Le multilinguisme et l'expression de la philosophie de khudi dans la pensée d'iqbalpar Hibah Shabkhez University of the Punjab - Master of Arts 2002 |
5.4.2 Khudi et IslamIqbal ancre sa philosophie de khudi dans l'Islam, quoiqu'il la veuille « universelle ». Il argumente logiquement dans ce texte en anglais le choix d'Islam comme le système social le mieux adapté à la « reconstruction sociale » à laquelle sa philosophie de khudi mène l'homme en citant les principes islamiques d'égalité et de désintéressement: My aim is simply to discover a universal social reconstruction; and in this endeavour I find it philosophically impossible to ignore a social system which exists with the express object of doing away with all distinctions of caste, rank and race; and which, while keeping a watchful eye on the affairs of this world, fosters a spirit of unworldliness so absolutely essential to man in his relations with his neighbours. This is what Europe lacks and this is what she can still learn from us.68 Mon but est de découvrir tout simplement une universelle reconstruction sociale ; et dans cette tentative, je trouve philosophiquement impossible d'ignorer un système social qui existe avec le but exprès d'abolir toutes les distinctions de caste, de rang et de race ; et qui, en surveillant les affaires de ce monde, nourrit un esprit de détachement de ce monde qui est absolument essentiel à l'homme dans ses relations avec ses voisins. C'est ce que l'Europe manque et c'est ce qu'elle peut encore apprendre par nous.69 L'Europe, malgré tout son progrès matériel, manque toujours un système social qui réussit à équilibrer le spirituel et le terrestre ; Islam nous donne les lois et les conseils pour pouvoir réussir dans ce monde et le prochain. Dans ce poème ourdoue, intitulé « l'Islam » Iqbal explique comment : le feu de la khudi brule au fond du système social islamique. La nature a ensevelie ce feu, qui est néanmoins la vérité et le destin final de tout être. Iqbal focalise l'essence de l'Islam au lieu de mettre l'accent sur le nom ; et cette essence est de pratiquer « le faqr fier » c'est-à-dire, d'embarrasser la pauvreté volontaire honorable, selon l'exemple donné par le prophète Muhammad (paix et salut sur lui): íÏæÎ ÑÇ íÏæÎ Ñæ ÿÀ í ãáÓÇ ÍæÑ ÑæÖÍ æ Ñæ íÏæÎ ÑÇ ÿíá ÿ íÇêÏÒ Ïæã áÕÇ íÀí ãíæÞÊ í Òíç ÑÀ íÀí ÑæÊÓã ÿÀ ÇÑ ÿ ÊÑØ æ ÍæÑ ÓÇ ÀçÑê ÑíÎ æÊ ÿÀ Ï ÑêÇ æ Ñæí ÿÓ 'ãáÓÇ' Ùá 68 Iqbal, M. Discourses of Iqbal. Compilé par Shahid Hussain Razzaqi, Lahore, Iqbal Academy Pakistan, 2003, p. 205. 69 Nazeer, S. La critique iqbalienne de la modernité : une étude comparative, Paris, Sorbonne-Nouvelle Paris 3, 2011. Hibah Shabkhez 141 ÑæíÛ ÑÞ' ÿÀ Ç äíÏ íÓÇ ãÇ ÇÑÓæÏ70' L'âme de l'Islam est la lumière de «khudi
», le feu de «khudi» La lumière qui permet l'émergence de ce « faqr fier » est un feu qui s'allume en brulant l'argile du soi et en éloignant, comme exige l'Islam, l'homme de tout qui est éphémère : ÔíæÎ ÇÔÇÎ
ÒÇ ÒæÑÇ
ÿÔÊÂ Allume un feu de ta propre paille Ainsi, dans la philosophie d'Iqbal, l'Islam fournit un cadre juridique, social et moral pour le développement de la khudi ; et la khudi est l'ame de ce cadre, l'Islam, puisqu'elle le donne sa raison d'être. 70 Iqbal, M. Zarb-e Kalîm (Le coup de Moïse) 1936; Kulliyât-e Iqbal (ourdou), Lahore, Iqbal Academy Pakistan, 2013, p. 543 71 La pauvreté volontaire que le prophète de l'Islam a pratiquée. [Cf. Iqbal, M. Le Coup de Moïse, (Zarb-e kalîm), trad. fr. par Laeeq Babree, Lahore, Iqbal Academy Pakistan, 2009, p. 21] 72 Iqbal, M. Le Coup de Moïse, (Zarb-e kalîm), trad. fr. par Laeeq Babree, Lahore, Iqbal Academy Pakistan, 2009, p. 22 73 Iqbal, M. Asrâr-e Khudi, 1915, Romûz-e bîkhudi, 1918, (Les secrets du soi & Les mystères du non-moi) : les deux recueils publiés sous le nom de `Asrâr-o Romûz' en Kolliyât-e Iqbâl, (Fârsi), tome 1, Lahore, Sheikh Ghulam Ali & Sons Ltd., 1992, p. 160. Hibah Shabkhez 142 |
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