8.2 Principaux inconvénients relevés par
les industriels
Les deux principaux inconvénients liés à la
mise en place d'un système de management selon les normes ISO/OHSAS sont
le coût et le temps à consacrer à la mise en place
et à la gestion d'un tel système (réalisation de
l'état des lieux, détection des non-conformités,
définition des programmes d'actions, suivi, rencontre des
différents consultants, formations, campagnes de sensibilisation,
etc.).
Un autre point est très peu soulevé et concerne la
mesure de la performance. Les entreprises sont certifiées pour leur
conformité à la norme et non réellement sur leur
performance. Ce défaut d'évaluation de la performance, met donc
au même niveau de perception des parties prenantes, une entreprise ayant
une forte performance environnementale, obtenue au prix de forts
investissements et une entreprise qui se contenterait de s'améliorer
continuellement, même de façon « peu significative ».
« Les systèmes de management ISO14001, ISO50001,
EMAS, OHSAS 18001 sont de très bons outils pour mettre en oeuvre un
processus d'amélioration continue des performances environnementales
d'un site industriel. Cependant, je déplore que ces systèmes de
management n'intègrent pas suffisamment la performance
intrinsèque de chaque site industriel, ainsi, aucune
différentiation ne peut s'établir entre deux sites
certifiés mais atteignant des performances environnementales très
différentes »Jean-Maurice Ramirez,
Responsable Environnement site STMicroelectronics Rousset, 2015.
8.3 L'impartialité des cabinets d'audit en
question !
« Les auditeurs étant payés par
l'entité auditée, ne sommes-nous pas dans le conflit
d'intérêts ? Il semblerait que de fait, le conflit
d'intérêts soit une caractéristique structurelle de tout
système de conformité à des normes privées
»57.
54 Ici, le référentiel désigne un
texte sur lequel un organisme peut appuyer son système de management
55GIBEAULT ; GAUTHY ; BERNARD "Les clés de
la santé-sécurité au travail. Principes et méthodes
de management". Afnor, 2004 56J.Campon Docteur « Sciences et
Génie des Activités à Risques »
57C.Richard, professeur associé
ESSEC, 2003, Revue Française de gestion - Edition Lavoisier
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Face à ce constat, l'ISO a été contrainte de
sortir une norme spécifique, l'ISO 17021 :2011.
L'ISO 17021:2011 spécifie
les principes et les exigences relatifs à la compétence, à
la cohérence et à l'impartialité lors des audits et lors
de la certification de systèmes de management de tous types (par exemple
systèmes de management de la qualité ou systèmes de
management environnemental) et relatives aux organismes fournissant cette
activité. Les organismes de certification conformes à l'ISO
17021:2011 ne sont pas tenus de proposer tous les types de certification de
système de management.
9. Conclusion : Les systèmes de management et
la certification
De par ma relative méconnaissance du sujet et ce de
façon pragmatique, il m'était indispensable d'étudier,
avant de me lancer dans cette mission d'intégration, les
différents concepts séparément, afin de comprendre ce qui
a poussé à l'émergence de cette nouvelle forme de gestion
que sont les systèmes de management. Cette partie m'a permis d'envisager
les systèmes de management comme un outil essentiel, voire indispensable
dans la performance de l'entreprise.
« Un avant et un après dans ma perception des
systèmes de management ».
Professionnel depuis une quinzaine d'année, j'ai toujours
eu le sentiment que les systèmes de management étaient simplement
adoptés par les entreprises comme outils de communication pour
satisfaire leur égo et contenter leur client. Ce sentiment n'est bien
évidemment pas sans fondement et témoigne de certaines pratiques
dont j'ai pu être le témoin, comme, et je prendrai un exemple
parmi tant d'autres, celle de réactiver, la veille d'un audit de
certification, les systèmes de management jusqu'ici somnolents, nous
rendant complices d'une grande supercherie à laquelle prenait largement
part les auditeurs qui, et cela n'engage que moi, sont trop souvent
recrutés dans le domaine de la qualité et sans doute trop
rarement dans celui de la prévention.
Autre point, dans ce formalisme que semblait imposer les
systèmes de management, il m'était difficile de concevoir que
l'on pouvait dupliquer les démarches« qualité produits
»à la santé-sécurité au travail ou même
à l'environnement, similitude d'approche qui ne faisait
qu'accroître ma méfiance.
Bien que développés sous la pression des parties
prenantes, qui sans elles, n'existeraient sans doute pas, je me rends compte
aujourd'hui, au travers de mes recherches et des débats qui ont
jalonnés cette mission, que les systèmes de management sont
aujourd'hui « vitaux » pour les entreprises, notamment les plus
petites ou les plus fragiles, et répondent aux besoins de structuration
des processus engagés de maîtrise des risques.
La certification, quant à elle, bien que parfois
essentielle, ne doit pas être une finalité en soi, au risque de se
tromper d'objectifs et de rendre le système contre-productif. Je ne vais
pas revenir sur l'impartialité et la compétence des auditeurs qui
me laissent, encore, très perplexe.
« Les systèmes de management répondent
à une logique de bon sens », Naouar Foad,
2015.
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Systèmes de management ou
Système de management- Le SMI
Comme nous avons pu le voir et l'étudier dans la partie
précédente, l'apparition des systèmes de management a
été l'une des réponses donnée à la
maîtrise des exigences liées à la gestion de la
qualité, à la gestion environnementale et de la santé et
enfin à la gestion de la sécurité. Si chacun de ces
aspects a fait l'objet d'une prise en compte individuelle et spécifique,
nous assistons aujourd'hui à une volonté de rapprochement, qui a
pour objectif la définition d'un concept unique de management
intégré et ainsi tendre vers une gestion globale des risques. On
entre dans une perspective nouvelle pour les entreprises dans leur
démarche de performance et de maîtrise des risques.
Alors que de nombreux ouvrages parlent du management et des
différents systèmes de management, il semblerait que peu d'entre
eux traitent jusqu'à présent de systèmes de management
intégré et encore moins d'intégration.
J'essaierai donc dans une première partie, appelée
« généralités », de faire le point sur les
concepts développés de mis en place d'un système de
management intégré. Je décrierai, et ce dans le cadre de
la littérature, les apports et les limites d'un tel système et
traiterai ensuite de la stratégie d'intégration des
systèmes de management abordées.
Dans une deuxième partie, je présenterai l'approche
retenue pour nos travaux d'intégration et déclinerai les actions
réalisées.
10. Généralités sur les
systèmes de management intégré - SMI
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