
fractures ouvertes de deux os de la jambe.
20
Il ressort de ce graphique que la tranche d'âge de 21
à 40 ans est beaucoup plus atteinte que d'autres avec 28 cas, soit
50.9%.
4. LA PROVENANCE
Dans ce tableau, nous vous montrerons dans quel quartier de la
ville de Goma sont provenus la plupart de nos patients victimes de fractures
ouvertes de deux os de la jambe et ceux provenant en dehors de la ville, et
pourquoi ces chiffres élevés par rapport aux autres quartiers.
Tableau II. Répartition des patients selon la
provenance
QUARTIERS EFFECTIF POURCENTAGE
|
|
(%)
|
Birere
|
10
|
18.2
|
Mabanga
|
8
|
14.5
|
Katindo
|
16
|
29.1
|
Ndosho
|
1
|
1.8
|
Katoyi
|
2
|
3.6
|
Office 1 & 2
|
4
|
7.3
|
Mugunga
|
0
|
0
|
Virunga
|
3
|
5.5
|
Kyeshero
|
2
|
3.6
|
Majengo
|
2
|
3.6
|
Hors-Ville
|
7
|
12.7
|
TOTAL
|
55
|
100
|
Il ressort de ce tableau que les patients habitant dans la
ville de Goma ont été les plus représentés à
87.3% des cas contre 12.7% des cas provenant en dehors de la ville. Et la
majorité de nos patients proviennent du quartier Katindo avec 16 cas,
soit 29.1% des cas.
5. LA PROFESSION
Dans le graphique ci-dessous, nous vous montrerons les classes
professionnelles prédominantes dans la survenue des fractures au cours
de notre étude.
21
40
35
30
25
20
15
10
5
0
16.4%
Etudiants/Elèves Conducteurs Commerçants
Fonctionnaires
Ouvriers Militaires Sans profession
36.4%
9.1%
21.8%
7.3%
1.8%
7.3%
Graphique 4. Répartition des patients selon le
mécanisme de survenue
Graphique 3. Répartition des patients selon la
profession
Il ressort de ce présent graphique que les conducteurs
des véhicules sont les plus touchés par les fractures ouvertes de
deux os de la jambe avec 20 cas sur les 55, soit 36.4% des cas, suivi des
fonctionnaires avec 12 cas, soit 21.8% et des Etudiants/Elèves avec 9
cas, soit 16.4% des cas. Les militaires ont occupé seulement 1.8% avec 1
seul cas en raison de la présence de leur hôpital (Hôpital
Régional Militaire) dans le quartier se trouvant en diagonal de notre
lieu de recherche.
III.2. CLINIQUE
6. LE MECANISME DE SURVENUE DE LA FRACTURE
Mécanisme
70
60
50
40
30
20
10
0
65.5%
34.5%
Direct Indirect
Direct Indirect
Dans le graphique ci-dessous, nous vous montrerons le
mécanisme par lequel ces fractures sont survenues. Il peut être
soit direct, soit indirect selon que l'agent traumatisant vient frapper l'os ou
une contrainte mécanique imposé à l'os, déterminant
sa rupture à distance du point d'application de la force.
22
Ce graphique nous amène à dire que les traumatismes
par choc direct ont dominé avec 36 cas, soit 65.5% des cas contre 19
cas, soit 34.5% des cas pour les traumatismes indirects.
7. LES CIRCONSTANCES D'APPARITION
(ETIOLOGIES)
Dans ce tableau, nous vous montrerons parmi les
différentes causes de ces fractures, quelle est la cause la plus
fréquente, puis une illustration comparative d'un autre auteur vous sera
également relevée.
Tableau III. Répartition des patients selon
l'étiologie
CAUSES
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
(%)
|
Accident de Trafic Routier (ATR)
|
44
|
80
|
Accident du Travail (AT)
|
2
|
3.6
|
Arme à feu
|
4
|
7.3
|
Coups et Blessures Volontaires (CBV)
|
3
|
5.5
|
Accident de Sport (AS)
|
2
|
3.6
|
TOTAL
|
55
|
100
|
Il ressort de ce tableau que les accidents de trafic routier
représentent la cause la plus fréquente des fractures ouvertes
des os de la jambe avec 44 cas sur les 55 enregistrés, soit 80% des cas
; puis viennent en seconde position les fractures causées par l'arme
à feu avec un nombre minime soit 4 cas faisant ainsi 7.3% des cas.
8. LE DELAI ENTRE LA SURVENUE DU TRAUMATISME ET LA
CONSULTATION
Dans ce tableau, nous vous montrerons le temps qui s'est
écoulé entre la survenue du traumatisme ayant entrainé la
fracture et la consultation à l'hôpital.
Tableau IV. Répartition des patients selon le
délai du traumatisme et la consultation
DELAI EFFECTIF POURCENTAGE
(%)
0 - 24 heures 52 94.5
25 - 48 heures 2 3.6
49 - 72 heures 1 1.8
TOTAL 55 100
Il ressort de ce tableau que 52 patients sur les 55, soit
94.5% des cas ont consulté l'hôpital provincial du nord Kivu dans
les premières 24 heures de la survenue du traumatisme ayant
entrainé la fracture ouverte des deux os de la jambe.
23
9. LES LESIONS ASSOCIEES
A l'aide du graphique ci-dessous, nous vous montrerons que
les cas de fracture ouvertes de deux os de la jambe ont été
accompagnés ou non d'autres lésions, leur rapport à ces
résultats ainsi qu'une comparaison avec d'autres auteurs.
40
36.4%
35
30
25
20
15
10
5
0
9.1%
5.5%
20%
12.7%
16.4%
Aucune Traumatisme
cranien
Aucune
Traumatisme cranien
Traumatisme du membre suupérieur Traumatisme du pied
Traumatisme du membre suupérieur
Traumatisme du pied
Traumatisme de la cuisse
Traumatisme thoracique
Graphique 5. Répartition des patients selon
les lésions
De ce graphique, il ressort que 20 cas sur les 55, soit 36.4%
n'ont enregistré aucune lésion associée à la
fracture. Par contre, 11 cas de traumatisme crânien, soit 20% des cas
sont associées à la fracture.
10. LE SIEGE DU TRAIT DE FRACTURE
Dans ce tableau, nous allons illustrer les différents
sièges des fractures ouvertes des os de la jambe et cela est utile pour
leur meilleure prise en charge.
Tableau V. Répartition des patients selon le
siège du trait de fracture
SIEGE DU TRAI T DE FRACTURE
|
|
TIBIA
|
PERONÉ
|
EFFECTI
F
|
POURCENTA GE
|
EFFECTI
F
|
POURCENTA GE
|
1/3 Inférieur
|
6
|
10.9
|
8
|
14.5
|
1/3 moyen
|
37
|
67.3
|
34
|
61.8
|
1/3 Supérieur
|
12
|
21.8
|
13
|
23.6
|
TOTAL
|
55
|
100
|
55
|
100
|
De ce tableau, il ressort que le 1/3 moyen de deux os de la
jambe est le siège le plus fréquent dans ces fractures
représenté par 37 cas sur les 55, soit 67.3% des cas pour le
tibia et 34 cas, soit 61.8% des cas pour le péroné.
Il ressort de ce tableau que le type 2 de la classification de
GUSTILO-ANDERSON a prédominé avec 30 cas, soit 54.5%.
24
11. LE TYPE DU TRAIT DE FRACTURE
Le caractère du trait de fracture joue un rôle
capital dans la guérison rapide des fractures ouvertes selon que le
trait est unique (simple) ou complexe (comminutif).
Communitif
45.5%
Trait de fracture
Simple
54.5%
Simple Communitif
Graphique 6. Répartition des patients selon le
caractère du trait de fracture.
Il ressort de ce tableau que les fractures à trait
simple prédominent sur celles à trait comminutif avec 30 cas sur
les 55, soit 54.5% contre 25 cas sur les 55, soit 45.5% des cas.
12. LA CLASSIFICATION DE GUSTILO-ANDERSON
Différentes classifications ont permis d'évaluer
le degré d'ouverture cutanée en cas de fractures ouvertes et dans
notre étude, nous nous sommes plus intéressés à
celle de GUSTILO-ANDERSON qui a été la plus utilisé dans
le service de chirurgie de l'HPNK.
Tableau VI. Répartition des patients selon la
classification de GUSTILO-ANDERSON
TYPES EFFECTIF POURCENTAGE
(%)
1 12 21.8
2 30 54.5
3a 6 10.9
3b 4 7.3
3c 3 5.5
TOTAL 55 100
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Orthopédique Chirurgical Orthopédique et
Chirurgical
Orthopédique
23,60%
Traitement
Chirurgical
18,20%
Orthopédique et Chirurgical
58,20%
Graphique 8. Répartition des patients selon le
type de traitement.
25
13. LE COTE ATTEINT PAR LA FRACTURE
A l'aide du graphique ci-dessous, nous vous montrerons entre
la jambe gauche et la jambe droite, quel était le côté le
plus touché par ces fractures chez nos patients.
34.5%
0%
Coté atteint
65.5%
Jambe gauche Jambe droite Les 2 jambes
Graphique 7. Répartition des patients selon le
côté atteint.
Il ressort de ce tableau que la jambe gauche est beaucoup
plus touchée que la jambe droite, avec respectivement 36 cas, soit 65.5%
et 19 cas, soit 34.5%.
III.3. TRAITEMENT
14. LE TYPE DE TRAITEMENT
Dans la prise en charge des fractures, le traitement peut
être orthopédique ou chirurgical, soit les deux à la fois.
Ainsi dans ce tableau, nous vous montrerons lequel de ces traitements
était le plus utilisé chez nos patients à l'hôpital
provincial du Nord Kivu.
26
Il ressort de ce graphique que le traitement
orthopédique combiné au traitement chirurgical a dominé
avec 32 cas sur les 55, soit 58.2% des cas contre 13 cas, soit 23.6% des cas
pour le traitement orthopédique seul et 10 cas, soit 18.2% des cas pour
le traitement chirurgical seul.
15. LE TYPE D'IMMOBILISATION
Dans le graphique ci-dessous, nous vous présenterons la
technique ou le matériel qui a été utilisé pour
l'immobilisation de la jambe fracturée avant la contention
définitive par la pose d'un plâtre qui est donc
systématique après cicatrisation des plaies.
40,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
%
Fixateur externe
72,40%
72,40%
Type d'immobilisation
Goutière platrée
8,40%
8,40%
Attèle platrée postérieure
19,20%
19,20%
Graphique 9. Répartition selon le type
d'immobilisation.
Du graphique ci-dessus, Il ressort que, pour immobiliser la
fracture, la plupart de nos patients ont bénéficié d'un
fixateur externe à 72.4% et cela en attendant la pose
systématique d'un plâtre cruropédieux après
cicatrisation des plaies.
16. LA PREVENTION ANTITETANIQUE
Le SAT et le VAT sont très importants dans la
prévention contre le tétanos surtout que la plupart de nos
patients n'avaient pas reçu ces molécules lors de la campagne de
vaccination contre le tétanos.
Il ressort de notre étude que tous les patients qui
ont été admis à l'hôpital provincial du Nord Kivu
pour fractures ouvertes de deux os de la jambe durant notre période
d'étude, ont systématiquement reçu le vaccin
antitétanique ainsi que le sérum antitétanique, soit tous
les 55 patients, ce qui représente 100% des cas.
17. LE TYPE DE TRAITEMENT MEDICAL
Pour le traitement médical, nous avons constaté
que tous nos patients avec fractures ouvertes de deux os de la jambe
enregistrés à l'hôpital provincial du Nord Kivu au cours de
notre étude, ont bénéficié systématiquement
d'un traitement fait des antibiotiques, des analgésiques et des
anti-inflammatoires.
27
III.4. EVOLUTION
18. LA DUREE D'HOSPITALISATION
Le séjour à l'hôpital a été
illustré en termes de jours pour nous permettre de savoir
l'évolution de ces fractures dans leur prise en charge.
Tableau VII. Répartition des patients selon
la durée d'hospitalisation
NOMBRE DE JOURS EFFECTIF POURCENTAGE
(%)
0 - 30 jours 46 83.6
31 - 60 jours 6 10.9
> 60 jours 3 5.5
TOTAL 55 100
De ce tableau, il ressort que 46 patients sur les 55, soit 83.6%
des cas ont séjourné à l'hôpital pendant en moyenne
30 jours.
19. L'EVOLUTION AVEC OU SANS COMPLICATIONS
Cette variable nous permettra de connaitre à l'aide de ce
tableau, comment ont évolué les patients traités pour
fractures ouvertes des os de la jambe à l'hôpital provincial du
Nord Kivu.
Graphique 10. Répartition des patients selon
l'évolution avec ou sans complications.
Il ressort de ce tableau que l'évolution de ces patients
a été plus favorable avec 85.5% des cas contre 14.5% des cas qui
se sont compliqués dans leur évolution.
20. LE TYPE DES COMPLICATIONS
Sans considérer les cas qui ont évolué
favorablement, ce tableau nous permettra de connaitre, parmi les complications
pouvant survenir au cours de l'évolution d'une fracture ouverte des os
de la jambe, celle qui a été la plus fréquente dans notre
étude.
Tableau VIII. Répartition des patients selon
le type des complications
28
TYPES DE COMPLICATION EFFECTTIF POURCENTAGE
(%)
Sans complication 47 85.5
Infection des parties molles 4 7.3
Cal vicieux 1 1.8
Retard de consolidation 2 3.6
Pseudarthrose 1 1.8
TOTAL 55 100
Il ressort de ce tableau que les patients qui n'ont pas
développé de complications ont occupé la majorité
des cas avec 47 cas sur les 55, soit 85.5% des cas contre seulement 8 cas, soit
14.5% des cas qui se sont compliqués ; et pour ceux-ci, ce sont les
infections des parties molles qui sont les plus représentées avec
4 cas sur les 55, soit 7.3% des cas.
29
CHAPITRE IV : DISCUSSION DES RESULTATS
1. Fréquence
Au cours de notre étude, les résultats ont
montré que la fréquence globale des fractures ouvertes des deux
os de la jambe durant la période allant du 1er Janvier au 31
Décembre 2015, soit une année, est de 11.4% des cas par rapport
à tous les autres 630 cas des traumatismes enregistrés.
Cette fréquence est proche de celle trouvée par
MOYIKOU A. et Coll. (28J dans son étude
menée en 2013 à Brazzaville en République du Congo
à propos de 150 cas des fractures ouvertes du membre inférieur,
qui a obtenu 10% des cas de fractures des os de la jambe et celle
trouvée par RUBENGA A. (9J qui a obtenu 9.61%
des cas, dans son étude menée à Bukavu sur un
échantillon de 64 cas des traumatismes à l'hôpital
général de Bukavu en RDC en 2011.
Ceci s'expliquerait par la multiplicité des
véhicules, des taxi-motos dans les centres villes, mais également
l'imprudence et la non connaissance du code de la route et par les conducteurs
et par les piétons.
2. Le Sexe
Par rapport au sexe, il a été constaté
dans notre étude que les hommes sont les plus atteints avec un taux de
69.1% contre 30.9% pour les femmes, soit un sexe ratio de 2.24.
Cette prédominance masculine serait due à la
nature des activités quotidiennes qu'exercent les hommes pour leur
survie et celle de leur famille, avec tous les risques possibles auxquels ils
sont prédisposés, comme le fait d'être exposé aux
traumatismes. Par ailleurs, ce sont les hommes qui pratiquent plus du sport que
les femmes ; en plus, ce sont les hommes qui s'engagent les plus dans la
carrière militaire vue la persistance des conflits dans la
région, le recrutement forcé des jeunes garçons, ces
derniers étant exposés à des fractures des os de la jambe
dues aux blessures par balles par exemple. Ceci a été
affirmé par le rapport du groupe d'experts de l'ONU
présenté par HEGE S et Coll., publié en 2012
(5J.
Nos résultats sont inférieurs à ceux
obtenus par RIBAULT L. et coll. (29J qui ont
trouvé 80% de prédominance masculine sur 47cas de fractures
ouvertes des os de la jambe à Dakar en 2009, justifiant cela par le fait
que ce sont plus les femmes qui assurent la subvention des besoins de la
famille.
3. L'Age
Du point de vue âge, nous avons trouvé dans notre
étude que ces fractures surviennent le plus souvent dans la tranche
d'âge comprise entre 21 et 40 ans avec 28 cas sur les 55, soit 50.9%
contre 7.3% des cas des patients d'au plus 20 ans d'âge.
Ces résultats se rapprochent de ceux de RUBENGA A
(9J et CHRISTIAN K. (30J
qui, dans leurs études, ont trouvé dans la
même tranche de 21 à 40 ans, respectivement 49.5% des cas sur un
échantillon de 64 cas à l'hôpital général de
Bukavu en RDC en 2011 et 50.6% des cas sur l'échantillon de 43 cas des
fractures ouvertes post-traumatiques de deux os de la jambe à
l'hôpital Heal Africa à Goma en RDC.
30
Ceci pourrait s'expliquer par le fait que cette période
est considérée comme la plus active de la vie de l'homme, on y
retrouve des motards, des étudiants, des élèves, etc. ;
qui se livrent à des activités diverses les exposant aux
différents risques comme à des multiples traumatismes.
4. La Provenance
Au cours de notre étude, il a été
constaté que les patients en provenance de la ville même de Goma,
ont été les plus représentés avec 87.3% des cas,
dont 29.1% des cas venus du quartier Katindo, suivis de ceux qui proviennent en
dehors de la ville avec 12.7% des cas.
Ceci s'expliquerait par le fait que l'intérieur de la
ville de Goma est beaucoup plus dominé par l'insécurité
causée par la persistance des groupes armées, comme c'est le cas
des territoires de Masisi, de Rutshuru et autres ; mais également
l'impraticabilité de certains axes routiers entrainant une limitation
dans l'acheminement des traumatisés dans la ville pour une meilleure
prise en charge, mais également le fait que l'HPNK est le seul
hôpital tertiaire dans la province pouvant accueillir tous les malades
des villes de la province.
Par contre, nos résultats sont supérieurs
à ceux de CHRISTIAN K. (30J qui, dans son
étude sur 43 cas observés à l'hôpital Heal Africa
à Goma en RDC qui a obtenu sur 89% des cas venus dans la ville
même de Goma, 15.6% des cas venus du quartier Katindo contre 28.2% pour
le quartier Mapendo et 21.6% pour le quartier Office 1 et 2 à Goma,
justifiant cela par la proximité de ces deux quartiers avec
l'hôpital.
Pour le Quartier Katindo, le taux élevé des
fractures ouvertes des deux os de la jambe trouvé au cours de notre
étude, soit 29.1% des cas s'expliquerait par l'emplacement de
l'hôpital provincial du Nord Kivu par rapport à d'autres quartiers
et compte tenu aussi de la fréquentation de beaucoup de monde sur les
tronçons longeant cet hôpital.
5. La Profession
Toutes les classes professionnelles étaient
représentées, mais nous avons remarqué que ce sont les
conducteurs des véhicules, plus particulièrement les motards (les
Taximen moto) et des chauffeurs des taxis-bus, qui étaient les plus
touchés avec 36.4% des cas, suivis des fonctionnaires avec 21.8% des cas
et des étudiants et élèves avec 16.4% des cas.
Ces résultats sont affirmés par RIBAULT L. et
coll. (29J qui a que ce sont les chauffeurs des
taxis-bus à Dakar dits « petit format » qui sont les plus
touchés par les fractures ouvertes des os de la jambe à 36%,
suivi des étudiants et élèves à 20%.
Ceci pourrait s'expliquer par le fait que la majorité
de la population est ignorante en ce qui concerne le code de la route, ce qui a
comme conséquence le nombre élevé des accidents de trafic
routier dû au non-respect du code de la route et par les conducteurs et
par les piétons ; également à l'excès de vitesse,
l'ivresse au volant par les conducteurs, etc.
31
Par ailleurs, la bonne règlementation de la circulation
routière par la police de circulation routière et le respect du
code de la route par les usagers, offrent une diminution du taux d'accidents de
trafic routier dans les pays développés, un taux inférieur
à celui trouvé par MARIE P. et coll. (6]
avec 13.8% des cas dans le rapport mondial sur la
prévention des traumatismes dus aux accidents de circulation qu'ils ont
présenté et approuvé par l'OMS à Genève en
2004.
6. Le Mécanisme
Au cours de notre étude, nous avons trouvé que
le mécanisme par choc direct était le plus en cause des fractures
ouvertes des deux os de la jambe avec 65.5% des cas contre 34.5% pour le
mécanisme indirect.
RUBENGA A. (9] dans son
étude sur les fractures ouvertes des os de la jambe à
l'hôpital provincial de Bukavu a obtenu 68.5% des cas survenus
également par un mécanisme direct, causées par les
accidents de trafic routier justifiant cela par la force du choc traumatisant
sur le membre et l'absence du tissu musculaire en regard de deux os de la
jambe.
Ce mécanisme est le plus rencontré à
cause du point d'impact dû à un accident de trafic routier par un
véhicule (une moto) qui est le plus souvent direct.
7. Les Circonstances d'apparition
(Etiologie)
MOYIKOU A. et coll. (28], RUBENGA
A. (9], ont trouvé, dans leurs études
que ce sont les accidents de la voie publique qui ont constitué la cause
la plus fréquente de ces fractures avec respectivement 84% des cas et
82% des cas.
Ceci se rapproche de notre étude au cours de laquelle
nous avons obtenu 44 cas des fractures ouvertes des de la jambe sur les 55
enregistrés, soit 80% des cas des fractures ouvertes causées par
les accidents de trafic routier.
Cela pourrait s'expliquer par la multiplicité du parc
automobile marquée par la modernisation, l'ignorance et le non-respect
du code de la route, l'imprudence et l'ivresse au volant, l'excès de
vitesse dans nos milieux.
Par contre, c ont obtenu un taux plus inférieur au
notre, soit 18.7% des cas survenus après un accident de la voie
publique. Ce qui confirme le résultat de MARIE P. et coll.
(6] qui, dans le rapport mondial sur la
prévention des traumatismes dus aux accidents de circulation qu'ils ont
présenté et approuvé par l'OMS à Genève en
2004, ont obtenu 13.8% des cas de traumatismes post accident de la voie
publique, justifiant cela par la bonne réglementation de la
sécurité routière dans les pays
développés.
8. Le Délai entre la survenue de la fracture et
la consultation
Au cours de notre étude, 94.5% de nos patients ont
consulté l'hôpital provincial du Nord Kivu dans les
premières 24 heures du traumatisme ayant entrainé la fracture
ouverte des os de la jambe.
OUSMANE M. (10] qui a
étudié sur 75 cas des fractures ouvertes des os de la jambe
à Bamako au Mali et NIMO S. (31] dans son
étude menée en 2011 à Kisangani sur la
problématique de l'utilisation des plâtres aux Cliniques
Universitaires de Kisangani en RDC à propos de 107 cas, ont
respectivement trouvé 80% et 100% des patients ayant consulté
dans les 24 heures de l'accident.
32
Ceci pourrait s'expliquer par le fait que, la plupart des
traumatismes étant causés par les accidents de trafic routier, le
malade étant dans l'émotion et ne pouvant pas
décidé de sa prise en charge immédiate et la
gravité ou la nature du traumatisme , laisse place à l'entourage
de l'acheminer le plus vite possible à l'hôpital le plus
proche.
9. Les Lésions associées
Dans notre étude, nous avons trouvé que 20 cas
sur les 55, soit 36.4% sont survenus sans aucune lésion associée
à la fracture. Cependant, 11 cas de traumatismes crâniens, soit
20% des cas ont accompagné les 55 cas des fractures ouvertes des deux os
de la jambe.
Ceci s'expliquerait par l'impact de survenue de l'accident.
Ces résultats obtenus sont bien inférieurs
à ceux de RIBAULT et coll. (29J et OUSMANE M.
(10J qui ont respectivement trouvé que 60% et
68% des cas des fractures ouvertes des deux os de la jambe étaient
survenus d'une manière isolée, c'est-à-dire sans aucune
lésion associée.
10. Le Siège du trait de fracture
Nous avons constaté au cours de notre étude que
le trait de fracture siégeant au niveau du tiers moyen des deux os de la
jambe était le plus fréquent avec respectivement 37 cas sur les
55, soit 67.3% des cas pour le tibia et 34 cas, soit 61.8% pour le
péroné.
Ces résultats concordent à ceux qu'a obtenu
ODIMBA E. (32J qui a étudié en 2007,
sur 57 cas des traumatismes du membre inférieur à Lubumbashi en
RDC, obtenant 67% pour le tibia et 61% pour le péroné le tout
avec prédominance du 1/3 inférieur.
Ce qui pourrait s'expliquer par l'absence d'une importante
masse charnue au niveau de la face antéro- interne de la jambe et la
transmission de la pression sur cette portion de l'os lors d'un choc
traumatique. « La face interne de la diaphyse tibiale est directement sous
cutanée ou superficielle » (12,13,14J.
11. Le Type du trait de fracture
Au cours de notre étude, nous avons trouvé que
les fractures à trait simple ou unique prédominaient sur celles
à trait complexe ou comminutif avec respectivement 30 cas sur les 55,
soit 54.5% pour le trait simple contre 25 cas, soit 45.5% d pour le trait
comminutif.
Ces résultats se rapportent à ceux
trouvés par CISSE A. (33J qui a
travaillé sur 65 cas des infections osseuses à pyogènes
à Bamako au Mali en 2005 en affirmant que 53.3% des fractures survenues
étaient à trait simple contre 46.7% à trait comminutif et
ces derniers cas étaient plus en cause des complications infectieuses
osseuses à pyogènes.
Ceci pourrait s'expliquer par le mécanisme du choc
traumatisant et la force d'impact sur l'os entrainant le plus souvent un trait
simple. Par contre, GRAY R. (4J, lui, dans son
étude menée à Genève en Suisse en 2005 sur les
principes de prise en charge chirurgicale des blessures de guerre à
propos de 41 cas, affirme que la plupart des fractures à trait
comminutif sont causées par l'arme à feu et a obtenu 61% des cas
des fractures ouvertes des os de la jambe à trait comminutif.
33
12. La Classification selon GUSTILO-ANDERSON
Nous avons trouvé au cours de notre étude que le
type 2 de la classification de GUSTILO-ANDERSON a prédominé avec
30 cas, soit 54.5% des cas. Cette classification est la plus utilisée
à l'hôpital provincial du Nord Kivu pour évaluer la
gravité d'une fracture ouverte.
Ce résultat est légèrement
inférieur à ceux de MOYIKOU A. et coll. (31]
qui ont obtenu 65.4% des cas des fractures ouvertes des os de la
jambe de type 2 de la classification de Gustilo-Anderson.
Ceci pourrait s'expliquer par le mécanisme et l'importance
du choc traumatique.
13. Le Côté atteint
Notre étude montre que la jambe gauche était la
plus touchée par ces fractures avec 36 cas sur les 55, soit 65.5% contre
19 cas, soit 34.5% pour la jambe droite.
Par contre, MORTIN R et HEBEL JR. (7]
ont affirmé dans leur étude menée à
Texas aux USA en 2008 sur »Epidemiology and bio-statistic of the road
trafic accident » que c'est plutôt la jambe droite qui était
la plus atteinte à 64% contre 36% pour la jambe gauche.
A ceci, nous pensons que le fait que notre pays est un pays
francophone où le côté droit de la route est celui qui est
autorisé dans la circulation routière et pour les piétons
et pour les véhicules, expliquerait la fréquence
élevée de survenue des fractures de la jambe du côté
gauche car le côté droit sera considéré comme
coté de refuge.
14. Le Type de traitement
Au cours de notre étude, nous avons trouvé que
la combinaison du traitement chirurgical et du traitement orthopédique
était le traitement le plus utilisé avec 32 cas sur les 55, soit
58.2% contre 13 cas, soit 23.6% pour le traitement orthopédique seul et
10 cas, soit 18.2% pour le traitement chirurgical seul.
Ces résultats sont contraires à ceux
trouvés par MOYIKOU A. et coll. (28] qui a
obtenu 56.6% des patients traités par le traitement orthopédique
seul. Il soutien ceci en pensant que le traitement chirurgical est souvent
à la base des complications infectieuses qui surviennent.
L'avantage du traitement orthopédique est de ne pas
ouvrir le foyer de la fracture et l'exposer ainsi à une infection
(23,24].
Cependant, il peut entrainer des séquelles comme un cal
vicieux, une arthrose, une raideur articulaire, etc. ; qui peuvent compromettre
la mécanique du membre (20].
Ceci pourrait expliquer le fait que dans certaines
écoles, on a tendance à utiliser beaucoup plus le traitement
chirurgical seul ou combiné au traitement orthopédique car cela
apporte une amélioration plus meilleure qu'un traitement
isolé.
34
15. Le Type d'immobilisation
La stabilisation osseuse a été faite en tenant
compte du siège de la fracture, du type de fracture et de l'ouverture
cutanée.
Ainsi le plâtre cruropédieux avait été
utilisé systématiquement chez tous nos patients après la
cicatrisation des plaies pour l'immobilisation définitive. Cependant,
l'immobilisation provisoire était réalisée à 72.4%
par le fixateur externe et à 19.2% par une attèle
postérieure.
Nos résultats sont superposables à ceux
trouvés par MOYIKOU A. et coll. (31J, qui ont
obtenu 70% des cas ayant bénéficié d'un fixateur externe
avant la pose d'un plâtre cruropédieux avec fenêtre en
regard de la cicatrice de la plaie.
Cette concordance pourrait s'expliquer par le plus grand
avantage qu'offre le fixateur externe dans l'immobilisation des segments sus et
sous-jacents de la fracture apportant une amélioration
considérable dans la prise en charge et l'évolution de certains
types de fractures.
16. La Prévention
antitétanique
Au cours de notre étude, tous les patients
hospitalisés dans le service de chirurgie de l'hôpital provincial
du Nord Kivu pour fractures ouvertes des os de la jambe, ont
systématiquement bénéficié d'une dose de
sérum et du vaccin antitétanique pour la prévention contre
le tétanos.
RIBAULT et coll. (29J et OUSMANE M.
(10J ont aussi affirmé cela dans leurs
résultats obtenus, soit 100% des patients ayant
bénéficié du vaccin et du sérum
antitétanique.
Ceci s'expliquerait par l'importance qu'offre cette
prévention contre la survenue éventuelle du tétanos,
surtout que le non-respect du calendrier vaccinal est plus constaté dans
nos milieux.
17. Le Type de Traitement médical
Tous les cas de fractures ouvertes des deux os de la jambe
enregistrés dans notre étude, soit 55 cas (100%), ont
bénéficié d'un traitement médical fait d'un
antibiotique à large spectre pour lutter contre un risque infectieux,
d'un analgésique pour soulager la douleur et calmer le patient, et d'un
anti-inflammatoire contre le risque d'un éventuel processus
inflammatoire.
RIBAULT et coll. (29J, OUSMANE M.
(10J et ODIMBA E. (32J ont
aussi affirmé notre hypothèse dans leurs études au cours
desquels 100% des patients ont bénéficié de
l'antibiothérapie, des antalgiques et anti-inflammatoires.
18. Durée d'Hospitalisation
Au cours de notre étude, 46 patients sur les 55, soit
83.6% des cas, ont séjourné à l'hôpital en moyenne
pendant 30 jours ; et ceci pourrait s'expliquer d'une part par l'âge du
patient qui est jeune, favorisant une consolidation rapide et d'autre part par
la sortie du patient plâtré avant la consolidation, mais aussi la
sortie sur demande des patients par manque des moyens financiers.
35
Par contre, MOYIKOU A. et coll. (31J
a obtenu 65% des patients qui ont séjourné pendant
à l'hôpital pendant plus de 30 jours ; justifiant cela par le
manque d'assez de matériel d'immobilisation, notamment le fixateur
externe de peur que les patients ne disparaissent avec dans la nature.
Plusieurs facteurs, à savoir : l'âge et le type
de fracture, influencent sur la durée d'hospitalisation du patient.
Notons que les fractures minimes à trait simple transversal ou oblique
peuvent consolider rapidement tandis que certaines fractures spiroïdes ou
compliquées des lésions vasculaires et nerveuses, peuvent
dépasser largement la période de consolidation normale ne
dépassant pas en moyenne 3 mois (19,20J.
19. L'Evolution
Sur les 55 cas de fractures ouvertes des 2 os de la jambe
enregistrés au cours de notre étude, 47 cas, soit 85.5% ont bien
évolué sans aucune complication, avec une
récupération fonctionnelle et une bonne consolidation de la
fracture ; tandis que 8 cas seulement, soit 14.5% se sont compliqués. Ce
qui concorde avec le résultat obtenu par RUBENGA A.
(9J, qui a trouvé que 83% des patients avec
fractures ouvertes des os de la jambe à l'hôpital provincial de
Bukavu, ont bien évolué sans complication.
Notons que, l'évolution d'une fracture dépend
du type de fracture, de la prise en charge et des complications qui en
surviennent (2,3J.
Nos résultats sont bien supérieurs à
ceux de HOEKMAN P. et coll. (8J qui ont
travaillés à propos de 53 cas sur les traumatismes dus aux
accidents motorisés à Niamey au Niger en 2006 et qui ont
trouvé 66.5% des cas des fractures ouvertes des deux os de la jambe qui
se sont compliquées.
Cette différence pourrait s'expliquer par
l'environnement où s'est déroulé le choc traumatique, les
conditions de transport des blessés, le délai ou le temps
écoulé entre la survenue du choc et la consultation à
l'hôpital et la performance du personnel et la qualité des soins
offerts dans la prise en charge de ces fractures.
20. Le Type des complications
Au cours de notre étude, nous avons trouvé 8 cas
sur les 55, soit 14.5% des patients qui ont développé des
complications dans leur évolution, et parmi celles-ci, ce sont les
infections des parties molles qui ont constitué la complication la plus
fréquente avec 7.3% des cas.
Ce résultat se rapporte à celui trouvé
par DIALLO N. (34J qui a mené une étude
à Dakar au Sénégal en 2011 sur le traitement chirurgical
et orthopédique des fractures ouvertes de 2 os de la jambe, à
propos de 67 cas, a obtenu 10% des cas avec complications.
Cette complication pourrait être due, d'une part,
à une prise en charge tardive des patients venant consulter tardivement
et d'autre part, le non-respect des recommandations données au patient
après sa sortie de l'hôpital, comme par exemple la reprise des
activités quotidiennes avant le délai maximum de
guérison.
36
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Nous avons effectué une étude
rétrospective portant sur les aspects épidémiologiques,
cliniques et thérapeutiques des fractures ouvertes des deux os de la
jambe dans le service de chirurgie de l'hôpital provincial du Nord Kivu
sur une période d'une année, soit du 1er Janvier au 31
Décembre 2015. L'étude a concerné 55 patients. Nous avons
étudié le profil épidémiologique et
déterminer les différents aspects cliniques ainsi que les
facteurs qui influencent l'évolution de ces fractures.
Après analyse et interprétation des
résultats de notre étude, nous avons abouti à la
conclusion suivante :
Les fractures ouvertes des deux os de la jambe sont des
lésions très fréquentes dans notre vie active et ont un
impact négatif sur le plan socio-économique. Elles ont
constitué 11.4% des patients hospitalisés pour ces fractures
durant notre période d'étude.
Nous avons donc présenté l'expérience du
service de chirurgie de l'hôpital provincial du Nord Kivu, concernant 55
cas des fractures ouvertes des 2 os de la jambe qui ont été
admis, suivis et traités dans la majorité des cas, à la
fois un traitement chirurgical et orthopédique, soit 58.2% des cas et
bénéficiant systématiquement à 100% de la
prévention antitétanique faite du SAT/VAT et d'un traitement
médical fait d'n antibiotique, d'un analgésique et d'un
anti-inflammatoire. Ceci a été favorable compte tenu de
l'ignorance du respect de la vaccination antitétanique et la virulence
de cette affection, mais aussi de la fréquence élevée de
survenue une infection que cause les fractures ouvertes.
Nous avons noté que le sexe masculin était le
plus touché avec 69.1% contre 30.9%, soit un sexe ratio de 2.24 en
faveur des hommes car ces derniers sont les plus exposés du fait des
activités quotidiennes réalisées pour subvenir aux besoins
de la famille et dont l'âge variant entre 21 et 40 ans, qui est
l'âge actif, était le plus touché avec 50.9% des cas. Et
parmi eux nous avons trouvé que ce sont beaucoup plus les conducteurs
des véhicules, notamment les jeunes motards, qui ont été
les plus atteints avec aussi 50.9% des cas à cause de leur travail
quotidien qui les expose toujours à ce genre de traumatisme, suivi des
fonctionnaires avec 16.4% des cas et des étudiants/élèves
avec 10.9% des cas du fait de leur usage quotidien dans le trafic routier. La
plupart de nos patients sont venus du quartier Katindo avec 29.1% des cas car
il est à proximité de l'HPNK.
Le degré d'ouverture cutanée a été
évalué selon la classification de GUSTILO-ANDERSON et dont le
type 2 était le plus fréquent avec 54.5% des cas. C'est la
classification la plus utilisée dans notre milieu d'étude.
La multiplicité du parc automobile marquée par
la modernisation, l'ignorance et le non-respect du code de la route,
l'imprudence et l'ivresse au volant, l'excès de vitesse ont fait des
accidents de trafic routier la cause la plus incriminée de ces fractures
représentant 80% des cas ; d'où la nécessité des
mesures de sécurité routière préalables.
37
Une consultation précoce, un diagnostic précoce
et une radiographie standard de face et de profil permettent d'assurer une
prise en charge adéquate ; d'où une évolution et un
pronostic favorables dans le plus bref délai.
Au terme de notre étude, vu l'importance de celle-ci,
nous pouvons recommander ce qui suit :
+ Au Pouvoir Public
De mettre en place et de vulgariser une bonne politique de
prévention des accidents de la voie publique, notamment par :
y' La construction des routes assez larges avec des panneaux
de signalisation et la réhabilitation des infrastructures
routières avec une bonne sécurité routière ;
y' L'aménagement des « points noirs » (les
carrefours non éclairés et/ou mal signalés), d'où
un bon éclairage public de nos routes ;
y' Le contrôle du taux d'alcoolémie chez les
conducteurs et un contrôle technique des véhicules
y' Le réaménagement et la réglementation
des zones de traversée des routes pour les piétons, y compris les
trottoirs ;
y' La vulgarisation du code de la route à toute la
population, voir même à partir de l'école maternelle.
+ Aux Autorités
Sanitaires :
De doter le service de chirurgie des hôpitaux, en
particulier l'HPNK, du matériel technique en nombre et en qualité
(par exemple : des tables orthopédiques, amplificateur de brillance, les
fixateurs externes etc.) afin d'assurer une meilleure prise en charge de ces
fractures et limiter ainsi au maximum possible la survenue de certaines
complications.
+ A la Population : de (d') :
y' Respecter le code de la route en vue de minimiser les
accidents qui en découlent, cause la plus fréquente de ces
fractures ; y' Eviter au maximum possible de recourir au traitement
traditionnel.
38
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