J-2-1 Evolution des importations de riz et du sucre
2015-2018
Cependant, le Comité technique national de la balance
des paiements révèle une baisse des importations de riz de 22%.
Pour rappel, le riz est le principal produit alimentaire qui creuse la balance
commerciale du Cameroun, pays qui sert souvent de territoire de transit pour
cette denrée souvent réexportée vers les pays voisins tels
que le Gabon, le Nigeria ou encore la Guinée équatoriale.
En 2018, les importations de riz ont chuté de 22%,
selon le Comité technique national de la balance des paiements. En
dépit de cette réduction des importations, le riz continue
d'être l'un des produits contribuant le plus à creuser le
déficit commercial du Cameroun. Par exemple, sur la période
2015-2017, le Cameroun a officiellement consacré une enveloppe totale de
956,5 milliards de francs CFA aux importations de riz. Un calcul simple permet
de constater que les importations de riz dans le pays ont coûté
l'équivalent de près de 10% de l'enveloppe budgétaire de
l'Etat du Cameroun pour l'année 2019 (4850 milliards de francs CFA).
Mieux, les 160 milliards de francs CFA dépensés en moyenne chaque
année (181 milliards en 2015, contre respectivement 143,6 et 183,7
milliards en 2016 et 2017) par les importateurs de riz en activité au
Cameroun, dépassent largement les 300 millions de francs CFA de
subvention accordée chaque année par l'Etat à la
Société d'expansion et de modernisation de la riziculture de
Yagoua (Semry), pour que cette entreprise publique survive et puisse assurer
une production rizicole d'à peine 100 000 tonnes, pour une demande
nationale dépassant parfois les 300 000 tonnes par an.
Les importateurs camerounais ont officiellement
dépensé 64,4 milliards de francs CFA dans les achats de sucre,
sur la période 2015-2017. Une analyse plus affinée des
statistiques fournies par le Ministère du commerce révèle
que le coût des importations de sucre en 2017 a doublé celui de
l'année précédente (17,6 milliards FCFA en 2016) et
triplé l'enveloppe de 11,3 milliards de francs CFA
dépensée au cours de l'année 2015. Ces importations,
généralement assurées aussi bien par des
sociétés brassicoles que des agglomérées
(transformateurs de sucre granulé en sucre en carreaux) et des
commerçants locaux, à la suite des autorisations spéciales
délivrées par l'Etat pour éviter les pénuries;
visent à pallier l'insuffisance de la production locale, qui peine
à atteindre 150 000 tonnes par an.
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I-2-2 Evolution des importations des produits agricoles sur
la période 1980-2018
Source : Auteur
Figure 3: Evolution du taux de croissance annuelle
de l'importation des produits agricoles en % durant la période
1980-2019
Pour l'ensemble de la période 1980-2018, nous
enregistrons une moyenne annuelle de 15% du PIB. C'est en 2017 qu'on enregistre
le plus haut niveau (10%) suivie de celle de 2013 avec un taux de 9,8% et en
fin celle de 2018 avec un taux de 9,50%. Ces trois dernières
années montrent que les importations des produits agricoles favorisent
fortement la croissance économique du Cameroun. En 2019, nous
enregistrons le plus bas niveau (0,02%) des importations des produits
agricoles. Cette dernière montre qu'il y a une chute des importations
des produits agricoles au Cameroun.
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