Partie A : Corpus théorique du Marketing
territorial
Le phénomène global de mondialisation et
l'augmentation du degré de mobilité des capitaux, des personnes,
des techniques et des activités économiques a engendré une
« transformation des échelles spatiales » - qui est
à la fois cause et conséquence d'une tentative
d'appréhension de problèmes collectifs -, des «
découpages et redécoupages de territoires » et une «
compétition accrue entre territoires » (Vuignier.R, 2016)
Ces trois conséquences de la mondialisation sur la
gouvernance territoriale, associées au concept de la nouvelle gestion
publique4 qui régnait depuis les années 1970 sur les
entités publiques afin de repenser leurs formes classiques
d'organisation, tous ces éléments ont participé à
la genèse du Marketing territorial, née d'une adaptation des
pratiques du Marketing des entreprises aux territoires dans une logique
« marchande d'attractivité et de rétentions
sélectives, pour diverses cibles comme des investisseurs, des
entreprises, des organisations, des touristes ou des résidents »
(Vuignier.R, 2016)
Bien, avant la mondialisation, Philip Kotler5, dans
les années 1970 s'est intéressé au « Nonprofit
Organizations Marketing » en cherchant des convergences entre le Marketing
et l'administration publique dans l'extension du concept
générique de Marketing à des activités non
fondées sur l'échange marchand (Chamard.C, 2014).
Pour Kotler, le Marketing peut être défini aussi
comme le concept permettant de « servir et de satisfaire les besoins
humains » et «de rester en contact constant avec les consommateurs de
l'organisation, de connaître leurs besoins, de développer des
produits qui satisfassent ces besoins et de construire un programme de
communication pour exprimer les objectifs de l'organisation »
(Chamard.C, 2014).
D'autres travaux de recherche sont considérés
ainsi une affirmation de l'intérêt scientifique pour le territoire
en tant que sujet du Marketing. Un exemple de cet intérêt consiste
en l'étude du lien entre l'image d'un territoire et son
développement touristique (Hunt, 1975).
Stephen Ward, a décelé des formes d'application
du Marketing aux territoires qui remontent au 19ème
siècle, dans l'époque coloniale aux Etats-Unis, à travers
le lancement des campagnes
4 La nouvelle gestion publique
(également appelée nouveau management public, de l'anglais new
public management) est un concept né dans les années 1970. Elle
minimise toute différence de nature entre gestion publique et gestion
privée. En conséquence, elle réclame une approche
pragmatique des problèmes et un meilleur partage des rôles entre :
le niveau du pilotage stratégique et le niveau
d'exécution
5 Philip Kotler, né le 27 mai 1931 à
Chicago, est un professeur de stratégie Marketing et de Marketing
international à la Kellogg School of Management de l'université
Northwestern, titulaire d'un doctorat honoris causa de
HEC
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
de promotion et de commercialisation des terres agricoles,
pour attirer des gens à venir s'installer à l'Ouest des
Etats-Unis (Ward, 1998)
Sur le plan pratique, Un regard historique montre que les
politiques d'attractivité développées par les territoires
ne sont pas nouvelles, l'Etat de New York a développé depuis
1970, sa stratégie de Branding avec le logo-slogan « I love NY
». Depuis, d'autres grandes villes ont aussi développé leurs
démarches de labellisation et nous avons eu des logos-slogans comme
« I'amsterdam », « Lond-on », « Only Lyon »,
« Madrid about you », « You®otterdam », « Asia's
World City », pour Hong Kong et très récemment « We
Casablanca »
Figure 1 : Quelques Marques territoriales, source
http://www.attract-pr.com/fr
La multiplication de ces politiques d'attractivité et
la montée en puissance d'une compétition accrue entre les
territoires ont participé à la prolifération de plusieurs
référentiels de mesure d'attractivité, de classements
(Rankings) et d'index divers et variés qui évaluent les
territoires selon plusieurs critères.
I. Le Marketing Territorial - Définitions et
enjeux.
Revêt le Marketing territorial d'éléments
distinctifs d'un domaine scientifique à part entière parait, pour
certains auteurs, encore prématuré, malgré
l'évolution des pratiques et l'émergence d'outils d'analyse.
Selon Renaud Vuignier, la littérature actuelle sur le Marketing
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
territorial « relève quasiment du patchwork et
peine à sortir d'une logique de bonnes pratiques ». Les
études qui s'intéressent au Marketing des territoires se font
rarement avec « un cadre théorique clair et une démarche
méthodologique transparente et sont dominées par les consultants
et les professionnels du terrain » (Vuignier.R, 2016).
R. Vuignier schématise le modèle conceptuel du
Marketing territorial par un spectre selon deux axes. Un axe consacré au
niveau ou au degré de définition de la Marque territoriale (d'une
définition très étroite à gauche à une
définition très large à droite) et un autre axe qui
traduit l'appréhension de cette Marque (Niveau stratégique en
haut versus niveau opérationnel et concret en bas).
Figure 2 : Le spectre du Marketing territorial, source
(Vuignier.R, 2016)
La conclusion principale du travail de Renaud Vuignier montre du
doigt :
? Le caractère multidisciplinaire du Marketing
territorial stratégique en tant que domaine de recherche avec des
interférences très variées avec le management public,
l'ingénierie urbaine, la géographie, le Marketing classique et
les sciences politiques.
? L'émergence du Marketing territorial comme domaine
d'étude scientifique spécifique.
? La non-atteinte du degré de maturité
scientifique de la littérature du Marketing Territorial, du moment qu'un
tiers des contributions réalisées constituent des études
de cas uniques très peu adaptées à l'établissement
« d'un fondement théorique solide ».
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
I.1. Définition du concept «Marketing
territorial»
Eshuis, Klijn, & Braun définissent le Marketing
territorial comme étant « l'utilisation coordonnée
d'outils de Marketing en s'appuyant sur une philosophie commune axée sur
le client dans le but de créer, communiquer, offrir et échanger
des offres urbaines présentant un intérêt pour les clients
de la ville et la communauté urbaine au sens large »
(Eshuis-Klijn-Braun, 2014).
Cette définition met l'accent sur l'aspect
philosophique du Marketing territorial axé sur la demande (client
visiteur et résident) et sur l'échange comme moyen de satisfaire
les besoins humains, cependant il convient de noter qu'elle présente
l'inconvénient de se limiter aux outils de Marketing classique qui
certes, présentent certaines similitudes avec le Marketing territorial
mais aussi de profondes différences. Cette remarque s'applique aussi
à la définition proposée par Bertrand
Bathelot6: « le Marketing territorial regroupe l'ensemble
des techniques Marketing qui visent à travailler et communiquer sur
l'attractivité d'un territoire afin d'en favoriser le
développement économique » (Bathelot, 2007). Une
définition qui à l'opposé de la première a sur la
visée-ligne de mire l'attractivité et le développement
économique au lieu de la satisfaction client.
Vincent Gollain7, définit le Marketing
territorial comme étant « l'effort de valorisation des
territoires à des marchés concurrentiels pour influencer, en leur
faveur, le comportement de leurs publics par une offre dont la valeur
perçue est durablement supérieure à celle des concurrents.
» (Gollain, 2016).
Cette définition présente l'intérêt
d'écarter l'usage sans limite des outils du Marketing, sans toutefois se
priver de la richesse terminologique du Marketing classique comme l'influence
des comportements, les marchés concurrentiels et la valeur perçue
de l'offre territoriale qui sous-entend la présence d'une demande
représentant la cible du territoire et qui forme cette valeur
perçue avec ses composantes d'usage, hédonique et de signe.
La définition de Hatem Fabrice8 puise dans
les approches et les outils du Marketing relationnel, du Management
stratégique et du Développement territorial, visant, ainsi,
l'établissement d'un lien durable et personnalisé avec les
acteurs présents sur le territoire et ceux désirant de s'y
installer.
« Le Marketing territorial a pour but d'inciter des
acteurs extérieurs à nouer des relations marchandes avec des
acteurs déjà présents, sur le territoire notamment, mais
pas seulement, en s'implantant sur celui-ci. Cette action est en
général -à l'exception de quelques réseaux
6 Professeur agrégé de Marketing à
l'université Paris 8
7 Docteur en sciences économiques de
l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
8 Hatem Fabrice Diplômé de l'ENSAE et de
l'IEP de Paris, docteur en économie, professeur associé à
l'école de management de Normandie
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
d'entreprises-, pilotés par des agences
dépendant, In fine d'élus qui cherchent à assurer leur
propre pérennité politique. Elle ne constitue donc que l'un des
outils de stratégie de développement territorial auquel une
priorité plus ou moins grande sera donnée selon les options
politiques dominantes... » (Hatem.F, 2007)
Comme, nous l'avons vu, ils existent plusieurs
définitions du Marketing territorial selon les approches adoptées
et selon les auteurs. Ces définitions sont tellement différentes
et autant multiples que la multiplicité des angles de vision d'analyse
des problématiques de gestion, de gouvernance et de développement
des territoires.
I.1.1. La notion de territoire
Le territoire est un terme polysémique qui a plusieurs
sens et des significations différentes selon l'approche, la discipline
et l'échelle temporaire. Le point de convergence entre les
différents auteurs (économistes, marketeurs, Politologues,
géographes et sociologues) est qu'ils se mettent tous d'accord que la
notion de territoire ne se limite pas à la dimension
géographique, il est construit socialement, il est multidimensionnel et
renferme une dimension économique. Cependant, c'est cette construction
qui suscite le débat, entre ceux qui la considèrent autonome
(Approches identitaires) et ceux que la considèrent collective par des
structures politiques et spatiales.
Le territoire est, pour des géographes, « un
espace transformé par le travail humain » (C.Raffestin, 1986).
Il est aussi défini par ses spécificités d'appartenance
juridique, de particularité ethnique, naturelle, culturelle ou
linguistique (George-F.Verger.P, 2009). On le voit comme un système
complexe composé de sous-systèmes imbriqués, avec des
relations étroites en boucles de rétroaction positive ou
négative. Ces sous-systèmes sont : Les acteurs, l'Espace avec ses
composantes géographiques, anthropiques et sociales et le dernier
sous-système formé par l'Interconnexion entre l'individuel, le
sociétal (valeur) et l'idéologique (modèle).
Alexandre Moine9 définit le territoire comme
étant « un système complexe évolutif qui associe
un ensemble d'acteurs d'une part, l'espace géographique que ces
acteurs utilisent, aménagent et gèrent d'autre part »
(Moine.A, 2006). « Une construction intellectuelle mouvante,
évolutive, floue, et dont les caractéristiques correspondent
totalement à celles que l'on peut attribuer plus globalement au principe
de complexité » (Moine.A, 2006). Derrière ces
définitions variées et les utilisations multiples de la notion de
territoire, se cachent des biais cognitifs comme les
9 Alexandre Moine est Professeur de géographie
à l'Université de Franche-Comté, rattaché au
Laboratoire ThéMA, dont il est depuis 2010 responsable du Pôle
Intelligence Territoriale
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frontières physiques et les frontières
socio-culturelles. « Cf. piège territorial » selon (Agnew.J,
2014) formé par :
? Pouvoir de l'Etat et des entités locales sur le
territoire - Rôles de l'individu - Rôles de la
communauté.
? Vision intégrée/ vision sectorielle.
En outre, cette notion d'interactivité dynamique
représente une logique déterminante pour comprendre la notion de
territoire dans une démarche de Marketing territorial, car la promotion
d'un territoire obéit à des logiques différentes de celles
adoptées dans le Marketing des entreprises où la décision
appartient au chef de l'Entreprise. Le présent tableau résume les
définitions de la notion territoire selon les disciplines :
Disciplines
|
Définitions
|
Auteurs
|
Géographie
|
Le territoire est un espace regroupant des ressources
transformables en actifs
|
Bonnemaison (1981) ; Di Méo
(1996, 1998) ; Brunet (1990) ; Le Berre (1992) ; Raffestin
(1986), etc.
|
Histoire
|
Le territoire désigne un pays, une nation ou encore
un
village. Il s'agit d'un espace mental ou imaginaire
construit par l'homme et riche de
présentations cognitives, sociales et symboliques
|
Thiard (2005) ; Alpini (2003), etc.
|
Économie
|
Le territoire est une variable économique faisant
partie intégrante de la politique de développement durable car il
permet une meilleure organisation des ressources
|
Becattini (1989) ; Bagnasco et
Trigila (1988) ; Kahn (2003, 2005), etc.
|
Sociologie
|
Le territoire est un espace social et un lieu de
socialisation où les agents sociaux entretiennent des
liens ancrés dans un espace territorial
institutionnel caractérisé par une identité culturelle
commune
|
Giraut (2008) ; Tomasi (1995), etc.
|
Sciences Politiques
|
La politique coloniale définie le territoire en
fonction des valeurs et des normes culturelles de la patrie mère. Le
territoire est considéré comme une zone de contrôle
|
Debarbieux (1999) ; Teisserenc
(2002), etc.
|
Urbanisme
|
Le territoire désigne les quartiers accentuant ainsi le
fossé entre les quartiers riches et les quartiers pauvres
|
Ingallina (2007, 2001) ; Gaudin
(1997), etc.
|
Tourisme
|
Le territoire touristique représente un espace
organisé autour d'un ou de plusieurs attraits touristiques et
perçu en tant que tel par les acteurs sociaux qui exercent des
activités en lien avec le tourisme et les loisirs
|
Zeghni et Fabry (2014) ; Germanaz (2007), etc.
|
Sciences de gestion
|
Le territoire est une stratégie permettant d'identifier
les acteurs internes et externes pour le développement des synergies
dans le cadre de projets de développement territorial
|
Lendrevie et al. (2004) ; Pesqueux (2009), etc.
|
Marketing
|
Le territoire est un domaine d'extension de la Marque et de son
capital Marque
|
Frochot et Legoherel (2007) ; Kotler
et Gertner (2002), Kotler et al. (1993), etc.
|
Tableau 1 : Définitions du territoire, source :
(Batat.W, 2016)
I.1.2. La Marque territoire
En Marketing, le territoire représente « un
domaine d'extension » de la Marque qui labélise des produits et des
services formés dans le territoire et constitue « un espace de
valeurs et
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d'attentes » où cette Marque est légitime
aux yeux de sa clientèle actuelle ou potentielle. Le territoire
détermine le champ de l'extension de la Marque, c'est-à-dire la
possibilité d'utiliser la même Marque pour des produits
différents. (Wided.B, 2016).
Le concept de Marque est un outil qui revêt le
territoire d'un rôle dynamique et d'un signe distinctif en tant qu'actif
économique pour améliorer son attractivité, non seulement,
grâce à ses richesses culturelles, sociales, économiques et
naturelles mais aussi grâce à ses dimensions principales comme une
« variable dépendante du changement », comme une «
composante essentielle du changement » et finalement « comme une
représentation de relations complexes » au sens social : sentiment
d'appartenance (identité), perceptions sociales, pratiques individuelles
et collectives...
Plusieurs contributions académiques ont traité
le concept de la Marque territoriale, particulièrement celles qui
s'intéressent au tourisme et au tourisme d'affaire par l'emploi
d'outils, comme les index pour déceler ce qu'inspire un territoire chez
les visiteurs. En pratique, ils existent des exemples de Marque territoire qui
forment des systèmes complets et qui traduisent des besoins internes de
cohésion et une implication de l'ensemble des acteurs agissant au sein
et pour le territoire.
Les stratégies d'élaboration de Marque
territoire ont pour objectif de rassembler tous les acteurs impliqués
dans l'attractivité d'un territoire (Fédéralisme
territorial) afin d'agir favorablement sur les perceptions de leurs clients
cibles par l'élaboration collective d'offres de service performantes
dotant le territoire d'un avantage concurrentiel, d'un signe distinctif et des
éléments tangibles « pour le reconnaitre d'une
manière très facile au sein d'une destination ou d'un territoire
» (Meyronin.B, 2009).
I.2. Les enjeux du Marketing territorial
La globalisation, l'expansion et la croissance internationale
des sociétés, l'émergence des stratégies de
domination par le coût, les crises financières ainsi que l'enjeu
du développement des IDE (Investissements directs étrangers)
représentent les principaux facteurs qui ont contribué à
la naissance d'une concurrence féroce entre les territoires (les
états et également des villes et des communautés). Cette
concurrence a pris plusieurs formes : Pour l'accueil des investissements, pour
attirer plus de touristes, plus d'étudiants, pour abriter des
technologies et aussi pour organiser des événements sociaux,
économiques et sportifs internationaux.
A l'aube d'une quatrième révolution
industrielle, portée par les technologies de pointe et les
progrès de la robotisation et l'intelligence artificielle qui rendent la
production plus personnalisée et plus performante, moins chère et
plus rapide que jamais, cette concurrence s'intensifiera de plus en plus et
poussera les territoires - tout azimut confondu- à améliorer
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leurs offres territoriales par tous les moyens les aidant
à former des identités distinctes afin de mieux se positionner et
mieux renforcer leurs attractivités et faire face à leurs
sensibilités croissantes aux facteurs de contingence, aux menaces et aux
opportunités exogènes et endogènes.
I. 2.1. Enjeu économique :
L'enjeu économique du Marketing territorial
réside dans l'amélioration de l'attractivité du territoire
en tant que destination touristique, en tant que zone d'activité
économique pour domicilier les investissements étrangers et en
tant qu'espace offrant une qualité de vie à la fois pour les
acteurs formant le territoire et pour les clients cibles (personnes, savoirs,
brevets, investissements financiers ou productifs) (Meyronin.B, 2009).
Dans un contexte de récession économique, les
nouvelles politiques industrielles en matière de décision
d'investissements étrangers sont devenues « de plus en plus
complexes et interdépendantes » (CNUCED, 2018 ), et s'appuient,
pour choisir une destination, sur une diversité de critères (Mis
à part le rendement de l'investissement), qui vont de l'indice du
coût de vie à l'éducation en passant par la performance du
système de santé et la qualité de la servuction
urbaine.
I. 2.2. Enjeu sociétal et social :
Patrice Noisette et Franck Vallérugo définissent
le Marketing territorial comme étant « l'ensemble des analyses,
stratégies, actions et contrôles conçus et mis en oeuvre
par l'autorité de gestion urbaine et par les organismes qui
dépendent d'elle dans le but, d'une part, de mieux répondre aux
attentes des personnes et des activités de son territoire, d'autre part,
d'améliorer la qualité et la compétitivité de la
ville dans son environnement concurrentiel »
(Noisette-F.Vallérugo, 1996 ).
Cette définition met l'accent sur l'enjeu
sociétal et social du Marketing territoriale et sur la notion de service
public (on fait référence ici aux fameuses lois de Roland du
service public : égalité, neutralité et continuité
du service) à travers des réponses aux besoins et attentes des
personnes et des activités dans le bus d'améliorer la
qualité de vie et par conséquent la compétitivité
du territoire dans son environnement concurrentiel.
I. 2.3. Enjeu politique :
L'enjeu politique est très présent dans les
démarches de Marketing territorial. Les relations politiques constituent
une composante inévitable des relations étroites en boucles de
rétroaction dont a parlé Alexandre Moine dans sa
définition du territoire. Le processus électoral n'en est pas la
seule composante mais il y en a d'autres comme les relations que peut nouer
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un territoire avec des acteurs politiques, notamment avec le
pouvoir central dans le cadre des politiques de développement
stratégique du territoire.
Dans ce sens, Nicolas Babey & David Giauque parlent dans
leur publication intitulée « gouvernance et Marketing territorial
» de la notion du fédéralisme considéré comme
« un système politique et administratif lourd en termes de la
différenciation stratégique d'efficacité
opérationnelle pour produire et organiser des prestations non marchandes
» (Babey.N-Giauque.D, 2012)
I. 2.4. Enjeu environnemental/culturel :
Le lien social d'attachement que développe l'être
humain avec un territoire est imprégné de connotations
culturelles et environnementales. Dans le discours humain ordinaire, comme dans
les différents genres littéraire et artistique, on revêt le
territoire d'une identité, d'un caractère et d'une image et d'une
personnalité - On parle d'une ville accueillante, charmante,
tentaculaire, chaude, glaciale, etc. -. D'ailleurs, l'une des
définitions du territoire est celle qui le métaphorise comme une
« Histoire d'une relation dans laquelle nature et culture fusionnent
» (C.Raffestin, 1986)
Certains spécialistes du Marketing territoriale,
particulièrement les praticiens d'entre eux, considèrent cet
enjeu plus important que les autres. Ils insistent, dans le cadre de
l'élaboration d'une démarche Marketing territorial de se
focaliser sur « ce que les territoires ont à offrir et à ce
qu'ils sont en termes d'identité et d'appartenance culturelle et
patrimoniale plutôt qu'à chercher à répondre
à des besoins du marché » (Vuignier.R, 2016).
Sur le plan pratique, un exemple qui plaide en faveur de
l'importance de l'enjeu culturel et environnemental du Marketing territorial,
réside dans la quête, de plus en plus
généralisée, des labels par les territoires, notamment les
villes, comme celui de « la capitale de la lecture », «
l'Eco-cité », « ville verte » où d'inscrire une
ville où un territoire dans la liste du patrimoine culturel mondial de
l'UNESCO.
Considérant, l'approche expérientielle du
Marketing classique, le Marketing territorial doit aussi s'intéresser
à la qualité de vie « Aménagements des paysages
» et développer l'intérêt des habitants et visiteurs
à la sauvegarde de l'environnement (Ressources naturelles) à
l'adoption de comportements respectant les principes du développement
durable.
I. 2.5. Finalement un enjeu global et
intégré : « L'attractivité »
Selon la définition de Vincent Gollain du Marketing
territorial, la notion de l'offre, capable d'influencer le comportement des
clients cibles, nous mène vers la conclusion que l'enjeu principal du
Marketing territorial est l'Attractivité et la
lisibilité du positionnement du territoire.
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Avant l'émergence de cette discipline depuis une
vingtaine d'année, les acteurs territoriaux, que ça soit à
l'échelle des pays ou à l'échelle locale, s'investissaient
dans « différents registres économiques, culturelles,
sportifs, sans qu'un effort de mise en cohérence et de pensée
globale ne soit réalisée » (Meyronin.B, 2009).
En effet, plusieurs actions et politiques sectorielles se
poursuivent légitimement, malgré les conflits
générés à cause de l'absence de cette mise en
cohérence sous une vision Marketing. Les actions que mènent les
différentes strates de gouvernance territoriale, du fait qu'elles
s'appuient sur les mêmes ressources et partagent le même champ
d'intervention, génèrent souvent des antagonismes et
rivalités en l'absence d'une vision globale d'Attractivité, ce
qui conduit à un effet opposé : « la
Répulsivité » (Cusin.F, 2010). Donner cette
lisibilité à ces actions et les inscrivent toutes dans une
démarche globale d'Attractivité, voilà, l'un des enjeux
majeurs du Marketing territorial.
A ce sujet, Fabrice Hatem, propose une intégration des
politiques d'attractivité et de développement selon l'importance
des objectifs tracés. Si les objectifs des politiques
d'Attractivité priment sur ceux des politiques de développement
territorial, on parle d'une Articulation ascendante où la politique
d'attractivité dispose d'une bonne position pour identifier les mesures
propres à améliorer et cela suppose la présence d'un
diagnostic territorial très détaillé et une connaissance
parfaite des enjeux soulevés. Dans le cas opposé, on parle d'une
intégration descendante où l'Attractivité est
utilisée comme un outil principal au service de la politique
d'aménagement du territoire (Voir ANNEXE II : Les facteurs qui
conditionnent l'attractivité de la Marque « Only Lyon »)
Figure 3 : Notions d'intégration descendante /
articulation ascendante des politiques d'attractivité et
de développement, Source : (Hatem.F, 2007)
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territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
I.3. Les indicateurs de synthèse relatifs à
l'attractivité
L'enjeu d'attractivité du Marketing territorial a rendu
l'évaluation de la performance et la dynamique des territoires une
étape incontournable pour fournir de la matière à
comparaison (Cusin.F-Damon.J, 2010). Indépendamment du débat,
déclenché depuis quelques années, sur la pertinence des
indicateurs de synthèse relatifs à l'Attractivité des
villes et des pays, leur utilisation devient de plus en plus répandue
par les cabinets conseils dans leurs études stratégiques et par
les pouvoirs dirigeants des territoires pour analyser, entre autres, la
manière dont leurs classements évoluent dans le temps et sur les
raisons principales de ces évolutions (Hatem.F, 2004)
Ils existent deux types d'indicateurs d'attractivité :
? Les indicateurs simples, comme celui de la Conférence
des Nations Unies pour le Commerce et de Développement (CNUCED) qui ne
s'intéresse qu'aux volumes des investissements directs étrangers
IDE reçus par un territoire par rapport à sa taille
? Les indices composites d'attractivité par la
combinaison de nombreux indicateurs dont certains relatifs à des
unités territoriales plus larges. Ces indicateurs sont imbriqués
avec ou sans pondération de manière à ce qu'ils ne fassent
plus qu'un seul (Musson.A, 2010).
Dans notre étude de cas et pour les fins d'un benchmark
de la ville de Casablanca comme destination de l'activité du MIC, Je
m'intéresserai aux indicateurs relatifs aux villes, du moment
qu'à leurs établissements, les critères
d'attractivité des pays y sont pris en compte (Voir ANNEXE III : Les
indicateurs de synthèse relatifs à l'attractivité) :
- Cities of Opportunity du Cabinet PricewaterhouseCoopers
- Global Cities index du Cabinet A.T. Kearney (USA)
- Innovation Cities de l'Agence d'innovation au monde
2thinknow
- Index mondial sur la compétitivité et les talents
pour les villes (GCTCI)
- Global Destination Cities Index de Mastercard (GDCI)
- Cities in Motion Index (CIMI) de l'Institut d'études
supérieures de commerce de
l'université de Navarre.
II. Le Marketing Territorial stratégique et
opérationnel
II.1 Le Marketing Territorial stratégique
:
Comme dans le Marketing classique, le Marketing territorial
englobe une partie stratégique qui donne une assise au Marketing
territorial opérationnel à travers l'intégration d'outils
d'analyse
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stratégique. Le but du Marketing territorial
stratégique réside dans la définition d'avantages
concurrentiels d'un territoire lui permettant de gagner en efficacité
par rapport à des segments définis, c'est ce qu'on appelle le
choix de positionnement.
II.1.1 Diagnostic territorial.
La première étape à franchir, avant de
faire le choix d'un positionnement stratégique est de réaliser le
diagnostic stratégique. Cette étape est d'une importance cruciale
pour former une offre territoriale, de la placer dans son environnement
extérieur et d'évaluer ses marges de manoeuvre et ses avantages
concurrentiels.
Fabrice Hatem situe le diagnostic dans une démarche
plus globale d'analyse de l'offre territoriale qui « vise à trois
objectifs : formuler un diagnostic sur les forces et les faiblesses du
territoire afin d'éclairer la réflexion stratégique ;
rassembler les données de base permettant la constitution d'une offre
territoriale et réaliser le matériel promotionnel (argumentaires,
films, etc.) » (Hatem.F, 2007).
Benoît Meyronin qualifie l'analyse-diagnostic de
« préambule indispensable à toute démarche de
développement / Marketing territorial. Elle consiste à identifier
les forces et les faiblesses du territoire dans l'environnement qui est le
sien, environnement qu'il convient de définir et d'évaluer en
termes d'opportunités et de menaces » (Meyronin.B, 2009).
Cela nous ramène a parlé de l'un des outils les plus connus
du diagnostic stratégique classique qui est l'analyse SWOT qu'on peut
mener sur un territoire de manière globale ou sectorielle.
Plusieurs travaux académiques proposent d'apporter des
adaptations à la méthode SWOT pour une application sur le
diagnostic territorial, Benoît Meyronin les a associées à
trois éléments « distinctifs » : deux
difficultés et une nécessité :
? Difficulté à définir une échelle
territoriale pertinente sur laquelle on réalise le SWOT.
? Difficulté dans la collecte de données,
imputable à une dispersion des acteurs, l'aspect confidentiel de
certains types de données et « la frilosité de certains
acteurs à les partager ».
? Nécessité d'impliquer tous les acteurs dans le
processus de réflexion, de construction et la validation du
diagnostic.
Un autre outil de diagnostic territorial
présenté par Benoît Meyronin dans son livre, est le
benchmark territorial à travers l'analyse de la concurrence pour situer
le territoire par rapport à d'autres et « et cerner les «Best
practices» » dans le but « d'affiner ou de corriger un
positionnement en recherchant une posture plus singulière, et en
réorientant une partie des investissements vers des domaines à
privilégier ». (Meyronin.B, 2009)
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Gilles Jeannot10, identifie trois types de diagnostic
territoriaux en fonction de leurs finalités :
? Le diagnostic de projection : utilisé à des
fins de management interne, a pour but de clarifier les rôles des
différents acteurs territoriaux, c'est le type de diagnostic mené
par un acteur pour élaborer des projets avec une action orientée
plutôt vers l'esprit « confrontation ou collaboration » et
moins sur le partage pour valider le diagnostic.
? Le diagnostic de coordination en mettant à profit les
enseignements de l'analyse systémique qui procure une vision plus claire
et s'intéresse beaucoup moins à définir les rôles
des différents acteurs territoriaux mais recherche à trouver des
points de convergence et mobilise les différents acteurs territoriaux
« fédéralisme ».
? Le diagnostic institutionnel est différends des deux
premiers du moment qu'il ne vise ni la projection de projets, ni la
fédération des acteurs autour d'une problématique. Sa
finalité est « d'instituer un acteur nouveau, de faire exister un
collectif qui pourra être, par la suite, stabilisé dans des formes
organisées » (Jeannot.G-Talha.A-Maujean.S, 2003).
II.1.2 L'étude des besoins
Sur le plan social, les acteurs territoriaux doivent
identifier les besoins et aspirations des habitants pour élaborer des
stratégies de développement capables de les satisfaire. Dans une
démarche de Marketing territorial, l'étude des besoins nous
mène vers la notion de servuction urbaine définie comme
étant « la somme des résultantes issues des interactions
entre ses trois éléments de base : le client-usager
(résidents, visiteurs, investisseurs...), le support
physique et le personnel en contact.
Une autre définition qualifie la servuction comme une
« organisation systématique et cohérente de tous les
éléments physiques et humains de l'interface client-entreprise
nécessaire à la réalisation d'une prestation de service
dont les caractéristiques commerciales et les niveaux de qualité
ont été déterminés. »
(Eiglier.P-Langeard.E, 1987)
En d'autres termes, il s'agît du service « global
» délivré par un territoire destiné, d'une part
à satisfaire les besoins présumés ou connus d'une
population et d'autre part, à contribuer à la construction de son
image et de son attractivité (Meyronin.B, 2009) , il s'agît :
? « Des services publics locaux ou support physique
(services sociaux, éducation,
culture, santé, etc.), aménagements et espaces
verts, transports collectifs, etc. ;
10 Directeur de recherche à l'Ecole des Ponts
ParisTech
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
? Des services liés au développement touristique
du territoire : accueil des visiteurs, services de nature culturelle et
sportive (musées, piscines, etc.), restauration et hébergement,
etc., soit l'ensemble des services qui contribuent à la satisfaction des
visiteurs ;
? Des services économiques : prospection des
investisseurs, accueil des entreprises exogènes, appui aux
créateurs d'entreprise, etc. ;
? Des « événements » (au sens large)
qui sont lies à chacune de ces préoccupations : un festival de
musique, un événement sportif, un salon professionnel, etc.
Figure 4 : La présentation de la servuction urbaine
(Meyronin.B, 2009)
II.1.3 Segmentation
Chaque territoire présente des ressources, des
spécificités et des caractéristiques intrinsèques
naturelles, culturelles, anthropologiques, juridiques, fiscales, historiques,
climatiques, architecturales, etc. L'intérêt d'une segmentation
est de déterminer les priorités de prospection dans le but
d'améliorer l'attractivité, et ce, en fonction des
critères comme « la taille du marché, son
accessibilité, et l'impact sur le territoire » (Hatem.F, 2007):
? La taille du marché, (le Potentiel) : quelle est la
taille du marché et quel est son potentiel de progression ? Une mesure
qui peut se faire selon différents critères comme le nombre de
projets, la création d'emplois, le montant des investissements, les
retombés économiques, le nombre de visiteurs, le volume des flux
financiers, etc. le choix des critères de mesure de la taille des
marchés dépend des objectifs recherchés par la
démarche du Marketing territorial.
? Accessibilité du marché (Attractivité
du territoire) : quelle est la part potentielle du marché que le
territoire est susceptible de réaliser sur ce segment ? à quel
degré les caractéristiques de l'offre territoriale satisfaite les
critères de la demande ? le territoire est-il attractif pour le projet
ou l'action considérés ?
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
? Impacts sur le territoire. Quel est l'impact potentiel du
projet ou de l'action ? Est-ce qu'il contribue à l'atteinte des
objectifs globaux de développement territorial ?
Les réponses à ces trois blocs de questions
permettront de dessiner les traits des priorités de prospection du
territoire. Fabrice Hatem présente dans son livre « Le Marketing
territorial : Principes, méthodes et pratiques » un exemple de
critère de segmentation de marché :
Segment/note
|
Potentiel (1)
|
Impact (2)
|
Intérêt (3 = 1+2)
|
Attractivité (4)
|
Total (5=4+3)
|
Segment 1
|
5
|
5
|
10
|
5
|
15
|
Segment 2
|
5
|
3
|
8
|
5
|
13
|
Segment 3
|
5
|
1
|
6
|
5
|
11
|
Tableau 2 : Classement des priorités de promotion
en fonction de trois critères fondamentaux, Source : (Hatem.F,
2007)
Un point très important, en lien avec la segmentation,
est la nécessite de bien définir, d'une manière
précise, les catégories de la demande ciblée dans une
logique de transversalité. L'attractivité économique
étant définie par l'INSEE comme « la capacité
d'un territoire à attirer des ressources spécifiques provenant de
l'extérieur ».
Les ressources spécifiques peuvent être
divisées en trois catégories : La première est
constituée des firmes, des entreprises et des IDE (on parle d'une
attractivité économique productive), les visiteurs et la
population résidente qui forment la deuxième et la
troisième catégorie des ressources spécifiques
(Attractivité dite résidentielle, fondée sur la
consommation).
La capacité d'un territoire d'attirer ces ressources
spécifiques dépend donc de la capacité à coupler
l'espace des opportunités économiques (productive) à
l'espace de vie et de consommation (résidentielle) (Cusin.F, 2010).
II.1.4 Image du territoire - Branding territorial
En Marketing classique, l'Association Américaine de
Marketing définit la Marque (Brand) par « un terme, un signe, un
symbole, un dessin, ou une combinaison de ceux-ci destiné à
identifier un bien ou un service (= un produit) d'un vendeur ou un groupe de
vendeurs et à le différencier de ceux de la concurrence
».
En Marketing territorial, l'image d'un territoire fait
référence au développement, à la promotion et
à la gestion d'une Marque, tels qu'une Marque région, une Marque
ville ou une Marque communauté dans le but de mettre en avant les
attributs matériels et les actifs immatériels du territoire
associé à cette Marque, affirmer son statut et de le distinguer
des autres. Il s'agît d'un « outil de Marketing en lien avec la
perception, l'image, les associations mentales dans la tête des groupes
cibles, la notoriété et la réputation ». Un
outil qui cherche à valoriser la Marque si
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
elle existe ou à la créer en attribuant au
territoire une identité de Marque et « les règles
d'utilisation de celle-ci » (Vuignier.R, 2016).
La notion image territoriale, en étant une valeur
perçue, se compose des caractéristiques cognitives (ce qu'on
détient comme information sur un territoire comme un aéroport
international, une plage, une université prestigieuse, un Palais de
congrès etc.), affectives ou hédoniques (ce qu'on éprouve
comme sentiment à propos d'un territoire), évaluatives ou
symboliques (la façon dont ce lieu est apprécié par ses
résidents ou par les non-résidents) et comportementales
(l'utilisation qui est faite de ce territoire : travail, résidence,
investissement...).
Benoît Meyronin fait une distinction entre «
l'identité » et l'image d'un territoire. Si l'identité fait
référence à ce que c'est qu'un territoire, à
«sa fiche ADN» et ses composantes spatiales (morphologie, climat,
situation...) et temporelles (Histoire, héritage industriel, dynamiques
socioéconomiques et socioculturelles, migrations, etc.), l'image, quant
à elle, représente « la somme des croyances, des
idées et des impressions que l'on se forge à son propos »
(Meyronin.B, 2009).
D'autres chercheurs considèrent que l'identité
et l'image sont corolaires et ne peuvent être analysées l'une sans
l'autre « l'identité conditionne l'image, tout comme l'image
impacte l'identité » (Mons, 1992) et que l'identité n'est
que l'une des trois composantes indissociables de la Marque, on parle d'un
triangle de la Marque avec l'identité au sommet, et
l'attractivité et la notoriété formant la base.
Figure 5 : Triangle de la Marque, source : (Clarisse.A,
2008)
Trois champs d'action sont à la portée des
acteurs pour mener une démarche de Branding territorial :
? Les actions de communication visant à mettre en avant
les atouts et les actifs matériels et immatériels que l'on
souhaite valoriser ex : Louvre et la Sorbonne pour Paris, Safaris pour
l'Afrique de Sud, Mosquée Hassan II pour Casablanca, etc.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
? Les actions destinées à renforcer les forces
et à remédier aux faiblesses du territoire (conseil aux
autorités publiques locales, action directe d'aménagement ou de
valorisation de patrimoine, améliorer les conditions de vie des
entreprises dans les zones d'activité).
? Des projets urbains et architecturaux susceptibles d'avoir
un fort rayonnement (un Palais de congrès, un grand
théâtre, généralement une oeuvre architecturale
emblématique.)
Une image territoire doit remplir trois conditions :
Premièrement, elle doit apparaître réaliste, elle doit
être fondée sur une représentation et une stratégie
partagée par les acteurs locaux. Enfin, elle doit être susceptible
de renforcer la fierté des habitants tout en attirant les investisseurs
et les de nouveaux arrivants.
II.1.5 Positionnement ou concept de la
Marque
Une fois les segments-cibles identifiés et après
avoir analysé les forces et les faiblesses d'un territoire et dessiner
les trais de l'image de Marque territoriale, il reste à choisir un
positionnement qui place la Marque territoriale en opposition avec d'autres. Il
s'agît d'un outil de diagnostic concurrentiel, un « effort de
différenciation de l'offre territoriale pour se créer soit une
niche, soit se démarquer des autres offres territoriales sur le
même segment » (S.Merasli, 2012)
Le positionnement est défini comme étant
« le mécanisme par lequel une Marque investit une portion de
contenu, une idée, un concept et, en se l'appropriant, en fait son
territoire » (Semprini.A, 1995)
Un positionnement qu'il soit global ou par segment n'a de sens
que par rapport à un « marché » des Marques.
Certains auteurs préfèrent le terme «
concept de la Marque », au lieu du positionnement réservé
aux produits et le voient comme « l'ensemble des valeurs ou
signifiés attachés à la Marque se scinderait entre un
niveau générique ou catégoriel couvrant l'ensemble des
secteurs où la Marque concurrence effectivement ou peut potentiellement
concurrencer d'autres Marques, et le niveau spécifique ou
différentiel qui crée un écart entre elle et les autres
» (Petitimbert.JP, 2014).
Sur le plan pratique, on met l'accent sur
l'intérêt d'un travail de ciblage par segment visant à
comparer « les attraits et les attentes de chaque segment avec les atouts
actuels et futurs issus d'investissements longs par le territoire ». Il
montre aussi, l'intérêt de l'utilisation des « cartes
perceptuelles » permettant de « bien visualiser les positionnements
respectifs de
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
chacun, en faisant varier les axes de
différenciation pour identifier les plus pertinents » (Meyronin.B,
2009)
Figure 6 Le positionnement des segments de marché
sur un plan de deux dimensions, source (Hatem.F, 2007)
Chez Vincent GOLLAIN11, le
positionnement d'un territoire recouvre trois dimensions : une
dimension globale (objet de la Marque territoriale), une dimension par
marché (travail de ciblage) et une dimension pour l'offre territoriale.
Un positionnement réussi doit remplir « six conditions essentielles
» (Meyronin.B, 2009) : Clarté et simplicité,
attractivité, crédibilité, différenciation,
profitabilité, soutenabilité
Figure 7 Les trois dimensions d'un positionnement : source
(Gollain.V, 2008)
II.2 Le Marketing Territorial opérationnel : Le
mix territorial
Fabrice Hatem penche en faveur d'une séparation
entre le Marketing classique et le Marketing territorial. Pour lui, certaines
notions de base du Marketing d'entreprise ne sont pas applicables au Marketing
territorial, comme le « Marketing- mix ». Car les
acteurs en charge de la promotion d'un territoire possèdent «
quelques moyens d'action, partiels et indirects, sur le contenu de l'offre
territoriale » :
11 Président du Club des Développeurs
Economiques d'Ile-de-France (CDEIF)
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
? Les actions liées à l'aménagement
d'infrastructure ;
? Le conseil aux décideurs locaux sur les
priorités à mettre en ordre pour l'amélioration de l'offre
territoriale (formation, infrastructures, environnement administratif et
réglementaire, fiscalité, etc.) ;
? La conception et mise en oeuvre intégrée des
politiques de développement et d'attractivité
Il propose une démarche opérationnelle du
Marketing territoriale (sous forme de boucle commerciale) regroupée en
trois grandes catégories : Une approche du marché (promotion et
prospection apurés de la cible), La relation avec le client
(négociation, services à l'implantation et l'After-care) et
L'amélioration de l'Attractivité (l'action sur l'offre
territoriale et le conseil aux autorités locales).
Figure 8 : Boucle commerciale du Marketing territorial,
source : (Hatem.F, 2007)
On trouve d'autres démarches de Marketing territorial
opérationnel, comme celle détaillée par Vincent GOLLAIN
dans son guide « Réussir son Marketing territorial en 9
étapes », et appelé 7P+I. Une démarche basée
sur 8 variables Produit, Prix, Promotion, Placement, Pouvoir politique, Opinion
publique, Plaisir du client et Influence.
Le produit et le prix forment l'aspect factuel de l'offre le
territoire, la promotion et le placement stimulent les résultats en
matière d'attractivité du territoire, tandis que le pouvoir
politique, l'opinion publique, le plaisir du client et l'influence
représentent les moyens d'actions visant la stimulation directe de la
demande.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Figure 9 City Marketing: «7P+I » Source
(Gollain.V, 2008)
Un autre modèle conceptuel du mix-territorial
est proposé par Girard Millet, il s'agit d'une conceptualisation qui
tienne compte des spécificités de l'offre territoriale en tant
qu'offre multidimensionnelle, partagée entre plusieurs acteurs et
complexe. Ce modèle est basé sur quatre composantes et sept
variables (Millet.V.G, 1995)
Tableau 3 : Le mix territorial (Girard Millet,
1995)
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Partie B : Application des outils du Marketing
territorial au Cas d'étude « Palais de Congrès de Casablanca
»
III. Etablissement du Diagnostic territorial
Il s'agît, comme nous l'avons vu dans la partie A, de la
première étape formant ma démarche inspirée du
corpus théorique du Marketing territorial. Cette étape a pour
objet de réaliser une analyse globale de l'offre territoriale
(Cf. Fabrice Hatem) afin de fournir les éléments
tangibles pour choisir un positionnement stratégique du Grand Casablanca
dans le marché des congrès, pour construire l'offre territoriale
et également pour placer le territoire dans son environnement
extérieur afin d'évaluer ses marges de manoeuvre et ses avantages
concurrentiels.
Le choix des éléments du diagnostic territorial,
réalisé dans le cadre de ce projet professionnel, est
appuyé sur les facteurs qui conditionnent l'Attractivité d'un
territoire selon la vision de Meyronin (Meyronin.B, 2009):
· Composante géographique-Ressources naturelles et
humaines
· Composante organique (histoire, culture et
organisation) - Ressources identitaires et symboliques
· Composante économique et infrastructurelle
· Équipements d'intérêt
Cependant, dans le benchmark territorial, l'analyse sera
consacrée à des éléments plus spécifiques
liés au secteur d'activité de l'Industrie des congrès
comme la capacité hôtelière, la connectivité
aéroportuaire, l'offre de service du transport en commun, les frais de
séjour et les infrastructures de divertissement.
En ce qui concerne l'échelle territoriale «
pertinente » objet du diagnostic et pour des considérations
liées à la diversité et à la dispersion des sources
d'informations, le choix est porté sur trois niveaux territoriaux pour
le diagnostic territorial et sur l'échelle métropolitaine pour le
benchmark :
· A l'échelle du pays : Royaume du Maroc
· A l'échelle régionale : Région de
Casablanca Settat
· A l'échelle métropolitaine : Ex
Région du Grand Casablanca : (Préfectures de Casablanca,
Mohammedia et Mediouna, Nouaceur)
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
III.1. Diagnostic territorial à l'échelle du
Pays
Le Maroc dispose de nombreux avantages qui constituent des
forces d'Attractivité pour capter des activités
économiques nouvelles et améliorer sa performance en tant que
destination touristique dévouée :
? La position géostratégique qui le place comme
interlocuteur privilégié : A la croisée des continents,
à 14 km du sud de l'Europe, 3500 km de côtes donnant sur la
Méditerranée et sur l'Atlantique et des liens culturels et
historiques avec des pays arabes et africaines avec lesquels il partage de
nombreuses affinités d'ordre historique, culturel et religieux.
? Une stabilité politique dans un contexte
régional turbulent, après le printemps arabe. Le Maroc compte
dans son patrimoine institutionnel, douze siècles de monarchie et une
identité riche et diversifiée grâce à ses
composantes culturelles, géographiques, ethniques et linguistiques.
? Des réformes structurelles et des initiatives
pionnières (Une réforme constitutionnelle en 2011, un Processus
croissant de décentralisation basée sur le renforcement des
pouvoirs régionaux et locaux lancé depuis 2015.)
? Des compétences et un savoir-faire technique
confirmés dans des domaines spécifiques, capitalisés entre
autres au travers de la coopération Nord-Sud durant les trente
années passées et déployées actuellement et depuis
une dizaine d'années en Afrique.
? Des accords de libre-échange avec plus de 40 pays
qui couvrent un vaste champ de possibilités de coopération
économique (deuxième investisseur africain en Afrique et premier
investisseur africain en Afrique de l'Ouest)
Concernant le climat d'affaires, le Maroc est premier en
Afrique du Nord, deuxième dans la région MENA (Moyen-Orient et
Afrique du Nord) et troisième au niveau de l'Afrique dans le classement
« Doing Business de 2019 ».
Le dernier rapport sur la compétitivité
mondiale (Schwab.K, 2018) publié par le Forum économique mondial
classe le Maroc à la 75e place sur 140 pays avec une
évolution de 0,8 points sur la valeur de l'indice et deux places
gagnées par rapport au classement de 2017. L'indice IGC (indice global
de compétitivité) est composé de douze piliers de
compétitivité regroupant 98 indicateurs, issus d'une combinaison
de données statistiques provenant d'organisations internationales "hard
data" (54 indicateurs) et d'une enquête de perception auprès des
dirigeants du Forum économique mondial (44 indicateurs)
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
L'illustration suivante, montre le profil du Royaume du Maroc
par rapport aux profils moyens de la zone Afrique du Nord- Moyen orient et le
continent africain :
Figure 10 : Indice de compétitivité mondiale
- Maroc - Moyen Orient Afrique du Nord et l'Afrique, source interne
Les Forces : Sur 6 piliers, le Royaume du Maroc dispose d'une
position notable dans ce classement :
? Sur le pilier infrastructure, le Maroc est premier en
Afrique et septième au niveau de la zone MENA (Moyen-Orient et Afrique
du Nord) grâce à son réseau d'infrastructures solides avec
: 16 aéroports internationaux, 38 ports dont 13 consacrés au
commerce extérieur, 2110 km de lignes ferroviaires, 3000 km de
réseau autoroutier, 60 000 km de réseau routier, un vaste
réseau national de Zones d'Activités Economiques (Plateformes
Industrielles Intégrées, zones franches, agropoles, clusters...)
et une infrastructure de télécommunication aux normes
internationales avec trois opérateurs globaux (fixe, mobile, internet et
data)
? Sur le pilier Stabilité macroéconomique, le
Maroc est deuxième en Afrique et sixième au niveau de la zone
MENA grâce à son cycle de croissance soutenue, à la
maitrise de l'inflation (1,9% en 2018) et du déficit budgétaire
(3,7% du PIB en 2018).
? Sur le pilier « développement des
marchés financiers », le Maroc est troisième en Afrique et
septième au niveau de la zone MENA grâce à son
système financier suffisamment diversifié et structuré et
sa place financière Casablanca Finance City
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
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classée premier Hub financier en Afrique et
22ème au niveau mondial12 avec plus de 180
entreprises et 11 partenariats avec des centres financiers internationaux.
? Sur les piliers « Marchés des biens » et
« Taille des marchés », le Maroc est cinquième en
Afrique et respectivement septième et huitième au niveau de la
zone MENA grâce à sa population qui dépasse les 35
millions, ses ressources minières, son régime commercial
libéral et ses principaux partenaires
économiques.13
? Sur le pilier « institution » le Maroc est
cinquième en Afrique et huitième au niveau de la zone MENA
grâce à la performance de son secteur public et la dynamique de
réformes institutionnelles dont la dernière est la
régionalisation avancée entrée en vigueur en 2015.
Les Points d'amélioration : sur les piliers «
Aptitude à intégrer la technologie », « Santé
» et « innovation » le Royaume du Maroc occupe entre la
sixième et la huitième place en Afrique et la 13ème
place dans la zone MENA. Les indicateurs à améliorer sont
les suivants :
- Couverture et nombre d'abonnements au réseau fibre
optique
- Espérance de vie en bonne santé (64 ans contre
66,4 ans en Tunisie) - L'appui à la recherche et développement
Les faiblesses : sur les piliers « Education et
compétences », « Marchés de l'emploi » et «
Dynamisme des entreprises », le Royaume du Maroc siège
respectivement à la 17ème, 25ème et
16ème place en Afrique. Les indicateurs responsables de ce
classement sont :
- Le taux de déperdition scolaire élevé,
particulièrement en milieu rural
- La Qualité de la formation professionnelle et son
inadéquation avec le marché de
l'emploi
- Niveau très bas des compétences
numériques dans la population
- Espérance de vie scolaire relativement faible
- Cadre réglementaire en matière
d'insolvabilité
- Taux de recouvrement
12 The Global Financial Centres Index (GFCI)
2018
13 Les accords de libres échanges avec l'Union
européenne, Zone Arabe de Libre Échange (l'Égypte, la
Jordanie, et la Tunisie), Les Émirats arabes unis, la Turquie et les
États-Unis
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
III.2. Diagnostic territorial à
l'échelle Régionale et à l'échelle
du Grand Casablanca
Etablir un diagnostic territorial de la ville
métropolitaine, cela revient à explorer les
réalités historiques, géographiques,
démographiques, économiques, sociales et urbaines du grand
Casablanca et de la région Casablanca-Settat à court terme et
à plus long terme.
Il convient de signaler, que durant le travail de collecte de
données, et en raison de l'extrême dispersion des sources
d'information, il s'est avéré très difficile d'obtenir
certaines informations spécifiques au grand Casablanca étant
donné que ce dernier, ne forme plus une unité territoriale
administrative depuis le nouveau découpage instauré par le
Décret n°2.15.10 du 20 Février 2015. Ainsi, et à
titre de précision, les chiffres spécifiques
métropolitains présentés dans le diagnostic
détaillé (Voir ANNEXE I : Synthèse du diagnostic du Grand
Casablanca), sont soit agrégés par les chiffres des
collectivités territoriales formant la métropole, soit ils
remontent à 2015, date du nouveau découpage. Les principales
sources d'information utilisées pour établir ce diagnostic sont
:
· Les publications du Haut-commissariat aux plans,
exemple : le Recensement général de la population et de l'habitat
2014, les comptes régionaux et les dernières enquêtes
ménages
· Les publications de l'Agence urbaines du Grand
Casablanca (Schémas directeurs d'urbanisme, Etudes d'évaluation
et de diagnostic urbain)
· Les publications du Programme Pays Maroc de
l'Organisation de coopération et de développement
économiques, OCDE
· Les publications du Centre Régional
d'investissement « Données socio-économiques de la
Région de Casablanca-Settat)
· Des Etudes stratégiques spécifiques
comme le Plan de déplacement urbain, les schémas directeurs
sectoriels et le schéma régional d'aménagement SRAT
· Les sources statistiques de certains organismes comme
: l'Office National Des Aéroports, l'Agence nationale des Ports,
l'Observatoire National du tourisme, Bank Al-Maghrib, l'Office Marocain de la
propriété industrielle et commerciale, le Conseil
supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche
scientifique et le Conseil Economique, Social et Environnemental.
· Les rapports d'activités des directions
régionales présentant les départements ministériels
centraux
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
· Les rapports d'activité des sociétés
de développement local du grand Casablanca.
· Des données disponibles chez l'Agence
Régionale d'exécution des projets de la Région
Casablanca-Settat.
Pour assurer la fiabilité et la qualité des
données, tous les chiffres présentés dans le diagnostic
territorial détaillé en annexe I sont rattachés aux
sources d'informations. Aussi une attention particulière a
été portée à la pertinence des chiffres, quant
à leurs dates de référence, de sorte à se doter de
données les plus récentes. Le Bilan du diagnostic territorial
fait ressortir une offre territoriale globale diversifiée dont les
principales forces sont :
· Une composante géographique notoire par une
monographie riche, une position privilégiée, un poids
international et une dimension humaine.
· Une composante organique dynamique avec un attrait
orienté « activités financières » et une force
motrice de la prospérité nationale.
· Une composante économique et infrastructurelle
dotée d'un potentiel de développement sous-exploité.
· Une offre d'équipements d'intérêt,
en cours de construction avec un programme de développement ambitieux
qui se terminera en fin 202014
Cependant le Grand Casablanca est contraint de relever bon
nombre de défis sérieux, représentant aujourd'hui des
freins au développement d'une offre territoriale capable de concurrencer
au niveau international.
· Un Grand défi relatif à la gouvernance,
à la coordination des actions aux différents niveaux central,
régional et local et au manque d'intégration et de
cohérences dans la stratégie globale de développement.
· Le déficit à la fois quantitatif et
qualitatif de logements, la métropole n'a pas pu se débarrasser
des poches de bidonvilles et de l'habitat insalubre.
· Offre limitée de transport collectif
associé à une forte congestion et à un coût
environnemental très élevé.
· Une offre de soins largement en sous-capacité
et un ratio d'encadrement médical assez bas.
· Une Capacité d'hébergement
limitée pour une métropole de la taille du grand Casablanca.
14 PDGC : Plan de Développement du Grand Casablanca
2015-2020
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
· Une offre en matière de formation
supérieure peu diversifiée et partiellement adaptée aux
besoins économiques du territoire.
· Des Inégalités territoriales et
disparités importantes entre arrondissements, une faible
productivité et un taux chômage qui touche une partie importante
de la population de la ville (15%)
· Offre culturelle très modeste, à faible
production cinématographique et artistique et souffrant d'un manque
d'acteurs professionnels de la culture et dans le management culturel.
· Patrimoine architectural de la ville très peu
valorisé, des infrastructures souvent dégradées manquant
de moyens et d'autonomie financière.
· Carence en matière d'espace vert.
Le rapport de diagnostic détaillé est
édité en un document à part, une synthèse est
présentée sous forme de tableau (Forces - Faiblesses) à
ANNEXE I : Synthèse du diagnostic du Grand Casablanca.
IV. Le Benchmark sur l'Attractivité du Grand
Casablanca
IV.1 Marque WeCasablanca
Le 24 octobre 2016, le Grand Casablanca a lancé
officiellement sa Marque territoriale, Baptisée « WeCasablanca
», il s'agît d'une démarche de Marketing et de promotion
territoriale de Casablanca adoptée par le conseil de la ville et
confié à la société de développement local
« Casablanca Events & animations ». L'objectif
déclaré par le porteur de cette démarche est de : «
mobiliser l'ensemble des acteurs du territoire autour d'une vision, d'un projet
et d'une ambition commune pour la métropole » 15
Très peu d'informations sont disponibles sur cette
démarche, sa méthodologie, son opportunité et sa
faisabilité. WeCasablanca a été
révélée suite à une action
événementielle composée de dix événements
organisés durant la semaine du 25 au 30 octobre 2016. Le diagnostic
établi par la SDL a abouti aux forces, enjeux et objectifs suivants :
15 Casablanca Event et animations, 2016
« Conférence de presse 24 octobre 2016, Lancement
de WeCasablanca »
Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Forces Enjeux
- Une locomotive de
développement économique et social
;
- Un Hub aéroportuaire, financier et technologique
;
- Une place majeure dans l'industrie et l'immobilier sur le
continent africain ;
- Une métropole Business friendly grâce à
un climat des affaires positif ;
- Un espace compétitif pour la promotion
des investissements et la création des richesses ;
- Une cité cosmopolite par sa culture,
son patrimoine et son architecture.
- Les déséquilibres urbains marqués par
des
infrastructures et des transports inadaptés et des poches
d'insalubrité au coeur et dans la périphérie de la ville
;
- Un cadre de vie pénalisé par une qualité
de l'air dégradée, une offre de soins limitée et une
bureaucratie pesante ;
- La nécessité d'un renouvellement industriel vers
plus de valeur ajoutée et de technologie pour rester dans la course
des grandes métropoles ;
- L'importance de renforcer l'innovation ainsi que les liens
universités- recherche- entreprises.
|
|
Page 35 sur 117
Objectifs
- Affirmer le leadership de Casablanca sur tous les segments
(économie, culture, sport, création, etc.) ;
- Réconcilier Casablanca avec ses habitants et placer
l'humain au coeur du projet ;
- Mobiliser les énergies, notamment à travers la
promotion des valeurs de partage, de tolérance en
plus de la nécessité d'impliquer et interpeller
les casablancais ;
- Faire accéder Casablanca au statut de Global city.
|
|
Positionnement
- Casablanca, à la rencontre des mondes
Valeurs
- Une Marque qui rassemble les Casablancais
Tableau 4 : Diagnostic d'attractivité fait par
Casablanca Event et animations, source Conférence de presse
24 octobre 2016, Lancement de WeCasablanca, Casablanca Event et
animations
Le Profil identitaire de la ville adopté par
le porteur de la démarche de création de la Marque WeCasablanca,
est composé de 6 traits majeurs de la ville représentant le choix
de positionnement :
· Casablanca, citoyenne du monde.
· Casablanca, entre tradition et
modernité.
· Casablanca, ville laboratoire.
· Casablanca, l'effervescente.
· Casablanca, ville
d'opportunités.
· Casablanca, accueillante et ouverte.
IV.2 Benchmark attractivité territoriale de
Casablanca
Après avoir pris connaissance de la Marque
WeCasablanca, nous procéderons à un benchmark territorial
à travers l'analyse de la concurrence pour situer la Métropole
par rapport à d'autres offres territoriales, dans le but d'analyser le
positionnement choisi.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Une première remarque importante concernant la Marque
WeCasablanca. Le moment choisi pour la lancer n'est peut-être pas
convenable. En effet, et depuis 2015, date de lancement du Programme de
développement du grand Casablanca 2015-2020, la ville est devenue un
grand chantier à ciel ouvert. Les travaux engagés partout dans la
ville ont occasionné des nuisances, des troubles de circulation et des
dégâts aux riverains et aux visiteurs, ce qui liera certainement,
tous ces préjudices à l'image de WeCasablanca dans les esprits
des Casablancais et de ses visiteurs. A mon avis, il a fallu attendre
l'achèvement des grands travaux pour lancer la Marque afin
d'éviter cette association (Cf la notion de l'image territoriale, en
étant une valeur perçue).
Cette remarque vient aussi interroger la démarche
adoptée pour le lancement de la Marque quant à l'étude
d'opportunité qu'il fallait lancer pour identifier sur quels atouts et
fondements, la ville peut développer sa Marque territoriale (voir la
notion de valeurs partagées par les acteurs de la ville, les besoins
internes de cohésion et l'implication des parties prenante chez
Benoît Meyronin dans son livre Marketing territorial Enjeux et pratiques
». Il a fallu aussi lancer une étude de faisabilité pour
vérifier les valeurs de la ville perçues à
l'extérieur pour être capable de choisir un positionnement et
établir un concept d'organisation et fonctionnement de la Marque.
Pour réaliser ce benchmark, j'ai adopté une
analyse comparative du classement de la ville de Casablanca selon les
indicateurs de synthèse, relatifs à l'attractivité,
soulevés dans la première partie de ce rapport (I.3 ci-dessus).
L'évaluation de la ville selon ces indicateurs facilitera
l'identification et l'interprétation des données du diagnostic
interne réalisé au titre (II.1.1 ci-dessus).
1. Au niveau du classement Cities of Opportunity du
Cabinet Price water house Coopers, 2015
Parmi les 20 villes présentes, choisies selon leur
statut de capitales de la finance, du commerce et de la culture, Casablanca est
4èmeau classement général avec 364 points. Elle
figure après le Caire, Tunis et Johannesburg.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Global Infrastructure Capital
Humain
|
Economie Société et
démographie
|
|
Valeur
|
Rang
|
Valeur
|
Rang
|
Valeur
|
Rang
|
Valeur
|
Rang
|
Valeur
|
Rang
|
Casablanca
|
364
|
4
|
104
|
5
|
72
|
5
|
123
|
1
|
65
|
18
|
Le Caire
|
438
|
1
|
137
|
1
|
80
|
3
|
114
|
4
|
107
|
2
|
Tunis
|
417
|
2
|
134
|
2
|
93
|
1
|
119
|
2
|
71
|
15
|
Johannesburg
|
377
|
3
|
107
|
4
|
81
|
2
|
115
|
3
|
74
|
14
|
Alger
|
336
|
5
|
95
|
8
|
77
|
4
|
77
|
12
|
87
|
9
|
Addis-Ababa
|
312
|
9
|
112
|
3
|
39
|
14
|
68
|
15
|
93
|
6
|
Dakar
|
299
|
11
|
98
|
6
|
37
|
16
|
78
|
11
|
86
|
10
|
Kigali
|
294
|
13
|
97
|
7
|
62
|
6
|
66
|
16
|
69
|
17
|
Tableau 5: Classement de Casablanca selon Cities of
Opportunity, source : Extrait du rapport Into Africa - The continent's
Cities of Opportunity
Sur le plan économique, Casablanca occupe la
première place devant Tunis, Johannesburg et le Caire. Sur les
indicateurs de ce pilier Casablanca est en première position sur le
nombre de Siège des 500 plus grandes entreprises d'Afrique et sur la
diversité de son PIB. Elle est troisième sur la « force des
services financiers » et respectivement
5ème et 6ème sur «
Attractivité pour les IDE » et « Doing Business ».
Cependant elle finit 16ème en termes de taux
de croissance du PIB et 9ème sur le coefficient
GINI16
En termes d'infrastructure, Casablanca est classé
5ème derrière le Caire
(classée 1ère), Tunis, Addis Ababa et
Johannesburg. Sur les indicateurs de ce pilier Casablanca termine
première dans les transports, 3ème
dans la connectivité aéroportuaire et
4ème dans la sécurité
routière. Cependant dans un aspect complètement différent
du développement des infrastructures, bien que fondamental, qui est le
risque lié à l'eau elle finit en
16ème position.
Sur le Pilier Capital humain, Tunis domine toutes les villes
africaines avec une marge confortable. Sur les indicateurs de ce pilier
Casablanca est classée 2ème dans la
performance de son système de santé,
5ème dans le nombre des
diplômés et 6ème dans la densité de
médecins et d'hôpitaux. Le point faible de Casablanca
réside dans le niveau de dépense de santé en % du PIB et
le taux d'analphabétisme pour lesquels elle est classée
respectivement à la 9ème et à la
11ème position.
16 L'indice (ou coefficient) de Gini est un
indicateur synthétique d'inégalités de salaires (de
revenus, de niveaux de vie...). Il varie entre 0 et 1. Il est égal
à 0 dans une situation d'égalité parfaite où tous
les salaires, les revenus, les niveaux de vie... seraient égaux. A
l'autre extrême, il est égal à 1 dans une situation la plus
inégalitaire possible, celle où tous les salaires (les revenus,
les niveaux de vie...) sauf un seraient nuls. Entre 0 et 1,
l'inégalité est d'autant plus forte que l'indice de Gini
est élevé., Source INSEE
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Figure 11 : Scores des Villes du benchmark selon les 5
piliers de l'index Cities of Opportunity du
Cabinet PricewaterhouseCoopers
Sur les critères liés à la
société et à la démographie, Kampala, la capitale
nationale et économique de l'Ouganda domine le classement devant le
Caire et Dar es Salaam. Johannesburg Tunis est respectivement à la
7ème et
8ème position tandis que Casablanca partage
la 17ème position avec Douala la capitale
économique du Cameroun. Ce Classement est imputable au taux de
croissance démographique de la ville relativement faible et au Poids
international de la ville, mesuré par le nombre d'ambassades et de
consulats, ainsi que le nombre total de réunions internationales
organisées dans la ville (19ème
position). La meilleure performance de la ville de Casablanca sur les
indicateurs de ce pilier, est obtenue dans la maîtrise de la
criminalité (2ème position
après Accra capitale du Ghana), il s'agît d'un indicateur
calculé par combinaison pondérée du nombre d'homicides par
100.000 dans chaque ville, ainsi qu'une mesure de sécurité
personnelle dans chaque pays.
2. Global Cities index du Cabinet A.T. Kearney (USA),
2018
Parmi les 135 villes présentes dans le rapport,
choisies selon leur intégration globale, Casablanca est
97ème au classement général.
Elle figure à la 9ème place en Afrique après le
Johannesburg, le Caire, Le Cap, Nairobi, Lagos, Abidjan, Accra et Tunis. La
capitale économique du Maroc, enregistre des niveaux intéressants
en matière d'activité économique et de capital humain mais
pêche en revanche en termes d'échange d'informations, de
l'expérience culturelle et d'engagement politique. Si Casablanca se
maintient honorablement dans le classement de Cities of Opportunity du Cabinet
PricewaterhouseCoopers, 2015, le rapport Global Cities Index 2018 du cabinet
A.T. Kearney lui est moins favorable.
Cependant sur l'indice Global Cities Outlook dont le calcul
est basé sur le taux de variation de 13 indicateurs, répartis sur
quatre dimensions : le bien-être, l'économie, l'innovation et
la
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
gouvernance, la ville de Casablanca est classée
à la première position en Afrique devant Johannesburg, Le Cap et
Abidjan.
3. Innovation Cities de l'Agence d'innovation au monde
2thinknow 2018
Le 11ème classement annuel
des cités innovantes (11th annual Innovation Cities Index 2018),
publié par l'agence 2thinknow de Melbourne en Australie, qualifie la
ville de Casablanca comme étant la
6ème ville innovante en Afrique après
les trois villes métropolitaines Sud-Africaines, Le Cap, Johannesburg et
Durban et les deux villes Egyptiennes le Caire et Alexandrie.
Figure 12 : Score et classement mondial des villes
africaines, source : Innovation Cities de l'Agence d'innovation au monde
2thinknow 2018
Dans cet index, les villes sont classées dans quatre
catégories d'importance décroissante : nexus ("mégapole"),
hub ("plaque tournante" ou villes d'influence), Node ("noeud") et upstart
("nouvelle venue"). Casablanca et les cinq villes africaines sont les seules
ayant eu le statut Node en Afrique. Cette classification signifie que ces
villes sont compétitives à l'échelle mondiale avec des
performances compétitives sur de nombreux segments d'innovation.
4. Index mondial sur la compétitivité et
les talents pour les villes (GCTCI) 2018
Cinq villes africaines figurent sur le classement de l'index
mondial sur la compétitivité et les talents traitant 90 villes au
niveau mondial : Tunis, Johannesburg, Le Caire, Casablanca et Nairobi.
2. 2 Qualité de vie
Classement
|
Ville
|
GCTCI G LOBAL
|
5.3 Connectivité aéroportuaire
4.1 Sécurité personnelle
2.3 Qualité
environnement
4 .3 Dépenses mensuelles
4.4 Locations mensuelles
5.4 Présence des OIG
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
71
|
Tunis
|
35,1 51,7
|
63,8
|
68,1
|
77,6
|
97,8
|
11,2
|
13,8
|
79
|
Johannesburg
|
33 47,2
|
66,1
|
57,7
|
59,2
|
73,8
|
3,8
|
0,2
|
84
|
Le Caire
|
26,3 25,3
|
22,9
|
69,8
|
77
|
95,5
|
3,1
|
3,3
|
86
|
Casablanca
|
23,8 60,8
|
77,1
|
62,6
|
70,6
|
71,4
|
3,7
|
0,8
|
87
|
Nairobi
|
23,6 53,9
|
89,9
|
38,9
|
74,4
|
85
|
2,4
|
5,2
|
Tableau 6 : Extrait Classement de l'Index mondial sur la
compétitivité et les talents pour les villes (GCTCI)
Casablanca occupe la 86ème
position derrière Tunis (71ème),
Johannesburg (76ème) et Le Caire
(84ème). Malgré ce classement la
ville montre des performances meilleures sur certains indicateurs comme la
« Qualité de vie », où, Casablanca est classée
63ème meilleure destination devant Tunis
(71ème), Johannesburg (73ème) et Le
Caire (82ème). De même sur l'indicateur de la «
Qualité environnementale » où Casablanca devance les trois
villes africaines.
5. Global Destination Cities Index de Mastercard (GDCI)
2017
Le Mastercard GDCI Index, qui a traité, en 2017, 162
villes du monde est un classement des meilleures destinations de voyage
réalisé sur la base du nombre total de visiteurs et des
dépenses sur une année. Le rapport GDCI fournit également
une prévision de croissance et, pour la première fois, un
aperçu de la durée moyenne du séjour et du montant
dépensé par jour.
Dans le classement publié en décembre 2018,
Johannesburg est première avec 4,05 millions de visiteurs internationaux
et 2.14 milliards de dollars dépensés. La deuxième place
est occupée par Marrakech avec 3.93 millions de visiteurs internationaux
et 1.65 milliards de dollars dépensés en 2017. Casablanca vient
en 6ème position après Le Caire,
Nairobi et Lagos avec plus de 1,06 millions de visiteurs et 0,6 milliards de
dollars dépensés.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Figure 13 : Villes africaines, taux de croissance des
visiteurs internationaux, source Global Destination Cities Index de
Mastercard (GDCI) 2016
Le rapport de 2016 avait montré que, parmi le Top 10
des meilleures destinations touristiques de la zone
Moyen-Orient/Afrique, la ville Casablanca a
enregistré le deuxième meilleur taux de
croissance 2015-2016 du nombre total de visiteurs
après Abu-Dhabi avec 14,5%. Cette croissance
remonte bien avant l'année 2015 puisque la ville figure parmi
les cinq premiers taux de croissance du Top 20 des meilleures
destinations touristiques.
Figure 14 : Taux de croissance du nombre total de
visiteurs 2009-2016 sur le Top 20 des meilleures destinations selon le
Mastercard GDCI Index, source : Global Destination Cities Index rapport
2017
6. Cities in Motion Index (CIMI) de l'Institut
d'études supérieures de commerce de l'université de
Navarre
Sur l'index CIMI, le classement des villes en Afrique
est dirigé par la ville de Tunis, suivie de la ville sud-africaine Le
Cap. Casablanca, Rabat et Johannesburg complètent la
liste des cinq premiers de la région.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Tableau 7 : Top 5 Africa, IESE Cities in Motion Index
2018
Il convient de noter que le Rapport de CIMI considère
la ville de Casablanca parmi les villes à haut potentiel de
développement et affiche des performances meilleurs en Afrique sur
certains indicateurs, notamment sur la performance dans les dimensions de la
technologie où elle occupe la première position en Afrique et sur
les indicateurs de l'économie et l'inclusion sociale où elle
occupe la 2ème position respectivement derrière Le Caire et
Tunis. L'indicateur qui pénalise la ville sur le classement
général est l'indicateur relatif au capital humain où la
ville est classée à la huitième et dernière
position en Afrique.
Figure 15: Profils des villes africaines selon l'index
CIMI, source IESE Cities in Motion Index 2018
Le rapport présente une analyse graphique des 165 villes
traitées dans le classement CIMI, basée sur les neuf
dimensions clés. Des cartes radar sont présentées pour
faciliter
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
l'interprétation du profil de chaque ville en
identifiant les valeurs des différentes dimensions. En même temps,
ils permettent de comparer deux villes ou plus en un coup d'oeil.
Figure 16 : : Profils des villes africaines selon l'index
CIMI, source IESE Cities in Motion Index 2018
IV.3 Conclusion du diagnostic et du Benchmark
Le grand Casablanca, et après l'achèvement des
projets structurants formant le plan de son développement local d'ici
deux ans, améliorera certainement sa position concurrentielle par
rapport aux offres territoriales notoires aujourd'hui. Le croisement des
résultats obtenus du diagnostic et du Benchmark territoriaux permet de
constater que le grand Casablanca, ressent le besoin aujourd'hui de relever le
défi de se doter d'une infrastructure d'accueil des congrès
internationaux à l'instar de ses concurrents :
· Cape Town International Convention Centre, CTICC d'une
surface utile d'environ 21 200 m 2 avec deux auditoriums de capacité de
1500 et 620 personnes.17.
· Sandton Convention Center de Johannesburg SCC, d'une
surface de 22 000 m2 avec un Pavillon complètement modulable
de 4 743 m2 pouvant accueillir jusqu'à 4 500 personnes.
· Cairo International Convention and Exhibition Centre CICC
d'une surface de
770 000 m2 avec trois 3 halls principaux de capacité
2.500, 800 et 600 personnes
· Le palais de congrès de Tunis avec un
auditorium d'une capacité de 1 200 personnes.
17
https://www.cticc.co.za/services/international-conferences
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Partie C : Le Projet du palais de congrès au
coeur de la démarche Marketing territorial.
V. Etude de Marché
V.1 Segmentation
Le marché des Réunions et Congrès
internationaux peut être segmenté de plusieurs façons
différentes. Il peut être segmenté par la taille des
congrès, par le profil des participants à ces
événements, par le but de ces rencontres ou par d'autres
critères.
Cependant, le principal critère utilisé par les
professionnels du domaine pour segmenter le marché est l'initiateur de
l'évènement. L'initiateur détermine le genre de la
rencontre et le type de services qu'il demandera. Lorsqu'on segmente le
marché des Réunions et Congrès internationaux par
l'initiateur, deux Marchés principaux peuvent être
identifiés : les Réunions d'Entreprises (Marché
Corporatif) et les Congrès internationaux des non-entreprises (Le
Marché associatif) comme les organisations internationales
gouvernementales ou d'associations internationales non gouvernementales.
Figure 17 : Segmentation du Marché des
réunions internationales, source, ICCA
Les caractéristiques et la dynamique relatives aux
deux marchés se présentent de façons très
différentes, particulièrement quant au nombre, à la taille
et aux motifs des événements. Les deux marchés se
distinguent aussi en ce qui concerne le rôle des intervenants oeuvrant
dans la chaine de valeur ainsi qu'en ce qui est en rapport avec le processus
décisionnel de choix des destinations et des délais de
congrès. Le tableau suivant met le point sur la comparaison entre ces
deux marchés.
Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Marché Corporatif
|
Marché Associatif
|
Nombre élevé d'évènements
|
Nombre restreint de congrès
|
Nombre restreint de participants
|
Nombre élevé de participants
|
L'objectif : satisfaire les besoins des entreprises
|
Objectifs variés reflétant la diversité des
besoins des membres
|
Nombre limité de décideurs impliqués dans
la sélection d'une destination
|
Plus grand nombre de décideurs impliqués dans la
sélection d'une destination
|
Délai de planification assez court (quelques mois,
maximum un an)
|
Périodes très longues de préparation et
planification étalées sur plusieurs années
|
Centre d'intérêt géographique plus
localisé
|
Intérêts géographiques diversifiés
et sélection des destinations selon un principe de rotation
géographique.
|
Processus de décision assez rapide
|
Processus de décision lent et soumis aux rythmes des
rencontres des hautes instances
|
Possibilité de répétition d'achat d'un
site et d'une destination
|
Possibilité d'accueil du même groupe ne se
représente qu'après plusieurs années
|
|
Tableau 8: Caractéristiques des
marchés corporatif et associative, Source : (Weber.K-Chon.K,
2002).
Vu l'importance que requiert le projet dans l'esprit de son
porteur (Région de Casablanca Settat), nous nous intéressons
plus, dans le présent cas d'étude, au Marché Associatif.
Cette priorisation trouve son fondement dans le classement des priorités
selon l'approche de F. Hatem.
Segment/note
|
Potentiel (1)
|
Impact (2)
|
Intérêt (3 =
1+2)
|
Attractivité (4)
|
Total (5=4+3)
|
Corporatif
|
5
|
2
|
7
|
3
|
10
|
Associatif
|
5
|
5
|
10
|
5
|
15
|
|
Tableau 9 : Classement des priorités des deux
segments corporatif et Associatif en fonction de trois
critères fondamentaux de F. Hatem
Une étude de ce marché, se heurte en premier
lieu à un problème de dénombrement, lié en bonne
part à l'hétérogénéité des
références. Il n'y a en effet aucune définition
précise et unanimement reconnue des différents types de
rencontres et le sens des mots varie d'un pays à l'autre. Il est donc
difficile d'appréhender un tel marché dans sa totalité.
Seules les réunions internationales, objet d'un recensement annuel par
l'Association internationale des congrès et convention, retiendront mon
attention. Ce sont les « Réunions organisées et/ou
parrainées par des associations ou fédérations
internationales avec une participation étrangère importante :
deux Pays et plus ».
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Source des données :
Association internationale des congrès et convention (
The International Congress and Convention Association)
ICCA.
ICCA représente les principaux fournisseurs
mondiaux qui organisent les congrès et événements
internationaux, et comporte plus de 1.000 membres entre sociétés
et organismes dans presque 100 pays au monde entier. ICCA est
spécialiste N°1 du secteur des congrès et
événements internationaux, elle offre des données
importantes, des canaux de communication, et des opportunités de
développement dans le secteur. ICCA est en contact régulier avec
les dirigeants d'environ 11 500 associations internationales, commanditaires de
l'organisation de près de 22 000 évènements internationaux
récurrents.
V.2 Analyse des marchés des congrès-
Demande
V.2.1. Analyse en Nombre d'événements
et destinations
Malgré la hausse exponentielle des communications et
des transferts d'informations virtuels au travers des Techniques de
l'Information et de la Communication, le besoin de contacts humains demeure
entre collègues, amis et personnes qui partagent des
intérêts, des passions et des loisirs. L'expansion du nombre des
Réunions et Congrès internationaux depuis environ 50 ans est
à ce sujet significatif : le nombre (Cf. base de données d'ICCA)
s'est développé exponentiellement, approximativement de 10% tous
les ans, ce qui signifie qu'il a doublé chaque 10 années.
Figure 18 : Nombre de réunions et congrès
internationaux 1963-2017, données agrégées de cinq ans,
source
Rapports ICCA
En 2017, Il y a eu 12 558 réunions internationales ;
elles auraient déplacé 5 millions de personnes appartenant
à 11 500 organisations. L'ICCA a enregistré 346 réunions
supplémentaires par rapport à 2016, soit une augmentation de 3%.
Le nombre de congrès
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
internationaux a passé de 6 000 en 2006 à plus
de 12 000 en 2017. Ce qui confirme la croissance exponentielle (ICCA, 2018).
La base de données du ICCA comprend actuellement 20
000 séries de Congrès internationaux se produisant
régulièrement, 220.000 éditions et 11.500 associations
internationales.
Le Marché de Réunions et Congrès
internationaux couvre un large éventail de types
d'événements et catégories : les Congrès
médicaux (le plus grand segment), les Congrès scientifiques, les
Rencontres professionnelles, les Congrès sociaux, les
événements culturels et les Congrès économiques. La
taille, le budget, la durée et la complexité des variables
associés à chaque type d'évènement sont tous des
critères déterminants dans la segmentation. Cependant, certaines
similitudes sont communes à tous les événements
recensés par l'ICCA:
- Presque dans tous les « segments » il y a une
association qui porte un ou plusieurs congrès.
- La plupart de ces associations ont des congrès qui
se répètent à intervalles réguliers. Ceux-ci
peuvent être annuels, biannuels, tous les trois ans ou même tous
les quatre ans.
- Les destinations tournent. Ils reviennent rarement à
la même destination dans un très
court laps de temps.
- L'initiative d'un événement vient souvent de
la contrepartie locale, par exemple, l'association nationale. Si ce corps n'est
pas assez motivé pour organiser l'événement, les chances
sont élevées qu'il sera prévu ailleurs.
- Les congrès des associations ont une très
longue fréquence ; il n'est pas rare de trouver des
événements qui se produisent chaque 4 ans ou plus.
- Environ 25 à 30% des processus de prise de
décision pour l'organisation des congrès ne suivent pas une
procédure d'appel d'offres officiel, mais un « initiateur central
» qui
choisit l'emplacement et les lieux en fonction de
critères prédéterminés et stricts.
- Il y a environ 23 000 congrès d'associations
organisées sur une base régulière. La Base de
données de l'ICCA recueille environ 90% d'entre elles.
Les statistiques de l'ICCA sont basés sur les
informations recueillies systématiquement par les services de l'ICCA
selon les critères suivants :
- Congrès ou Réunions organisées
régulièrement par les associations internationales :
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
- Avec une rotation minimum entre trois pays - Avec au moins 50
participants
Selon les dernières statistiques de l'ICCA relatives
à l'année 2017, la première place du podium est
détenue par les Etats-Unis. L'Allemagne est numéro deux avec 682.
Sans compter les Etats-Unis et l'Allemagne il y a quelques pays qui ont
toujours tenu des places ans le Top 10 au cours des 50 dernières
années : le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie et la France (selon le
dernier classement). Les autres destinations remarquables dans les 10
principaux sont le Japon, la chine, le Canada et les Pays-Bas.
Tableau 10 : Top 5 pays classés par nombre de
réunions organisées en 2017, Source 2017 ICCA
Statistics Report Country & City Rankings, Public Abstract
En Afrique, l'Afrique de Sud détient la
première place (34 au niveau mondial) avec un score de 122
Réunions en 2017, 3 Réunions de moins que l'année 2016,
soit une évolution de - 2,5%. Le Maroc est deuxième (62 au niveau
mondial) devant Rwanda et l'Egypte avec une performance de 33 Réunions
organisées en 2017, quatre évènements de moins que
l'année 2016, soit une évolution de -10,8%.
Figure 19 : Top 10 pays d'Afrique classés par
nombre de réunions organisées en 2017 et 2016, Source
2017 ICCA Statistics Report Country & City Rankings, Public
Abstract
Au cours des 50 dernières années, l'Europe a
attiré toujours le plus grand nombre de Réunions par continent.
Cependant, la part de Marché de l'Europe est passée de 72,3% en
1963-1967
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
à 53% en 2012-2017. Asie / Moyen-Orient a connu une
montée en puissance au cours de la dernière décennie,
étant presque un miroir contre pour l'Europe. La part de marché
des Congrès en Asie / Moyen-Orient a augmenté de 8,2% en 1963-
1967 à 18,5% dans la dernière demi-décennie. La part de
marché de l'Amérique latine a augmenté de 4,2 à
9,3% dans la même période.
Figure 20 : Evolution de la répartition du
marché par région (Par nombre de Réunions), source : A
Modern History of International Association Meetings 1963-2017
Malgré des hauts et des bas l'Amérique du Nord
est toujours la troisième région la plus populaire. La part de
marché de l'Afrique et l'Océanie sont à la fois fluctuant,
mais la part de marché de l'Afrique montre une nette croissance au cours
des 25 dernières années.
Les villes du top 5 de l'année 2017 restent les
mêmes qu'elles le sont depuis 2015, mais Barcelone dépasse les
détenteurs habituels de la première et deuxième place,
Paris et Vienne, pour se positionner en tête du classement.
Figure 21: Top 10 villes classées par nombre de
réunions organisées en 2017, Source 2017 ICCA
Statistics Report Country & City Rankings, Public Abstract
Page 50 sur 117
Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Prenant la première place pour la première fois
avec 195 réunions en 2017, Barcelone a devancé le numéro 1
parisien l'année dernière à la deuxième place.
Vienne occupe déjà la deuxième place avec Paris, tandis
que Berlin et Londres occupent les quatrième et cinquième place.
Madrid reste en septième position une année de plus.
L'année dernière, Amsterdam, numéro
sept, est éliminé du top 10 pour arriver à la
16ème position, laissant la place à Prague de grimper
de trois places pour rejoindre le top 10 à la huitième place.
Comme en 2016, Singapour, Lisbonne et Séoul se classent respectivement
aux sixième, neuvième et dixième place. Les performances
notables sont Buenos Aires (17ème à 11ème), Budapest
(16ème au 12ème) et Hong Kong (19ème au 13ème).
Rome reste à la 20ème place pour une autre année. Les
nouveaux venus dans le top 20 en 2017 sont Tokyo et Montréal.
Le Tableau suivant donne la structure des congrès
organisés en 2017 par tranche de participants dans les principales
villes du Top 10.
|
50 - 249
|
250 - 499 500
|
- 999 1
|
000 - 1 999
|
> 2000
|
NC
|
Total
|
Barcelone
|
95
|
45
|
27
|
9
|
14
|
5
|
195
|
Paris
|
114
|
36
|
19
|
8
|
11
|
2
|
190
|
Vienne
|
108
|
41
|
19
|
10
|
6
|
-
|
190
|
Berlin
|
89
|
49
|
27
|
13
|
7
|
-
|
185
|
Londres
|
118
|
29
|
14
|
6
|
8
|
2
|
177
|
Singapour
|
84
|
34
|
18
|
9
|
10
|
5
|
160
|
Madrid
|
101
|
30
|
12
|
1
|
9
|
-
|
153
|
|
Tableau 11 : Répartition des congrès retenus
par ICCA en 2017 par tranche de participants, Source 2017 ICCA Statistics
Report Country & City Rankings, Public Abstract
Le constat est que 78% des congrès organisés
dans les 7 premières destinations mondiales sont de taille petite
à moyenne (< 500 participants).
En Afrique, Cape Town est la première ville
(44ème au niveau mondial), position qu'elle garde depuis le premier
classement édité par l'ICCA, avec 53 Réunions
organisées en 2017, soit 9 Réunions de moins que l'année
2016.
Page 51 sur 117
Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Figure 22 : Top 10 Villes d'Afrique classées par
nombre de réunions organisées en 2017 et 2016, Source
2017 ICCA Statistics Report Country & City Rankings, Public
Abstract
Marrakech qui Occupait la deuxième place en Afrique
(142 au niveau mondial) en 2016 avec 19 Réunions organisées est
devancée par Johannesburg et Kigali et se positionne en 2017 à la
quatrième place (133 au niveau mondial) avec 20 évènements
organisés. Pour la première fois en 2017, la ville de Casablanca
figure dans le classement des villes africaines à la
15ème position avec cinq autres villes : Abidjan.
Dar-Es-Salaam, Livingstone, Rabat et Windhoek avec 6 évènements
organisés.
V.2.2. Analyse en termes de nombre moyen de
participants
Les statistiques de l'ICCA en matière de participation
aux Réunions internationales montrent une tendance baissière
claire du nombre moyen de participants. Les Réunions internationales
deviennent de plus en plus petites. Ce nombre a chuté de 1.253 pendant
la période de 19631967 à 354 pendant la période de 2013 -
2017.
Figure 23 : Evolution du Nombre moyen des participants
des congrès recensés par l'ICCA depuis 1963, données
agrégées de cinq ans, source Rapports ICCA
Le taux de décroissance du nombre moyen de
participants est inférieur en valeur absolue au taux de croissance du
nombre de Réunions, de sorte qu'au cours de la dernière
décennie le nombre moyen des participants s'est dégradé de
plus de 22 % tandis que le nombre de réunions a augmenté de plus
de 47%.
Page 52 sur 117
Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Figure 24 : Evolution des segments de Réunions par
nombre de participants de 1963 à 2012, données
agrégées de cinq ans, source Rapports ICCA
Au cours des 10 dernières années il y a eu une
grande expansion du segment des plus petites Réunions (50-149 et 150-249
participants) au détriment de toutes les Réunions attirant plus
de 500 participants.
Le pourcentage des Réunions de la catégorie
« 50-149 participants » est passé de 9,4% durant le
quinquennat 63-67 à 41% pendant les 5 dernières années. Le
pourcentage des réunions avec 150-249 participants s'est
développé de 12,5% à 22%. Les Parts des autres
catégories au-dessus de 500 participants sont descendus nettement.
Figure 25 : Répartition des congrès retenus
par ICCA en 2016 par tranche de participants sur le TOP 10 des villes,
Source 2016 ICCA Statistics Report Country & City Rankings, Public
Abstract
Nous pouvons en conclure que les Réunions à
moins de 500 participants représentent actuellement 80% du marché
des Congrès internationaux. Cette tendance se confirme avec les villes
qui forment le TOP 10.
Grace à la croissance exponentielle du nombre de
Réunions durant le demi-siècle passé, nous pouvons
également observer une tendance élevée du nombre total des
participants au
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
détriment de la taille moyenne devenue de plus en plus
petite : le nombre total de participants est passé de 2 millions pendant
la période 1963-1968 à presque 22 millions 2003-2017.
Figure 26 : Nombre total des participants, données
agrégées de cinq ans, source Rapports ICCA
Au cours des 50 dernières années, l'Europe
attire toujours le plus grand nombre de participants par continent. Le nombre
de participants aux Réunions organisées en Europe suit la
même tendance que le nombre de Réunions par continent, mais reste
inférieure aux pourcentages des nombres de Réunions (49,7% contre
53,4%)
70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%
|
|
|
|
Figure 27 : Nombre total des participants par région,
données agrégées de cinq ans, source Rapports ICCA
Les parts de marché, mesurées par le nombre de
participants, de l'Asie/ Moyen-Orient, de l'Amérique du Nord et de
l'Amérique latine sont plus importantes comparées aux parts de
marché mesurées par le nombre de réunions. Ce qui signifie
que les Réunions organisées en Europe sont relativement plus
petites en termes de nombre de participants.
En termes de nombre total de participants en 2017, Les
Etats-Unis ont accueilli plus de 424 000 participants. L'Espagne est
deuxième avec plus de 328 000 congressistes. L'Allemagne et La France
viennent respectivement en 3e et 4e place, chacun des
deux pays, attire plus de 200 000 participants. Le Royaume-Uni et L'Italie sont
5e et 6e avec un peu plus que 192 000 et 175 000
participants respectivement.
Page 54 sur 117
Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
L'Affrique de Sud est au premier rang au niveau des pays de
l'Afrique (26 au niveau Mondial) avec plus de 64 000 Participants avec moins de
6 000 participants que l'année 2016.
Les croissances remarquables en termes de nombre de
participants dans le Top 10 principal sont : Le Portugal qui pratiquement
doublé le nombre de participants d'environ 70 000 à plus de 120
000 congressistes, L'Espagne avec une croissance de plus de 51% (de 218 000
à 328 000) et le Singapour.
V.2.3. Analyse en termes de rotation
Les statistiques de l'ICCA montrent qu'Il y a une tendance
claire vers l'organisation des Réunions régionales. La part des
Réunions qui tournent dans le monde entier a baissé durant les 50
dernières années (de 76,5% à 45,2%) en faveur de l'Europe
qui a gagné en rotation.
Figure 28 : Top 3 des régions de rotation par
nombre de Réunions internationales
Le nombre de Réunions à rotation mondiale reste
toujours dominant, suivi des réunions tournant en Europe et des
réunions tournant en Asie Pacifique. Compte tenu du fait que le nombre
relatif de Réunions en Europe est décroissant, nous pouvons
conclure que les Réunions à rotation mondiale, ont lieu plus
souvent en dehors de l'Europe.
V.2.4. Analyse en termes de
spécialité
Les statistiques de l'ICCA montrent que les Réunions
technologiques enregistrent une croissance plus élevée pendant
les 50 dernières années : de 6,2% à 14,5%. Tout au long de
cette période d'un demi-siècle, les sciences médicales ont
été toujours les thèmes les plus populaires avec 17,2%.
Bien que le nombre des Réunions Médicales continue à
augmenter, leur popularité relative se voit rétrécie au
cours des dernières années. Une tendance semblable se manifeste
actuellement pour le troisième sujet préféré : La
Science, qui était le deuxième sujet populaire jusqu'en 2002. La
deuxième position est occupée actuellement par les nouvelles
technologies.
Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Une montée notable est observée
dernièrement et qui relève du domaine de l'écologie et de
l'environnement. Cependant, moins de Réunions sont organisées
autour de l'agriculture (de 5,0% à 2,8%) et les sports et les loisirs
(de 4,5% à 1,8%).
Figure 29 : Parts des segments de Réunions
internationales par spécialité de 1963 à 2017 ;
données agrégées de cinq ans, source Rapports ICCA
La répartition géographique des
évènements de plus de 500 participants organisés en 2017,
montre que 934 congrès, soit 44 % des événements ont eu
lieu en Europe. Une quote-part stable depuis 2013, ce qui montre le leadership
des villes européennes. L'Afrique a enregistré 67
événements (> 500 participants), soit seulement 3% de cette
catégorie d'événements.
Figure 30: Répartition des congrès de plus
de 500 participants en 2017, Source 2017 ICCA Statistics Report Country
& City Rankings, Public Abstract
V.2.5. Analyse en termes de lieux d'organisation
Pendant les trois dernières décennies
l'organisation des Réunions dans les hôtels avait graduellement
augmenté au détriment des palais et centres de congrès.
Cependant, cette tendance s'est quelque peu inversée au cours du dernier
quadriennale (2013-2017). La baisse de popularité des palais et centres
de congrès s'est poursuivie au cours des quatre dernières
Page 55 sur 117
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117
Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
années, étant dépassé par les
universités, qui a connu une forte augmentation de son utilisation au
cours des 15 dernières années et est devenue le deuxième
lieu le plus populaire pour les associations et les réunions.
Figure 31 : Parts des segments de Réunions
internationales par lieu d'organisation de 1963 à 2017,
données agrégées de cinq ans, source Rapports
ICCA
Cette tendance décroissante relative de l'utilisation
des palais et centres de congrès est imputable à la
réduction du nombre moyen de participants et au raccourcissement du
nombre de jours moyen des réunions en général.
L'utilisation d'autres lieux, tels que châteaux, Croisière,
théâtres, etc., a légèrement augmenté au
cours des 15 dernières années. Le graphique suivant montre la
répartition des congrès par lieu d'organisation en 2017.
Figure 32 : Répartition des congrès par type
de structure du lieu d'organisation, Source 2017 ICCA Statistics Report
Country & City Rankings, Public Abstract
Page 57 sur 117
Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
V.2.6. Analyse en termes de durée et
fréquence des Réunions
internationales
D'après les statistiques de l'ICCA, Il y a une tendance
générale à l'organisation de Réunions de plus en
plus courtes avec une fréquence annuelle. La durée moyenne par
réunion a graduellement chuté de 6,3 jours pendant la
période 1963-1967 à 3,65 jours en 2013-2017.
Figure 33 : Evolution de la durée des
Réunions internationales 1963 à 2017, données
agrégées de cinq ans, source Rapports ICCA
Le nombre relatif de Réunions annuelles a nettement
grimpé au cours des 50 dernières années, de 34,1% pendant
les années 1963-1967 jusqu'à 59,8% durant la période
2013-2017. D'une façon générale, nous pouvons constater
que les Réunions à une fréquence inférieure ou
égale à 3 ans représentent plus que 84% de l'ensemble des
Réunions recensées par l'ICCA.
|
73-77
|
78-82
|
83-87
|
88-92
|
93-97
|
98-02
|
03-juil
|
08-déc
|
13-17
|
Annuel
|
38.0%
|
40.7%
|
42.8%
|
43.1%
|
44.5%
|
45.8%
|
50.2%
|
56.0%
|
59.8%
|
Biennal
|
29.7%
|
29.6%
|
29.5%
|
30.5%
|
29.8%
|
29.6%
|
27.2%
|
24.4%
|
21.5%
|
Triennal
|
14.0%
|
12.5%
|
11.5%
|
10.1%
|
9.4%
|
8.2%
|
6.5%
|
4.8%
|
4.0%
|
4 années
|
8.0%
|
7.2%
|
5.8%
|
5.7%
|
4.5%
|
3.8%
|
2.6%
|
2.0%
|
1.5%
|
1-2 années
|
2.1%
|
2.2%
|
2.0%
|
1.9%
|
2.2%
|
2.6%
|
3.0%
|
3.1%
|
2.9%
|
2-3 années
|
1.9%
|
2.3%
|
2.7%
|
2.7%
|
3.2%
|
3.3%
|
3.3%
|
2.7%
|
2.3%
|
Biannuel
|
0.6%
|
0.6%
|
0.8%
|
0.8%
|
1.0%
|
1.4%
|
1.9%
|
2.4%
|
3.3%
|
3-4 années
|
1.9%
|
1.7%
|
1.6%
|
1.7%
|
1.9%
|
1.8%
|
1.6%
|
1.2%
|
1.0%
|
Irrégulier
|
1.4%
|
1.2%
|
1.3%
|
1.5%
|
1.5%
|
1.4%
|
1.3%
|
1.1%
|
1.0%
|
Plus de 2 fois par an
|
0.1%
|
0.1%
|
0.3%
|
0.5%
|
0.6%
|
0.8%
|
1.1%
|
1.2%
|
1.6%
|
1 ou 2 fois par an
|
0.1%
|
0.1%
|
0.1%
|
0.1%
|
0.1%
|
0.2%
|
0.4%
|
0.5%
|
0.7%
|
4-5 années
|
0.7%
|
0.7%
|
0.6%
|
0.6%
|
0.5%
|
0.5%
|
0.4%
|
0.3%
|
0.3%
|
5 années
|
1.3%
|
0.9%
|
0.7%
|
0.6%
|
0.6%
|
0.4%
|
0.3%
|
0.2%
|
0.2%
|
Tous les 6 ans et plus
|
0.3%
|
0.3%
|
0.2%
|
0.2%
|
0.2%
|
0.1%
|
0.1%
|
0.1%
|
0.1%
|
|
Tableau 12 : Parts des segments de Réunions
internationales par Fréquence 1963 à 2012, données
agrégées de cinq ans, source Rapports ICCA
Page 58 sur 117
Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
V.2.7. Analyse en termes de droits moyens
d'inscription et
dépenses par participant par Réunion
ICCA a commencé à s'intéresser aux
droits d'inscription par congressiste au début des années 90. Les
droits moyens d'inscription par Réunion pendant la période de
1993-1997 étaient de 388 dollars américains et passaient à
477 durant le quinquennat 2013-2017, soit une augmentation de 22%.
Des études réalisées en 2004 par le
bureau de convention de Vienne et par le bureau de convention de la Finlande
ont montré que les droits d'inscription représentent
22%18 de l'ensemble des dépenses. En se basant sur cette
hypothèse, l'ICCA a pu fait ressortir un ratio de droits moyens
d'inscription par jour et par participant et un ratio de dépense moyenne
par participant et par jour.
Année
|
Droits moyens d'inscription par jour
USD
|
Revenu Moyen des droits d'inscription par
Réunion USD
|
Dépense moyenne par participant et par
jour USD
|
Dépenses moyennes des participants
par Réunion USD
|
93-97
|
85
|
221.171
|
385
|
1.005.320
|
98-02
|
93
|
213.711
|
422
|
971.413
|
03-07
|
106
|
186.685
|
482
|
848.570
|
08-12
|
124
|
182.044
|
564
|
827.472
|
13-17
|
137
|
180.856
|
625
|
822.072
|
|
Tableau 13 : Droits moyens d'inscription et dépense
moyenne par jour et par participant en US dollar, Source
Rapport ICCA
Ces ratios ont permis de calculer le Revenu moyen des droits
d'inscription et les dépenses moyennes des participants par
Réunion. Ces ratios permettent de calcul le Revenu agrégé
(en USD) des droits d'inscription et la dépense totale moyenne des
participants sur toutes les Réunions internationales ;
Il en ressort que la dépense agrégée des
participants aux Réunions internationales organisées durant les
cinq années de 2013-2017 dans la base de données de l'ICCA
s'élève à 53,6 milliards de dollars américain.
Pour calculer le revenu moyen des droits d'inscription de
toutes les Réunions internationales, le revenu moyen des droits
d'inscription par Réunion en une année est multiplié par
le nombre de Réunions organisées la même année.
18 Il convient noter que la structure de la dépense
d'un participant à une Réunion internationale pourrait varier par
évènement, selon les caractéristiques spécifiques
de la destination de la Réunion par exemple, de la fréquence et
de la durée.
Page 59 sur 117
Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Il convient de noter que ces chiffres se rapportent seulement
aux dépenses personnelles du participant et n'inclut pas des
investissements supplémentaires de l'organisateur ni d'effets
économiques secondaires pour la destination.
V.2.8. Les conclusions
Sur le plan mondial, le Marché Associatif est en
croissance continue avec une évolution d'environ 10% par an. Les
destinations européennes sont prédominantes, mais
représentent toutefois un marché qui arrive à
maturité au profit de nouvelles destinations (les congrès
à rotation mondiale, ont eu lieu plus souvent en dehors de l'Europe) et
on enregistre une tendance confirmée vers l'organisation des
congrès régionaux.
Le Marché Associatif est en mutation continue quant au
nombre moyen de participants, à la durée des
évènements et à la fréquence d'organisation. En
effet, les congrès à moins de 500 participants
représentent aujourd'hui 80% du marché, les congrès
annuels représentent 60% et la durée moyenne d'organisation
continue à baisser pour atteindre 3,65 jours. Ces tendances se
confirment avec les villes qui forment le TOP 10.
On constate une tendance décroissante de l'utilisation
des palais et centres de congrès. Moins de 20% des congrès sont
organisés dans des centres durant la période 2013-2017 contre
plus de 40% organisés dans les établissements hôteliers.
Cette tendance est imputable à la réduction du nombre moyen de
participants et au raccourcissement de la durée moyenne
d'organisation.
Le sous-segment « congrès médicaux »
domine les thématiques et les motifs de congrès avec 16,6%.
Cependant sa part se voit rétrécie au cours des dernières
années au profit des congrès à thématique
technologie qui représentent en 2017, 14,4% de l'ensemble des
congrès internationaux.
Les droits moyens d'inscription par jour et par participant
s'élèvent à plus de 137 US dollars et des dépenses
moyennes par participant et par jour de 625 US dollars, soit un chiffre
d'affaires global en 2017 d'environ 2 milliards d'US dollars et des
retombés économiques directes (dépenses) d'environ 10
milliards d'US dollars.
V.3 Analyse des marchés des congrès-
l'Offre
L'offre globale en matière d'organisation des
congrès se caractérise par une
hétérogénéité des infrastructures d'accueil
en termes de capacité, de fonctionnalités, de composantes et
d'empreinte architecturale. Les palais de congrès représentent
depuis plusieurs années des « signes spécifiques » des
territoires dans lesquels ils s'inscrivent, ils viennent pour « marquer
les paysages architecturaux et urbanistiques des lieux touristique »
(Sylvie.C, 2006). Malgré,
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
cette hétérogénéité, les
spécialistes classe les centres et palais de congrès en trois
grandes familles :
- Les centres et palais de congrès de petite taille
(capacité totale inférieure à 5.000 m2) avec un auditorium
entre 300 à 500 places, situés généralement au
niveau des stations touristiques ou dans des villes touristiques,
- Les centres et palais de congrès historiques des
capitales et grandes métropoles de taille moyenne (capacité
totale de 10.000 à 15.000 m2) avec un auditorium d'une capacité
de plus de 1000 places et un autre ou deux auditoriums de capacité entre
300 à 500 places.
- Les Nouveaux centres et palais de congrès de grande
taille de capacité supérieure à 40.000 m2
équipé généralement des plusieurs auditoriums dont
le plus grand est d'une capacité de 3.000 à près de 4.800
places.
Les tendances actuellement dans la construction et la
revitalisation des centres et palais de congrès sont :
? Une grande flexibilité, modularité et
multifonctionnalité (Salles modulables automatisées, Auditoriums
avec de gradins modulables, amovibles et rétractables), pour pourvoir
cibler plusieurs segments du Marché
? Une grande importance est accordée aux
équipements techniques (Matériel de haute définition,
innovation High-Tech pour dynamiser les évènements,
Expérience virtuelle, accès au streaming, tweet Wall.).
? Augmenter la capacité d'hébergement
classé autour des centres et palais de congrès par la
construction et l'extension d'hôtels.
L'Analyse de la concurrence, sera portée sur trois
marchés particuliers : la France, l'Espagne et l'Afrique de Sud. Ce
choix est justifié, pour les deux premiers pays, par leurs liens
historiques et culturels avec le Maroc et leur leadership dans le domaine
d'activité (France est 6e et l'Espagne 3e au
niveau mondial en termes du nombre de congrès organisés). Pour
l'Afrique de Sud, il s'agît de la première destination au niveau
Africain, une destination qui affiche des performances reconnues au niveau
mondial (34 au niveau mondial en termes du nombre de congrès
organisés).
V.3.1 Le Marché Français des centres
et palais de congrès
Selon une étude réalisée par le Cabinet
Coach Omnium (Omnium, 2018), la France compte 121 centres et Palais des
congrès. Presque toutes les régions comptent au moins 8
établissements d'accueil, à l'exception de la Corse, qui ne
possède qu'un seul Palais des
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Congrès (Palais des congrès d'Ajaccio). En
tête on trouve la Région Île-de-France avec 27
établissements dont 13 situés à paris, la région
Auvergne-Rhône-Alpes vient en deuxième position avec 25
établissements dont 10 situés à Lyon suivi par les
régions « Nouvelle Aquitaine » et « Occitanie » avec
23 établissements chacune.
En termes de capacité, deux sites sur trois sont de
petites tailles (Capacité de moins de 5000 m2) implantés en
majorité dans des petites villes de moins de 40.000 habitants ce qui
témoigne de la forte corrélation entre la taille de
l'équipement et de la ville.
Figure 34 : Répartition des centres et palais de
congrès français en fonction de leurs capacités, source
(Omnium,
2018)
96 centres disposent d'un ou plusieurs auditoriums, devenu(s)
la pièce centrale de l'offre. Les plus grands auditoriums, de 3.000
à 4.800 places, se trouvent dans les centres des congrès de
Lille, Paris et Lyon
Un centre sur deux dispose d'un seul auditorium et un centre
sur 5 en compte deux auditoriums. Le repère moyen pour les
capacités des auditoriums est compris entre 300 et 500 places. Plus
généralement, deux Centres de congrès sur trois ont un
auditorium d'une capacité allant de 300 à 800 places.
Figure 35 : Répartition des centres de
congrès français en fonction de la capacité des
auditoriums, source
(Omnium, 2018)
Parmi les principaux gestionnaires de ces infrastructures, nous
trouverons deux grands opérateurs assurant la gestion des palais de
congrès les plus grands en France :
Palais des congres, un mode de valorisation
pour un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
? GL Events, créé en 1978, est une entreprise
spécialisée dans l'évènementiel (implanté
à Lyon, le groupe gère près de 25 lieux)
? VIParis, crée en 2008 détenu par la filiale
de la CCI Paris - Île-de-France et du groupe Unibail- Rodamco, à
parts égales (Opérateur de plus de 10 sites en
Île-de-France)
Le présent tableau trace les grands traits de l'offre
française en matière de centre et palais de congrès en
récapitulant l'essentiel de l'information relative à cette offre
(Source d'information pour les capacités d'hébergement : AIVFC -
Association Internationale des Villes Francophones de Congrès) :
Ville
Pop. Millions Hab.
Capacité d'héberge.
Classée
Surf. m2
Centre et Palais de congrès
Nbre Aud.
Capacité Auditorium Principal
Gestion
Données ICCA 2017
Rang
Nbre
Paris
7
|
74.563
|
32.000
|
4
|
3 723
|
VIParis
|
3e
|
190
|
Lyon
|
1,4
|
13.701
|
25.000
|
3
|
3.000
|
GL Events
|
58e
|
43
|
Lille
|
1,2
|
8.206
|
45.000
|
3
|
1.500
|
SEM*
|
206e
|
13
|
Strasbourg
|
0,5
|
8.000
|
50.000
|
3
|
1.876
|
GL Events**
|
83e
|
18
|
Marseille
|
1,1
|
6.925
|
15.000
|
2
|
1.200
|
FIM. SA
|
80e
|
33
|
Nantes
|
0,6
|
8.643
|
60.000
|
3
|
2.000
|
Sté Publique
|
141e
|
19
|
Bordeaux
|
0,8
|
7.000
|
12.000
|
3
|
1.300
|
Bordeaux Events
|
119e
|
22
|
|
*SEM : Société d'économie mixte, **
Strasbourg Events détenue à 47% par GL Events
Tableau 14: La force de l'offre française des
congrès, Source interne
V.3.2 Le Marché Espagnol des centres et
palais de congrès
Selon l'Association des palais de congrès d'Espagne,
Le pays compte 36 centres et palais de congrès, les plus grands sont
situés dans les grandes villes métropolitaines comme Barcelone et
Madrid avec des superficies très importantes pouvant aller
jusqu'à 100.000 m2 comme c'est le cas du CCI de Barcelone.
Le présent tableau donne un aperçu sur les
centres et palais des congrès dans les villes métropolitaines
espagnoles :
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Ville
Pop. Millions Hab.
Capacité d'héberge.
Classée
Centre et Palais de congrès
Surf. m2
Nbre Aud.
Capacité Auditorium Principal
Gestion
Données ICCA 2017
Rang
Nbre
Barcelone
5,4
|
23.549
|
100.000
|
3
|
3.068
|
GL Events
|
1e
|
195
|
Madrid
|
6,5
|
43.000
|
30.000
|
2
|
1.812
|
IFEMA*
|
7e
|
153
|
Valence
|
2
|
58.000
|
57.000
|
3
|
1.481
|
Sté Publique
|
68e
|
37
|
Séville
|
1,1
|
29.747
|
50.000
|
3
|
3.200
|
Fibes**
|
119e
|
22
|
Saragosse
|
0,78
|
9.465
|
22.300
|
1
|
1.440
|
Sté Publique
|
NA
|
NA
|
Malaga
|
1
|
87.980***
|
60.000
|
2
|
900
|
Sté Publique
|
177e
|
15
|
|
`* consortium constitué par la Communauté de
Madrid, Mairie de Madrid, la Chambre de Commerce et de l'Industrie et de la
Fondation Montemadrid, ** Consortium de Foire ibéro-américaine de
Séville, *** Costa Del-sol, Pour Malaga 11.765
Tableau 15: La force de l'offre espagnole des
congrès, Source interne
V.3.3 Le marché Sud-africain des centres et
palais de congrès
L'Afrique du Sud concentre 150 centres de conférences,
concentrés dans les villes de Johannesburg, du Cap et de Durban. Le
tableau suivant présente les grands centres de convention dans les trois
grandes villes Sud-Africaines.
Ville
Pop. Millions Hab.
Capacité d'héberge.
Classée
Centre et Palais de congrès
Surf. m2
Nbre Aud.
Capacité Auditorium Principal
Gestion
Données ICCA 2017
Rang
Nbre
Le CAP
3,7
|
11.692
|
21.200
|
2
|
1.500
|
Sté Mixte
|
44e
|
53
|
Johannesburg
|
4
|
12.400
|
22.000
|
-
|
4.500
|
Holdings
|
113e
|
23
|
Durban
|
3,5
|
8.211
|
11.600
|
1
|
1.500
|
Sté Publique
|
228e
|
12
|
|
Tableau 16 : La force de l'offre Sud-Africaine des
congrès, Source interne
V.3.4 Le marché Marocain des palais de
congrès
Grace à ses forces d'attractivité, l'offre
Marocaine en industrie des congrès est bien positionnée
malgré sa carence en centres et palais de congrès19. A
part la ville de Marrakech qui accapare l'essentiel de l'Incentive et des
congres au Maroc et qui dispose de trois palais des congres, les autres villes
métropolitaines (Agadir, Casablanca, Fès, Tanger, Rabat) n'en
comptent aucun, mise à part quelques bâtiments dont les
superficies n'atteignent pas la taille critique pour organiser des
congrès internationaux. Cependant toutes ces villes sont dotées
d'aéroports internationaux, de connexions et de capacités
hôtelières relativement importantes.
19 On recense 631 équipements MICE répartis
sur tout le territoire marocain. Ces équipements comprennent : 287
salles de réunion d'hôtels, 239 salles de conférences, 12
salles de réunions, 54 amphithéâtres, 25 complexes
culturels, 4 palais de congrès et 5 autres types
d'équipements.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Le présent suivant présente les quatre palais de
congrès représentant l'offre Marocaine en industrie des
congrès :
Pop.
Ville Millions
Hab.
Capacité d'héberge. Classée
Centre et Palais de congrès
Surf. m2
Nbre Aud.
Capacité Auditorium Principal
Gestion
Rang
Données ICCA 2017
Nbre
|
|
5.600
|
2
|
1.489
|
Groupe Hôtelier
|
|
|
Marrakech
|
1,33
|
44.644
|
16.000
|
1
|
1.606
|
Groupe Hôtelier
|
133e
|
20
|
|
|
|
4.000
|
1
|
700
|
Groupe Hôtelier
|
|
|
Agadir
|
1,13
|
26.446
|
NC
|
NC
|
NC
|
NA
|
NA NA
|
Casablanca
|
5
|
16.309
|
NC
|
NC
|
NC
|
NC
|
358e 6
|
Skhirat
|
2,2
|
5.611
|
14.000
|
1
|
500
|
Groupe Hôtelier
|
358e 6
|
|
Tableau 17 : La force de l'offre Marocaine des
congrès, Source interne
V.3.5 Situation des MICEs à
Casablanca
Une requête réalisée sur un moteur de
recherche d'une Agence événementielle situé Antony
(France) et portant le nom de Bedouk20, montre que la ville de
Casablanca compte à son actif 14 lieux d'organisation des
réunions disposant de Salles de réunion dont 9 d'une
capacité conférence supérieure ou égale à
500 places. La majorité sont situées dans des
établissements hôteliers. Les plus connues parmi elles et qui
abritent les évènements les importantes, nous citons :
? Le Centre International de Conférences et
d'Expositions de l'Office des Changes, situé à Route d'El Jadida,
équipé d'une salle de conférences de 1480 places. Le
centre organise des événements récurrents tel que le Salon
international du bâtiment et de la construction pour la région
Afrique du Nord (THE BIG 5 CONSTRUCT NORTH AFRICA) et le salon professionnel
international dédié à l'industrie alimentaire et aux
boissons en Afrique et au Maroc (SIAB EXPO MAROC)
? L'Hôtel HYATT REGENCY d'une capacité de 250
chambres, situé à la Place des Nations Unies, à quelques
pas de l'ancienne médina. L'hôtel est doté d'une salle de
conférence de 3.000 m2 d'une capacité de 560 places, divisible en
trois salles de capacités de 180 places chacune, de 11 salles de
réunions et d'un chapiteau extérieur pouvant accueillir
jusqu'à 1200 personnes. Aujourd'hui, l'Hôtel compte à son
actif, plusieurs évènements importants, comme le Smart city expo
Casablanca arrivé à sa quatrième édition, l'Enclave
de l'International Développement Finance Club, le Salon International
des Grandes Écoles & Universités et l'African Digital
Summit.
20 https://www.bedouk.fr/
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
· Le Sheraton Casablanca Hôtel & Towers, d'une
capacité de 286 chambres, situé à l'Avenue des FAR.
L'Hôtel est équipé d'une salle de conférence de
5.000 m2 pouvant accueillir 660 places et de 11 salles de réunion.
L'Hôtel compte à son actif des événements importants
comme le Salon du design italien, de la décoration intérieure et
des technologies de construction et le Salon international de
l'étudiant.
· Golden Tulip Farah, d'une capacité de 280
chambres, situé à l'Avenue des FAR, disposant d'une salle de
conférence de 600 places et 8 salles de réunions. L'Hôtel a
abrité en 2018 une Réunion d'un groupe d'experts des Etats
Membres de L'Organisation de la coopération islamique OCI dans le cadre
des préparatifs de la Conférence de l'OCI sur « les
Obstacles à l'Investissement en Afrique » organisé la
même année à Abidjan.
Les autres lieux disposant d'au moins une salle de
capacité supérieure à 500 place sont :
· Novotel Casablanca City Center (3.000 m2 et 560
places)
· Le Théâtre de la fédération
des oeuvres laïques (1.000 m2 et 500 places)
· Cinéma Megarama (2.200 m2 et 1.200 places)
· Théâtre Studio des Arts Vivants (3.000 m2 et
600 places)
· Théâtre Mohammed VI (4.852 m2 et 648 places)
Deux constats peuvent être tirés de cette enquête :
· La ville présente une carence structurelle en
matière de lieux d'organisation des réunions et congrès
· Malgré cette carence, la ville est capable
d'attirer des événements importants.
V.4 Analyse de l'environnement des
marchés
V.4.1 Identification des « opérateurs
» de la filière
Les acteurs dans la filière de l'industrie des
congrès prouvent être regroupés en trois familles : Les
gestionnaires des infrastructures, les acheteurs et les acteurs secondaires
intervenant à des niveaux précis de la chaine de valeur. Cette
diversité des intervenants, justifie l'usage de la notion de «
filière », dans la mesure où chacun d'eux contribue à
la prestation globale dans les différents segments
considérés.
· Les gestionnaires des infrastructures
Il s'agit de structures gestionnaires des équipements
d'accueil des congrès, dépendent plus ou moins directement des
collectivités locales ou du pouvoir central, souvent
propriétaires des
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
infrastructures à travers des sociétés
de services indépendantes (régies directes, contrats de gestion
délégué, contrats d'affermage), ou à travers des
partenariats sous forme de sociétés d'économie mixte.
? Les prestataires intermédiaires
(Acheteurs)
Les organisateurs professionnels de congrès (ou PCO),
les organisateurs de salons et les agences évènementielles sont
des prestataires de services qui interviennent à la demande de clients
(entreprises, fédérations professionnelles, grandes associations,
administrations ...) pour l'organisation technique, logistique, commerciale et
la mise en oeuvre de manifestations ou d'évènements
professionnels (congrès - notamment pour les PCO - conventions,
séminaires, lancements de produits pour les agences
événementielles).
A cette catégorie s'ajoutent les agences
réceptives spécialisées (ou DMC pour Destination
Management Compagnies), implantées sur des destinations. Ce sont des
agences de voyages qui apportent également leurs compétences au
service de l'organisation de manifestations et d'activités sur site.
? Les autres catégories de
prestataires
La chaîne opérationnelle de l'industrie des
Réunions et événements professionnels mobilise par
ailleurs divers autres prestataires, au premier rang desquels :
- Les entreprises de transport (compagnies aériennes,
Trains, bus, taxis, sociétés gestionnaires ou services locaux de
transports en commun ou de marchandises...) pour acheminer les visiteurs de
leur domicile ou de leur entreprise jusqu'à la destination de
congrès et, sur place, entre les lieux d'hébergement et le site
de réunion ou d'exposition.
- Les hôteliers (mais aussi gestionnaires de
résidences hôtelières et de chambres d'hôtes), qui
assurent l'hébergement mais peuvent aussi offrir des prestations plus
spécifiques (accueil de séminaires notamment).
- Les restaurateurs et/ou traiteurs, qui assurent les
prestations de repas durant le temps des manifestations, soit pour le compte
des organisateurs soit de manière indépendante.
- Les sociétés de service
spécialisées (agences d'hôtesses, traducteurs, loueurs de
matériel sono-vidéo, imprimeurs, sociétés de
gardiennage, guides-interprètes...).
- Les professionnels du spectacle, sollicités pour
l'animation des événements.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
- Les services d'information, de communication et de
promotion touristique, à savoir essentiellement les offices de tourisme,
certains d'entre eux étant appelés à assurer la
gestion d'équipements (centres de congrès et
salles municipales par exemple).
A cela, on peut également ajouter tout un ensemble
d'activités commerciales qui peuvent occasionnellement tirer parti d'un
flux de visiteurs d'affaires.
? Identification des donneurs d'ordre
La segmentation du marché des Réunions
internationales repose sur trois grandes catégories de clientèles
:
- Les associations et fédérations - Cette
clientèle est la plus ancienne, les premiers congrès
médicaux par exemple ayant été inaugurés au 18e
siècle. On peut adjoindre à cette catégorie les syndicats
et partis politiques
- Les entreprises multinationales - qui organisent des
séminaires, des conventions dans des lieux de congrès ou des
voyages de motivation (Incentives), sur une période de 2 à 3
jours.
- Les prestataires intermédiaires (PCO, agences
événementielles) - qui opèrent en sous-traitance d'un
client ou donneur d'ordre (association, entreprise).
Ces agences interviennent notamment dans l'organisation de
séminaires, Incentives, soirées, convention et
congrès...
Les PCO interviennent quant à eux
préférentiellement dans l'organisation de congrès pour le
compte d'associations scientifiques (notamment dans le domaine médical)
ou de fédérations professionnelles.
V.4.2 Critères de sélection des
destinations
Les principaux facteurs déterminant la
sélection d'une destination de congrès sont multiples et
hiérarchisés au cas par cas en fonction des thématiques
des événements et la nature des clients.
Généralement des critères comme la disposition et la
disponibilité des salles de réunion, les coûts de
l'hébergement et autres frais liés à
l'événement, la flexibilité de la tarification, la
qualité des services de restauration et la qualité et la
disponibilité des chambres sont toujours présents. En se basant
sur un entretien avec une association professionnelle marocaine21
membre d'une fédération internationale organisant des
congrès internationaux chaque année, nous avons pu proposer une
hiérarchisation des critères selon les besoins
21 L'AMCA est une association professionnelle à but
non lucratif qui a pour objectif de rassembler les acheteurs afin de promouvoir
et professionnaliser la fonction achat.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
spécifiques d'un commanditaire de congrès. Les
principaux critères s'établissent comme suit par ordre
d'importance :
? Les coûts que supportent les acheteurs directement
(ou indirectement à travers les congressistes) tels que les coûts
liés à la restauration, à l'hébergement, à
l'accès aérien et à coût du transport interne.
? La qualité de l'accès aérien, sa
couverture ainsi que la connectivité de la destination pour les
congressistes souvent originaires de pays différents.
? La facilité d'accès pour les congressistes
une fois à destination à l'infrastructure d'accueil
(disponibilité du transport en commun et modalité plus simple
sans correspondances compliquées).
? La disponibilité et la qualité des
établissements d'hébergement et le nombre de
chambres disponibles.
? L'adaptabilité de l'infrastructure et sa
capacité à satisfaire les besoins en termes de capacité
d'accueils à juste valeur.
Pour l'AMCA, d'autres critères sont très
importants, tels que la qualité et le coût de services
d'attraction, le niveau de sécurité et un environnement sain pour
les piétons.
V.5 La position concurrentielle de l'offre MICE de
Casablanca
Casablanca en tant que première destination du
tourisme d'affaires au niveau national et en tant que première place
financière en Afrique, dispose de vraies opportunités de
développement de l'activité des congrès internationaux,
avec des clientèles à forte contribution et des retombées
économiques importantes. Les perspectives d'un tel marché
existent pour investir dans un palais de congrès de taille moyenne ou
même de taille grande. Néanmoins, la ville sera positionnée
sur un marché très concurrentiel marqué par la
présence de leaders comme Barcelone, Paris, Madrid, Lyon et les villes
sud-Africaines le CAP et Johannesburg. On sera donc largement dans une logique
de développement et de défrichage de marchés.
Le tableau suivant synthétise la position
concurrentielle de la ville de Casablanca par rapport aux destinations
classiques de l'activité (groupe stratégique) en se
référant aux principaux critères de sélection des
destinations des congrès internationaux : Capacité
d'hébergement, Capacité du palais de congrès,
connectivité aérienne et les frais de séjours.
Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
Ville
|
Millions Hab.
|
Capacité d'héberge. Classée
|
Capacité Congrès m2
|
Nbre Aud.
|
Cap Aud. Principal
|
Class ICCA
2017
|
Nbre Congrès
2017
|
Capacité Millions Passagers
|
Trafic
2017
|
Nbre Dest
|
Frais Séjour € *
|
Barcelone
|
5,4
|
23.549
|
100.000
|
3
4
2
2
3
3
2
3
-
3
3
1
1
3
2
3
1
-
|
3.068
|
1
3
7 44 58 68 80 83 113 119 119 130 133 141 177 206 228 358
|
195
|
70
|
47 105 50 10 9,5 7,7 9,4 1,3 21 6,4 6,2 0,6
5 6,2 19 2,0 5,5 9
|
215 329 355 100 130 76
107
43
85
69 99 32 50
70 112 41 17
108
|
303 327 282 190 309
249 350 299 183
250 294 196 144 285 234 308 176 162
|
Paris
|
7
|
74.563
|
32.000
|
|
|
200
|
|
6,5
|
43.000
|
30.000
|
|
|
70
|
|
3,7
|
11.692
|
21.200
|
|
|
28
|
|
2
|
13.701
|
25.000
|
|
|
15
|
|
2
|
58.000
|
57.000
|
|
|
15
|
|
1,1
|
6.925
|
15.000
|
|
|
12
|
|
0,5
|
8.000
|
50.000
|
|
|
2,5
|
|
4
|
12.400
|
22.000
|
|
|
28
|
|
1,1
|
29.747
|
50.000
|
|
|
10
|
|
0,8
|
16.600
|
12.000
|
|
|
10
|
|
1,2
|
8.000
|
32.200
|
|
|
1,5
|
|
1,33
|
44.644
|
16.000
|
|
|
9
|
|
0,6
|
8.643
|
60.000
|
|
|
9
|
|
1
|
87.980
|
60.000
|
|
|
30
|
|
1,2
|
8.206
|
45.000
|
|
|
3
|
|
3,5
|
8.211
|
11.600
|
|
|
7,5
|
|
5
|
16.309
|
-
|
|
|
14
|
|
Position dans le groupe stratégique
Casablanca
|
4
|
8
|
18
|
|
|
|
18
|
|
|
|
18
|
9
|
|
|
|
|
|
|
|
18
|
|
|
18
|
|
|
9
|
|
6
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
* calculé sur la base du coût de voyage
d'une semaine pour une personne, source
https://www.ou-et-quand.net
Tableau 18 : Position concurrentielle de la ville de
Casablanca dans le groupe stratégique, source interne
Dans le groupe stratégique formé par 18
destinations de congrès reconnues par le classement de l'ICCA 2017,
Casablanca est 4e, en termes de population, après Paris,
Madrid et Barcelone, 8e en termes de capacité d'hébergement,
9e en termes de connectivité aéroportuaire avec une
position améliorée en termes du nombre de destinations desservies
où elle est classée 6e et 2e en termes de frais de
séjour.
Les facteurs à améliorer pour un positionnement
à fort impact pour la ville dans le marché des congrès
internationaux sont :
? L'infrastructure d'accueil, par la construction d'un palais
des congrès
? L'amélioration de la capacité
d'hébergement, dans les catégories minimum 3 et 4 étoiles
(les marchés les plus importants : congrès médicaux et
scientifiques nécessitent du 4 étoiles), avec des unités
de grande dimension de plus de 250 chambres pour ne pas disperser les
participants.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
? La connectivité aéroportuaire en termes de
trafic
Concernant les points fort de Casablanca en tant que destination
de congrès, nous pouvons citer :
? La plupart des organisateurs de congrès
considèrent Casablanca comme une destination exotique, ce qui
représente un avantage certain.
? La ville compte à son actif, 280 jours
d'ensoleillement par an avec un climat moyennement pluvieux en hiver, et
tempéré en été.
? La ville représente, dans l'esprit de ses visiteurs,
la pure tradition d'hospitalité Marocaine, symbole de tolérance
et de diversité culturelle.
Le présent graphique trace la position de la ville de
Casablanca pour un palais de congrès de 35.000 m2 en fonction de la
population (Axe X en millions d'habitants) et la capacité
d'hébergement (Axe Y)
Figure 36 : Carte perceptuelle de Casablanca
métropole dans le groupe stratégique
Il est à signaler que la présentation graphique
ci-dessus tient compte de la capacité du palais de congrès
principal de la ville. Ce qui la rend moins pertinente pour des villes comme
Paris ou Madrid disposant de capacités d'accueil plus importantes, si on
cumule les surfaces des autres palais de congrès. La présentation
montre aussi que pour des villes comme Malaga et Valence les capacités
des palais de congrès principal sont très importantes par rapport
à leurs poids démographiques, cependant elles se rapportent
à leurs capacités d'hébergement qui sont très
importantes.
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Palais des congres, un mode de valorisation pour
un territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
V.6 Ciblages possibles
Deux choix s'offrent au positionnement de Casablanca dans
l'industrie des congrès et qui déterminent, par la suite la
taille de son futur palais de congrès. Ces choix doivent faire l'objet
d'une décision de type politique.
? Choix réaliste A
Un centre de congrès de type « convention center
» orienté plus vers le Marché Corporatif et moins vers les
produits de type congrès associatifs à grand nombre de
participants. Ce choix aura pour objectif d'optimiser l'investissement et les
frais de fonctionnement à travers une conception rationnelle
basée sur les nouvelles technologies assurant une grande
flexibilité pour cibler différentes tailles de produits
(Capacité d'organiser plusieurs évènements
simultanément). Un bâtiment de type « Sandton Convention
Center de Johannesburg » complément modulable avec une grande salle
à plat d'une capacité de 1.000 à 1.500 personnes, un grand
espace considérable dédié aux expositions et plusieurs
salles de réunions.
Ce choix coïncidera avec une éventuelle
confirmation de spécialisation de la ville dans l'organisation des
événements corporatifs dans le secteur tertiaire (Finances,
Banques et Assurances) en s'appuyant sur la notoriété de
Casablanca en tant que première place financière en Afrique.
Vu la rationalité de son modèle d'affaire, un
équipement de ce genre peut être géré par une
structure de gestion privée car il coûte peu, voire rien, à
la collectivité en fonctionnement.
? Choix volontariste B :
Un palais des congrès traditionnel, « Marqueur
spatial du lieu métropolitain et touristique » (S.Christofle, 2006)
Casablancais, avec une empreinte architecturale inédite reflétant
le poids international et institutionnel de la ville en tant que capitale
économique du Royaume et capitale financière de l'Afrique,
orienté plus vers des événements sociaux de type politique
et économique, mais gardant une certaine flexibilité pour gagner
des parts de marché dans le segment corporatif à travers
plusieurs salles de réunions bien équipées.
Ce type d'infrastructure, vu sa taille et son coût de
construction, est voué à générer des
déficits de fonctionnement récurrents. Un Grand bâtiment
prestigieux de signature architecturale comme le palais de congrès de
Valence ou Malaga avec deux auditoriums de 1500 et 2000 places, un espace moyen
dédié aux expositions et plusieurs salles de réunions.
Ce choix s'inscrirait dans la vision stratégique de
ville, visant à confirmer sa position comme capitale africaine et
passerelle entre l'Afrique et le reste du Monde. Ce choix viendrait aussi
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Palais des congres, un mode de valorisation pour un
territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
compléter les projets structurants de la ville comme le
grand théâtre de la ville (1,4 Milliard de DH), la Marina de
Casablanca (5,7 milliards) et le pôle urbain de "Casablanca-Anfa" avec
son centre financier international.
Ce type de bâtiment est destiné à faire
l'objet d'une gestion en partenariat Public-privé. Il convient de
signaler que les retombées économiques et d'image
générés par ce choix compensera les déficits
récurrents liés aux frais de fonctionnement.
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territoire ? Cas du palais de congrès de Casablanca
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