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Les représentations sociales des campagnes de soins et de santé gratuites dans les aires urbaines camerounaises de santé prioritaires. Cas de la briqueterie à  Yaoundé.


par Mama Nourdi Moungoum
Université de Yaoundé 1. - Master en sociologie 2018
  

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VI-4. Une réticence perpétuelle

Au quartier Briqueterie, certaines femmes interrogées ne croient pas trop à la vulnérabilité des enfants de zéro à cinq ans au sujet des maladies évitables dont nous pouvons rappeler ici le paludisme, la fièvre jaune, la poliomyélite, la rougeole, le cholera... D'après le docteur AYISSI NKO :

Les premières années de la vie sont déterminantes pour la suivie de l'enfant. Tout au long de ces premières années, nos enfants sont vraiment exposés. Puisque ces maladies nuisent gravement à la santé de ces derniers. Elles peuvent les emmener à nous quitter si tôt. L'immunité de l'enfant à la naissance, les conditions d'hygiène, l'alimentation sont les facteurs très importants à ne pas négliger car le respect et l'assurance de ces facteurs sont susceptibles de promouvoir une meilleure santé de l'enfant.152

Les femmes vivant dans cette localité rejettent les campagnes de soin et de santé à cause de non maitrise des conséquences que courent leurs progénitures en se désintéressant ou en adoptant un comportement de réticence vis -à -vis de campagnes de santé.

L'enquête auprès de BOUBA en ressort à ce sujet que :

Je suis peu content de ce changement ou cette variation. Ils veulent nous enterrer une fois. Mes enfants sont suivis traditionnellement et ils ont moins de problème. Ce qui nous arrive aujourd'hui, c'est que nous avons abandonné

151 Infirmier TOTCHUM, entretien du 22/05/2018

152 Dr AYISSI NKO G. DLMEP. Entretien du 02/05/2018.

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nos traditions. Moi je fais toujours les scarifications préventives à mes enfants. Mes enfants dès la naissance sont protégés contre les sorciers. 153

La réticence de la population de la Briqueterie n'est pas un leurre. C'est un phénomène observable et observé dans cette localité. Pour certains il y'a pas de traits qui prouvent que les campagnes gratuites au soin et à la santé peuvent améliorer leur système de santé. Ils insistent sur la récurrence des maladies qui gravitent autour de leur microsociété. AMOMBO Rose, non loin du centre de santé PMI brique porte à notre connaissance que : « chaque année on vaccine mes enfants ici, mais ils sont toujours malades. Moi je vois que c'est même leur affaire-là qui nous donne la maladie »154 Elle continue en disant :

« Nous les grands-parents on part moins à l'hôpital c'est juste parce que nous n'avons pas connu ces nouvelles maladies. Je peux même dire que c'est votre vaccin qui fragilise même les enfants et ils tombent malade »155 Toujours dans cet état de colère elle ne s'abstient pas de nous dire que : « moi, j'ai toujours depuis un temps demandé à mes petits enfants de ne jamais ouvrir la porte quand ils entendent campagnes de vaccination ».

VI-4-1. L'écho du paludisme à Yaoundé Briquèterie.

Tout d'abord, d'après le rapport de l'OMS, près de la moitié de la population africaine est exposée au risque de paludisme. En 2015, on a enregistré environ deux cents douze millions (212 000 000) de cas et quelque quatre cents vingt-neuf mille (429 000) décès dus à cette maladie. Et, là, l'Afrique subsaharienne représente toujours une proportionnalité élevée.

Ainsi TOTCHUN Arnaud nous précise que, « dans ce centre de santé, le paludisme est à la merci de presque toutes les familles. C'est très élevé. En ce sens, les CGSS n'ont pas d'effet ». Cela peut s'observer au niveau mondial d'après les statistiques. En Afrique subsaharienne, un enfant meurt du paludisme toutes les trois secondes (03s). C'est très dangereux pour l'humanité. « La hiérarchie a bel et bien parlé du diagnostic test jusque c'est officiel mais ce n'est pas encore présent .On attend »156.

La statistique nationale approuve que, la mortalité sur les vingt-un mille deux cents soixante-huit décès dont on a enregistré, deux mille six cent trente- sept étaient attribués au paludisme soit un taux de 12,4% en 2016. Ce taux d'après les membres du gouvernement connait une amélioration.

153 BOUBA, maçon et chef de famille, entretien du 27/01/2018.

154 Rose AMOMBO, entretien du 11/01/2018.

155 Rose AMOMBO, entretien du 11/01/2018.

156 TOTCHUN AUBIN, infirmier de l'hôpital du centre de santé de la briqueterie. (Mission catholique). Entretien du 22/05/2018.

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Madame BODO reproche également le caractère de l'insalubrité « la brique est sale »157 pour elle, même si on crée un comité de surveillance pour assurer la mise oeuvre pratique de l'installation des moustiquaires chaque nuit, cela ne vas pas résoudre le problème. « Le problème ici ce sont les herbes partout. Les rigoles sales. Peut-on donc rester en longueur de la journée à l'intérieur des moustiques ? »158

En effet les propos de cette infirmière du centre social PMI Brique nous assignent une orientation sur la question des stratégies de lutte parlée plus haut. Il est donc nécessaire de revoir les méthodes, les stratégies de résolutions pour sauver des vies. Ici, la réticence ne concerne pas que les profanes, les analphabètes mais aussi les personnes instruites. Celles du domaine qui travaillent bien évidement sur le terrain.

Si le Cameroun enregistre quatre mille décès par an dont 70% d'enfants des enfants de zéro à cinq ans, l'inquiétude va au-delà du profane. Mais ici à la brique, l'on pense que les campagnes de santé gratuite proposées par l'Etat sont plutôt un moyen d'aliénation visant plutôt la recherche des intérêts personnels. C'est ce qui fait dire à un habitant retraité de la briquèterie Mr OMGBA :

J'ai suivi la somme énorme déboursée pour la lutte contre le paludisme. Au lieu de nous apporter les solutions adéquates, il nous raconte l'histoire des moustiquaires MILDA. Moi j'avais refusé cela. Ce sont des bandits. On souffre comme ça c'est eux.159

Pour celui-ci, les campagnes de soins et de santé gratuits sont un moyen pillage de fond de l'Etat en faveur de caisses personnelles. Au lieu de sortir de l'argent pour aider la population en plein souffrance, il vide de l'argent pour l'utiliser dans un domaine qui ne sert vraiment pas à la nation.

157MBODO, infirmière. Directrice du centre de santé PMI Briqueterie

158 MBODO, idem

159 OMGBA, entretien du 12/01/2018.

Photo n° 12 : L'insalubrité à la briqueterie

Source : photo prise lors d'une enquête de terrain. 03/03/2018 par MOUNGOUM.

Cette image présente une habitation entourée d'herbes. Ces herbes sont susceptibles d'attirer les moustiques qui s'infiltrent à l'intérieur de la maison. Et d'ailleurs, l'extérieur de cette habitation est aussi cet espace qui représente le lieu par excellence de jeux aux enfants jusqu'au coucher du soleil. Les enfants seront donc contaminés par des piqures des moustiques.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard