6.2 Les systèmes de management de
l'énergie
6.2.1 Définition d'un système de
management de l'énergie
Un système de management de l'énergie a pour
objectif d'aider les organisations (entreprises, autorités,
institutions, de droit public ou privé...) à développer
une gestion méthodique de l'énergie. Il est l'approche
privilégiée pour faire face à l'augmentation durable des
prix de l'énergie et des risques liés au changement
climatique.51
6.2.2 Cadre normatif du management de
l'énergie
Les systèmes de management de l'énergie sont
nés au nord de l'Europe. La Suède et l'Irlande ont
développé leur propre norme, respectivement en 2003 et 2005. En
Irlande, une réduction de 8%, au bout de 2 ans, de la consommation
d'énergie des entreprises ayant adopté un système de
management de l'énergie, a été enregistrée lors
d'une étude menée par le Sustainable Energy Authority of
Ireland52.
Face à ce succès, la norme EN 16001 «
management de l'énergie » a été
élaborée et publiée en 2009.
C'est dans ce contexte et devant ces résultats positifs
que L'ONUDI (Organisation des Nations Unis pour le Développement
Industriel) a poussé pour la création d'une norme internationale
et a chargé l'ISO pour sa mise en oeuvre. La norme ISO 50001 relative au
système de management de l'énergie, largement inspirée de
la norme américaine MSE 200053 et de la norme EN 16001
annulée en 2012, a été publiée en 2011.
6.2.3 Quelle est la principale différence entre
l'ISO 14001 et l'ISO 50001 ?
L'ISO 14001 aborde l'énergie au sens de
ressources naturelles et d'impact environnemental, avec l'objectif de limiter
cet impact. L'ISO 50001 se situe au-delà de cette
problématique en proposant une approche plus spécifique. Elle
aborde le domaine de l'énergie en termes d'efficacité
énergétique et de réduction des consommations, donc des
coûts.
6.2.4 Les exigences spécifiques de la norme iso
50001 ? Conception et Achats
l Un chapitre d'exigences sur la Conception
l Un chapitre d'exigences sur les Achats
? La Revue énergétique
l analyser les usages et la consommation
énergétiques :
- identifier les sources d'énergie actuelles ;
- évaluer les usages et la consommation
énergétiques passés et présents.
l Identifier les secteurs d'usage énergétique
significatifs :
- identifier les installations, équipements,
systèmes, procédés, personnels et tout facteur pertinent
ayant un impact significatif sur les usages et la consommation
énergétiques ;
- déterminer la performance énergétique
actuelle des installations, équipements, systèmes et
procédés liés aux usages énergétiques
significatifs identifiés ;
- estimer les usages et la consommation
énergétiques futurs ;
- identifier, hiérarchiser et enregistrer les potentiels
d'amélioration de la performance énergétique.
50L'audit énergétique
permet de mesurer la performance énergétique
51 Source AFNOR
52 Agence gouvernementale Irlandaise pour
l'énergie
53 MSE 2000 : Norme américaine sur
l'énergie- Management System Energy.
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7. Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Choix des
référentiels54
« Le référentiel choisi pour
décliner son système de management doit être un guide au
service d'une politique »55
Nous constatons trop souvent que la renommée du
référentiel (normatif ou pas) est l'élément central
d'adoption d'un référentiel par rapport à un autre, alors
qu'il semble évident que celui-ci doit s'adapter aux
spécificités culturelles, sectorielles, à la taille et aux
objectifs de l'entreprise. En effet, l'expérience montre que les
entreprises ont tout intérêt à adopter un
référentiel « maison », notamment au travers des
référentiels existants56.
Le choix d'un référentiel existant unique n'est
pas un passage obligé. Ainsi, l'entreprise peut combiner les
caractéristiques de différents référentiels, que
ceux-ci puissent servir de base à une certification ou non.
On pourra noter que les PME/TPE optent souvent pour une
démarche progressive avec, pour première étape, un
référentiel minimum et personnalisé qui leur permet
d'enclencher le processus de progression permanente.
Notons enfin, que certaines entreprises sont contraintes
d'adopter les référentiels imposés par leurs clients ou
bien par le secteur d'activités dans lequel ils évoluent ou
envisagent d'évoluer.
8. Pourquoi faire certifier son système de
management ? 8.1 Principaux avantages relevés par les industriels
De nombreux chefs d'entreprise voient de nombreuses raisons
à se faire certifier par un organisme Tierce-Partie.
Bien souvent, la certification est dictée par des
contraintes commerciales. L'accroissement des contraintes
réglementaires, la multitude de parties prenantes, la pression
concurrentielle sont aussi cités comme des facteurs de motivation.
Certains dirigeants annoncent des raisons plus pragmatiques et
voient une valeur ajoutée dans le fait de solliciter une Tierce-Partie
réputée pour auditer son système de management.
Un autre argument important en faveur de la certification
réside sur le constat que le déploiement et la certification d'un
système de management démontrent à vos parties prenantes
que vous êtes engagés sur la voie de l'amélioration
continue des performances.
Enfin, la certification paraît avoir vocation à
constituer un outil de progrès donnant du sens à l'action avec
une exigence d'amélioration continue et de mesure des efforts accomplis
sur la base d'indicateurs précis et adaptés. Le regard
extérieur sur l'organisation au travers des audits
réalisés qui sont porteurs de conseil, contribue à
l'identification des voies de progrès.
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