CHAPITRE I :
LA POLITIQUE DE GESTION DES CAMPAGNES DE SOIN ET
SANTE
GRATUITS AU CAMEROUN
La gratuité des soins est une activité
très importante pour assainir la couche non seulement vulnérable
mais aussi toute la couche sociale en cas de riposte à une
épidémie et bien d'autres maladies pandémiques. C'est une
activité qui vise à améliorer les conditions de vie de la
population par le biais de la réduction et le contrôle des
maladies évitables. Les CSSG permettent de « couvrir une
très grande cible »42. L'OMS en collaboration avec
le MINSANTE, qui met sur pied des unités de services de santé
telle que le PEV qui cherche à réduire l'incidence des
épidémies et d'éradiquer totalement d'autres qui nuisent
à la santé notamment infantile. La promotion des campagnes de
soin et de santé gratuits permet de renforcer l'immunité
collective chez les individus. C'est pourquoi il est nécessaire au
Cameroun d'organiser les campagnes de ripostes pour les cas des maladies comme
le tétanos et les campagnes de suivi pour réduire l'incidence des
maladies telles que la polio et bien d'autres. Ce faisant, notre chapitre I
présente la politique de gestion des campagnes de soins et de
santé gratuits à partir des campagnes, de l'historique et des
paramètres dans le cadre des soins de santé.
I- Historique et présentation des campagnes
gratuites au Cameroun
A partir de la seconde moitié du XIX ème
siècle, le monde connait une prodigieuse transformation qui se poursuit
encore de nos jours. Les savants dans leurs recherches ont multiplié des
découvertes et des inventions et celle-ci ont profondément
modifié la condition de vie de l'homme. C'est ainsi que LOUIS PASTEUR
découvre le microbe et les moyens de lutte comme le vaccin. Sa
découverte a permis la prévention des certaines maladies de la
petite enfance et les maladies évitables. D'où l'importance de
mettre sur pied des campagnes des vaccinations
généralisées et même gratuites de la population,
surtout « pour les enfants issus des familles les plus démunies
»43 ou encore des familles dont la précarité
est la chose la mieux partagée.
42 Dr NSANGOU Charles, PEV, entretien, du
05/05/2018.
43 Dr AYISSI NKO Georges, DLMEP, Entretien du
02/05/2018.
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La population camerounaise est estimée à
vingt-cinq million d'habitants de nos jours d'après les
rapports statistiques du BUCREP, plus de 45% vivent dans les villes. De 1998
à nos jours l'espérance de vie a légèrement
baissé. Cette expérience de vie a quitté de 53ans à
49 ans chez les hommes et de 56ans à 53ans chez les femmes. L'indice de
développement humain classe le Cameroun à la 130ème place
avec un PIB toujours relativement faible. OKALLA Raphael et VIGOUROUX Alain
le44 précisent que l'économie camerounaise a subi
comme celle de tous les pays de la région les revers de la crise
économique mondiale. Les effets de cette dernière se sont
particulièrement aggravés en 1992 avec les opérations
« villes mortes », et les conséquences des plans
d'ajustements structurels conduits sur l'instruction du FMI. De ce fait, l'Etat
a dû faire des licenciements massifs dans les services privés et
même dans la fonction publique. La population dont l'emploi est
maintenue, le salaire était réduit à la baisse deux fois
de suite. La population s'est appauvrie pendant la période 1987-1996 et
la croissance retrouvée n'a pas encore effacé les signes de cette
pauvreté. Les salaires, de nouveau versés
régulièrement, sont restés faibles, et la mise en oeuvre
des réformes du système de santé ne peut être
effective que pour des zones bénéficiant d'aides
extérieures. Le Cameroun comme bien d'autres Etats africains sera
à la recherche des stratégies pour améliorer le
système de santé de sa population.
Il est à noter également que depuis 1990
plusieurs partis politiques sont autorisés à exercer leurs
activités dans le pays. La constitution du 18 janvier 1996 consacre le
principe de décentralisation avec l'organisation du pays en
collectivités décentralisées (régions et communes).
Chaque région est censée être compétente pour
organiser son développement économique, social, sanitaire,
éducatif, culturel et sportif. Cependant, certaines institutions
prévues par la constitution de 1996 n'ont pas encore été
mises en place.
C'est ainsi que des nombreuses reformes seront faites dans le
cadre d'améliorer la condition de santé. L'Etat Camerounais a
alors pensé rapidement de mettre en place plusieurs réformes du
système de santé en gardant comme cadre général le
développement des soins à partir de la promotion des campagnes de
soin et de santé gratuits. Cette politique attire les bailleurs de fonds
internationaux qui financeront des projets de développement sanitaire
dans toutes les régions du Cameroun.
Voilà pourquoi dans les années 1989, on assiste
à la mise sur pied d'une direction de la médecine
préventive pour améliorer la politique nationale de santé
partant de résolution
44 OKALLA Raphael et VIGOUROUX Alain, «
CAMEROUN : de la réorientation des soins primaire plan national du
développement », Article publié en Mars 2006.
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internationale et des expériences nationales ou encore
de la population bénéficiaire. Inscrit dans un document
intitulé « déclaration nationale de la politique de soin
de santé primaire », elle est entrée en vigueur en
1993.
En plus, lors de la conférence d'Alma Ata en union
soviétique en septembre 1978, les représentants du gouvernement
et d'organismes non gouvernementaux, s'étaient fixés pour
objectifs « santé pour tous en l'an 2000 ». Pour y
parvenir, on devrait faire appel à toutes les ressources
médicales disponibles. La déclaration d'Alma Ata, pose alors les
bases historiques de la politique officielle. Elle encourage seulement les
méthodes efficaces sur la base d'expériences
médico-scientifiques. Cette déclaration va s'intéresser
beaucoup plus aux enfants car les plus jeunes représentent jusqu'ici la
cible importante. En Afrique par exemple, plus de 90% des 300 à 500
millions des cas de paludisme qui surviennent chaque année dans le monde
selon les estimations touchent des africains principalement des enfants de
moins de 5 ans, mais la plupart adopte déjà des meilleures
politiques de traitement par des campagnes gratuites que propose l'OMS. Depuis
1986 d'après le rapport de l'OMS, in the Health of the people:
African regional health report:
La plupart des pays africains réalisent des
progrès satisfaisants sur les maladies évitables de l'enfant. La
poliomyélite est en passe d'être éradiquée et la
couverture par la vaccination anti rougeoleuse atteint ou dépasse 37%
des pays de la région. Le nombre de décès de la rougeole a
diminué de près de 50% depuis 1999 et au cours de la seule
année 2005,75 millions d'enfants ont été vaccinés
contre cette maladie45.
C'est ce qui permet de voir sur le plan historique le travail
effectué et l'effort à fournir pour améliorer la
santé des jeunes enfants d'Afrique et au Cameroun en particulier.
De même, la vaccination et la sensibilisation, dans
l'optique de réduire et même d'éradiquer les maladies sont
aussi reconnues comme une des mesures les plus efficaces pour prévenir
la mortalité, la morbidité et les complications des maladies
infectieuses chez les enfants. D'après le rapport de l'OMS, on estime
qu'environ trois millions de décès sont évités
chaque année dans le monde grâce à la vaccination et
à la sensibilisation, on éloigne près de 750.000 enfants
de souffrir de sérieux handicaps physiques, mentaux ou neurologiques.
Dans les années 1974, l'OMS avait lancé un
programme de la vaccination mondiale connu sous le nom de Programme Elargi de
la Vaccination(PEV) comme l'une des méthodes
45 OMS, Rapport de l'OMS, in the health of the people:
African regional health report. 1986.
mieux encore des interventions en santé primordiale
pour s'éloigner davantage de la morbidité et la mortalité
infantile. Le Programme Elargi de la Vaccination a alors pour but de vacciner
les enfants, de faire disparaitre les maladies, les épidémies
dans la société.
En plus de l'amélioration de la santé et
particulièrement la santé infantile, la vision et la
stratégie mondiale élaborées par l'OMS pour l'Afrique
envisagent un monde dans lequel chaque enfant, adolescent et adulte dispose
d'un accès équitable aux services de vaccination. Elle recommande
également que l'on atteigne « un taux de couverture vaccinale
nationale d'au moins 90% dans tous les pays et d'au moins 80% dans chaque
district 46».
I-1 La santé et son fonctionnement
L'organisation du système de santé camerounais a
été définie à nouveau en 1989 par le
Ministère de la Santé Publique par le décret
N°89/011. Le Ministère de la Santé Publique est garant de la
conception et de la mise en oeuvre de la politique en matière de
santé. A ce titre, il élabore les stratégies de mise en
oeuvre de la politique de santé; assure l'organisation, le
développement et le contrôle technique des services et des
formations sanitaires publics et privés ; contrôle l'exercice des
professions des professionnels de la santé, assure la tutelle des ordres
professionnels correspondants et des organismes de santé publique ;
élabore et met en oeuvre le plan de formation des personnels en service
au Ministère de la Santé Publique ; concourt à la
formation et au recyclage permanents des personnels des corps de la
santé publique ; gère les établissements publics
sanitaires ; concourt à la promotion de la coopération en
matière de santé ; gère la carrière des agents
publics en service au Ministère de la Santé Publique ;
prépare la solde et les accessoires de solde desdits agents ; veille au
respect de la carte sanitaire nationale et à sa mise à
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