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Perception du personnel soignant de l'HRE Ebolowa sur le respect des règles éthiques et déontologiques dans la prise en charge holistique des patients.


par Tite Christian NGONO
Ecole des infirmiers d'Ebolowa - IDEP 2017
  

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B. LA BIOETHIQUE

C'est un domaine spécialisé de l'éthique qui traite des problèmes rattachés à la naissance, à la mort, aux soins de santé, aux nouvelles technologies médicales, aux techniques de reproduction, à l'usage des drogues, aux greffes d'organes, aux coûts de la santé et aux droits à la santé etc. Elle s'applique à offrir des critères pour discerner en ces domaines, notamment sur la qualité de la vie, l'autonomie de la personne, le droit du malade de décider pour lui-même, le droit et le devoir de se soigner et d'être soigné, l'usage des moyens proportionnés pour entretenir sa santé et sa vie, l'inviolabilité du corps, la confidentialité, etc.

Le mot bioéthique est récent, proposé par Potter van RENSSELAER en 1971, aux Etats-Unis à la suite de son livre Bioethics : Bridge of de future.

La discipline s'est vite structurée d'une façon autonome à partir de cette époque. Autrefois il existait une éthique de la médecine. Ce qui est nouveau, c'est le caractère multidisciplinaire d'une recherche développée avec le concours du droit, de la médecine, de la biologie, de la psychologie, de la philosophie. Dans le domaine de la santé ont surgi des nouvelles problématiques en lien aux progrès de la biologie et des techniques biomédicales.

B. LA DEONTOLOGIE

1. DEFINITION

La déontologie, quant à elle, consiste en un ensemble de règles de pratique professionnelle, proposées par des représentants de la profession, qui peuvent être imposées lorsque l'état a délégué une partie de ses pouvoirs à « un ordre professionnel », tel que l'Ordre des infirmiers et des techniciens médicaux-sanitaires par exemple.

Rédigé et soutenu par : NGONO BELIBI Tite Christian Page 19

Perception du personnel soignant de l'HRE sur le respect des règles éthiques et
déontologiques dans la prise en charge holistique des patients.

La déontologie est élaborée pour une profession pour en déterminer un idéal en termes de compétences et d'éthique. Elle permet de placer des balises pour contrôler le pouvoir parfois très important des soignants vis-à-vis du malade, qui se trouve en situation de vulnérabilité. Elle protège à la fois les intérêts individuels et collectifs. Il s'agit d'objectifs à atteindre et le questionnement éthique apparaît particulièrement important dans les aspects qui échappent à cette obligation déontologique. La déontologie est largement influencée par la pensée de KANT, le défenseur du« devoir » pour qui l'intention est première, au détriment parfois de l'acte lui-même. L'accent est alors mis sur le projet de soin et non sur le patient avec sa souffrance.

Le but de la déontologie c'est, d'une part, d'obtenir une certaine cohérence à l'intérieur de la même profession pour en garantir l'unité et, d'autre part, de forge rune reconnaissance par l'extérieur de cette profession pour qu'elle soit reconnue et valorisée. La déontologie se veut être un ensemble de normes, de principes, de règles reconnus par une même profession et lui assurant sa reconnaissance sociétale et sa crédibilité. Les valeurs et principes que la déontologie a fait siens lient les individus d'une même profession sur un plan moral et les appelle à servir de modèles.

« La déontologie participe de l'éthique. Seulement, l'éthique ne se réduit pas à la déontologie. » (Dr Mahamadé SAVADOGO, 2008, p.120).

a- Le code déontologie

Le code de déontologie s'adresse à la conscience et à la bonne volonté du professionnel, en stipulant ses devoirs par rapport à l'exercice de son métier. Il nécessite une connaissance de la profession et de son langage. La déontologie est au service d'une corporation, alors que l'éthique est au service du bien général, même si l'on parle de plus en plus « d'éthiques sectorielles », comme l'éthique de la médecine, du travail...

« Le seul problème avec le devoir, c'est de le faire » disait le philosophe ALAIN. Toujours faudrait-il en prendre connaissance avant, à travers le code de déontologie défini par LITTRE comme la « science du devoir ». Le code de déontologie est donc un récit d'obligations et d'interdits attribué à la profession infirmière et dont le non-respect expose le praticien à des sanctions civiles et pénales.

Rédigé et soutenu par : NGONO BELIBI Tite Christian Page 20

Perception du personnel soignant de l'HRE sur le respect des règles éthiques et
déontologiques dans la prise en charge holistique des patients.

Ce code précise les valeurs et les critères qui doivent guider les praticiens de l'art infirmier dans l'exercice de leur fonction, afin que, en fonction des lois et règlements applicables, ils acquièrent un comportement pleinement responsable. Par ce code, l'infirmier devra mieux intégrer les effets de l'action interdisciplinaire de l'évolution des sciences infirmières et de la société sur leur pratique. Cependant, en cas de doute, l'infirmier ayant à choisir le comportement convenable devant des situations concrètes, doit toujours se demander s'il est prêt à justifier publiquement celui qu'il veut adopter. Le code de déontologie vise aujourd'hui la résolution de deux principaux problèmes, selon Etienne PERROT (1892) :

? L'harmonie interne : confraternité

Elle n'est effective que si l'infirmier respecte la propriété intellectuelle de ses collègues, afin que les pratiques de chacun ne fassent pas éclater le groupe.

? La reconnaissance par l'extérieur

Elle passe essentiellement par le respect du client afin que la profession soit reconnue comme socialement utile.

La déontologie est en définitive une aide pour celui qui veut bien agir. Cependant, elle n'est pas suffisante. Elle reflète uniquement les sensibilités morales du milieu, qui ne s'identifient pas à tous les individus formant cette société. Ainsi, l'infirmier qui se reposerait sur la bonne conscience du devoir accompli trouvant suffisant le respect des règles de son milieu, ne connaîtra jamais ce qui fait sa dignité : la reconnaissance de la singularité de chaque patient. C'est cette même singularité qu'il a en vue, lorsqu'il hésite entre des options concrètes. Il est donc évident que l'infirmier soucieux d'agir ainsi, devra sacrifier son confort immédiat à celui de la communauté. Informé de ses devoirs, l'infirmier doit pouvoir porter un jugement sur la valeur morale de ses actes, d'où la nécessité pour lui d'intégrer le concept d'éthique professionnelle.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote