I-2 Les CSSG : une nécessité pour
réduire la mortalité et la morbidité
Après de nombreuses années des campagnes de
soins et de santé gratuits ininterrompues dans le monde, celles-ci sont
à la croisée des chemins. Grâce aux efforts des
gouvernements, les campagnes de soin et de santé gratuits aident chaque
années 2,5 millions d'enfants. Mais dans les pays en
développement, 30 millions de mineurs ne sont pas toujours
protégés et, parmi eux, 11 millions meurent tous les ans à
cause des maladies parfaitement évitables. Pour cela, WIILLIAM FOEGE
dira : « Je ne connais aucune autre initiative qui ait
46 5éme session du comité
régional de l'OMS 2006-2015.
47 Deuxième enquête sur le suivi des
dépenses publiques et le niveau de satisfaction des
bénéficiaires dans les secteurs de l'éducation et de la
santé au Cameroun. Rapport rincipal volet santé. Décembre
2010.
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laissé un héritage aussi important à
l'humanité, avec ses effets aussi profonds et positifs que la
vaccination « »48.
Il continu en démontrant dans qu'elle mesure des
générations d'adultes en bonne santé doivent la vie
à la vaccination, qui les a protégés dans leur enfance
contre les maladies meurtrières.
Par ailleurs jusqu'à présent, d'après les
statistiques des Nations Unies et de l'UNICEF, 30 millions d'enfants ne sont
pas vaccinés avant leur premier anniversaire dans les pays en
développement. Plus de 900.000 enfants chaque année souffrent de
la rougeole (les enfants de moins de 5 ans).
Les enfants du monde entier notamment ceux des pays en
développement doivent bénéficier des avantages de la
science et de l'expérience acquise en matière de la quête
de l'amélioration du domaine de santé. L'OMS, l'UNICEF, le PLAN
et bien d'autres organismes du domaine de santé exerce pour la cause
favorable en l'amélioration de la condition de vie. Ces
différents partenaires en collaboration avec le Cameroun jouent en
faveur de réduction de la morbidité.
Ici la responsabilité généralisée
est de faire en sorte que les maladies telles que la polio, la rougeole, le
paludisme, la rubéole et autres épidémies infantiles
disparaissent. C'est ainsi qu'on va également comprendre que, le
problème de l'accès généralisé de soins et
de santé revêt jusqu'à nos jours une importance
primordiale, ceci notamment dans les pays du tiers-monde où le
problème réel lié au financement tend à exclure ou
encore à délaisser le domaine de soins de santé.
Ici, l'expérience de la mise sur pied d'un mouvement de
sensibilisation ou encore de vaccination mérite un examen attentif.
C'est ainsi que cette mesure devant permettre l'amélioration
s'accompagne d'un effort considérable d'accroissement de l'offre et
d'unification du secteur public de santé, contribuant à
l'état sanitaire de la population. C'est dans cette logique que la
nécessité de disposer de cadres de santé et la
réduction des personnels de l'assistance technique
étrangère à partir de l'indépendance, ont conduit
à la mise en place d'un vaste programme de formation non seulement
à l'intérieur du pays, mais aussi à l'étranger
grâce à des bourses d'études. Parallèlement, il
y'aura des constructions des structures sanitaires aussi bien publiques que
privées. C'est ainsi qu'à partir du début des
48 Dr FOEGE William, Religion and health of the
public: shifting the paradigm. Univers of Michigan 2010.
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années 1980, guidées par des expériences
de santé communautaire et bien d'autres méthodes liées au
développement de la santé à l'instar des
conférences (Alma Ata, Bamako, Harare) le Cameroun a mis sur pied
plusieurs stratégies pour assurer le développement de la
santé primaire. Raphaël OKALLA et Alain VIGOUROUX précisent
en ces termes :
Le Cameroun a mis sur pied plusieurs réformes du
système de santé gardant comme cadre général le
développement des soins de santé primaire. Cette politique
attirera les bailleurs de fonds internationaux qui financeront des projets de
développement sanitaires dans des régions différentes,
contribuant par là une certaine balkanisation de l'organisation des
soins de santé dans le pays associé à un recul du
rôle de l'Etat. Trois étapes sont identifiables dans le processus
de réforme actuelle pour le renforcement du système de
santé de district : la préparation de la réorientation de
soins et de santé primaire (RSSP) ; la RSSP elle-même et le plan
national du développement sanitaire49.
Cet effort attire les bailleurs de fonds internationaux qui
financeront les projets de développement sanitaire. L'Etat camerounais
également va emboiter le pas en engageant pour le compte du plan de
transition (2017-2018), une somme de 30 milliards et 500 000 000 millions.
Cette somme débloquée devrait servir immédiatement
à « l'éradication totale de la poliomyélite
»50
Cela passe, a souhaité le ministre MAMA
FOUDA51 par la prise de conscience de l'importance de cette
opération, la conduite quotidienne des actions nécessite
l'interpellation de tous les acteurs. Mais l'argent manque. Le budget
prévisionnel de ce plan s'élève à près de
37,5 milliards FCFA l'Etat ne le finance qu'à la hauteur de 5,3
milliards. Le pays est donc fort dépendant du financement
extérieur, ce qui peut concomitamment affaiblir la vaccination de
routine. Face à ce manque de financement, les agents (pouvoirs publics)
en charge de lutte contre la poliomyélite doivent s'appuyer sur les
acquis de la mise en oeuvre du Programme Elargi de la Vaccination.
Pour le cas de la rougeole et la rubéole, ce sont des
maladies causées par des virus bien connus. La rougeole se manifeste par
la température élevée, un nez qui coule, une importance
toux et de la conjonctivite. Pour la rubéole, certaines personnes font
même la maladie sans s'en rendre compte. Mais ces deux maladies peuvent
avoir des conséquences dramatiques chez l'enfant et chez la femme
enceinte qui n'ont pas reçu de vaccin.
49 OKALLA Raphael et VIGOUROUX Alain, «
Cameroun : de la réorientation de soins de santé primaire au
plan nation de développement sanitaire ». Article
publié en Mars 2006
50 MAMA FOUDA André, Discours du ministre de la
santé. Jeudi 19 novembre 2015 à Yaoundé
51 . André MAMA FOUDA, Discours du ministre de
la santé. Jeudi 19 novembre 2015 à Yaoundé
30
D'après MAMA FOUDA, dans certains districts de
santé, on est passé de 40 décès causés par
ces maladies en 2014 à 74 cas en 2015 : « C'est dans l'objectif
de réduire la morbidité et la mortalité insupportable
à ces deux pathologie que le MINSANTE organise sur tout le territoire
une campagne de vaccination préventive avec le vaccin combiné
rougeole rubéole (RR) du 20 au 29 novembre 2015
»52.
Au Cameroun, l'introduction du Programme Elargi de la
Vaccination est également liée à une couche d'enfants
à risque qui comprend des enfants vivant dans des secteurs non
hygiéniques. Des disparités ont été
reportées dans les années 2015 avec respectivement 4,5% et 5,1%
dans la région du centre. Mais le Cameroun est aussi confronté
à des nombreuses d'autres épidémies comme le
choléra, la fièvre jaune, la rougeole, et bien d'autres.
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