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Le multilinguisme et l'expression de la philosophie de khudi dans la pensée d'iqbal


par Hibah Shabkhez
University of the Punjab - Master of Arts 2002
  

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5.2.3 Le persan

Si ourdou était la lingua franca des musulmans de l'Inde, le persan jouait le même rôle pour les musulmans cultivés du monde. En Inde, elle restait une langue des érudits, peu utilisé dans les échanges sociaux, mais valorisé dans les milieux littéraires. L'apprentissage du persan était priorisé, et Iqbal s'exprime dorénavant en persan, qu'il considère comme Nicholson une langue « bien adaptée pour exprimer des idées philosophiques d'une manière élevée et charmante »19 Seulement 45% de sa poésie est en ourdou ; 55% est en persan. Selon Muhammad Riaz, Iqbal « a émergé essentiellement en tant qu'un poète persan »20, avec une diction « explicitement persane »21 même lorsqu'il écrivait en ourdou.

Mais le style d'Iqbal mélange les styles traditionnels de la poésie persane, et y ajoute un élément « unique » en créant des nouveaux termes et en donnant des nouveaux sens aux mots pour pouvoir véhiculer sa nouvelle philosophie. Le mot « Khudi » est un de ces mots transformés par Iqbal. Pour Muhammad Riaz, ce style, quoique foncé dans la convention poétique de la langue persane, est assez ingénieux pour mériter une nouvelle catégorie : « comme sa pensée, le style d'Iqbal est presque sans précédent et mérite l'appellation Sabuk-i Iqbâl (le style d'Iqbal) »22 Néanmoins, Iqbal ressent devant le persan un sentiment d'étrangeté :

ãÇ ÀÇêíÈíÓÑÇ ÒÇ ãíÏÀ
ãÇ ÀÇãí íÀÊ ãÔÇÈ æ ÀÇã
æÌã äã ÒÇ äÇíÈ ÒÇÏÇ äÓÍ
æÌã äã ÒÇ äÇÀÕÇ æ ÑÇÓÇæÎ
ÊÓÇ ÑÇÔ ÊÈæÐÇ ÑÏ íÏÀ ÀçÑê
ÊÓÇ ÑÊ äíÑíÔ íÑÏ ÑÇÊê ÒÑØ
ÊÔê ÑæÍÓã ÔÇ ÀæáÌ ÒÇ äã ÑÇ

19 Iqbal, M. The Secrets of the Self (Asrâr-e Khudi), trad. eng. par R. A. Nicholson, Lahore, Sh. M. Ashraf, 1944, (introduction par Nicholson).

20 Riaz, M. (Avril, 1979) « A Comparative Appraisal of Iqbal's Persian Poetry » (Une evaluation comparative de la poésie persanne d'Iqbal). ((M. Moizuddin éd.) Iqbal Review, 20 (1), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès : 07-11-2013,

[Url : http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/apr79/2.htm]

21 Ibid.

22 Riaz, M. (Avril, 1988) « Allama Iqbal's Poetic Style and Diction in Persian » ( Le style poétique et la diction d'Iqbal en persan). (W. Quraishi, éd.), Iqbal Review , 29, (1), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès : 19-02-2014, [Url : http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/apr88/12.htm]

Hibah Shabkhez 124

ÊÔê ÑæØ áÎ ÎÇÔ äã ?ãÇÎ23
rÇ ÀÔíÏÇ ÊÚÑ jÇ íÓÑÇ

rÇ ÀÔíÏÇ ÊÑØ ÇÈ ÏÑæ ÑÏ24

Je suis indien, je suis étranger à la langue persane,
Je suis une nouvelle lune et mon bol est vide
N'attendez pas la beauté stylistique de moi
Ne cherchez pas Khansar et Isfahan.
Quoique Hindi est doux comme le sucre,
La façon de parler en persan est plus douce;
Mon esprit est enchanté par son éclat,
Mon stylo est devenu la branche de l'arbre de la montagne de Sînâ'î
Le persan, parce que ma pensée est élevée,
Convenait à l'essence de mes pensées.

Quelques critiques sont convaincus qu'Iqbal s'est trompée en donnant première place au persan comme langue d'expression. Pour S. Rahmatullah, « c'était toujours avec sa poésie en ourdou qu'il a eu ses plus grands succès»:

Iqbal imagined that Persian was the medium which was best adapted to his thought and temperament, and may even have believed that by composing in Persian he would be able to reach a far wider Muslim audience. One might, however, wonder whether he was right. Native Persian speakers found his language too archaic and stilted for their taste, and only comparatively recently has Iqbal been `discovered' in Iran. To most of his contemporaries it was fairly inaccessible, and in the present day when the study of Persian has greatly declined in India and Pakistan, it can only be fully understood by very few.25

Iqbal imaginait que la persan était le médium le mieux adapté à sa pensée et à son tempérament, et même croyait peut-être qu'en rédigeant en persan, il serait capable d'approcher un public musulman beaucoup plus vaste. On peut, cependant, se demander s'il avait raison. Les locuteurs natifs du persan trouvaient sa langue trop archaïque et guindée pour leur gout, et ce n'est que comparativement récemment qu'on a « découvert » Iqbal en Iran. Pour la plupart de ses contemporains, c'était assez inaccessible, et au présent, lorsque l'étude du persan au Pakistan a bien diminué, ce n'est compréhensible que pour très peu de gens.

23 Iqbal, M. Asrâr-e Khudi, 1915, Romûz-e bîkhudi, 1918, (Les secrets du soi & Les mystères du non-moi): les deux recueils publiés sous le nom de `Asrâr-o Romûz' en Kolliyât-e Iqbâl, (Fârsi), tome 1, Lahore, Sheikh Ghulam Ali & Sons Ltd., 1992, p. 34.

24 Ibid. p. 38.

25 Rahmatullah, S. (Avril, 1975) « Imagery in Iqbal » ( L'imagerie chez Iqbal ). (S. A. Vahid, éd.) Iqbal Review : Journal of the Iqbal Academy Pakistan, 16 (1), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès : 18-022014, [Url : http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/apr75/2.htm]

Hibah Shabkhez 125

5.2.4 L

'arabe

Langue du Coran et de la tradition religieuse islamique, l'arabe avait pour Iqbal une signifiance symbolique particulière pour Iqbal. Au cours un entretien avec The Bombay Chronicle en 1931, il a dit:

I have great faith in the Arabic Language which is in my opinion the only Eastern Language which has a future as a living language ... I look upon it as a great band of Union among the Arabian Nations, next to their faith ...26

Je repose beaucoup de confiance dans la langue arabe, qui est à mon avis la seule langue orientale qui a un avenir en tant que langue vivante ... Je la considère un grand noeud d'unité entre les nations arabes, après leur foi...

L'arabe faisait partie de l'éducation d'Iqbal dès son enfance, et à Government College, Iqbal a reçu des prix pour une performance académique exceptionnelle :

ÿÒÇæ ÿÓ

??? ÊÇÒÇÒÇÇ

??? Ñ Â áææÇ ·íã äæãÖã íÈÑÇ ·íã

ÿÇ íÈ ÑæÇ

ÿÇ íÇ

ÀÛãÊ

ÔÎÈ Ç

ÑÏÇÀÈ äÇÎ ???

?ê ÿíÏ ÿÛãÊ ÿ ÏãÍã ÀíáÎ ÑæÇ

äíÏáÇ áÇãÌ

·íÀÇ ???

 
 
 

Çíê ÇíÏ ?È27

 
 

Après avoir gagné le premier prix en matière d'arabe en F.A. (baccalauréat) et en B.A. (licence) ... il a gagné ... les palmes ... On lui a donné la médaille Jamal-ud-din et la médaille Khalifa Muhammad ... ainsi que la médaille Khan Bahadur Nanak Baksh.

Selon Saléha Nazeer, « le fait que le poste de Macleod Readership en arabe à Oriental College est confié à Iqbal en 1900, suite à ses études universitaires à Lahore, atteste du bon niveau de l'arabe chez Iqbal. » 28 Il a enseigné en plus l'arabe pendant deux ans à Government College, Lahore29 et pour six mois à l'université de Londres pendant son séjour en Europe30.

26 Khalid, M. S. (Avril-Octobre 2009) « An Introduction to Arabic translation of Allama Iqbal's Urdu Poetry» (Une introduction aux traductions en arabe de la poésie ourdoue d'Iqbal ). (M. S. Umar, éd.) Iqbal Review: Journal of the Iqbal Academy Pakistan, 50, (2-4), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès : 07-112013, [URL: http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/aproct09/11.htm]

27 Khan, S. T. (Juillet-Septembre 1993) « ÊÇÿÇ ÿ ÈÏÇ íáÀÇÌ íÈÑÚ Ñ íÑÚÇÔ æÏÑÇ í áÇÈÞÇ ÀãáÚ » (L'impact de la poésie arabe préislamique sur la poésie ourdou d'Iqbal). (M. Munawwar, Ed.) Iqbaliat (Iqbal Review), Lahore, Iqbal Academy Pakistan, p. 58.

28 Nazeer, S. La critique iqbalienne de la modernité : une étude comparative, Paris, Sorbonne-Nouvelle Paris 3, 2011.

29 Razak, M. A. A. (Décembre 2011) « Iqbal: An Analysis on his Life, Works and Mission » (Iqbal: Une analyse de sa vie, ses oeuvres, et sa mission). Journal of Islam in Asia, (4), Kuala Lumpur, International Islamic University Malaysia (IIUM), p. 366-381, date d'accès : 03-03-2014

30 Khalid, M. S. (Avril-Octobre 2009) « An Introduction to Arabic translation of Allama Iqbal's Urdu Poetry » (Une introduction aux traductions en arabe de la poésie ourdoue d'Iqbal ). (M. S. Umar, éd.) Iqbal

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Toutefois, certains critiques, tels qu'Annemarie Schimmel, critiquent ces traductions des citations littéraires et des références coraniques d'une perspective linguistique, et lui reprochent une maitrise lacunaire et imparfaite de la langue arabe.31 Il est certain qu'on remarque dans ses poésies en ourdou et en persan une influence considérable de la poésie arabe et du Coran, mais Iqbal n'écrira jamais une oeuvre entière en arabe. « Lorsque je lui ai demandé l'autorisation de traduire quelques-uns de ses poèmes en arabe, il a exprimé son plaisir et consenti sans hésiter »32 a écrit Abu al-Hassan Nadvi33, qui comptait traduire des extraits du Zarb-e Kalîm en arabe34, mais Iqbal n'a jamais entrepris lui-même une traduction.

Review: Journal of the Iqbal Academy Pakistan, 50, (2-4), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès : 07-112013, [URL: http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/aproct09/11.htm]

31 Schimmel, A. Gabriel's Wing, A Study into the Religious Ideas of Sir Muhammad Iqbal, Lahore, Iqbal Academy Pakistan, 1963, 4è éd. 2003, p. 37.

32 Kidwai, M. A. Glory ofIqbal, Lahore, Progressive Books, 1977, p. 16.

33 Nadvi, A. H. Rawai Iqbal, Lakhnau, Majlis Nashriyat-i-Islam, 1983, p. 15.

34 Khalid, M. S. (Avril-Octobre 2009) « An Introduction to Arabic translation of Allama Iqbal's Urdu Poetry» (Une introduction aux traductions en arabe de la poésie ourdoue d'Iqbal ). (M. S. Umar, éd.) Iqbal Review: Journal of the Iqbal Academy Pakistan, 50, (2-4), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès : 07-112013, [URL: http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/aproct09/11.htm]

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5.2.5 L

'anglais

Iqbal a été né en Inde pendant l'époque coloniale britannique, quand l'anglais avait une grande importance pragmatique. Il maitrisait parfaitement la langue, grâce à sa scolarisation dans une école anglaise, et il était un amateur de la littérature anglaise dès sa jeunesse. Iqbal n'a écrit que la prose en anglais, mais ses lectures de la poésie anglaise ont influencé ses propres oeuvres poétiques en ourdou et en persan:

Iqbal was a great student of English poetry ... [by] passages in Iqbal depicting natural scenes we are reminded of Wordsworth's poetry. In «Guristân-i-Shâhî» («Royal Graveyard») written after Iqbal's return from England, we are reminded of lines in Grey's «Elegy in a Country Churchyard». In lines of great beauty and charm Iqbal paid his homage to Shakespeare. But the greatest resemblance is to be found between Iqbal and Milton. Very rarely in the literary history of the world do two great poets born at different times, belonging to different races, writing in different languages, professing different religions and having sprung from different cultures show as many points of similarity in their art and thought as Milton and Iqbal ... Iqbal admired Milton from his youth and wanted to write a poem on the model of Paradise Lost ... This wish could not be fulfilled, but, instead of writing one large poem, Iqbal wrote a number of smaller poems dealing with the same theme, especially «Taskhîr-i-Fi?rat,» in Payam-i Mashriq , «Iblîs wa Jibrîl» in ?arb-i Kalîm and «Iblîs ki Majlis» in Armughân-i ?ijâz35

Iqbal était un étudiant avide de la poésie anglaise ... les descriptions de la scène naturelle dans quelques passages d'Iqbal fait souvenir de la poésie de Wordsworth. « Guristân-i-Shâhî » (« le cimetière royal »), écrit après le retour d'Iqbal d'Angleterre, nous rappelle au mémoire des lignes de « Éloge dans le cimetière d'un village » de Grey. Iqbal a rendu hommage à Shakespeare dans des lignes d'une beauté et d'un charme exceptionnels. Mais c'est entre Iqbal et Milton qu'on trouve la ressemblance la plus marquée. Il est très rare dans l'histoire littéraire du monde que deux grands poètes, qui ont été nés aux différents époques, qui appartenaient aux différentes races, qui écrivaient en différentes langues, qui professaient des fois différentes, et qui viennent de différentes cultures, montrent autant de similarité dans leur art et dans pensée que Milton et Iqbal ... Iqbal admirait Milton dès sa jeunesse et voulait rédiger un poème modelé sur Paradise Lost ... Ce veux ne pouvait pas s'achèver, mais, au lieu d'écrire un grand poème, Iqbal a écrit de nombreux petits poèmes sur le meme thème, notamment « Taskhîr-i-Fi?rat » dans Payam-i Mashriq , « Iblîs wa Jibrîl » dans ?arb-i Kalîm et « Iblîs ki Majlis » dans Armughân-i ?ijâz36

Iqbal n'a jamais traduit une oeuvre poétique intégrale en anglais, mais il a parfois emprunté et traduit des couplets de ses poésies persanes pour illustrer quelque point qu'il était en train

35 Vahid, S. A. (Avril, 1976) « Iqbal in England» (Iqbal en Angleterre). (S. A. Vahid, éd.) Iqbal Review, 17 (1), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès: 17-08-2014,

[Url : http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/apr76/1.htm]

36 Ibid.

Hibah Shabkhez 128

d'écrire en prose.37 Il l'a utilisé pour ses discours et écrits philosophiques, dans ces lettres, et dans l'interaction avec les occidentaux. Dans ces lettres et discours « Il [Iqbal] a pris position sur les questions brulantes de l'époque liées aux différents aspects des problèmes sociaux, religieux et culturel de l'Inde, de l'Europe, et du monde d'Islam. »38

Malgré tout, la langue conservait une xénité fondamentale culturelle, ce qui la faisait inexorablement langue seconde, voire étrangère. La lutte contre les colonisateurs anglais a laissé chez Iqbal une amertume qui aurait du projeter une ombre, aussi légère qu'elle soit, sur la langue des colonisateurs. Riaz Hussain décrit ainsi la relation d'Iqbal avec le pouvoir impérial britannique:

Iqbal's relation with the British Imperial Power in India was characterized by perennial friction and conflict. He was deeply conscious of his own and his nation's position as enslaved people, yet he had the nerve to look straight into the eyes of the representatives of the British Raj.39

La relation d'Iqbal avec le pouvoir britannique impérialiste en Inde a été marquée par la friction et les conflits pérennes. Il était profondément conscient de sa position et la position de sa nation comme un people esclave, mais il avait le courage de regarder les représentatifs du Raj britannique bien dans les yeux.

Le style d'Iqbal en anglais varie selon le genre du texte ; évidemment, une lettre ou un essai n'a pas le même ton qu'un discours philosophique. On remarque dans ses essais une expression directe et vigoureuse, qui se prête parfois à une satire acerbe. En discutant les effets affaiblissants de l'éducation moderne, il écrit en 1909 :

I unhesitatingly declare that I have greater respect for an illiterate shopkeeper, who earns his honest bread and has sufficient force in his arms to defend his wife and children in times of trouble, than the brainy graduate of high culture, whose low, timid voice betokens the dearth of soul in his body, who takes pride in his submissiveness, eats sparingly, complains of sleepless nights and produces unhealthy children for his community, if he does produce any at all.40 Je déclare sans hésitation que j'ai plus de respect pour un le vendeur illettré, qui gagne honnêtement son pain et a assez de force dans ses bras pour protéger sa femme et ses enfants dans les temps agités, que pour le diplômé doué de la haute culture, dont la voix baisse et timide

37 Iqbal, M. Discourses of Iqbal (Discours d'Iqbal). Compilé par Shahid Hussain Razzaqi, Lahore, Iqbal Academy Pakistan, 2003, p.36

38 Iqbal Academy Pakistan. Allama Iqbal - Biography - Text. Date d'accès: 08-17-2014, de www.allamaiqbal.com URL : http://www.allamaiqbal.com/person/biography/biotxtread.html.

39 Hussain, R. (Octobre, 1978) « Iqbal's Relations with the British Imperial Power » (Les relations d'Iqbal avec le pouvoir impérialiste brittanique). (M. Moizuddin éd.), Iqbal Review , 19, (3), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès: 17-08-2014,

[Url : http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/oct78/5.htm]

40 Iqbal, M. Discourses of Iqbal (Discours d'Iqbal). Compilé par Shahid Hussain Razzaqi, Lahore, Iqbal Academy Pakistan, 2003, p. 36.

montre le manqué de l'ame dans son corps, qui est fier de sa docilité, mange peu, se plaint de l'insomnie et produit des enfants malsains pour sa communauté, s'il en produit du tout.

Les textes philosophiques révèlent en revanche un style académique lourd, si bien étayée de citations érudites que, sans l'appui de notes de bas de page, le texte serait inaccessible à un public général. Rafi-ud-din Hashmi commente ainsi le style employé par Iqbal dans The Reconstruction ofReligious Thought in Islam :

íÈ ??? áÇÔã íÀ íÊÇ ÿÀ áæÈÞã íÊÌ ÈÇÊ Àí ?ÿÀ ÑÇÇÀÔ íÑÇ Ç ÀãáÇ ??? ÊÇÈØÎ
ÈáÇØã æÌ ÿ ÀãáÇ ??? À íÊ ÒíÑêÇ ÿíá ÓÇ æÌ ÿÀ ÀÇãíÇÍ äÇÈÒ í ÓÇ ???ÿÀ
??? ·íã äÇ ??? ·íÀ ÿÊÑ ÞáÚÊ ÿÓ ÊãÇÍ ??? Àæ ·íÀ ?í Ôí ·íã ÊÇÈØÎ ÿÇ
·íÍáÊÕÇ ÞáØã ÿÓ ÊÇÑæÕÊ æ ÊÇíÑÙ ÏíÏÌ æ ãíÏÞ ??? ÀæáÇ ÿ íãáÇ ÊÇÍáØÕã
ÇæÓ ÿ ãáÇ áÀÇ ??? ·íÀ ÏæÌæã ÿÓ ÊÑË ???íÊÓ Â ·íã ÌãÓ í ·æêæá ã ÊÀÈ ?
ÑíÒ ÑíÛÈ ÿ íÔÇæÍ ??? ÑæÇ ??? ·æÍÑÔ ??? æ ØÇÈØÎ ÿ äÇ ÿíá ÿ ãÀ ãÇÇ ??? ·íÀ
?ÇÊÇÓ ÇÌ Çíá ·íÀ ÚáÇØã41

Les discours (Reconstruire la pensée religieuse de l'Islam) ... est le chef d'oeuvre intellectuel d'Iqbal. Ce livre est aussi difficile qu'elle est populaire ... sa langue est philosophique, ce qui était inévitable, parce que ... les pensées qu'Iqbal a présenté dans ces discours ... sont liés à la philosophie ... outre les terminologies savantes, on y trouve ... des allusions fréquentes ... à la philosophie ancienne et à la philosophie moderne ... Outre les académiciens, il n'y a que peu de gens qui peuvent les comprendre ... pour le public général, ces discours ne sont pas lisibles qu'avec l'appui des notes et des interprétations.

Hibah Shabkhez 129

41 Hashmi, R. (Janvier-Mars 1997) «ÊÇÈØÎ íÒíÑêäÇ ÿ áÇÈÞÇ ÀãáÚ » (Les discours en anglais d'Iqbal), Iqbaliat (Iqbal Review), 37 (4), Lahore, Iqbal Academy Pakistan, p. 23.

Hibah Shabkhez 130

5.2.6 L

'allemand

L'allemand était une langue étrangère qu'Iqbal a apprise pendant son séjour en Europe. Les professeurs d'Iqbal à l'université de Cambridge, notamment Thomas Arnold, avaient recommandé l'université de Munich pour son doctorat, et Iqbal a présenté, avec quelques modifications, la recherche qu'il avait faite à Cambridge comme sa dissertation doctorale42. Son professeur de l'allemande à la Pension Scherer à Heidelberg43, Ema Vaganast, l'a introduit à la langue et la littérature allemande, dont l'influence a formulé sa pensée et son

oeuvre. Goethe, en particulier, l'a impressionné profondément:

It is well known that the poet-philosopher Muhammad Iqbal had a deep admiration for Germany, German thought, German poetry and there are innumerable instances in his writings, in his poems, in letters and in recorded conversations with him which indicate clearly that the works of German philosophers and poets have been a source of great inspiration to him... Foremost among them was Goethe to whom he refers again and again44 ... and whom he compares to Ghalib the great poet of Urdu and Persian of the nineteenth century and to that illustrious sage of the East, Maulana Jalal al Din Rumi45

Il est bien connu que le poète philosophe Muhammad Iqbal avait une admiration profonde pour l'Allemagne, la pensée allemande, la poésie allemande; et il y a plusieurs exemples dans ses oeuvres, dans ses poèmes, dans ces lettres et dans les conversations enregistrées qui indiquent que les travaux des poètes et philosophes allemands étaient pour lui une grande inspiration ... Le premier d'entre eux était Goethe auquel il se réfère souvent ... et qu'il compare à Ghalib, le grand poète du dix-neuvième siècle et au sage illustre de l'Orient, Maulana Jalal al Din Rumi.

Poète et philosophe multilingue, Iqbal n'a pourtant guère utilisé l'allemande pour s'exprimer, Syed Nazir Niazi, dans un essai sur ses conversations avec Iqbal, remarque avec perplexité cette tendance si peu caractéristique d'Iqbal:

I personally believe he had made a deep and penetrating study of German literature in original. He must have been well-versed in German Language. But he never used any German word in his

42 Shibli, M. S. (Avril, 1989) « Iqbal's Doctoral Thesis » (La dissertation doctorale d'Iqbal). (M. Munawwar, éd.) Iqbal Review, 30, (1), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès : 07-11-2013, [URL: http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/apr89/3.htm]

43 Hobohm, M. A. H. (Octobre, 2000) « Muhammad Iqbal and Germany `A Correspondence of the Heart'» (Muhammad Iqbal et l'Allemagne `Une correspondence des coeurs'). (M. S. Umar, éd.) Iqbal Review : Journal of the Iqbal Academy Pakistan, 41 (4), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès: 07-11-2013, [Url : http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/oct00/08 .htm]

44 Ibid. (Dans ses lettres à Ema Vaganast)

45 Khudi.pk. Allama Iqbal and Germany (Allama Iqbal et l'Allemagne) Date d'accès : 17-08-2014 de http://khudi.pk/. URL: http://khudi.pk/allama-iqbal-and-germany/

Hibah Shabkhez 131

conversations, not even at the time when his children were under the care of a German governess who lived in his house.46

Je crois personnellement qu'il avait fait une étude profonde et pénétrante de la littérature allemande dans sa version intégrale. Il aurait du maitriser la langue allemande. Mais il n'a jamais utilise un seul mot allemand dans sa conversation, même à l'époque ou ses enfants avaient une gouvernante allemande qui vivait chez lui.47

Cependant, il a certainement acquis un niveau linguistique suffisamment élevé pour pouvoir correspondre pendant plusieurs années avec son professeur, Ema Vaganast. L'académicien allemand M.A.H. Hobohm commente:

... the letters ... are altogether 27 in numbers including two postcards ... They are rather ordinary letters as any two friends would exchange among themselves ... Iqbal complains ... time and again about severe shortcomings in his knowledge of that language and of his inability to express himself in the way he would like to, even apologizing for insulting the reader by his `schlechte Deutsch', (bad German)... I find it remarkable how well he expresses himself in that language, a language after all, in which he has had tuition for only a relatively short time. No, he knew German alright, as the letters reveal, though in later years, his active knowledge of that language must have progressively faded away, and quite understandably so.48

[...] les lettres ... sont 27 en total, y compris deux cartes postales ... Ce sont des lettres plutôt ordinaires que deux amis auraient échangées ... Iqbal se plaint ... plusieurs fois des lacunes graves dans sa connaissance de cette langue et de son impuissance de s'en exprimer comme il aurait voulu, il présente même ses excuses au lecteur pour l'avoir insulté avec son « schlechte Deutsch », (mauvaise allemand)... Je trouve remarquable la facilité avec laquelle il s'exprime dans cette langue, une langue, après tout, dont il n'avait suivit les cours que pour période relativement courte. Non, il connaissait l'allemand assez bien, comme les lettres révèlent, quoique dans les dernières années sa connaissance active de la langue aurait du se ternir, ce qui est bien compréhensible.

46 Hobohm, M. A. H. (Octobre, 2000) « Muhammad Iqbal and Germany `A Correspondence of the Heart'» (Muhammad Iqbal et l'Allemagne `Une correspondence des coeurs'). (M. S. Umar, éd.) Iqbal Review : Journal of the Iqbal Academy Pakistan, 41 (4), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès: 07-11-2013, [Url : http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/oct00/08 .htm]

47 Hobohm, M. A. H. (Octobre, 2000) « Muhammad Iqbal and Germany `A Correspondence of the Heart'» (Muhammad Iqbal et l'Allemagne `Une correspondence des coeurs'). (M. S. Umar, éd.) Iqbal Review : Journal of the Iqbal Academy Pakistan, 41 (4), Iqbal Academy Pakistan, date d'accès: 07-11-2013, [Url : http://www.allamaiqbal.com/publications/journals/review/oct00/08 .htm]

48 Ibid.

Hibah Shabkhez 132

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams