Introduction
Le Maroc compte parmi les pays dynamiques sur le plan des
études et modélisations climatiques au sein de l'Organisation
Mondiale de la Météorologie. Il compte aussi plusieurs membres au
Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat.
En outre, le Maroc a adhéré à l'Accord
de Copenhague en soumettant au secrétariat de CCNUCC en janvier 2010,
une liste de mesures d'atténuation appropriées pour
atténuer ses émissions des GES de 42 %, par rapport aux
émissions projetées pour l'année 2030 selon un
scénario « cours normal des affaires » (CNA), qui ne pourra
être atteint qu'à la condition de recevoir un appui substantiel de
la communauté internationale.
Le Maroc s'engage également à atteindre un
objectif inconditionnel de 17 % par rapport aux émissions CNA en 2030,
en comptabilisant les activités de l'Agriculture, de la Forêt et
Autres Utilisations des Terres (AFAT). Ces objectifs de réduction de GES
seront réalisés grâce à des mesures prises dans tous
les secteurs de l'économie.
Afin d'honorer ses engagements dans le cadre de la CCNUCC et
le PK (Protocole de Kyoto), le Maroc a mis en place un dispositif national de
gouvernance climatique qui a la charge de coordonner les activités du
pays, liées aux changements climatiques, à l'échelle
nationales et internationales.
Ainsi, le Maroc adopte une stratégie de
développement sobre en carbone et coordonne les objectifs
d'atténuation de toutes les stratégies et tous les plans d'action
sectoriels, touchant notamment les domaines de l'énergie, de
l'agriculture, du transport, de l'eau, des déchets, des forêts, de
l'industrie, de l'habitat et des infrastructures à l'horizon 2030,
conformément à son Plan National de Lutte contre le
Réchauffement Climatique de 2009.
L'engagement du Maroc en matière de lutte contre les
effets du changement climatique a été récompensé.
Le Royaume occupe la première place en Afrique et dans le Monde arabe et
la 5ème place au niveau mondial, juste après la Suède,
selon l'indice de performance en matière de lutte contre le changement
climatique 2019, élaboré par les organisations non
gouvernementales ½Germanwatch½, ½NewClimate Institute½ et
½Climate Action Network International½.
La réussite de l'implémentation du plan climat
national à l'horizon 2030 nécessite de placer la question de
préservation des ressources hydriques et de la réduction de
l'empreinte écologique objet du PNRC au coeur de toutes les politiques
publiques, d'ériger la sécurité alimentaire au rang des
priorités stratégiques du Royaume et de mettre en place une
politique d'anticipation de l'ensemble des risques climatiques et de gestion
des catastrophes nationales.
20
? Engagement du Maroc au régime international
sur le changement climatique
Bien que le Maroc soit classé parmi les pays «
faibles émetteurs de GES », il reste vulnérable aux effets
du changement climatique, en raison de l'aridité de son climat. Il a
pris très tôt ses responsabilités en dessinant
progressivement les contours de sa propre vision, tout en se conformant aux
mesures entreprises au niveau global. A cet effet, le Maroc s'aligne
parfaitement aux obligations prévues par le cadre international sur le
changement climatique.
La Première et Seconde Communication Nationale
témoignent de son engagement dans le cadre de la CCNUCC, un engagement
confirmé et renforcé par la « Troisième Communication
Nationale du Maroc » (MDCE, 2016).
Ce processus sera couronné par l'élaboration en
2016 d'une Stratégie Nationale de Développement Sobre en Carbonne
et d'un Plan National d'Adaptation au Changement Climatique. Avec la mise en
oeuvre de tous ces chantiers, le Maroc aura ainsi respecté l'ensemble de
ses engagements vis-à-vis de la Convention Cadre des Nations Unies sur
les changements climatiques et des décisions des Conférences des
parties et s'apprête à déployer tous ses efforts pour
réussir l'organisation de la COP22 qui se veut une conférence du
lancement du processus d'opérationnalisation de l'accord de Paris.
De surcroît, le Maroc a lancé plusieurs
stratégies sectorielles volontaristes d'envergure intégrant la
dimension environnementale, et notamment celle du changement climatique, dans
des domaines clés de l'économie nationale (énergie,
transport, agriculture, tourisme, bâtiment, pêche, eau,
déchets, forêt, etc.). Cet engagement marque le début d'une
mutation vers une nouvelle politique climatique en
cohérence avec l'évolution socio-économique du pays.
Le Maroc a été l'un des premiers pays à
mettre en place une Autorité Nationale Désignée pour les
Mécanismes de Développement Propre, dans le cadre du Protocole de
Kyoto.
Le Maroc a également soutenu l'Accord de Copenhague en
notifiant au Secrétariat de CCNUCC (en janvier 2010), une liste de
Mesures d'Atténuation Appropriées au niveau National («
NAMAs ») qu'il compte mettre en oeuvre pour atténuer ses
émissions des GES à l'horizon 2020.
Nonobstant, la mise en oeuvre des différents projets
et mesures planifiés dans ce cadre demeure confrontée à
l'insuffisance des ressources financières au niveau national. L'appui de
la coopération internationale et la mobilisation des ressources
additionnelles sont cruciaux pour la mise en oeuvre de la Politique du
Changement Climatique au Maroc.
? L'organisation de la COOP 22 à
Marrakech
Pour souligner son engagement pour le climat, le Maroc a
abrité, en 2001 à Marrakech, la septième Conférence
des Parties, « COP 7 », qui a rendu opérationnel le Protocole
de Kyoto (PK) et a ratifié ce Protocole en 2002.
Par ailleurs, en participant activement au processus de
négociation ayant abouti à l'accord de Paris et en organisant de
nouveau la COP 22 à Marrakech en 2016, le Maroc affiche clairement sa
volonté de contribuer pleinement à l'effort mondial de recherche
de solutions durables aux effets du changement climatique.
Cette 22ème conférence internationale sur le
climat fait suite à la COP21 de Paris, au cours de laquelle des
avancées importantes ont été effectuées, notamment
l'engagement des gouvernements à maintenir l'augmentation de la
température moyenne mondiale en dessous de 2°C. La COP22 s'est
ouverte sur une bonne nouvelle : la ratification de l'Accord de Paris le 4
novembre 2016. Cette conférence était donc désignée
comme étant la conférence de « l'action, de l'innovation et
du partage de solutions ».
21
Par ailleurs, la conférence de Marrakech s'inscrit
dans la continuité des sommets mondiaux organisés par
l'Organisation des Nations Unies à la suite de l'adoption du Protocole
de Kyoto en 1974, qui engage les pays signataires à réduire leurs
émissions totales de gaz à effet de serre à un niveau
inférieur à 5% et ce sur la période allant de 2008
à 2025.
Repenser l'agriculture, notamment avec l'initiative «
Adaptation of African Agriculture (AAA) », regroupant 28 pays et visant
à aider les agriculteurs africains à faire face aux aléas
climatiques et au défi de la sécurité alimentaire à
travers une meilleure gestion des sols, de l'eau et des risques, constitue
parmi les autres objectifs un enjeu majeur opérationnel des aspects de
l'accord de Paris.
Bien que les résultats obtenus restent modestes sur
les financements internationaux, cette COP 22 contribué à la mise
au point par le Maroc d'une stratégie de développement durable
dite PCCM (MDCE, 2016) qui est au fait une mise à niveau du Plan
National de Lutte contre le Réchauffement Climatique
élaboré en 2009 (MDCE, 2009).
? Plan National de lutte contre le
Réchauffement Climatique » (PNRC)
La PCCM vient s'inscrire dans cette approche et
matérialise la réponse du Maroc aux Accords de Cancun. Elle
constitue un outil de coordination des différentes mesures et
initiatives entamées pour la lutte contre le changement climatique et se
veut un instrument politique structurant, dynamique, participatif et flexible
pour un développement à faible intensité de carbone et
résilient aux effets du changement climatique.
Si les tendances démographiques récentes se
poursuivaient jusqu'en 2030, la proportion des personnes âgées de
plus de 60 ans devrait plus que doubler en comparaison avec l'année 2004
(selon les projections réalisées par le Haut-Commissariat au
Plan). Vu sa fragilité et sa faible capacité d'adaptation
à la chaleur, cette tranche de population serait exposée à
des problèmes de santé lors d'épisodes de canicules et de
vagues de chaleur.
Plusieurs secteurs seront impactés, notamment
l'agriculture, en raison du stress hydrique, et l'aviculture. Le secteur de
l'eau fait actuellement face à des défis liés notamment
à l'accroissement de la demande, la raréfaction des ressources en
eau et la surexploitation des eaux souterraines. Une situation qui risque de
s'aggraver de plus en plus par le changement climatique, notamment en raison de
l'accentuation des phénomènes extrêmes tels que la
sécheresse et les inondations. L'économie du pays, étant
très dépendante des ressources en eau, de l'agriculture et du
littoral, serait fortement atteinte.
En outre, le Maroc subit les conséquences
régionales du changement climatique qui induisent la recrudescence des
flux migratoires, en l'occurrence en provenance de l'Afrique Subsaharienne.
Dans ce cadre, le Maroc oeuvre pour la régularisation de la situation de
plus de 52 000 immigrants illégaux à travers l'adoption d'une
stratégie intégrée et proactive qui accompagne
l'évolution socio-économique du pays (MDCE, op.cit.).
Le Maroc ambitionne de poursuivre ses efforts de lutte contre
le changement climatique dans le cadre d'une vision globale de
développement durable. L'objectif est d'assurer la transition vers un
développement faiblement carboné et résilient aux impacts
négatifs du changement climatique, aspirant à contribuer aux
efforts globaux de lutte contre ce phénomène.
Cette vision place donc la lutte contre le changement
climatique comme priorité nationale (Vision Nationale),
contrainte utilisée comme levier pour la construction d'une
économie verte au Maroc. Cette Vision Nationale vient guider l'action
publique dans toutes ses décisions, aux niveaux transversal et
22
sectoriel, national et local, de manière
cohérente et convergente, en tenant compte de l'interaction entre ces
multiples niveaux.
En concordance avec la Stratégie Nationale du
Développement Durable, la Vision Nationale se propose de capitaliser sur
les mesures et actions déjà mises en oeuvre pour dégager
un maximum de synergies. Et se veut un instrument flexible et dynamique, elle
est établie à l'horizon 2030, échéance retenue pour
la majorité des stratégies nationales sectorielles et
intersectorielles.
Axes stratégiques sectoriels d'atténuation
et d'adaptation
Conscient de l'urgence d'agir, le Maroc a adopté
très tôt une politique climatique qui vise l'atténuation
des émissions des GES, la réduction de la
vulnérabilité, l'anticipation des risques, l'adaptation de la
population, des secteurs économiques et des milieux naturels. Il est
prévu d'élaborer l'axe stratégique
d'atténuation comme une Stratégie de développement
à faibles émissions de carbone (Low Emission Development
Strategy - LEDS) à l'horizon 2015, qui prendra en
compte les Mesures d'atténuation appropriées au niveau national
(Nationally Appropriate
Mitigation Actions - NAMAs) couvrant
la majorité des secteurs économiques émetteurs de GES
(MDCE, op.cit.).
Le volet adaptation sera quant à lui
accompagné du développement du Plan National d'Adaptation
(National Adaptation Plan - NAP) visant à
identifier les activités prioritaires pour répondre aux besoins
urgents et immédiats d'adaptation au CC. Le schéma ci-dessous
présente un aperçu des principales mesures instaurées et
planifiées pour concrétiser la PCCM et donc le PNRC :
AXES STRATEGIQUES TRANSVERSAUX
? Renforcer le cadre légal et institutionnel ;
Amélioration de la connaissance et l'observation.
? Déclinaison territoriale.
? Prévention et réduction des risques.
? Sensibilisation, responsabilisation des acteurs et
renforcement des capacités.
? Promotion de la recherche de l'innovation et du transfert
technologique.
AXES STRATEGIQUES SECTORIELS : (PNRC°) Volet
Atténuation (Namas) :
Les mesures établies pour la réduction des
émissions des GES concernent les secteurs de l'énergie,
transport, industrie, déchets, agriculture, forêt et le
bâtiment. Les principales Mesures établies pour
l'atténuation des émissions de GES (Namas) ou les estimations du
potentiel d'atténuation des émissions pour les secteurs
concernés sont présentées ci-dessous (cf. tableau
2) :
Volet adaptation (NAP) :
La lutte contre le changement climatique appelle à
l'instauration d'actions visant principalement la réduction de la
vulnérabilité des secteurs économiques, des populations et
des milieux naturels et le renforcement de leurs capacités d'adaptation
aux contraintes climatiques.
Le Maroc a établi dans ce sens divers programmes et
stratégies pour les secteurs de l'eau, agriculture, pêche,
forêt et lutte contre la désertification, biodiversité,
santé, tourisme, habitat et l'urbanisme. Les mesures établies
pour l'adaptation et la réduction de la vulnérabilité sont
résumées dans le tableau ci-contre (cf. tableau
3) :
23
Tableau 2. Mesures établies par
secteur pour l'atténuation des émissions de GES (Namas).
Secteur d'activité Stratégies Mesures
établies pour l'atténuation des émissions de GES
(Namas)
Energie, Stratégie Energétique Nationale
établie à l'horizon 2030
|
Stratégie basée sur la promotion des
énergies renouvelables (ER) et l'économie d'énergie
à travers des mesures d'efficacité énergétique
(EE). Un récapitulatif des principaux objectifs fixés par cette
Stratégie est présenté ci-dessous : Transport, Industrie,
Déchets, Agriculture et Forêts.
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Principaux objectifs :
V' La réduction des coûts logistiques et
l'accélération de la croissance du PIB,
V' La participation au développement durable
du pays à travers i) la réduction des émissions de
CO2 de l'ordre de 35% à l'horizon 2020 ; ii) la baisse du nombre de
tonnes transportés/km parcouru de 30% à l'horizon 2020.
|
Industrie, Pacte National pour l'Emergence
Industrielle (2009)
|
Le Pacte National pour l'Emergence Industrielle, entré
en vigueur en 2009, et de la 3ème édition des Assises de
l'Industrie tenue en février 2013, un contrat-programme pour l'industrie
chimie-parachimie a été signé et prévoit, entre
autres, des mesures relatives à i) la préservation de
l'environnement; ii) la rationalisation de l'utilisation des matières
premières, notamment par le recyclage et la valorisation des
déchets ; iii) la rationalisation de l'utilisation de l'énergie
spécialement à travers des mesures d'efficacité
énergétique et l'utilisation des énergies
renouvelables.
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Déchets, Programme National des Déchets Ces
mesures concernent principalement :
Ménagers (PNDM) (2008) · la
réhabilitation des décharges non-contrôlées ;
· la valorisation des émanations de méthane
des décharges ;
· la mise en place de filières de
recyclage-valorisation des déchets.
Agriculture, PMV Restructurer le secteur agricole et assurer sa
mise à niveau constituent les cibles du Plan Maroc Vert, lancé en
2008. La dimension
du changement climatique y est incorporée pour
l'amélioration de la résilience du secteur et
l'atténuation de ses émissions de GES. Concernant
l'atténuation des émissions des GES, et à travers la mise
en oeuvre de projets de changement et de gestion des terres dans le cadre du
PMV, la ligne de base est estimée à 61 773 196 TeqCO2 avec un
potentiel de réduction estimé entre 16 439 680
(scénario pessimiste) et 117 000 000 TeqCO2 (scénario ultime).
Forêt, i. Plan Directeur de Les Quatre stratégies
reflètent les efforts déployés en vue de renforcer la
préservation et la gestion durable des ressources forestières
Reboisement, lancé en 1994 et d'assurer une
atténuation des émissions de GES, il s'agit du :
ii. Plan Directeur pour la · Plan Directeur de
Reboisement, lancé en 1994, visant l'atteinte d'un reboisement de 1,5
millions d'ha en 2030. Le potentiel
Prévention et la Lutte contre d'atténuation varie
entre 1 500 000 et 2 210 376 TeqCO2/an selon le scénario de
référence et peut atteindre 3 700 000
les Incendies TeqCO2/an en cas d'une mise en oeuvre d'une
stratégie REDD+.
ii. Stratégie de Lutte contre le · Plan
Directeur pour la Prévention et la Lutte contre les Incendies de
forêts qui sera renforcé davantage dans le cadre du
scénario
Surpâturage REDD+, ce qui permettra un gain moyen en
termes de réduction des émissions d'environ 380 000 TeqCO2/an.
iv. Stratégie Nationale de Maîtrise ·
Stratégie de Lutte contre le Surpâturage, ciblant le
rétablissement de l'équilibre pastoral sur l'ensemble des terres
surpâturées
de l'Energie et qui permettra, selon les hypothèses,
une réduction moyenne des émissions variant entre 2 385 768
TeqCO2/an et 6 120 252 TeqCO2/an sur la période 2013-2030.
· Stratégie Nationale de Maîtrise de
l'Energie, prévue dans le cadre du scénario REDD+, permettant une
économie de bois énergie d'origine forestière
équivalente à 207 140 m3/an en moyenne. Cela correspond à
un potentiel de réduction des émissions de 227 855 TeqCO2/an.
(Source : MDCE, 2014)
24
Tableau 3. Mesures établies pour
l'adaptation, la protection et la réduction de la
vulnérabilité.
Secteur d'activité Stratégies Mesures
établies pour l'adaptation, la protection et la réduction de la
vulnérabilité.
Eau, · Stratégie Nationale de l'Eau,
établie à l'horizon 2030 La préservation et la protection
des ressources en eau, du milieu naturel et des zones fragiles.
ü La réduction de la vulnérabilité
liée aux inondations et aux sécheresses.
ü La gestion de la demande et la valorisation de l'eau
par i) le programme d'économie d'eau en irrigation ;
ii) l'économie d'eau potable, industrielle et
touristique avec incitation à l'utilisation des pratiques
économes. iii) la gestion et le développement de
l'offre à travers 1) la construction de barrages pour
la mobilisation des eaux de surface ; 2) le transfert des
ressources en eaux brutes des bassins du Nord vers le Sud (800
Mm3/an) ;3) la mobilisation des ressources non
conventionnelles par la réutilisation des eaux usées
traitées, le captage des eaux de pluie, le dessalement de l'eau de mer
et la déminéralisation des eaux saumâtres.
ü La préservation et la protection des ressources
en eau, du milieu naturel et des zones fragiles.
ü La réduction de la vulnérabilité
liée aux inondations et aux sécheresses à travers :
i) les Travaux de protection contre les
inondations (PNI) ; ii) le Plan de gestion des
sécheresses par bassin hydraulique ; iii)
l'amélioration de la prévision
hydrométéorologique.
Agriculture, · Programme National d'Economie D'Eau en
Irrigation
· Stratégie agricole « Génération
Green 2020-2030 »
· Plan Maroc Vert (2008-2020)
· Programme de l'assurance agricole
|
Les Programmes ont pour but :
ü L'amélioration de la résistance du secteur
agricole face aux dérives climatiques.
ü La protection contre la dégradation des terres de
parcours et l'amélioration de la santé animale.
ü L'Atténuation de la contrainte hydrique et une
gestion conservatoire et durable des ressources en eau de l'agriculture
irriguée
ü Le renforcement de l'intégration du CC par les
institutions concernées.
ü Promouvoir des technologies de résilience au CC
auprès des agriculteurs bénéficiaires des projets pilier
II.
|
|
Pêche, · Stratégie Halieutis (2009-2020)
Le Plan Halieutis vise une exploitation durable des ressources et une
réduction de l'empreinte écologique exercée à
travers :
ü La préservation de la biodiversité du
milieu marin et des espèces menacées.
ü La lutte contre la surpêche.
ü
Santé, · Programme National d'Immunisation
· Plan National de Riposte contre les Bronchiolites Virales
Aiguës du nourrisson
· Plan national multisectoriel de santé mentale
20202030
· Politique Pharmaceutique Nationale
· Stratégie Nationale de Nutrition 2011-2019
Forêt, · Stratégie Nationale de
Développement des Forêts
Urbaines et Périurbaines (2009)
· Plan d'Action Nationale de Lutte contre la
Désertification actualisé (PANLCD, 2012)
· Stratégie « Forêts du Maroc
2020-2030 »
· Plans climatiques régionaux (PCR)
Pour faire face aux menaces de pauvreté et du CC, les
Stratégies d'adaptation du Secteur de la Santé sont axées
sur :
ü La protection de la santé de la population face
aux impacts du changement climatique et la réduction des
inégalités devant les risques sanitaires.
ü La certification de l'éradication de la
poliomyélite, de maintenir l'élimination du Tétanos
Néonatal et d'éliminer la rougeole et contrôler le Syndrome
Rubéole Congénitale vers 2020.
ü L'amélioration du système de
surveillance épidémiologique.
ü Le renforcement de la résilience des
infrastructures sanitaires face aux évènements extrêmes.
ü La préparation des plans d'urgence et de
riposte.
ü Le renforcement des capacités des
professionnels en matière de CC.
ü La promotion de la recherche sur les impacts du CC sur
la santé.
ü L'information et la sensibilisation efficace des
différentes tranches de populations : décideurs, personnes
vulnérables, etc. La mise en place plusieurs plans,
stratégies et programmes qui ont eu une grande contribution dans le
maintien de la capacité adaptative des écosystèmes
naturels qui sont soumis à de multiples pressions naturelles et
anthropiques. La désertification qui affecte de grandes étendues
s'intensifie avec le climat aride. L'action de l'Etat a évolué
vers une planification territoriale intégrée traduite dans le
cadre PANLCD qui vise principalement à gérer durablement les
ressources naturelles en réduisant la pression humaine, à assurer
une meilleure connaissance des phénomènes de
désertification et de dégradation des terres.
La promotion des pratiques de pêche durable.
25
Biodiversité, · Stratégie Nationale de la
Conservation et de
l'Utilisation Durable de la Diversité Biologique (2004)
· Stratégie et Plan d'Action National de la
Biodiversité (2016-2020)
· Stratégie Nationale de la Gestion des Risques
des Catastrophes Naturelles (2020- 2030)
· Programme de développement des parcours et de
régulation des flux de transhumants
|
Le Maroc est caractérisé par une grande
diversité écologique qui est à l'origine de la
beauté et la richesse de ses paysages et milieux naturels. C'est en
effet l'un des piliers sur lesquels repose son développement
économique et social.
V' La protection de la diversité biologique
qui concilie entre réalités économiques et sociales et
besoins écologiques ; a pour objectifs :
V' La conservation et l'utilisation durable de la
biodiversité.
V' L'amélioration de la connaissance et la
promotion de la recherche scientifique.
V' La sensibilisation et l'éducation à
travers l'élaboration de programmes spécifiques et
destinés pour des populations-cibles. Nota : En 2013,
le PMV a lancé un programme visant le renforcement de l'adaptation des
mesures de conservation des sols et de la biodiversité par les petits
agriculteurs bénéficiaires des projets Pilier II.
|
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Tourisme, · Stratégie Touristique Nationale -
Vision 2020 La Stratégie Touristique Nationale - Vision 2020
a pour ambition de promouvoir un tourisme durable et de placer le
Maroc comme
destination de référence en matière de
développement durable sur le pourtour méditerranéen.
En matière de développement durable et de lutte
contre le cc, cette Vision est basée sur les orientations suivantes :
V' Assurer la préservation des ressources au
sens large incluant le patrimoine naturel et culturel, le patrimoine
matériel et immatériel.
V' Incorporer la durabilité dans les normes et
référentiels touristiques, dans la stratégie marketing.
Le pilotage et le suivi de la composante «
durabilité touristique » de la Vision 2020 s'appuie autour d'un set
d'Indicateurs de Développement Durable dans le secteur touristique,
permettant d'assurer la visibilité de la stratégie et une prise
en considération des impératifs de durabilité dans les
projets touristiques.
Urbanisme et Aménagement du Territoire,
|
· Initiative Nationale pour le Développement
Humain (INDH)
· Programme « villes sans bidonvilles
»
· Stratégie nationale de développement des
zones oasiennes et de l'arganier
· Stratégie Nationale de la Sécurité
Routière
· Stratégie portuaire nationale à l'horizon
2030
· Stratégie nationale de la sécurité
routière 2017-2026
· Plan route à l'horizon 2035
|
La réduction de la pauvreté et de la
vulnérabilité au cc a été la résultante de
la mise en oeuvre d'un ensemble de stratégies et de programmes de
développement humain, dont notamment :
- L'initiative Nationale pour le Développement
Humain (INDH). Avec sa phase III (2019-2023), elle
s'est engagée dans quatre programmes, portant sur le rattrapage des
déficits en infrastructures et services sociaux de base,
l'accompagnement des personnes en situation de précarité dont les
personnes âgées, malades ou en situation de handicap,
l'amélioration du revenu et l'inclusion économique des jeunes et
l'impulsion du capital humain des générations montantes.
- Le programme « villes sans bidonvilles »
pour l'éradication de bidonvilles dans 85 villes et communes
urbaines et l'amélioration des conditions de vie des ménages.
- La stratégie nationale de
développement des zones oasiennes et de l'arganier
adoptée en 2013 pour promouvoir un développement
inclusif et territorial des zones oasiennes et de l'arganier. Elle s'articule
autour d'un programme global de développement de ces zones prenant en
compte les niveaux économique, social, humain, culturel et
environnemental.
- La Stratégie Nationale de la
Sécurité Routière à l'horizon 2025.
- La stratégie portuaire nationale à
l'horizon 2030 : une nouvelle approche a été
adoptée, basée sur le concept de pôle portuaire qui
permettra à chacune des régions du Royaume de promouvoir ses
atouts, ses ressources et ses infrastructures et de bénéficier du
dynamisme économique engendré par les ports.
- Un Plan route à l'horizon 2035 : il
comprend des programmes de construction de routes et pistes rurales, la
poursuite du programme des voies express pour atteindre une longueur de 2 211
km en 2022 et 3 017 km à l'horizon 2030, ainsi que l'extension du
réseau autoroutier.
|
|
(Source : MDCE, op.cit.)
26
1.4 Conclusion
Au Maroc, le secteur de l'agriculture est
caractérisé par une grande diversité, son importance joue
un rôle central sur le plan économique et social du pays. Ce
secteur est, dans une grande proportion, basé sur la
céréaliculture et dépend des précipitations.
Cependant, l'aléa climatique a toujours
représenté une menace sérieuse et une contrainte
permanente pour le développement du secteur agricole. L'impact du
changement climatique se solderait par une réduction des rendements
céréaliers de 50% à 75% en année sèche et de
10% en année normale (Gommes et al., 2009 ; Ouraich and Tyner, 2014 ;
Balaghi et al., 2015).
En outre, le progrès agricole demeure aussi
entravé par le retard du développement rural, mesurable notamment
à l'importance des taux d'analphabétisme et de pauvreté et
par la faible diversification économique. Conscient de ces contextes et
considérations, la stratégie de développement agricole
intégré, qu'est « le Plan Maroc Vert » (PMV), s'est
tracée une nouvelle voie pour la modernisation de l'agriculture. Le PMV
se veut une stratégie agricole inclusive qui prend en compte l'ensemble
des territoires (montagnes, oasis, plaines et plateaux des zones semi-arides),
exploitations et filières. L'objectif stratégique est de
généraliser les projets de reconversion, d'intensification et de
diversification, en encourageant les investissements, et adoptant une approche
contractuelle avec l'ensemble des acteurs en vue d'une meilleure adaptation aux
changements climatiques.
Plusieurs stratégies (SPANB, SNE, Vision 2020,
PMV...), se veulent ambitieuses en termes de croissance des secteurs
(vulnérables) dans une dynamique de durabilité. Cependant,
certaines pratiques continuent toujours à être adoptées
sans observer ni les contraintes environnementales existantes ni les enjeux
climatiques futurs, surtout en ce qui concerne l'occupation des zones
écologiquement fragiles (littoral, oasis, etc.) et l'utilisation des
ressources rares.
Il serait donc judicieux de procéder, en ce
début de la phase de lancement des différentes stratégies
élaborées, à une réévaluation des mesures
envisagées afin que la composante changement climatique soit
intégrée en vue de rendre les secteurs (tourisme,
biodiversité, forêt, etc.) moins vulnérables à cet
enjeu et lui assurer, par conséquent, une durabilité sur le long
terme.
27
CHAPITRE 2. LE SECTEUR FORESTIER MAROCAIN ET LE CC :
QUELLES STRATEGIES DE LUTTE ?
|