3.4 Les paramètres de la catégorisation
des langues
Ce n'est guère possible d'échelier avec
précision des affiliations individuelles ; il existe bien sur les
complexités qui échappent à toute classification
généraliste. Mais les didacticiens de langues discernent pour la
catégorisation des langues que parle un individu un faisceau de
paramètres qui nous semble utile comme un point de départ :27
1. Le paramètre biologique et le paramètre
social:
La langue du premier groupe sociale dans le quel l'enfant
développe ses capacités langagières s'appelle «
langue maternelle» ; que cela soit la langue de la mère biologique
ou non. Les autres langues apprises successivement deviennent, selon leur
importance socioculturelle, des langues secondes et
étrangères.
2. Le rang d'appropriation:
La valeur donnée à l'apprentissage d'une langue
est un critère important pour discerner son statut, car elle
détermine largement l'acquisition des capacités
langagières. Ainsi, toutes les langues apprises par un individu se
rangeant automatiquement dans un ordre basé sur l'importance
donnée et les connaissances acquises.
3. La mode d'appropriation:
L'acquisition « naturelle », c'est-à-dire
l'apprentissage par interaction sociale en pleine immersion, est
généralement une caractéristique forte de la langue
maternelle. Par contre, si les langues secondes et les langues
étrangères peuvent également être transmises de
cette façon, c'est l'apprentissage volontariste ou scolaire dans un
cadre institutionnelle qui domine l'instruction de ces langues.
4. Le critère de
référence:
Le système linguistique auquel l'apprenant se
réfère prioritairement, mais non exclusivement, de façon
consciente où non, et qui constitue donc le pole de départ de son
interlangue, s'appelle la langue de référence. Cela
peut-être la langue maternelle ou la langue de scolarisation (si elles
sont différentes).
27 Cuq, J.P. & Gruca, I. Cours de didactique du
français langue étrangère et seconde, Gémenos,
Presses universitaires de Grenoble, 2008. p. 92.
5. Le critère d'appartenance:
Le degré d'appartenance ou de «
xénité » d'une langue est déterminé par les
considérations personnelles, affectives et socioculturelles. Selon
Louise Dabène la distance matérielle, la distance culturelle et
la distance linguistique jouent un rôle très important dans la
définition du degré de xénité d'une
langue28.
Hibah Shabkhez 79
28 Dabène, L. Repères sociolinguistiques pour
l'enseignement des langues, Hachette, 1994, p. 8-25.
Hibah Shabkhez 80
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