CHAPITRE III :
ETAT DE LIEUX DU COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS
AGRICOLES ET DE LA CROISSANCE
INTRODUCTION
Au le début du XXIe siècle, les marchés
agricoles mondiaux ont considérablement évolué. La forte
croissance économique des économies émergentes a
stimulé la demande de produits agricoles à l'échelle
mondiale. Que ce soit dans les économies émergentes ou dans les
pays en développement, l'évolution du revenu et de sa
répartition a également amené une transformation des modes
de consommation.
Depuis la crise financière de 2008, le commerce des
produits agricoles est demeuré atone du fait de la faiblesse de la
croissance économique. Le commerce agricole a mieux
résisté que les autres échanges des produits non
agricoles, freinés par la réduction des investissements et la
faible demande globale qui en a résulté. L'investissement, qui
constitue la composante du PIB présentant la plus forte intensité
d'importations, est particulièrement anémique dans les
économies développées depuis la crise
financière.
Toutefois, un taux de croissance des pays qualifiés
compris entre 10% et 15%, est susceptible d'influencer positivement le
développement des pays d'origine agricole. Ainsi, le fait que les pays
qualifiés et/ou compétitives à l'étranger,
augmenteront leurs niveaux de production. En effet, cela stimule les pays
à se faire former dans des spécialités sollicitées
dans les pays développés. Cependant, le commerce stimule la
croissance économique des pays. Selon les récentes études
(2019, source INS) au Cameroun, les importations et les exportations des
produits agricoles ont des effets sur la croissance économique.
Pour ce faire, nous avons subdivisé ce chapitre en deux
sections: la première section(I) présente le commerce
extérieur des produits agricoles du Cameroun et la deuxième
section(II) état des lieux de la croissance économique.
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SECTION I : COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES
DU CAMEROUN
I-1 Evolution du commerce extérieur des
produits agricoles sur la période 20152019
Dans les années 2016, le commerce des produits
agricoles a ralenti avec un taux de 3,6%, après une forte croissance de
17,9% en 2015, subissant les effets de la conjoncture défavorable au
commerce extérieur. En 2017, on constate qu'une hausse du PIB de 17,4%.
En 2019, la croissance des produits agricoles entraine une baisse de -10,3%
après 2,6% en 2018. Leurs contributions à la croissance du
secteur agricole permettant au Cameroun de relancer son commerce sur le
marché extérieur. Cette évolution est principalement
atténuée par la baisse de la croissance des marges sur les
produits du cacao, du café, du thé et du sucre en 2019 avec un
taux négatif de -10,3%.
Tableau 1:Taux de croissance des marges de commerce
par produits (en %)
RUBRIQUE
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
Produits du cacao, du café, du thé et du
sucre
|
17,9
|
3,6
|
17,4
|
2,6
|
-10,3
|
Source : INS
I-1-1 Balance commerciale
En 2019, le déficit commercial se creuse davantage,
passant de 1 292,8 milliards en 2018 à 1 464,2 milliards. Cette
situation résulte d'un accroissement des importations plus important que
celui des exportations. Le taux de couverture des importations par les
exportations reste inchangé à 62,0%. Hors pétrole, le
déficit s'aggrave de 261,5 milliards pour se situer à 2 243,8
milliards et le taux de couverture se réduit de 0,4 point de
pourcentage. Par rapport au déficit commercial, nous constatons que les
importations des produits agricoles et les exportations des produits agricoles
ont un effet respectivement positif et négatif sur la croissance
économique au Cameroun.
43
Figure 2: Balance commerciale sur la période
2008-2019 (en milliards)
En 2020 le déficit commercial se réduit de 284,9
milliards et s'établit à 487,4 milliards. Le taux de couverture
s'améliore de 5,1 points pour se situer à 65,3%. Par aux produits
agricole, le déficit commercial se réduit de 228,6 milliards et
se chiffre à 817,4 milliards. Cette évolution résulte
d'une baisse moins importante des exportations (-86,3 milliards) que celle des
importations (-314,9 milliards). Le taux de couverture s'améliore en
conséquence, passant de 39,2% à 41,9%.
I-1-2 Exportations
En 2019, la valeur des biens exportés s'établit
à 2 392,7 milliards, en hausse de 280,4 milliards par rapport à
2018. Cette évolution s'explique par la bonne tenue des ventes de
plusieurs produits, le cacao brut en fèves (+55,4 milliards), le coton
brut (+13,0 milliards). En ce qui concerne la structure des exportations, le
cacao brut en fèves (12,1%) et le coton brut (5,4%).
44
Tableau 2: Evolutions des exportations (Q :
quantité en milliers de tonnes, V : valeur en
milliards)
|
Total 2018
|
Total 2019
|
janv-juin
2019
|
janv-juin
2020
|
Variations (%)
|
Libellés
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
b/a
|
d/c
|
a
|
b
|
C
|
d
|
Coton brut
|
113,6
|
117,0
|
130,1
|
130,0
|
76,3
|
77,1
|
47,1
|
44,5
|
11,1
|
-42,3
|
Cacao brut en fèves
|
218,8
|
233,4
|
218,0
|
288,9
|
89,3
|
108,0
|
73,0
|
102,8
|
23,8
|
-4,74
|
Source : MINFI
I-1-3 Importations
En 2019, les importations progressent de 451,7 milliards par
rapport à 2018 et se chiffrent à 3 856,9 milliards. Cette
évolution est liée à l'accroissement des achats de
céréales (+111,7 milliards, dont 87,7 milliards pour le riz). Les
principaux produits importés avec un taux annuel sont le riz (6,0%), le
blé (3,7%). En 2020 les importations diminuent de 534,8 milliards et
s'établissent à 1 405,8 milliards. Cette évolution est
principalement attribuable à la réduction des achats de riz
(-31,9 milliards), et du blé.
Tableau 3: Evolution des importations (Q : en
milliers de tonnes, V : en milliards)
Périodes
|
2018
|
2019
|
2019
|
2020
|
Variations (%)
|
Libellés
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
b/a
|
d/c
|
a
|
b
|
C
|
d
|
céréales
|
1 332,3
|
267,4
|
1 776,9
|
379,1
|
787,0
|
170,3
|
706,9
|
145,4
|
41,8
|
-14,6
|
riz
|
561,1
|
144,1
|
894,5
|
231,8
|
401,3
|
102,0
|
257,2
|
70,1
|
60,9
|
-31,3
|
Source : MINFI
45
J-2 Evolution des importations des produits
agricoles
|
|