B. LA BIOETHIQUE
C'est un domaine spécialisé de l'éthique
qui traite des problèmes rattachés à la naissance,
à la mort, aux soins de santé, aux nouvelles technologies
médicales, aux techniques de reproduction, à l'usage des drogues,
aux greffes d'organes, aux coûts de la santé et aux droits
à la santé etc. Elle s'applique à offrir des
critères pour discerner en ces domaines, notamment sur la qualité
de la vie, l'autonomie de la personne, le droit du malade de décider
pour lui-même, le droit et le devoir de se soigner et d'être
soigné, l'usage des moyens proportionnés pour entretenir sa
santé et sa vie, l'inviolabilité du corps, la
confidentialité, etc.
Le mot bioéthique est récent, proposé par
Potter van RENSSELAER en 1971, aux Etats-Unis à la suite de son livre
Bioethics : Bridge of de future.
La discipline s'est vite structurée d'une façon
autonome à partir de cette époque. Autrefois il existait une
éthique de la médecine. Ce qui est nouveau, c'est le
caractère multidisciplinaire d'une recherche développée
avec le concours du droit, de la médecine, de la biologie, de la
psychologie, de la philosophie. Dans le domaine de la santé ont surgi
des nouvelles problématiques en lien aux progrès de la biologie
et des techniques biomédicales.
B. LA DEONTOLOGIE
1. DEFINITION
La déontologie, quant à elle, consiste en un
ensemble de règles de pratique professionnelle, proposées par des
représentants de la profession, qui peuvent être imposées
lorsque l'état a délégué une partie de ses pouvoirs
à « un ordre professionnel », tel que l'Ordre des infirmiers
et des techniciens médicaux-sanitaires par exemple.
Rédigé et soutenu par : NGONO BELIBI Tite
Christian Page 19
Perception du personnel soignant de l'HRE sur le
respect des règles éthiques et déontologiques dans la
prise en charge holistique des patients.
La déontologie est élaborée pour une
profession pour en déterminer un idéal en termes de
compétences et d'éthique. Elle permet de placer des balises pour
contrôler le pouvoir parfois très important des soignants
vis-à-vis du malade, qui se trouve en situation de
vulnérabilité. Elle protège à la fois les
intérêts individuels et collectifs. Il s'agit d'objectifs à
atteindre et le questionnement éthique apparaît
particulièrement important dans les aspects qui échappent
à cette obligation déontologique. La déontologie est
largement influencée par la pensée de KANT, le défenseur
du« devoir » pour qui l'intention est première, au
détriment parfois de l'acte lui-même. L'accent est alors mis sur
le projet de soin et non sur le patient avec sa souffrance.
Le but de la déontologie c'est, d'une part, d'obtenir
une certaine cohérence à l'intérieur de la même
profession pour en garantir l'unité et, d'autre part, de forge rune
reconnaissance par l'extérieur de cette profession pour qu'elle soit
reconnue et valorisée. La déontologie se veut être un
ensemble de normes, de principes, de règles reconnus par une même
profession et lui assurant sa reconnaissance sociétale et sa
crédibilité. Les valeurs et principes que la déontologie a
fait siens lient les individus d'une même profession sur un plan moral et
les appelle à servir de modèles.
« La déontologie participe de l'éthique.
Seulement, l'éthique ne se réduit pas à la
déontologie. » (Dr Mahamadé SAVADOGO, 2008, p.120).
a- Le code déontologie
Le code de déontologie s'adresse à la conscience
et à la bonne volonté du professionnel, en stipulant ses devoirs
par rapport à l'exercice de son métier. Il nécessite une
connaissance de la profession et de son langage. La déontologie est au
service d'une corporation, alors que l'éthique est au service du bien
général, même si l'on parle de plus en plus «
d'éthiques sectorielles », comme l'éthique de la
médecine, du travail...
« Le seul problème avec le devoir, c'est de le
faire » disait le philosophe ALAIN. Toujours faudrait-il en prendre
connaissance avant, à travers le code de déontologie
défini par LITTRE comme la « science du devoir ». Le code de
déontologie est donc un récit d'obligations et d'interdits
attribué à la profession infirmière et dont le non-respect
expose le praticien à des sanctions civiles et pénales.
Rédigé et soutenu par : NGONO BELIBI Tite
Christian Page 20
Perception du personnel soignant de l'HRE sur le
respect des règles éthiques et déontologiques dans la
prise en charge holistique des patients.
Ce code précise les valeurs et les critères qui
doivent guider les praticiens de l'art infirmier dans l'exercice de leur
fonction, afin que, en fonction des lois et règlements applicables, ils
acquièrent un comportement pleinement responsable. Par ce code,
l'infirmier devra mieux intégrer les effets de l'action
interdisciplinaire de l'évolution des sciences infirmières et de
la société sur leur pratique. Cependant, en cas de doute,
l'infirmier ayant à choisir le comportement convenable devant des
situations concrètes, doit toujours se demander s'il est prêt
à justifier publiquement celui qu'il veut adopter. Le code de
déontologie vise aujourd'hui la résolution de deux principaux
problèmes, selon Etienne PERROT (1892) :
? L'harmonie interne :
confraternité
Elle n'est effective que si l'infirmier respecte la
propriété intellectuelle de ses collègues, afin que les
pratiques de chacun ne fassent pas éclater le groupe.
? La reconnaissance par
l'extérieur
Elle passe essentiellement par le respect du client afin que
la profession soit reconnue comme socialement utile.
La déontologie est en définitive une aide pour
celui qui veut bien agir. Cependant, elle n'est pas suffisante. Elle
reflète uniquement les sensibilités morales du milieu, qui ne
s'identifient pas à tous les individus formant cette
société. Ainsi, l'infirmier qui se reposerait sur la bonne
conscience du devoir accompli trouvant suffisant le respect des règles
de son milieu, ne connaîtra jamais ce qui fait sa dignité : la
reconnaissance de la singularité de chaque patient. C'est cette
même singularité qu'il a en vue, lorsqu'il hésite entre des
options concrètes. Il est donc évident que l'infirmier soucieux
d'agir ainsi, devra sacrifier son confort immédiat à celui de la
communauté. Informé de ses devoirs, l'infirmier doit pouvoir
porter un jugement sur la valeur morale de ses actes, d'où la
nécessité pour lui d'intégrer le concept d'éthique
professionnelle.
|