De par la grande variété des habitats qu'il
comprend, le bassin Méditerranéen fait partie des hotspots
mondiaux de biodiversité. En effet, cette zone comprend de nombreux
habitats terrestres, montagnes, déserts et plaines, mais aussi des
biotopes marins et aquatiques d'eau douce. Les ressources dont disposent ces
forêts sont depuis la nuit des temps, d'une utilité
multifonctionnelle pour la vie traditionnelle des populations locales.
L'abus de l'exercice des droits d'usage reconnus dans les
forêts domaniales aux seuls riverains usagers mais dont le contrôle
est devenu de plus en plus difficile ; les défrichements en vue de
l'extension de terrains de culture ; le surpâturage des parcours
forestiers au point de compromettre parfois la
régénération des peuplements forestiers et d'appauvrir la
diversité biologique. Par ailleurs, les incendies et les attaques
parasitaires, dont la gravité est souvent liée aux conditions
climatiques et à l'état physiologique des peuplements forestiers
; à l'explosion démographique et les conditions de
pauvreté qu'elle génère, constituent les principales
causes de dégradation des ressources forestières.
Pour la région méditerranéenne, les
spécialistes du climat anticipent au cours du XXI?
siècle (PNUE/PAM-Plan bleu, 2009) :
? Une augmentation de la température de l'air de 2,2
C° à 5,1 C° pour les pays de l'Europe du Sud et de la
région méditerranéenne sur la période 2080 -2099
par rapport à la période 1980 - 1999.
? Une baisse sensible de la pluviométrie, comprise
entre -4 et -27 % pour les pays de l'Europe du Sud et de la région
méditerranéenne (alors que les pays du Nord de l'Europe
connaîtront une hausse comprise entre 0 et 16 %).
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· Une augmentation des périodes de
sécheresse se traduisant par une fréquence élevée
des jours au cours desquels la température dépasserait 30
°C. Les évènements extrêmes de type vagues de chaleur,
sécheresses ou inondations pourraient être plus fréquents
et violents.
· Une hausse du niveau de la mer qui, selon quelques
études, pourrait être de l'ordre de 35 cm d'ici la fin du
siècle.
Les impacts du changement climatique sur l'environnement
méditerranéen concerneront particulièrement :
· L'eau, via une modification de son cycle du fait de la
hausse de l'évaporation et de la diminution des précipitations.
Cette question de l'eau sera centrale dans la problématique du
développement durable dans la région.
· Les sols, à travers
l'accélération des phénomènes de
désertification d'ores et déjà existants.
· La biodiversité terrestre et marine (animale et
végétale), via un déplacement vers le Nord et en altitude
de certaines espèces, l'extinction des espèces moins mobiles ou
plus sensibles au climat et l'apparition de nouvelles espèces.
· Les forêts, à travers une hausse du
risque d'incendie et des risques parasitaires.
Ces impacts amplifieront les pressions déjà
existantes sur l'environnement naturel liées aux activités
humaines.
Le changement climatique aura notamment des effets sur :
l'agriculture et la pêche (diminution des rendements),
l'attractivité touristique (vagues de chaleur, raréfaction de
l'eau), les zones côtières et les infrastructures (expositions
importantes à l'action des vagues, tempêtes côtières,
hausse du niveau de la mer et autres évènements
météorologiques extrêmes), la santé humaine (vagues
de chaleur), le secteur énergétique (alimentation en eau des
centrales, hydroélectricité et consommation accrue).
Les pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée
apparaissent plus vulnérables au changement climatique que ceux de la
rive Nord. En effet, ils sont d'une part, plus exposés à
l'accélération de la désertification et de
l'aridité des sols, à l'augmentation de la raréfaction des
ressources en eau et, d'autre part, ils sont dotés de structures
économiques qui dépendent plus fortement des ressources
naturelles ainsi que de capacités techniques et financières plus
limitées pour mettre en oeuvre des options d'adaptation de grande
ampleur.
Les forêts de la région
méditerranéenne sont soumises aux changements environnementaux
depuis la nuit des temps. La géographie et l'emplacement de la
région en ont fait un environnement propice entre les biomes,
générant une biodiversité considérable.
La problématique de la déforestation contribue
au réchauffement climatique global de la planète Terre et est
responsable de plus de 10% des émissions de GES à présent
(Bellassen et al, 2008 ; Ozer, 2016). Elle nous fragilise contre les risques
naturels et constitue une cause majeure de la perte de ressources en eau et de
la biodiversité (WWF, 2019).
Les surfaces forestières mondiales sont passées
de 4 128 millions d'ha en 1990 à 3 999 millions d'ha en 2015 et
l'étendue totale des forêts au niveau de la planète est
passée de 31,6% à 30,6% durant cette période. On a donc
enregistré pour ces vingt-cinq ans une perte nette correspond à
129 millions d'ha de
? Son extension latitudinale, de 21°N au 36°N au
nord-ouest du continent africain, soit 15° de latitude, avec une grande
ouverture, à la fois, sur la Méditerranée au nord (550km),
et sur l'Océan
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forêts (superficie à peu près
égale à la superficie du territoire de l'Afrique du Sud), ce qui
représente un taux annuel net de -0,13% (FAO, 2016).
Au fil du temps, les forêts se sont adaptées aux
pressions engendrées par le développement humain, créant
ainsi un équilibre socio-écologique complexe. Cependant, ces
pressions n'ont jamais été aussi extrêmes qu'elles le sont
aujourd'hui. Les changements globaux, compris comme le large éventail de
phénomènes mondiaux résultant de l'activité
humaine, affectent l'ensemble du bassin méditerranéen
(Doblas-Miranda et al. 2017).