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La multiplication de l'usage unilatéral du recours à  la force par les membres de l'O.N.U


par Candice Perier
Université Toulouse 1 Capitole - Master 2ème Année Droit International et Européen 2020
  

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Section 2 : Le manque de rigueur juridique dans les résolutions du Conseil de

sécurité

L'ONU et plus particulièrement le CS sont des institutions politiques produisant des règles juridiques internationales. En cela, ils doivent jongler entre des rapports de force différents, entre des impératifs de sécurité et les normes juridiques du droit international. Comme le décrit parfaitement Michel Voelckel, « le rôle éminent et la responsabilité principale du Conseil n'est cependant pas le respect du droit international mais le maintien de la paix et la sécurité internationale. Celui-ci, peut-il toujours et entièrement se concilier avec celui-là ? (...) Et y a-t-il toujours une équivalence entre maintien de la paix et maintien de la sécurité ? »133. Le CS, afin de réaliser son but de « préserver les générations futures du fléau de la guerre » a ainsi tendance à privilégier une pratique diplomatique à la règle de droit (Paragraphe I). Cette pratique diplomatique est possible grâce aux incertitudes de la Charte et à une souplesse juridique dans les résolutions qui apparaît comme étant à double tranchant pour le maintien de la paix et de la sécurité internationale (Paragraphe II).

Paragraphe I- Une pratique diplomatique privilégiée à la règle de droit

L'ONU est une institution politique ayant pour but de résoudre de manière la plus pacifique possible les grandes crises que traverse la société internationale et à être utilisée dans les grandes manoeuvres auxquelles se livrent les puissances sur la scène mondiale. Vouloir étudier cette organisation avec un angle strictement juridique serait passer à côté de l'aspect politique de sa fonction et donc aboutir à des conclusions erronées ou trompeuses. Bien que cette section critique le manque de rigueur juridique du CS, il est important de rappeler que cet organe est soumis au jeu intense et anarchique des forces politiques, dans le sens ou la puissance des intérêts en jeu et la gravité de leurs affrontements font que ces forces n'ont guère été apprivoisées par le droit. Celui-ci ne vient ainsi qu'à un rang assez bas dans les motivations des acteurs qui les incarnent134.

Cependant, le droit est constamment présent au sein du CS dans chaque résolution qu'il produit, comme dans tout pouvoir politique. La Chef de Cabinet du Secrétaire général de l'ONU l'a rappelé dans une recommandation adressée en 2018 au CS en vue de passer à une ère de prévention et pour une vraie responsabilisation face aux crimes internationaux les plus graves135. La Chef de cabinet a d'abord rappelé la contribution indéniable du CS à la promotion du droit international, citant notamment la création des deux tribunaux pénaux internationaux TPIY (pour l'ex Yougoslavie) et pour le Rwanda (TPIR). Le Président de la Pologne a ensuite insisté sur la nécessité d'une définition cohérente des concepts du DI applicable face aux défis de la paix : « Si nous appelons un acte d'agression un `conflit' sans déterminer qui est la victime et l'agresseur, si nous appelons une menace un `défi' sans définir sa source, alors nous

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe