2- LA MORALE
Selon R. GEADAH (2000) sur le plan étymologique,
l'éthique et morale ont des significations très proche l'un de
l'autre : taéthé (en Grec, les moeurs) et mores
(en Latin, les coutumes).
J. RAWLS (1998) pense que la morale se fonde sur une
définition du bien et du mal et se traduit par des injonctions, des
interdits, des prescriptions catégoriques. Elle renvoie à une
culture, une histoire et à des traditions sociales. Elle est un ensemble
de règles destinées à assurer une vie en
société harmonieuse et s'incarne collectivement pour les pays
démocratiques dans « des institutions justes et des comportements
raisonnables ».
Selon A.B NKOUM et J.R FEUGANG(1996), la morale est la science
du comportement humain ; elle est aussi un ensemble de règles propres
à une culture. Elle apparait donc comme n système de
règles que l'on doit respecter, suivre dans sa vie aussi bien
personnelle que sociale et professionnelle. Les règles sont
établies conformément à l'éthique,
c'est-à-dire dans la nuance entre les concepts fondamentaux du bien et
du mal ; l'obligation de devoir, du bon et du mauvais.
Pour l'ANESM (2010) L'éthique interroge les principes
de la morale en situation. Elle est faite de contradiction,
d'intérêts divergents, et non de consensus même si elle vise
à établir un accord. Son principe méthodologique
réside dans la critique, au sens du questionnement, et dans la recherche
permanente du sens de nos actions ou décisions. Si le fondement de la
morale est impératif, le questionnement permanent constitue l'essence de
l'éthique.
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Par contre SOREN KIERKEGAARD (1843) lui il considère
que le principal problème en l'éthique est celui du choix qui
doit être présenté comme un problème subjectif
auquel chacun est confronté individuellement. Toutes les actions ou tous
les caractères humains sont classés soit moraux, soit immoraux.
La morale constitue dont le centre de la réflexion sur les valeurs
éthiques de la profession de soignant ; celle qui prend en compte
l'homme avec tous ses droits reconnus universellement.
3- LE DROIT
L'ANESM (2010) définit le droit comme un est ensemble
des règles (législatives et réglementaires, nationales et
très souvent Européennes, écrites et jurisprudentielles)
régissant la vie en société qui imposent à tous et
qui définissent les droits et les responsabilités de chacun.
Le droit est fondé sur les grands principes moraux de
chaque société. Ainsi par exemple, la morale exige de ne pas
mentir, le droit commercial et le droit pénal interdisent de faire la
publicité mensongère... La notion de droit renvoie
immédiatement à l'idée de loi
Ainsi pour Paul RICOEUR (1990), la loi ne représente
que le tout dernier niveau du dialogue social. L'éthique n'a rien
d'obligatoire contrairement au droit, même si elle se
réfère aussi à des règles de normativité
pour éclairer sa réflexion.
Les lois sont le produit du pouvoir d'un état souverain
qui rend obligatoire un comportement sous menace de sanctions. Ces lois, qui
sont normalement le produit de la volonté de la majorité des
citoyens, cherchent à être morales et justes, mais ne le sont
jamais totalement et sont complétées continuellement par la
jurisprudence. Celui qui dit que « tout ce qui n'est pas défendu
est permis » nie l'idée de morale ou d'éthique. Le droit
fixe des balises nécessaires pour assurer une cohérence aux
décisions médicales et une continuité des comportements.
L'équité dans les décisions prises pour des malades
successifs en dépend. Ces repères juridiques aident
également les soignants à apprécier les risques qu'ils
pourraient être amenés à prendre, comme membres d'un groupe
social qui a défini ses règles, lorsque, sciemment, mais dans
l'intérêt du malade tel qu'il est alors perçu en
conscience, ces règles sont violées. L'exercice de la
médecine montre quotidiennement que l'éthique ne peut être
réduite à la seule
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loi. La loi est nécessaire pour donner des
repères mais elle ne peut aucunement se substituer à la
pensée éthique ni à la déontologie.
? les droits de l'homme
Les droits de l'homme sont donc des exigences naturelles que
l'homme apporte avec lui en venant au monde, qui le protègent de la
violence et de dénigrement. Il ne faut pas ignorer que le droit sans
devoir est un abus, or l'un induit l'autre puisque c'est les devoirs qui
précède le droit. Les droits ici impliquent le respect de la
personne qui est un corollaire du respect de la vie passant par :
- L'obligation des soins
- L'obligation de surveillance
- L'obligation de secours
- L'obligation de la vie de relation
- L'obligation du secret professionnel
- L'obligation de l'assistance morale
Le respect de la vie étant pour ainsi le dire le devoir
primordial du PS qui passe par le devoir de conservation de la vie (art. 1 code
déontologie des professions d'infirmier, sage-femme et de technicien
médico-sanitaire 1989), le soignant ne doit jamais adopter des pratiques
ou des méthodes visant à procurer la mort. Ceci sous aucune
forme, car l'euthanasie est interdit par la loi Camerounaise et même
l'éthique professionnelle.
D'après l'extrait de la déclaration
universelle des droits de l'homme des nations unies du 10
décembre1948, rappelle en son article 6 que : « le droit à
la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit
être protéger par la loi. Nul ne peut être arbitrairement
privé de la vie ».
Aussi René CASSIN lors de la réception du prix
Nobel de la paix en 1968 déclare : « la mission dévolue aux
professionnelles de la santé ne vit pas à la recherche d'une
immortalité ; elle est bien plus humble, plus modeste. De même le
fondement de la déontologie du soin nous enjoint au respect fondamental
de la vie ».
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Le Comité Consultatif National d'Ethique de France
(2013), dans son étude Recherche biomédicale et respect de la
personne écrit : « il n'y a nulle grandiloquence à
affirmer qu'en cédant ou en ne cédant pas devant un irrespect
tout autant ponctuel de la personne, il contribue à décider
quelle humanité nous allons être. Principe de moralité est
ainsi principe d'humanité ». Le droit ne saurait se justifier du
devoir qui l'engendre.
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