1.3. Le contexte théorique de l'équilibre
général néoclassique
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Ononino Jean Charles
Le modèle d'équilibre général
élaboré par Walras est censé fournir le point
d'équilibre de l'ensemble des marchés de biens, ce qui constitue
une situation optimale pour le bien-être de la collectivité. Le
point de départ de l'approche néoclassique est de
considérer que la société est formée d'individus
libres et égaux, qui sont amenés à échanger pour
répondre à leur besoin et accroître leur satisfaction.
Comme chez Adam Smith, la société se trouve constituée de
nombreux individus, chacun étant spécialisé dans la
production d'un type de bien ou de service ; ces individus n'ont pour seule
relation que l'échange de leurs produits : "la socialisation
[des individus] se fait à travers l'échange" (Guerrien,
1989). Quatre entités sont généralement
évoquées pour décrire l'acte d'échange tel qu'il
est défini par l'économie néoclassique : les biens, les
agents économiques, les relations des hommes aux choses, le
marché. Les biens étudiés par la science économique
sont ceux qui ne sont pas en quantité suffisante pour combler les
besoins humains. Chacun de ces biens doit être représenté
sur le système de marché par un prix spécifique. Les
agents économiques sont soit producteurs soit consommateurs de ces
biens. Leurs comportements sont ainsi guidés par les seuls prix
disponibles sur le marché. La seule relation s'établissant entre
individus d'une même société est l'échange
volontaire de marchandises. Pour cela, il est nécessaire de se placer en
régime de propriété privée, où les choses
sont strictement appropriées par l'individu. Dans ce modèle,
l'institution de marché concurrentiel joue donc un rôle central
puisque, moyennant le respect des quatre axiomes de la concurrence pure et
parfaite, elle conduit à la réalisation d'un équilibre
général, qui égalise offres et demandes de biens
simultanément sur tous les marchés : Dans ces conditions, chaque
consommateur maximise sa satisfaction sous la contrainte de budget et chaque
producteur maximise son profit sous la contrainte technologique.
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